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16 janvier 2006

Tu es rentré

Ce fut long, vraiment. Bien sur j'avais beaucoup à faire. ces dossiers importants qu'il fallait boucler depuis décembre et qui trainaient sur mon bureau. Brinkley qu'il a fallu amener chez le vétérinaire car il s'était déchiré la patte en grattant la terre pour dénicher un tesson de bouteille un peu trop coupant. Le peintre qui n'en finissait plus de terminer le plafond du couloir. Mais le soir, quand le silence tombait sur la ville, une douce musique animant le salon vide, devant la cheminée, malgré le livre passionnant, les pâtes d'amandes ramenées de San Sebastian, j'étais seul. Mais tu es rentré ? Finis les partiels (la première partie en tout cas), finies les visites à la famille... Tu es là ce soir, étendu sur le lit,  seulement vêtu de ce caleçon bleu que j'aime, sirotant un Lapsang -souchong en déclamant ces vers de La Tour du Pin que tu adores... 
"Tous ceux qui vous tiennent rancune de les avoir créés si beaux 
Quand la hantise du tombeau les importune..."
Nous irons dîner dehors ce soir. Un endroit tranquille et joli. Le restaurant japonais ? celui au bord du fleuve ou mieux, là haut sur la colline, le bistro paisible où tout est si raffiné ? Tu m'as offert ton cadeau, une magnifique litho d'un artiste que nous aimons. je t'ai donné le tien, Tharaud au piano, Gastinel au violoncelle et le Butor épuisé dédicacé. Après, nous rentrerons. Tu t'endormiras sur mon épaule, sur le canapé devant la cheminée. Nous dormirons enlacés après avoir fait l'amour lentement, paisiblement. Douceur du temps qui va et vient comme un doux rêve d'enfant. Je t'aime et tu le sais. Nous sommes heureux ensemble, en dépit du monde, des autres et des contingences de la société. Nous sommes bien dans ce petit univers feutré qui nous ressemble.

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