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14 juillet 2014

Tu n'en sauras rien, jamais...


Tu t'es mis à parler. Le ton saccadé de ta voix, tes gestes désordonnés, tout trahissait un grand désarroi. Tu disais avoir eu tellement confiance, cette impression d'avoir atteint le port, enfin. Et puis il t'avait laissé, trahi, abandonné. une fois encore, en dépit de ton jeune âge - vingt ans à peine - tu te retrouvais désemparé, floué, nu comme au premier jour, volé. Ton amour pour lui venait en un instant de disparaître dans une gerbe de trahisons et de mots trop durs... Et tu te mis doucement à pleurer contre mon épaule, tes bras autour de mon cou, la chaleur de ton corps, l'odeur de ta peau... Il eut été facile de profiter de l'instant mais tu n'aurais pas compris. Je suis resté immobile, osant seulement te caresser doucement le dos comme on caresse un enfant malheureux. N'était-ce pas ce que tu étais là tout contre moi avec ton chagrin et ta rage ? de quel droit aurai-je profité de ton désarroi ? Et tue n'en sauras jamais rien, moi qui t'attends depuis si longtemps maintenant...

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