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08 janvier 2024

Un médocain de New York découvre le Rubin Museum of Art

Mon père quand il était enfant lisait avec ses frères, l'hebdomadaire Spirou. Toute la collection est restée dans la bibliothèque de la maison en France. J'aimais bien les lire quand j'étais petit. J'en ai même récupéré quelques exemplaires qui m'ont accompagné à New York et trônent sur mes étagères, véritable pièces de musée qui ont beaucoup de succès chez mes amis yankees. Une rubrique me plait particulièrement, ces sont les Histoires de l'Oncle Paul, prétexte en bande dessinée pour faire découvrir des évènements historiques, artistiques ou scientifiques. en revenant l'autre jour d'un musée que Barth, un ami d'enfance de David qui vient d'intégrer un cabinet d'avocats réputé. Il s'agit du Rubin Museum.


En vérité, un de ses proches - est-ce son petit copain ou simplement un ami de coeur, y travaille et Barth a eu à plusieurs reprises l'occasion de visiter les lieux en dehors de heures d'ouverture et les deux nous ont invité à faire de même. Nous avons sauté sur l'occasion. Il y a des années, j'avais pu voir le Metropolitan by night avec quelques Happy Few. Adolescent, mes parents m'avaient emmené à Versailles pour une visite nocturne comme au temps de Louis XV. J'avais été fasciné. Davantage par le fait d'arpenter des lieux voués à la foule de touristes suivant des guides au pas de course, dans le silence de la nuit, en petit comité, libres de pousser une porte, de s'attarder dans le recoin d'une fenêtre pour admirer la silhouette des arbres du parc et les étoiles dans le ciel.

Bon, le Rubin n'est pas le Grand Trianon ni la galerie des Glaces. Rien à voir. mais c'est un lieu plein de poésie et de choses intéressantes. On est plutôt transporté sur le toit du monde, en Himalaya, puisque le musée abrite les collections de Shelley et Donald Rubin dont la fondation est dévolue à l'art, la justice sociale et et la vie civique à New York City et en Himalaya... 

 

Curieux mélange mais qui fonctionne et s'avère très actif. Les collections sont à voir en tout cas, les lieux magnifiques (un ancien grand magasin de vêtements disparu suite à une faillite acquis pour 22 millions de dollars par les deux collectionneurs). Pour ceux qui sont ici, c'est dans la 17th street. Non loin de là, il y a un super petit restaurant de sushis que je recommande, Sushi Maru, en remontant vers la 8th Avenue. Bon et pas cher.


05 juillet 2023

Premier matin de vacances...

© Diegodim - july2023

Il y a deux types de garçons. Ceux qui dès qu'ils ouvrent un oeil sont déjà dans l'ardeur et la joie des promesses du nouveau jour qui vient. D'autres en revanche qui semblent revenir des ténèbres. Toujours couchés trop tard et qui ont du mal à sortir des limbes. Inutile de souligner que les premiers sont toujours de bonne humeur et les seconds assez mal embouchés. Cela parfois crée des étincelles et des portes claquées. 

Et vous, vous rentrez dans quelle catégorie ? Dites-le nous en commentaire ! David est un peu comme le garçon renfrogné qui vient chercher un verre d'eau (son petit frère aussi qui passe dans le fond). Je serai davantage comme celui qui prépare les pancakes en fredonnant "I am a believer". 

Ce montage qui illustre les propos d'Hadrianus du matin, est signé Diegodim, un ami d'origine mexicaine qui s'amuse et nous amuse beaucoup avec ses scènes inspirées du quotidien new-yorkais, très roman-photo des années 70. Un créateur à suivre.

31 juillet 2022

L'été, la beauté des garçons...

Ils sont jeunes, virils, ardents, joyeux pour la plupart. Ils sont en vacances. Les contraintes du collège, de l'université ou de la vie professionnelle sont loin, oubliées. Beaucoup choisissent de prendre la route et d'aller à la découverte du monde et de la vie. Et nous qui étions comme eux il n'y a pas si longtemps mais que l'insouciance a quitté, nous les regardons partir, sac au dos, sourire aux lèvres comme nous l'avons fait dix ou vingt ans plus tôt. Nostalgie ? Mélancolie au souvenir de pans entiers de notre vie que nous ne vivrons plus, ou plus de la même manière. Attirance aussi, car la joie, l'entrain, la détermination qui les caractérisent les rendent encore plus désirables.

L'été les rend encore plus charmants donc, déclare Hadrianus d'expérience. Hier encore le frère de David et Julia leur petite sœur, juste diplômés, ont annoncé leur départ pour l'Europe. Mark part rejoindre deux de ses amis de collège à Zagreb et Julia se rend à Dublin chez des cousins de son petit copain Andrew. Ils se retrouveront ensuite avec leurs parents en Italie, près de Lucques où nous les rejoindrons David et moi vers le 10 août. Mark a prévu de retrouver sa bande d'amis à Brindisi d'où ils appareilleront vers les îles grecques. j'aurai bien aimé naviguer moi aussi mais nous ne pouvions pas rester loin de New York aussi longtemps qu'eux. La dernière semaine de nos vacances se déroulera dans ma famille, dans le Médoc. Nous serons déjà repartis pour New York via Londres quand Mark arrivera au château pour y travailler. Il va participer aux vendanges et améliorer son français. sa rupture avec Lucas, le garçon italien de Toronto qui a passé une année dans la même université de lui, a été très dure pour lui. C'était sa première vraie relation amoureuse et la première aussi avec un garçon. 
 

Mark est un athlète, au corps formidablement développé (et joliment) mais son cœur reste tendre et fragile. Lucas ne voulait pas que les choses se fassent aussi vite mais il savait que leur relation était vouée à cette fin. Mark va poursuivre ses études ici quand Lucas part pour au moins deux ans en Argentine finir les siennes.

Mais j'ai bien peur que ces détails de notre vie familiale n'intéressent personne. Le thème de l'article était et demeure l'embellissement des garçons - et des filles - qui se sentent libres et partent à l'aventure. Les images choisies pour illustrer mes propos sont issues du net pour la plupart afin de conserver une relative privacy à ceux dont je parle et avec qui je vis. je les choisis, ces photos, le plus possible ressemblantes, proches de ce que sont ceux que j'aime.





Et si l'empereur avait une seule recommandation à faire, ce serait peu ou prou celle-ci  :




11 février 2022

Doux réveil

 "Breakfast is ready !" Les toats sont chauds. Le chat rôde et le chien s'impatiente. Le thé fume dans les tasses et les oeufs brouillés sont parfaits. La musique du Tord Gustavsen Trio ensoleillent l'appartement. Il fait froid dehors, le ciel peine à s'ouvrir mais le soleil n'est pas loin. Ton sourire sur ta bouille de bébé mal réveillée. Spectacle quotidien dont je ne me lasserai jamais. Nous n'autions pas dû nous coucher si tard. ou plutôt, couchés assez tôt, nous aurions dû être plus raisonnables...

 

22 septembre 2021

Taedium vitae...

Cette crise sanitaire que l'ineptie et la bêtise des élites au pouvoir un peu partout dans le monde nous oblige à vivre, qui aide à grignoter timidement ou à la hussarde nos libertés et notre vie sociale devient partout et en permanence, le sujet et la préoccupation de tous. Des amis se déchirent, des familles se délitent, les portes claquent, la haine parfois même surgit. Partout on sent la lassitude et l'ennui. Le "Taedium vitae" des romains n'a jamais été autant répandu. 

Pourtant, il reste des joies et des petits bonheurs que le Covid ne peut atteindre ni détruire. Il suffit de les lister lorsque le doute nous étreint, l'ennui, la peur, le stress. La méthode marche, essayez donc.

 

Pour ma part, c'est la simple idée le matin lorsque je me lève de sentir à côté de moi la  personne que j'aime, de pouvoir contempler son corps parfait, sa peau lisse et bronzée, son sourire juvénile encore.

C'est savoir qu'après avoir vaqué à nos occupation réciproques, nous nous retrouverons ce soir.

C'est l'idée de prendre un capuccino et des amaretti tout à l'heure au Caffé Roma sur Broome Street, avec mes associés où nous parlerons de tout sauf du covid (prohibé), du travail (prohibé aussi), de politique (encore davantage interdit)...

C'est penser à notre soirée, avec Mark, David et Hélène et Frédéric deux nouveaux amis arrivés de Lyon il y a un an déjà et qui s'organisent pour ne jamais repartir. Nous dînerons a la maison et regarderons "Sunshine on Leith, cette tonitruante comédie musicale anglo-écossaise géniale. 

C'est la joie de la visionner avec le nouveau video-projecteur que nous avons acheté, un engin digne d'une vraie salle de cinéma !

C'est se souvenir d'un souvenir heureux, un moment d'enfance ou d'adolescence. Un premier émoi, une première fois, un voyage, une rencontre...

 C'est contempler un beau garçon qui passe sans la rue, un gymnaste accomplissant une figure difficile avec aisance, un nageur surgissant de l'écume comme le fils de Thétis quand il veut rejoindre Achille au large de Troie avant le combat, quand l'amour irradie son corps fait pour l'amour...




C'est la beauté en général, celle qui aide à vivre et à supporter la laideur de tout les reste, la beauté magnifiée par les anciens, philosophes et poètes, celle de la Jeunesse, de sa force, sa candeur et son entrain. Propos d'homme vieillissant ?  Est-on vieux qaund la quarantaine pointe son nez ? Certes aux yeux des plus jeunes...

Je me considère pourtant toujours comme un jeune homme, et parfois dans ma tête comme l'adolescent heureux que j'ai été - longtemps - et il m'arrive, quand une vitrine dans la rue ou le miroir de la salle de bain me renvoient l'image d'un type adulte, de ne pas tout de suite me reconnaître, une fraction de seconde j'ai en surimpression l'image de celui que j'étais à 17 ou 20 ans. Narcissisme ? Regrets ? 

Qu'y faire après tout, l'âge vient où les souvenirs de jeunesse s'estompent et le chemin est le même pour tous et le terme du chemin identique. Rien de triste finalement. En attendant le souffle ultime et le mystère de l'après, il nous ets donné de vivre. Alors, vivons ! 


Tout ce fouillis poético-psycho-machin écrit ce matin en revenant de promener le chien et avec en fonds sonore dans mes oreilles extrait de l'extraordinaire CD de Roberta Mamelli, ('Round M: Monteverdi Meets jazz), Madrigals, Book 8 (Madrigali, libro ottavo), "Madrigali guerrieri, et amorosi" ... Hava a good day, dudes !
 

 

06 juin 2021

Again and again, You with Me and Me with You

 


"To you, and you and you, to all of you, you're the only one and will always be !" Au risque de me répéter, te le crier, le chuchoter, l'écrire ou le dessiner, en musique, en image...

25 mars 2020

Lectures et découvertes



Trouvé dans la bibliothèque ce livre du nobel portugais José Saramago, The double. Fascinant. Ben, le petit frère de David l'avait acheté après son voyage à Lisbonne, où on lui avait parlé du roman. Je ne l'avais jamais lu. Je me demande s'il a été publié en français. Sûrement, vu que l'auteur a été prix Nobel de littérature.

“immediately recognizable” 
 - José Saramago 


Soirée tranquille avec un DVD italien de 2015, "Dreams fron strangers". Découvert le très sexy Giuseppe Claudio Insalaco dans le rôle d'un jeune nageur gay qui rencontre à saint Petersbourg Vladimir, interprète de son groupe d'athlètes venus en stage en Russie. Ils vont tomber amoureux. Le film est bizarre mais le garçon est très beau et a une vraie présence devant la caméra. Il y a deux ou trois moments magnifiques, la scène finale où le héros court dans la rue suivi par la caméra, une scène intimiste ou, après leur première nuit ensemble, Vladimir chante à son amant une chanson de sa composition (composée et chantée par l'acteur lui-même, Daniel De Rossi), "Tonight"... Très classique mais très romantique aussi. Le genre d'air qui vous donne des idées pour occuper une soirée de confinement... Pour le reste c'est confus, lent, brouillon. Les italiens ont plein de qualité, mais ils peinent vraiment à réussir des films qui montrent l'amour entre deux garçons comme il est, sans complexe ni culpabilité. 


29 décembre 2019

La fin de l'année arrive



Voilà des mois que je ne suis pas venu nourrir le blog. Le temps passe inexorablement, les jours se succèdent et la vie ne me laisse que bien peu de temps pour écrire désormais. Pourtant, combien j'aimerai raconter à mes lecteurs toutes mes récentes aventures, mes rencontres, mes voyages et puis dire aussi ma joie de vieillir doucement entouré d'êtres que j'aime, tous d'exception, débordants d'énergie, de projets et de joie. New York n'a jamais été aussi belle et la France si lointaine avec les médiocres qui la gouvernent et d'autres médiocres qui pestent de ne pas en être. Comme tout cela est loin pour moi. La disparition de mon père à la fin de l'été, chronique d'une mort annoncée depuis la découverte de la terrible maladie qui devait l'emporter, la tristesse d'un univers qui disparait, le chagrin de notre mère, le retour obligé pour de longues semaines. La succession aussi, les partages, des signatures à n'en plus finir, des visites, des dîners aussi car tout le monde voulait voir de près le fils prodigue parti à l'autre bout du monde sans intention de jamais revenir. Les tracasseries administratives ensuite. 

Mais maintenant que 2019 s'éloigne, comme s'est peu à peu éloigné le chagrin et la rage de tout ce temps perdu, ce gâchis que furent les derniers mois de mon père, son entêtement à ne rien vouloir changer. Sa colère aussi de me voir "campé sur ma position" - "bêtement" me dira à côté du lit où son frère venait de rendre le dernier soupir, un de mes oncles, devant mon souhait de tout abandonner à mes frères et sœurs. Les oncles pensent que mon entêtement est lié à ma vie privée. Le garçon avec qui je vis depuis près de quinze ans qu'ils ont reçu leur parait comme l'obstacle. Moi, l'aîné du nom, l'héritier, le fils préféré, celui qui lui ressemblait le plus, n'aurait jamais d'enfant. La jolie cousine depuis dix ans a épousé un cousin. Nos vignes ne formeront jamais la propriété dont plusieurs générations rêvèrent jusqu'à ce grand oncle britannique qui crut que sa proximité d'avec la famille royale, l'amitié de la reine, seraient suffisantes pour me faire plier. "Tu ne peux abandonner ce que dix générations ont patiemment édifié !" Mais si mon oncle, je peux et je l'ai fait. La révolution est passée par là, il n'y a plus de droit d'aînesse et puis quand bien même, mes frères sont brillants, passionnés, dévoués à la propriété et presque tous mariés avec des enfants qui après eux reprendront le flambeau. Notre vin continuera de colorer la table de Sa Majesté. Ma part d'héritage, transformée en rente et en actions, un appartement à Londres et des parts dans la villa au Pays Basque, voilà qui me convient.

Mon métier ici, ma vie, mes amis, mes voyages, tout cela me convient. J'ai choisi de rester alors qu'à vingt ans, je pensais ne séjourner en Amérique qu'une année, deux tout au plus. J'étais un enfant. J'adorais cette liberté nouvelle, ce monde si libre où j'étais comme les autres. Loin de moi les années de collège en suisse puis en Angleterre, loin de moi les rites et la pesanteur de notre vie médocaine. J'ai aimé mon enfance. Moins les pensionnats et les nounous quand les parents voyageaient... Aujourd'hui je suis un homme. Après mille aventures, deux fiançailles rompus et un mariage arrangé qui faillit se faire, j'ai rencontré celui qui a transformé mon existence. 

Je ne me suis pas posé de questions. Jamais. Ce que j'ai ressenti avec tout mon être quand, après cette soirée d'étudiants, drôle et mouvementée, nous avons fini la nuit ensemble, marchant sur la plage jusqu'au lever du soleil, parlant de tout, enthousiastes et déjà si proche, ce que j'ai ressenti le lendemain quand je me suis réveillé à côté de lui sans que rien pourtant ne se soit passé entre nous. Cette sensation de plénitude, de paix et de joie en même temps. Son regard tendre et heureux. J'étais exactement là où je devais être. Et lorsque, deux jours après, il est venu me chercher pour me présenter ses amis et que nous avons passé le reste de la journée à parler des livres et des musiques que nous aimions. Puis la première fois que nous nous sommes embrassés. la première fois que nous avons couché ensemble. et puis les examens révisés ensemble, les sorties ensemble, cette proximité de plus en plus évidente que nous ne cherchions même pas à cacher autour de nous et qui devint tellement évidente que tous l’acceptèrent et s'en réjouirent aussi.

Je revois la première fois que j'ai dîné chez ses parents. La vieille Amérique protestante, les ancêtres qui contribuèrent à l'Indépendance, les oncles politiciens ou militaires, leur culture européenne, leur réseau. Je me sentais assez mal. J'étais plus vieux que lui de trois ans. j'étais français et catholique par ma mère. Mais mon nom était associé à un des meilleurs vins du monde, servi à Buckingham comme à la Maison Blanche. Nous étions du même monde mais rien n'avait encore été prévu pour que deux jeunes héritiers gâtés par la Providence choisissent de vivre ensemble et risquent ainsi les foudres des fondamentalistes de tout poil. Sodome et Gomorrhe personnifiés auraient-ils pu penser. Il n'en fut rien. un peu dé dépit peut-être au début. De la réserve longtemps. Puis nos études, nos exploits sportifs, notre santé, notre bonne humeur, et la force de la parfaite éducation que lui comme moi avons reçue, ont eu raison de tous les doutes préventions. Ce fut plus difficile chez moi. Mais avec le temps tout s'est mis en place. 

Voilà un bilan que j'avais besoin de partager, surtout après des mois d'absence et des messages de lecteurs désolés de ne plus me lire. Pourtant, ma prose est loin de valoir l'attachement de ceux qui suivent ce blog depuis sa naissance. J'en ai rencontré quelques uns parfois. Ici à New-York mais aussi à Paris. On m'a aussi accusé d'étaler ma bonne fortune, d'en dire trop ou pas assez. Je garde et préserve un incognito et je joue avec la vérité autant qu'avec la fiction. Comme cela, tout cela y trouve son compte. Personne chez moi ne connait l'existence de ce blog. Peu de gens ici ont la curiosité de lire des billets rédigés en français et la plupart de mes amis américains n'en connaissent même pas l'existence. Presque toujours les photos que je publie sont de simples illustrations venant du domaine public. A de rares exceptions, je ne montre jamais personne de ma vie au quotidien et les prénoms, les noms, les lieux sont changés. Mais le principal demeure : ma vie, mes réflexions, mes désirs, mes joies et mes peines. Parce que tout le monde, dans l'univers qui est le sien, vit ces mêmes désirs, ces joies et ces peines. La seule différence, c'est que j'en traduis les effets avec des mots que je publie et lance ainsi dans la nature, sans impudeur mais aussi sans faux-semblants.

01 janvier 2018

T.E.Lawrence quand il n'était pas encore Lawrence d'Arabie...


T. E.Lawrence en uniforme de cadet à Newport Beach par le peintre britannique Henry Scott Tuke dans les années 1921-1922. Le futur Lawrence d'Arabie se passionnait alors pour l'histoire et l'archéologie. Dans ses années d'undergraduate au Magdalen College d'Oxford il partit en vélo faire un tour de France des châteaux de la période médiévale. Le célèbre film de David Lean, s'il reste une magnifique épopée sur la vie de ce visionnaire ne lui rend pas vraiment justice. 

T.E. Lawrence avec ses frères.

Nourri à la fois par la british way of life, de la philosophie grecque, de la littérature ancienne et des grandes aventures humaines, il fut bine )plus que ce qu'on nous montre dans le film.

Ce que tout le monde a compris, c'est que Lawrence était beau et qu'il appréciait la beauté des garçons comme son éducation classique le lui indiquait...
 
T.E. Lawrence à Oxford
Les étudiants que j'ai rencontré à Oxford ont une vénération pour lui. Ils lui ressemblent souvent...


30 décembre 2017

anyone lived in a pretty how town

Anyone lived in a pretty how town
(with up so floating many bells down)
spring summer autumn winter
he sang his didn’t he danced his did.

Women and men(both little and small)
cared for anyone not at all
they sowed their isn’t they reaped their same
sun moon stars rain

children guessed(but only a few
and down they forgot as up they grew
autumn winter spring summer)
that noone loved him more by more

when by now and tree by leaf
she laughed his joy she cried his grief
bird by snow and stir by still
anyone’s any was all to her

someones married their everyones
laughed their cryings and did their dance
(sleep wake hope and then)they
said their nevers they slept their dream
E. E. Cummings                     

                                          

29 décembre 2017

La neige, le feu dans la cheminée, Buxtehude et des livres


Tous les ans, nous partons le lendemain de Noël dans un des plus beaux endroits que je connaisse à deux pas de New York. Catamount dans le Massachusetts. Un ancien village à l'orée d'une forêt et près d'un champs de neige sublime. Des chalets (pardon, ici ils disent Cottages) sont disponibles toute l'année. Le paradis. Les amateurs de glisse peuvent s'en donner à cœur joie et les amateurs de nature tout autant. Voilà cinq ans que nous y passons la dernière semaine de l'année, parfois tous les deux mais le plus souvent avec des deux jeunes frères ou des amis. On ne voit les garçons que très peu. Le ski et le bobsleigh sont leur passion. Beaucoup de neige le plus souvent et un froid mordant même lorsque le soleil se lèvre et que le ciel se fait d'un bleu rutilant. Musique et lecture donc. Cuisine aussi et farniente quotidien. David termine la relecture de son manuscrit sur la philosophie présocratique. Amusant parallèle avec Oliver, le fameux jeune chargé de cours de Columbia du livre d'André Aciman Call Me By Your Name qui a donné le très beau film  dont je dois vous parler. Tous deux, le David de ma vie et l'Oliver du livre/film enseignent la philosophie à Columbia, tous deux foulent tous les jours les allées de Morningside campus et tous les deux aiment les garçons. J'aimerai mieux écrire : aiment aimer les garçons...


C'est de cela dont nous parlons beaucoup ces derniers temps et qui m'a décidé de me (re-) mettre à l'écriture et à la recherche. A Paris, du temps de l'EHESS, j'avais entrepris une réflexion sur l'amour socratique, le désir polymorphe et finalement l'orientation bien peu ouverte des mouvements gays qui ne comprennent ni ne partagent cela. mais c'est un autre chapitre, si je puis dire, de ma vie et matière à d'autres billets sur de blog... Il a beaucoup neigé quand nous sommes arrivés avec les petits frères, Thomas, l'ami de Ben, et Amy sa copine. Bon feu dans la cheminée, le violon d'Andrew Manze qui joue une sonate italienne du XVIIe. La musique se répand sous les lambris qui sentent bon le miel. David fait des pancakes et le thé fume dans les mugs. Bonheur. Ciel de nouveau gris mais cela passera avec le vent. Les plus jeunes sont déjà sur les pistes ?