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18 mars 2012

Pensées

Les choses changent dans le monde. Le temps passe et il devient difficile de rester au courant de tout ce qui se dit et ce qui se pense. Le New York de mars 2012 est bien différent de celui de 2008 ou 2000. Heureusement que le petit frère de David est souvent avec nous et que, du haut de ses 17 ans, il nous informe de ce qui est au jus. J'avoue que plus le temps passe, plus j'aspire à m'éloigner du monde et New York ne m'apparait plus, ou de moins en moins, comme ce lieu magique où tout était possible, tout était toujours nouveau, beau, imprévu. J'ai rencontr des centaines de gens, souvent sans m'y attendre, sans le vouloir. par hasard. certaines sont devenues des éléments majeurs de ma vie, de mon quotidien. De vrais et bons amis. Des amants parfois. Mais aujourd'hui, une ferme dans un vallon quelque part dans un de ces états que je connais mal, où les centres urbains ne dépassent pas cent mille habitants et où la nature semble demeurer identique aux premiers jours de l'humanité. Le Montana, le Vermont... Et en Europe, les montagnes du Pays Basque, le Vercors, le Massif Central. Loin de toute cette agitation, ces conflits, ces compétitions. J'ai besoin d'amour et de silence. En ce moment descendre dans les rues de New York m'ennuie et me fatigue terriblement. Envie de plages blanches et chaudes aussi. Et si nous partions à Hawaï, comme tous les bons preppies bourges et friqués que nous sommes ?

04 mars 2012

Someone like you


Un bonheur pour les yeux (le héros surtout qu'on a envie de consoler), mais aussi la fille, avec son sourire à faire fondre les plus endurcis. Le blond, pas mal non plus, mais moins de présence. Belle petite vidéo comme j'aimerai en réaliser... 

Très pudique, très simple. Cela aurait pu être un couple à trois, heureux et joyeux. Belle musique aussi pour terminer notre week-end dans le New Jersey...

Après une journée de vent, je sais que tu m'attends...

Après une journée de vent,
dans une paix infinie,
le soir se réconcilie
comme un docile amant.
Tout devient calme, clarté...
Mais à l'horizon s'étage,
éclairé et doré,
un beau bas-relief de nuages.

Rainer Maria Rilke

03 mars 2012

Abtinoüs le bithynien

"Je retrouve une tête inclinée sous une chevelure nocturne, des yeux que l’allongement des paupières faisait paraître obliques, un jeune visage large et comme couché. Il se caractérise par son manque d’expérience, sa crédulité et son ignorance. Il était peu lettré, ignorant de presque tout, réfléchi, crédule."

Marguerite Yourcenar
Mémoires d'Hadrien

24 février 2012

Love songs : les Parapluies de Cherbourg (1964)

Hicham ressemblait un peu à cet acteur. Il était bien plus beau et ses cheveux bruns étaient courts mais bouclés.

23 février 2012

22 février 2012

Quand Hicham frappa à la porte

Son regard vert m'avait transpercé. Il était mont dans l'ascenseur en même temps que moi mais je n'avais pas vraiment attention à lui. Un jeune mec brun aux cheveux courts qui sentait bon le tabac blond et le benjoin... je pensais à mon rendez-vous, à ce que je ferai à l'heure de la pause... Quand je levais les yeux, il me regardait. Je vis un visage d'une incroyable beauté, la peau mate et lisse avec la trace d'une jeune barbe rendant viril ce visage enfantin. Il avait les yeux d'un vert incroyable. de longs cils battaient. Quand il me sourit, ses jolies lèvres charnues montrèrent de belles dents blanches parfaites. C'est ainsi que je fis la connaissance du bel Hicham. J'étais seul pendant une semaine. A l'époque, nouvellement installé à New York, je vivais dans une colocation un peu farfelue, avec un danseur de claquette accessoirement étudiant en littérature, une jeune commercial vendeur de motos et un couple de filles éducatrices. Ils étaient tous absents. J'avais quelques rendez-vous, deux ou trois coups de téléphone à donner et j'étais libre. Hicham venait pour un entretien de stage chez l'avocat de l'étage au-dessus. Je l'invitais à me rejoindre après. Nous avons longtemps parlé. De la France, du Maroc d'où venait sa mère, de sa vie à New York, du 11 septembre. Il était vraiment très beau.
Notre première étreinte fut brève. C'était dans le couloir qui menait à l'appartement. Nous avions terriblement envie l'un de l'autre. Nous étions collés buste contre buste en train de nous embrasser quand deux gamins déboulèrent dans l'escalier. quelques minutes plus tard nous étions bons pour l'attentat à la pudeur. Nous sommes vite rentrés dans l'appartement et ce fut un moment incroyablement magique. Une apothéose de plaisir. Il passa la nuit avec moi et la journée du samedi qui suivit. Nous nous sommes vus pendant plsueirus semaines. Chaque fois le plaisir était aussi intense. Il avait un corps magnifique. Solide, musclé mais très mince, très fin. Il baisait bien, trouvant instinctivement le geste, l'attitude, la position qui nous menaient tous les deux à l'extase. J'ai eu de nombreux amants, mais Hicham reste comme un de mes meilleurs souvenirs. Il était très félin, très souple. Sa sensualité se lisait sur son visage d'ange. j'aimais embrasser ses paupières et caresser son visage. Quand au matin, il venait se lover contre moi, blottissant sa tête dans le creux de mon épaule, j'aimais le contact de barbe naissante. L'odeur de son corps me rendait fou, comme la douceur, le velouté de sa peau mate. C'était un amant naturel qui savait tout d'avance. Il n'avait pas dix neuf ans. Puis il a quitté New York pour un job à San Francisco. Nous nous sommes écrit quelques mois. Il est repassé un jour. Nous avons fait l'amour dans les toilettes du restaurant où nous avions déjeuner. Puis il a disparu de ma vie. Hicham, un de mes plus jolis souvenirs...

16 février 2012

Le garçon qui écoute et attend...

Son regard en dit long. L'amant, l'aimé, le tendre, le désiré devrait être là, avec lui, dans son lit. Il l'attend et l'espère mais doute aussi déjà. Le retard, l'absence. Il a peur aussi un peu. Dans un instant l'autre sera là. Il lui sourira, lui passera la main dans les cheveux. en l'ébouriffant, l'autre aura un regard tendre. Il se penchera et l'embrassera. Le garçon dans le lit penchera sa tête en arrière, toujours appuyé sur ses coudes, il fermera les yeux. Celui qu'il aime le rejoindra dans le lit. Ils s'aimeront, ardemment. Tendrement... Et l'autre, à peine plus âgé lui caressera le dos, l'embrassera dans la nuque, soufflera sur ses boucles brunes en lui susurrant des mots doux... "Mon amour, mon frère, mon ange, mon page, mon prince..." 
Le garçon attend, inquiet que la porte s'ouvre et que l'autre apparaisse dans l'embrasure, beau, fort, aimant. Dieu, combien il l'aime.

Le garçon qui lit

© Valery Lorenzo

06 février 2012

Jours d'hiver (2)

Une cheville foulée. Mise à pied imprévue ( le jeu de mots était facile) qui m'oblige à rester chez moi quelques jours. Tant mieux. plus très envie de me coltiner les collègues et les patrons de la compagnie où je suis senior consultant. Le monde de la finance est sacrément secoué et c'est tant mieux. Après tout, faire de l'argent avec de l'argent, sans mouiller sa chemise - hormis les moments de stress où les paris sont aléatoires et les montants en jeu apparaissent soudain colossaux, de quoi faire transpirer les plus endurcis d'entre nous. Je me sens de plus en plus solidaire de ces gens qui arpentent Wall Street avec leurs pancartes et leur indignation. Mais ce post n'a pas pour but de relayer les débats politico-éthiques du moment. Quitte à paraître foncièrement égoïste, je compte bien profiter de mes vacances forcées pour écrire, lire, visionner des films, cuisiner et aider David dans ses travaux universitaires. Il croule sous les piles de documents et le nouvel Apple que nous avons acheté va bientôt ronfler comme une chaudière en surchauffe. Se réveiller tôt le matin, comme à l'accoutumée, mais savoir qu'on peut rester au lit et prendre le temps de se retrouver. Douceur de son corps, le grain de sa peau, la vigueur de ses muscles. 
Je ne suis pas un partisan de la Saint Valentin, bêtise commerciale inventée par ce système qui pousse à la consommation compulsive au nom du dieu Dollar, cependant la journée passée tous les deux, douce parenthèse dans notre quotidien bien occupé d'habitude, fut un délice. Faire l'amour avec celui qu'on aime, s'endormir dans les bras l'un de l'autre, assouvis et heureux, puis recommencer, avec tendresse ou avec fougue... Qui refuserait un arrêt-maladie dans ces circonstances ? Ravi d'avoir glissé sur cette dalle mal scellée. Comme Haddock à Moulinsart (j'étais à Cloisters avec Mark, David et Ben). Retour en taxi, deux heures à la clinique près de chez nous. Le médecin un peu précieux et rigolard qui louchait sur Ben. L'infirmière noire qui sifflotait en poussant ma chaise roulante. Des images de film. 
Programme de ma deuxième journée ? Non, pas que du batifolage les gars ! David est à la bibliothèque. Les autres ont repris le chemin de leurs collèges respectifs. Je vais préparer un cake au jambon et des scones, regarder un vieux film des années 50, ranger la bibliothèque de mon bureau (les rayonnages à porte, je ne vais pas tenter de grimper à un escabeau avec mon pied handicapé !). Brinkley dort près du canapé, prêt à bondir si nous sortions. Il n'a pas tout à fait sais que je suis relativement immobilisé. Le chat lui, d'un œil, a bien jaugé la situation et ne quitte pas notre lit. Cette après-midi, David travaillera ici. J'aime quand nous sommes tous les deux, comme un dimanche, l'un à côté de l'autre sur le canapé ou bien lui à son bureau et moi sur le grand fauteuil anglais près de la fenêtre. Billie Holiday ou des suites de Bach. Le thé fumant sur le plateau avec les biscuits et les cookies. Puis en début de soirée, le délice d'une bouteille de vin de paille ou de Moscato d'Alba achetés chez le caviste de Hudson Street dans nos verres géants (tout est XXL dans ce pays) en regardant Affreux Sales et Méchants, ce film italien complètement déjanté des années 70 ou en dînant aux chandelles avec le garçon que j'aime, en tête-à-tête ou avec ses frères. Ce qui m'ennuie c'est que je ne pourrais pas prendre de bain avant qu'on m'enlève ce plâtre... J'en suis réduit à me doucher... assis. Comme un vieillard cacochyme !J'aime bien les jours d'hiver...