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12 juillet 2013

Que l'amour est doux à ceux qui s'aiment !





All-American Boy deSteve Grand : La chanson de l'été et bien plus...

Il avait déjà un bon petit succès. cette chanson coming out affirme son courage et confirme son talent. Le beau gosse y exprime tout ce qu'il est en chantant avec fougue une histoire vraie. Son histoire. A une époque où on pourrait croire, en amérique comme ailleurs, que les mœurs s'adoucissent et que le monde - les jeunes surtout - est plus tolérant et bien moins enfermé dans les clichés enseignés par des siècles de refoulement et de peurs, une histoire d'amour racontée par un mec viril, sain de corps et d'esprit, ça fait vaciller les consciences et les certitudes. On n'entend que cette chanson partout en ce moment ! C'est bien.


Ripped Jeans, only drinks whiskey
I find him by the fire while his girl was getting friskey, ohh
I say we go this road tonight

He smiles, his arms around her
but his eyes are holdin me, just a captive to his wonder, ohh
I say we go this road tonight

Now I know that that’s your girl, I mean no disrespect
The way that shirt hugs you chest, boy, I just won’t forget
I’ll be sittin here, drinking my whiskey
I won’t say goodnight unless I think ya might miss me, ohh

Be my All-American boy tonight
where everyday’s the 4th of July
and it's alright, alright
And we can keep this up till the morning light
and you can hold me deep in your eyes
and it's alright, alright
be my, be my
my All-American boy

Ripped jeans, tight shirt
he lights a cigarette you know I’m glad that she can’t stand it, ohh
I drink the moonlight from his eyes

Now hold there, just a moment
I want to take this in now, we don’t need no photo of it, no
we should go this road tonight

Now I know that that’s your girl, and I don’t give a damn
she’s been cusin and cryin, she don’t know what she has
so I’ll be, sittin here, tryin hold down my whiskey,
you tell your girl good night cause somebody’d like to kiss me, ohh

Be my All-American boy tonight
where everyday’s the 4th of July
and it's alright, alright
And we can keep this up till the morning light
and you can hold me deep in your eyes
and it's alright, alright
be my, be my
my All-American boy

Of all the girls and boys to look my way
Ain’t nobody ever hit me this way
so won’t you come back with me
and lay with me a while

I’m gonna wrestle you out of them clothes,
leave that beautiful body exposed,
and you can have my heart and my soul and my body…
just be mine

Be my All-American boy tonight
baby you light my fire
I'll make you feel alright, alright!

And we can keep this up till the morning light
and you can hold me deep in your eyes
and it's alright, alright
be my, be my…
just, be my, be my…
my All-American boy...

11 juillet 2013

Lorsque j'aurai un fils...

Aimer les garçons ne veut pas dire ne pas avoir de s'entendre un jour appeler "papa"... Je suis certainement bizarre aux yeux de beaucoup, mais si j'aime le corps, l'esprit, le rire, le sexe, la peau des garçons, je ne suis aucunement attiré par les hommes, mes semblables. En revanche, les femmes jeunes m'attirent. La vénusté des garçons s'assimile à celle des femmes quand elles sont jeunes. En trouver une à aimer et lui faire des enfants a toujours fait partie de mes projets de vie. J'ai eu pas mal de maîtresses dont certaines que j'ai profondément aimé et avec qui le plaisir sexuel atteignait un merveilleux paroxysme. pourtant jamais aucune d'entre elles n'a su me donner le bonheur et le plaisir que les garçons me donnent. Mes relations amoureuses les plus fortes, les plus profondes, les plus longues et les plus intenses, l'ont toujours été avec des garçons. Je n'ai jamais eu dans ma vie pas plus que dans mon lit, des hommes. Mais revenons-en aux enfants. Cela me semble tellement naturel de ressentir un jour ce besoin et tellement naturel le moyen pour y parvenir, que je ne comprend pas ce combat pour permettre l'adoption, la fécondation machin et les mères porteuses. Cela ne veut pas dire que je ne respecte pas le ressenti des mecs et des nanas qui veulent un gosse mais ne peuvent admettre l'idée même de procréer eux-mêmes, pour x raisons. Je respecte mais je ne comprends pas. Un jour en tout cas, j'aurai un fils et il ressemblera à Josué Wiese.

Vive le temps des vacances !


10 juillet 2013

Revenir. Reprendre le chemin d'autrefois. Mettre ses pas dans les pas de celui qu'on fut, naguère, loin dans ces temps reculés où tout semblait devoir nous réussir. Et sentir sa présence. Revoir son délicieux sourire qui ensorcelait. Comme s'il était là encore, la main tendue vers moi, sa tête légèrement inclinée, ses mèches brunes soulevées pas le vent et son rire, son rire d'enfant qui illuminait ce visage qui redevenait grave si vite. 

Ce regard triste quand la douleur le prenait de nouveau. Ce geste de dépit avec sa main, comme on chasse un insecte. La lèvre inférieure pincée par ses belles dents blanches et de nouveau son sourire apaisant. Il a beaucoup souffert, il est mort doucement, paisiblement. Je ne me suis jamais vraiment habitué à son absence. Pendant des mois, je l'entendais respirer à côté de moi. la nuit, je sentais son souffle contre ma joue et parfois c'était comme s'il essuyait mes larmes avec ses doigts. Son odeur m'habita longtemps. Il allait et venait avec moi. Puis un jour, le temps a fait son œuvre.


J'ai oublié. Je me suis consolé. Ou du moins c'est ce que je croyais jusqu'à ce voyage à Rome, il y a quelques semaines où tout me parlait de lui. Nous sommes allés sur sa tombe. Il y avait les fleurs. Celles que sa mère fait déposer chaque jour depuis cette terrible journée de mai 1992 où tout s'est arrêté, sa vie, mon bonheur, notre amour...




01 juin 2013

Mystère du temps qui passe et des rencontres imprévues

Depuis combien de temps n'ai-je plus repris le chemin de ce blog ? Des mois sont passés sans que je prenne le temps d'y venir ajouter quelques images et des mots. La vie quotidienne et la force d'attraction des habitudes, le train-train quotidien. New York est un monde qui happe et nous prend tout entier, le jour comme la nuit.

L'été approche à grands pas et avec lui le temps des vacances et du retour joyeux sur notre vie à tous les deux. Prendre le temps enfin de nouveau pour être l'un avec l'autre sans interruption, sans les petites ruptures de chaque jour, le travail, le métro, les amis, les sorties. Etre seul avec toi sans rien faire de prévu. Rien d'extraordinaire : aller chercher des fruits, repeindre la cuisine, regarder un film, prendre un thé, marcher dans le parc avec le chien, bouquiner ensemble sur le canapé, faire des pancakes ou de la confiture.  
En attendant ce moment, je repense à tout ce que nous avons vécu : ce premier film où nous sommes tenus la main, comme des adolescents. Le Décaméron de Boccace vu par Pasolini. Le beau jardinier au pagne suggestif. Cette image que tu conservais entre les pages d'un livre d'architecture et que tu avais découpé dans je ne sais plus quelle revue qui ferait grincer les dents aujourd'hui. Tu l'avais acheté à Paris. Vintage. Etait-ce Samouraï ? Je ne sais plus. Le bel éphèbe endormi qui sourit en rêvant...

Et puis ton petit frère quand il venait dormir les premières fois et semblait fasciné par notre amour, cet équilibre qui peu à peu a eu raisond es réticences de ta famille comme de la mienne. Il ressemblait un peu à celui sur la photo, bien enroulé dans sa paix intérieure comme dans les draps de son lit...

Notre passion commune pour la lecture. Ton rêve d'un appartement à Paris, dans l'île Saint-Louis, face à la Seine, avec une grande bibliothèque garnie de centaines de volumes. Le silence de la vieille demeure, l'odeur de cire des parquets, les boiseries, le mobilier. Tout ce qu'un américain rêve de posséder... Nous y retournerons bientôt. Peut-être un jour, quand nous auront vieilli, aurons-nous cet appartement sur le quai, dans un vieil immeuble chargé d'histoire ?


En attendant, dimanche approche. Nous resterons en paix tous les deux. Sans visite, sans sortie. Rien que nous deux, le chien et le chat et des vidéos, des livres et un bon vin de chez moi. Et le temps passera délicieusement, lentement. Parfaitement...


Nous aurons bien sur des pensées coquines à regarder certaines images... Et savoir l'autre tout proche qui vibre comme nous nous permettra d'être rassurés - si besoin était - sur l'état de notre libido à tous les deux !


15 mars 2013

Un ange dans mon lit

Me revoilà après un mois de péripéties et un long séjour dans le Connecticut. L'Amérique profonde et traditionnelle. La campagne à la fin de l'hiver. La famille de David au grand complet autour de l'aïeul de 90 ans, républicain acharné entouré de seize petits-enfants démocrates dont deux gays affranchis et trois sujets de Sa Gracieuse Majesté tout sauf républicains. Interesting, really. Et en plus, on a un nouveau pape.


15 février 2013

Far West. Film court.

On découvre parfois des pépites dans la masse des films courts qui affluent sur le net. Voilà un court-métrage assez ancien qui se déroule dans une campagne perdue, du côté de Chartres. Il est question d'homophobie, de folles et de coming out, de centrale nucléaire aussi et de petitesse d'esprit, mais surtout, il est question d'amour et de tendresse. le tout décliné avec beaucoup d'humour.

14 février 2013

Cadeau des dieux

Si tu as vu quelqu'un des garçons ayant la fleur la plus digne d'amour,
Tu as vu sans aucun doute Apollodote.
Si tu l'as vu, ô étranger, et n'es pas vaincu par des désirs

Brûlants, tu es, en vérité, ou un dieu ou une pierre.
Callimaque

Hors les murs, film de David Lambert


« Ces deux-là s'oublieront, ils s'en doutent, ils le savent et c'est peut-être cette indifférence à venir qui les attriste le plus... inventif et rigolo. » (Pierre Murat, Télérama)

Hors les murs est aussi fascinant qu'irritant et dérangeant : la brutalité de certains effets dramatiques sur lesquels le cinéaste a choisi de s’appesantir comme un voyeur, la maladresse avec laquelle le personnage de la petite amie de Paulo est dessiné, l'absence des autres dans la vie de ces deux paumés. On peut s'interroger aussi sur ce qu'ils sont vraiment. Est-ce l'amour fou, le coup de foudre qui les a réuni et rend le reste de l'univers transparent parce que ces deux s'aiment tellement fort ? leur relation se fait tellement exclusive que plus rien d'autre n'existe et ne peut exister, vouant les deux garçons au drame inexorablement. Une vision romantique d'un amour voué à la mort ? Le monde ne pardonne pas à ceux qui l'ignorent et s'en passent parce qu'ils vivent leur propre univers... Mais cela importe peu au final, tant l'expression des sentiments et des pulsions est violente au point de nous saisir comme si nous les vivions personnellement. 
 

Deux autres acteurs n’auraient sûrement pas apporté la même force à ce film dérangeant et attachant. Les deux protagonistes ont un jeu intense. Matila Malliarakis (Paulo) qui parvient à être à la fois énervant et touchant, jeune animal efféminé blessé par on ne sait quoi, cherchant un nid, et Guillaume Gouix (Ilir), très beau en protecteur fort et fébrile, qui commence le film en joyeux compagnon hédoniste et dévoile peu à peu des abîmes de peur et de violence. Jamais rien d'univoque dans leurs personnages, et leur attitude, leur comportement - leur apparence physique aussi - fluctuent tout au long du de l’histoire. Ils s'engagent, sans pudeur ni crainte, dans les contradictions insupportables de leurs personnages. Au fil des séquences, on s'aperçoit que les deux amants partagent un certain attrait pour la souffrance, l'un en fait un jeu, l'autre sa vie. C'est dérangeant parfois, mais on est captivé, ému et attentif à tous leurs mouvements, même dans ces moments-là.





L'émotion n'est jamais tronquée, édulcorée et cela fait du bien face à beaucoup de films qui étouffent à force d'être trop en retenue, les corps qu’il filme sont vivants, leur amour est bruyant, bancal, mouvant et lorsque, à la fin, après le départ de Paulo transformé par ses choix de vie, Ilir pleure sur le balcon de l'hôtel de luxe où ils se sont aimés une dernière fois, on ressent tout ce qu'il ressent. Il sait que leur amour est mort et qu'il est de nouveau seul... et on a envie de pleurer avec lui. Mais les meilleures scènes de Hors les murs sont sans conteste les visites de Paulo à Ilir en prison. L'oiseau blessé entre de plain-pied dans la réalité et celle-ci n'est déjà plus celle de son ami, ni celle de leur couple. Dans un face-à-face à haute tension, qui hésite entre plan cul empêché, fragments de discours amoureux cabossé et petits trafics pour faire passer un peu de shit à la barbe des gardiens, le film prend une incroyable densité.

« David Lambert n'a pas pour autant voulu provoquer, transgresser. . Hors les murs est l'autopsie d'une liaison vouée à la dissolution, si elle se distingue des autres c'est par l'honnêteté de la mise en scène, par la sympathie que suscitent finalement ces deux gamins qui apprennent ensemble à vivre, même si la première des leçons que la vie leur administre est qu'ils ne peuvent pas vivre ensemble. » (Le Monde)

Bonne Saint Valentin à tous ceux qui s'aiment !

Je n'aime pas beaucoup ces fêtes sur commande qui sont nombreuses ici. Mais la Saint Valentin échappe à mon agressive répulsion pour tout ce qui est de commande. L'amour est plus important que tout le reste. Aussi, l'empereur Hadrien souhaite tout l'amour du monde et qu'il soit durable à tous ceux qui s'aiment en ce 14 février. En cadeau, une petite compilation :

04 février 2013

L'air du temps.


On a beau faire, ce qu'il y a de naturel et de profond en nous ne peut demeurer longtemps étouffé sous les convenances, les usages et coutumes du monde dans lequel le hasard ou l'infortune nous font vivre. On se rase, on met une cravate, on laisse passer un vieux monsieur, on ouvre la porte à une dame... Pourtant parfois on n'a pas envie de se plier aux usages. pas envie de sourire quand on est mal ou en colère. pas envie de plaire quand on enrage de se coltiner aux convenances et aux usages de l'autre, sans savoir où est la part de sincérité, ce qui est vrai de vrai dans ses gestes, comme dans ses mots... Gilles a été pendant plus de dix ans mon meilleur, mon plus tendre, mon ami le plus proche. C'était avant que je sache combien les garçons m'attiraient et il me couvrait toujours lorsque le cœur d'artichaut que j'étais tombé amoureux devant une fille. Une autre encore, la première à chaque fois, l'unique, la bonne fortune, de celles qui ne peuvent arriver qu'une fois dans la vie d'un gars... Il supportait tout, comprenait tout à demi-mot et savait se taire - bien précieux en amitié. Il était toujours là pour moi. Les années passèrent. Nous nous sommes perdus de vue. Il dirige maintenant une succursale canadienne d'une des plus grandes banques françaises. Il a pris du ventre et ses cheveux se raréfient. 


Buveur de bière, coureur bien que marié, il est à l'opposé de ce que nous fûmes adolescents. Conservateur, étroit d'esprit, râleur et bonimenteur avec les filles. Et satisfait de lui. J'ai détesté les trois heures passées avec lui à Toronto dans le meilleur restaurant de la ville. J'ai fui dès l'addition, prétextant un avion à prendre pour un rendez-vous important à New York et l'ai planté dans le hall de l'hôtel où nous avons déjeuné. Par égard pour les deux jeunes et fringants garçons que nous avons été, par égard pour cette "bromance" du temps de nos dix-sept ans j'ai camouflé mon désarroi et ma colère mais j'enrageais tout au long du repas. Ne plus jamais lui faire signe, ne plus jamais lui parler ni le voir. Combien nombreux sont ceux qui pourtant nous furent proches et emplirent avec délices notre vie d'avant et ne sont plus quand on les revoit que des pantins difformes à l'esprit vulgaire ou grossier...