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02 mai 2014

Bruce Weber : Brothers, Sisters, Sons & Daughters

Rangements dans la bibliothèque ce weekend. J'ai déjà commencé depuis quelques heures et mes yeux tout embués me rappellent à l'ordre : il est près de deux heures du matin et je suis loin d'avoir fini... Avant d'aller me coucher, j'ai feuilleté un ouvrage sur la photographie consacré à Bruce Weber. Cela m'a fait penser à la manifestation organisée en début d'année par le grand magasin Barneys, consacré à un travail un peu spécial de ce photographe et dont j'avais commencé de parler sur le blog sans finir le billet. 

J'ai depuis toujours une grande admiration pour le travail de Bruce Weber, l'un des plus grands photographes américains qui est connu pour ses photos de mode et l'illustration depuis des années des campagnes Abercrombie & Fitch, Ralph Lauren et d'autres. Gourou du Noir et Blanc, il sait mieux que personne mettre en valeur la plastique masculine sans oublier la beauté féminine. 
Arin andrews devant la vitrine de Barneys en janvier dernier
 Il a réalisé pour Barneys une série de clichés et un film destiné à montrer des couples transgenres, un univers qui choque encore beaucoup ou en tout cas qui interroge. Je suis loin d'être militant de la cause LGBT dont je continue de trouver les interventions et les actions terriblement sectaires et les positionnements frisent l'intolérance pour tout ce qui n'est pas leur communauté, produisant ainsi une autre forme de discrimination, vis à vis des femmes et des hommes qui veulent vivre leur orientation sexuelle comme un choix de vie et un choix privé, comme vis-à-vis de ceux qui ne sont pas homosexuels... 

Arin Andrews rayonnant jeune transsexuel d’Oklahoma
Pour moi, cela ne peut que mener à une confrontation violente à plus ou moins brève échéance. A trop vouloir secouer les modèles de notre civilisation, on joue avec le diable et le chaos n'est pas loin. Tant pis si certains m'accuseront d'intolérance et si mes propos rappellent les tristes affirmations de certains intégristes baptistes ou musulmans qui s'en servent pour justifier une violence d’État contre les gays. J'aime les garçons comme j'aime les filles et depuis que j'ai des pulsions sexuelles, ma seule recherche a été l'amour et l'amour durable. Le hasard ou la providence ont fait que je vis avec une personne du même sexe que moi. Parce que l'amour a tranché. Je ne m'en vante pas, je ne m'en cache pas. Je vis. 

Mais revenons à Barneys et à Weber. Ce petit film est touchant. L'histoire de cette fille qui se savait ou se voulait garçon et de ce garçon qui avait toujours su qu'il était fille est très belle. Cela aide à comprendre leur motivation et surtout, à passer au-dessus de nos formatages sociaux. On est loin des travestis grotesques, des hommes à barbe déguisés en poules. Katie Hill et Arin Andrews sont beaux, ils semblent heureux et épanouis et aujourd'hui du moins, tout a l'air d'aller bien pour eux et leur famille. Que peut-on faire d'autre que s'en réjouir ? J'aime bien ces paroles du garçon dans le film : "I never made the decision to transition, I made the decision to be happy" ...

 

01 mai 2014

Retour d'Hadrianus après maintes péripéties...


Quand Beppe m'a appelé sur Face Time, je ne me doutais pas qu'il se trouvait à New York. Je l'ai connu par hasard, il y a six ans. Beppe est sarde. Il vivait alors à Rome avec sa mère et ses deux sœurs. C'est par mon blog que nous nous sommes connus. Il avait 17 ans je crois ou il allait les avoir. Il ne veut pas être photographié. Il ressemble terriblement à ce garçon au débardeur blanc sauf que son nez est plus fin. Même buste avantageux des italiens habitués à l'effort physique. Beppe a été longtemps membre d'un club de natation.
Le voilà dans le coin. Surprise d'entendre sa voix au téléphone. Un léger accent, plein de chaleur et de gentillesse. "Que du bon pain" aurait dit ma grand-mère qui s'y connaissait en italiens. Il travaille pour une société italienne implantée ici et au canada, je n'ai aps très bien compris. il a terminé ses études d'économie à Milan, a fait un peu de mannequinat, entrepris un grand tour du monde qui s'est interrompu à Monterey où il a trouvé un job et une fille. Quand nous nous somems rencontrés, Beppe ne sortait et ne couchait qu'avec des garçons. Il faisait bien l'amour, lentement mais avec ardeur, doux comme un petit garçon, câlin, dévoué. Nous aurions pu vivre ensemble. j'étais seul en ce temps-là ou presque et le milieu gay de New-York me hérissait déjà, encore plus qu'aujourd'hui où l'excitation et l'outrance s'effacent devant la normalisation... Nous sommes restés plus ou moins en contact, une carte ou une lettre de ci de là, Facebook aussi. je le croyais installé en France, faisant marcher une trattoria quelque part du côté de Saint Germain ou à Londres, projets formés du temps de son passage à l'université de New York. Il a des cousins ici. La fille et le job de Monterey n'ont eu qu'un temps, il est de nouveau là. J'hésite à le revoir. Aurons-nous des choses à nous dire ? Curieux tout de même de savoir comment il est, ce qu'il est devenu. Rendez-vous pris samedi en fin de journée au Felice 83, l'italien de la 1st avenue, à l'angle de la 83e rue, dont j'aime bien l'atmosphère très cosy. J'ai toujours adoré ce mélange qu'on arrive à trouver ici entre le confort britannique et l'immuable atmosphère italienne. Wait and see...

23 février 2014

Sunday goody sunday


Dimanche matin. Brunch à la maison maintenant que le Popover café sur Amsterdam Avenue, où on avait nos habitudes (et qui acceptait les chiens), a fermé ses portes après plus de 30 ans d'existence. Il y a bien Fred's, toujours sur Amsterdam ave (Entre la 82e et la 83e rue) mais c'est plein le dimanche et puis c'est surtout la terrasse en été qui est agréable. Bref, petit-déjeuner à la maison ce matin et longue journée de farniente comme je les aime. la journée est ensoleillée, il ne fait pas très froid. 


J'aime ces moments tranquilles passés avec celui que j'aime, le chien, le chat, les copains quand ils passent et les petits frères. On oublie la semaine passée et on ignore la semaine à venir. on lit, on bricole, on cuisine, on range, on dort... Dans une ville comme New York, paresser est non seulement un privilège mais presque un crime social. Je ne suis pas vraiment guéri de mon état d'esprit français. je râle et je prends le temps de vivre. 

So cute !

"Bravo pour ce blog et en particulier cet article qui, sans que j'y prenne garde, m'a permis de voir les choses un peu plus clairement concernant les questions qui taraudent tout jeune homme dans la situation que vous évoquez. J'ai trouvé cet article tellement juste. "

Un jeune lecteur anonyme m'a envoyé ce message il y a quelques mois.Je lui ai répondu par mail sans avoir de réponse à ce jour. Il faut dire que ma vie est bien remplie depuis plusieurs mois et que j'ai bien délaissé ce pauvre blog qui semble bien abandonné bien qu'il soit encore et toujours très visité... Me revoilà donc, de retour à New York après des semaines en déplacement. Mes nouvelles activités de conseiller indépendant m'ont éloigné du monde de Wall street et c'est très bien. moins de pression, moins de stress et aussi moins d'embarras devant ce cynisme ambiant et cette fuite en avant perpétuelle de mes anciens camarades. J'aime New York en hiver. j'aime ma vie à New York en hiver. Really, I do. j'ai passé les dernières semaines en Angleterre. Londres est une ville fantastique. je n'y étais pas retourné depuis la fin de mes études. Mais me revoilà dans la routine de notre vie yankee. Joie de retourner chez Zabar's acheter mon fromage et mes charcutailles, joie de retrouver les amis autour d'un repas italien improvisé à la maison et Brinkley, notre vieux chien, qui se fait vieux et se languissait de retrouver son maître...

mais revenons à ce jeune lecteur inconnu. j'imagine qu'il n'a pas vingt ans ou à peine. Qu'il promène sur la vie un regard un peu désabusé, inquiet de ce qu'il est, de ce qu'il ressent au tréfonds de lui. J'ai aimé ses mots et la franchise avec laquelle il s'est adressé à moi par le biais de ce blog. S'il me lit encore, qu'il n'hésite pas à m'écrire encore pour me raconter ce qui le taraude encore et comment il vit, ce qu'il vit... Je lui en serai très reconnaissant, vraiment.

17 novembre 2013

Francis Lachowski, vous aimez ?



Moi oui, je le trouve très beau, moins qu'à ses débuts mais il a pris une certaine ampleur en mûrissant et demeure terriblement appétissant. Un des plus beaux mannequins actuels ! On l'a cru homo, d'autres le voyaient hétéro. Il est bi a-t-il expliqué. Comme ça, tout le monde est content, les filles, les garçons, les homos, les hétéros !

Bon dimanche


15 novembre 2013

L'agneau chaste de Franck Varjac. Extrait.

Pour Maurice, lecteur (presque) anonyme.
"De toute mon existence, je n'ai embrassé qu'une seule bouche, caressé qu'un seul corps. Pourquoi un garçon de treize ans s'abandonna-t-il si facilement entre les bras d'un homme de trente-deux ? Je l'ignore. mais je sais, aujourd'hui, que j'ai vécu des moments de bonheur infini, et rien, ni l'exil, ni l'oubli assassin de mes proches, rien ne me fera regretter ces moments d'amour pur. Que connait-on de la pureté ? Il faut avoir treize ans pour le comprendre."
Franck Varjac est né en 1960. Après une enfance passée en Algérie, il s'installe avec sa famille dans le midi de la France où il vit encore. Son premier roman, L'Agneau chaste a été accueilli par le silence de la plupart des médias. Seul Le Monde en a publié une excellente critique, sous la plume de Josyane Savigneau. Un roman sur un thème difficile et réprouvé par tous aujourd'hui, qui a suscité de grands enthousiasmes et des adhésions inattendues.
"Il fallait sans doute du courage pour choisir comme sujet d’un premier roman une histoire d’amour entre un jeune garçon et un adulte en un temps où la juste dénonciation de la pédophilie, des contraintes inadmissibles imposées par des adultes à des enfants, a tout recouvert, y compris les ambiguïtés de l’adolescence et le mystère de certaines rencontres improbables, de certaines initiations désirées et inoubliables. Il fallait aussi du talent pour réussir, à son coup d’essai, un récit sur ce thème. Franck Varjac possède ce courage et ce talent. On est comme happé par son texte et on le lit sans pouvoir s’arrêter."
J'avais trouvé sur le site de Thierry LePeut une  très bonne critique de l'ouvrage. En voivi un passage :
"Le récit lui-même pourrait au fond, nonobstant son sujet délicat, être une histoire adolescente somme toute assez banale. L’été, la plage, le passage de l’enfance à l’adolescence par la découverte brutale du monde des adultes (et notamment du mensonge), les grands-parents sympathiques… Varjac reprend des éléments qui constituent les passages obligés des récits d’adolescence. La première « rencontre » entre le jeune garçon et l’adulte, puis les rencontres secrètes du mercredi, ont quelque chose de très attendu. Le dénouement, ensuite, est vite "expédié". L’important, ici, n’est pas tant dans l’événement que dans l’étude de la psyché adolescente. L’agneau chaste est un document sur la découverte de l’amour et le trouble qui ébranle les fondations de l’enfance lorsque cet amour est marqué du sceau de l’infamie. Dénué de jugement moral explicite, le roman n’en propose pas moins un instantané sans complaisance sur l’intolérance ordinaire. Une manière de noter que l’évolution des mentalités, dont on parle beaucoup, n’atténue pas forcément la brutalité des histoires particulières."

Franck Varjac, L'Agneau chaste. Éditions La Différence, 2000

13 novembre 2013

La Beauté, argument philosophique


Platon l'a planté dans  nos esprits et tous après lui l'ont repris : la Beauté est une composante obligée et évidente de la pensée. Elle s'assimile au Bon, au Vrai donc au Divin. Beaucoup à débattre sur le sujet. Un moyen ? une fin en soi ? Un outil du démon ? Un don du ciel fait à l'homme qui en aurait seul conscience ? Tant de directions pour la réflexion...

Le corps des garçons (1) : Le buste



























Je passais hier soir avec une amie devant la boutique d'un tatoueur, juste derrière chez moi. Tout en bavardant, je jetais un coup d'oeil dans la boutique. Parmi les clients, ou bien était-ce un groupe d'amis, il y avait un jeune mec qui venait de se faire tatouer ou allait y passer. Il était torse nu. L'espace des quelques secondes où je passais devant cette vitrine, se montra à nous la beauté personnifiée. Il avait un visage très juvénile, avec ce quelque chose d'indécis et de fragile qu'ont les jolis garçons à l'adolescence. Sa peau était blanche. Son torse était magnifiquement dessiné, totalement imberbe, les muscles développés sans être trop proéminents. Sur la poitrine, à hauteur du pectoral droit, un très beau dessin de fleurs et d'arabesques polychrome. L'envie de toucher cette belle fleur, de sentir sous les doigts la différence entre la chair meurtrie par les traits du graveur et la peau alentour... Un délice qu'accentua le regard du jeune homme qui se planta dans mes yeux. juste le temps de passer devant la boutique du tatoueur...