Pages

24 mars 2020

ça y est, c'est notre tour !


Andrew Cuomo le gouverneur de l’État vient de l'annoncer, depuis dimanche minuit, comme la Californie avant nous, New York est en état de siège, ou quasiment. On s'y attendait mais c'est drôle d'y être finalement. Personne dans les rues, plus de trafic, seules les sirènes des voitures de secours. Circule en vélo devient un bonheur. Plus de magasins ouverts, ni bars ni restaurants, ni cinémas, ni théâtres... Plus rien.  Nous sommes confinés. heureusement qu'il est possible de sortir le chien. Il est vieux maintenant et changer ses habitudes serait dur pour lui. Ce matin, 7h30, première sortie pipi-caca pour ce bon vieux Brinkley qui avait l'air étonné de l'atmosphère inhabituelle de la rue. Le silence pourtant n'aurait pas dû le surprendre... il est devenu presque sourd. Croisé trois personnes descendu pour les mêmes raisons que moi et les deux garçons qui se sont installés dans l'immeuble à côté il y a une semaine. Ils allaient courir vers Riverside park. Sale temps en plus, la pluie. 

Que faire donc ? Il y a bien des solutions mais va falloir varier les plaisirs.



Impossible de retrouver les amis pour un dîner à Soho. Impossible de faire quelques paniers pendant que la lessive tourne... Etc, etc. Impossible de continuer à vivre comme avant le virus. Heureusement que Trump avait dit que l'Amérique ne serait pas touchée... Mais depuis le temps qu'il raconte tout et son contraire celui-là, on aurait dû s'y attendre.


Du coup, peut-être mieux vaut-il se coucher tôt et faire de jolis rêves.


En couleur ou en noir et blanc...


Nous on va jouer aux échecs après une salade et des sandwich préparés par david que j'entends chanter dans la cuisine avec le chien qui doit tourner autour de la table plein d'espoir... Temps gris hélas. Ma mère qui a appelé ce matin m'a dit que de l'autre côté de l'océan, il fait beau et que les vignes profitent. Nous aurions dû y être la semaine prochaine pour quinze jours. Ce sera pour plus tard, après le coronavirus, cette plaie qui désormais recouvre le monde. Mais ne pensons donc pas à cela. 

Que ferons-nous ensuite ? Un peu de boulot pour nos activités respectives. La sieste sûrement puis descendre promener le chien. Une journée tranquille en somme. 


Amour et passion


Le premier GIF est romantique et poétique. le second est presque gore avec ce filet de bave un peu ragoûtant. Mais les deux garçons sont beaux et ardents, cela compense cela ! Bon mardi  amis de New York city et d'ailleurs !

29 décembre 2019

La beauté du Noir et Blanc souligne la beauté des garçons









La fin de l'année arrive



Voilà des mois que je ne suis pas venu nourrir le blog. Le temps passe inexorablement, les jours se succèdent et la vie ne me laisse que bien peu de temps pour écrire désormais. Pourtant, combien j'aimerai raconter à mes lecteurs toutes mes récentes aventures, mes rencontres, mes voyages et puis dire aussi ma joie de vieillir doucement entouré d'êtres que j'aime, tous d'exception, débordants d'énergie, de projets et de joie. New York n'a jamais été aussi belle et la France si lointaine avec les médiocres qui la gouvernent et d'autres médiocres qui pestent de ne pas en être. Comme tout cela est loin pour moi. La disparition de mon père à la fin de l'été, chronique d'une mort annoncée depuis la découverte de la terrible maladie qui devait l'emporter, la tristesse d'un univers qui disparait, le chagrin de notre mère, le retour obligé pour de longues semaines. La succession aussi, les partages, des signatures à n'en plus finir, des visites, des dîners aussi car tout le monde voulait voir de près le fils prodigue parti à l'autre bout du monde sans intention de jamais revenir. Les tracasseries administratives ensuite. 

Mais maintenant que 2019 s'éloigne, comme s'est peu à peu éloigné le chagrin et la rage de tout ce temps perdu, ce gâchis que furent les derniers mois de mon père, son entêtement à ne rien vouloir changer. Sa colère aussi de me voir "campé sur ma position" - "bêtement" me dira à côté du lit où son frère venait de rendre le dernier soupir, un de mes oncles, devant mon souhait de tout abandonner à mes frères et sœurs. Les oncles pensent que mon entêtement est lié à ma vie privée. Le garçon avec qui je vis depuis près de quinze ans qu'ils ont reçu leur parait comme l'obstacle. Moi, l'aîné du nom, l'héritier, le fils préféré, celui qui lui ressemblait le plus, n'aurait jamais d'enfant. La jolie cousine depuis dix ans a épousé un cousin. Nos vignes ne formeront jamais la propriété dont plusieurs générations rêvèrent jusqu'à ce grand oncle britannique qui crut que sa proximité d'avec la famille royale, l'amitié de la reine, seraient suffisantes pour me faire plier. "Tu ne peux abandonner ce que dix générations ont patiemment édifié !" Mais si mon oncle, je peux et je l'ai fait. La révolution est passée par là, il n'y a plus de droit d'aînesse et puis quand bien même, mes frères sont brillants, passionnés, dévoués à la propriété et presque tous mariés avec des enfants qui après eux reprendront le flambeau. Notre vin continuera de colorer la table de Sa Majesté. Ma part d'héritage, transformée en rente et en actions, un appartement à Londres et des parts dans la villa au Pays Basque, voilà qui me convient.

Mon métier ici, ma vie, mes amis, mes voyages, tout cela me convient. J'ai choisi de rester alors qu'à vingt ans, je pensais ne séjourner en Amérique qu'une année, deux tout au plus. J'étais un enfant. J'adorais cette liberté nouvelle, ce monde si libre où j'étais comme les autres. Loin de moi les années de collège en suisse puis en Angleterre, loin de moi les rites et la pesanteur de notre vie médocaine. J'ai aimé mon enfance. Moins les pensionnats et les nounous quand les parents voyageaient... Aujourd'hui je suis un homme. Après mille aventures, deux fiançailles rompus et un mariage arrangé qui faillit se faire, j'ai rencontré celui qui a transformé mon existence. 

Je ne me suis pas posé de questions. Jamais. Ce que j'ai ressenti avec tout mon être quand, après cette soirée d'étudiants, drôle et mouvementée, nous avons fini la nuit ensemble, marchant sur la plage jusqu'au lever du soleil, parlant de tout, enthousiastes et déjà si proche, ce que j'ai ressenti le lendemain quand je me suis réveillé à côté de lui sans que rien pourtant ne se soit passé entre nous. Cette sensation de plénitude, de paix et de joie en même temps. Son regard tendre et heureux. J'étais exactement là où je devais être. Et lorsque, deux jours après, il est venu me chercher pour me présenter ses amis et que nous avons passé le reste de la journée à parler des livres et des musiques que nous aimions. Puis la première fois que nous nous sommes embrassés. la première fois que nous avons couché ensemble. et puis les examens révisés ensemble, les sorties ensemble, cette proximité de plus en plus évidente que nous ne cherchions même pas à cacher autour de nous et qui devint tellement évidente que tous l’acceptèrent et s'en réjouirent aussi.

Je revois la première fois que j'ai dîné chez ses parents. La vieille Amérique protestante, les ancêtres qui contribuèrent à l'Indépendance, les oncles politiciens ou militaires, leur culture européenne, leur réseau. Je me sentais assez mal. J'étais plus vieux que lui de trois ans. j'étais français et catholique par ma mère. Mais mon nom était associé à un des meilleurs vins du monde, servi à Buckingham comme à la Maison Blanche. Nous étions du même monde mais rien n'avait encore été prévu pour que deux jeunes héritiers gâtés par la Providence choisissent de vivre ensemble et risquent ainsi les foudres des fondamentalistes de tout poil. Sodome et Gomorrhe personnifiés auraient-ils pu penser. Il n'en fut rien. un peu dé dépit peut-être au début. De la réserve longtemps. Puis nos études, nos exploits sportifs, notre santé, notre bonne humeur, et la force de la parfaite éducation que lui comme moi avons reçue, ont eu raison de tous les doutes préventions. Ce fut plus difficile chez moi. Mais avec le temps tout s'est mis en place. 

Voilà un bilan que j'avais besoin de partager, surtout après des mois d'absence et des messages de lecteurs désolés de ne plus me lire. Pourtant, ma prose est loin de valoir l'attachement de ceux qui suivent ce blog depuis sa naissance. J'en ai rencontré quelques uns parfois. Ici à New-York mais aussi à Paris. On m'a aussi accusé d'étaler ma bonne fortune, d'en dire trop ou pas assez. Je garde et préserve un incognito et je joue avec la vérité autant qu'avec la fiction. Comme cela, tout cela y trouve son compte. Personne chez moi ne connait l'existence de ce blog. Peu de gens ici ont la curiosité de lire des billets rédigés en français et la plupart de mes amis américains n'en connaissent même pas l'existence. Presque toujours les photos que je publie sont de simples illustrations venant du domaine public. A de rares exceptions, je ne montre jamais personne de ma vie au quotidien et les prénoms, les noms, les lieux sont changés. Mais le principal demeure : ma vie, mes réflexions, mes désirs, mes joies et mes peines. Parce que tout le monde, dans l'univers qui est le sien, vit ces mêmes désirs, ces joies et ces peines. La seule différence, c'est que j'en traduis les effets avec des mots que je publie et lance ainsi dans la nature, sans impudeur mais aussi sans faux-semblants.

19 juillet 2019

Eros indigène

Jeune éphèbe cinghalais se faisant tatouer
Ô beauté ! Comment donc m’as-tu fait ton esclave ?
Par quelle aube d’amour, par quel soir, par quels sorts
Ai-je été lanciné d’une émotion grave,
Et condamné, depuis, à souffrir de l’entrave
D’un beau visage ou d’un beau corps ? 
 

04 juillet 2019

L'été, la plage, les garçons



Il était temps. Je n'en pouvais plus. La ville, sa pollution, ses bruits, cette rumeur permanente et toujours courir, toujours se presser... Quelques jours à Montauk, notre plage favorite puis départ avec chien, chat, livres et mes cousins de Nantes dans la maison des parents de David à Barnstable. Ses soeurs et son frère nous rejoindront. Puis ce sera j'espère un séjour en Europe, à Londres d'abord chez Fred et puis à Bordeaux, dans ma famille pour le temps des vendanges. Six longues semaines puis deux semaines de nouveau ici avant de reprendre mes activités. Le bonheur ce matin, aussitôt les valises posées, de marcher sur la plage jusqu'au phare, de regarder les surfeurs, très jeunes, très beaux. Faire courir le vieux chien le long de la mer. 


Hier soir, nous avons revu le très émouvant A Single Man, excellent film de Tom Ford d'après Christopher Isherwood, avec cet acteur anglais que j'aime beaucoup et que j'aimerai rencontrer, Colin Firth. Plaise au ciel que nous ne soyons jamais confrontés aux mêmes affres que le héros. La solitude qui suit la mort inopinée de l'être cher. Nicholas Hoult y est charmant, à l’ambiguïté bien attirante. Un film très fidèle à l'esprit du livre découvert dans mon adolescence. Je me demande de plus en plus souvent si j'ai vraiment quitté cette période de ma vie qui fut très heureuse, ou plutôt joyeuse et paisible à la fois. Ne fais-je pas semblant depuis ? J'ai souvent un moment de surprise quand je me vois dans une glace. L'impression de croiser un étranger, un homme en chemin vers la maturité et ce qui suit, la décrépitude de l'âge, mais pas de me voir moi... 


Narcisse puni qui découvre ce qu'il fut et qu'il imagine être encore que le temps ratatine inexorablement. L'amour que me porte..., les regards de jeunes hommes et d'hommes plus âgés que je croise, tout cela me console du temps qui passe. Mais viendra bien un jour où je ne serai plus désirable, où plus personne ne verra autre chose qu'un homme, mûr et décati. Si plus tard je me retrouvais seul alors, sans David, il me faudrait payer un garçon pour dormir dans mon lit et partager mes jours. Sans fortune ni célébrité, personne ne viendrait spontanément partager mes jours et mes nuits. J'ai donc de la chance. La chance d'avoir dans ma vie un garçon plus jeune, attaché, tendre, aimant, fidèle, drôle, intelligent, viril qui n'est ni mon petit frère, ni mon fils, ni mon filleul, ni mon gigolo, ni rien de pervers ou de forcé. Plus qu'un amant, un petit frère parfois oui, un ami, un compagnon, un partenaire, un garçon. Celui que j'aime et qui partage ma vie depuis des années maintenant. Grande émotion à chaque fois que j'évoque cette joie, ce bonheur !


Cela ne m'empêche pas de rester sensible à la beauté des garçons. Les hommes de mon âge et ceux plus âgés ne m'attirent vraiment pas. Ils ne m'ont jamais attiré. J'aime la jeunesse d'Amour, l'âge des dieux, la fraîcheur, la force et la vigueur de leurs corps en formation. Merveilleux work in progress, leur sensibilité exacerbée, leurs besoins, leurs fringales, leurs fragilités... Cette attirance est bien plus du domaine de la contemplation que de la gourmandise. Je ne trompe jamais celui que j'aime et avec qui je vis. Nous regardons ensemble parfois, nous admirons, nous comparons. Mais jamais il ne nous viendra à l'idée de convier un garçon dans notre lit.

C'est arrivé. plusieurs fois. Satisfaction des sens mais rien de plus et dans des circonstances toujours très particulières. Rarement. Comme un autre nous-même convié un soir en passant. Quand le désir est plus fort et la beauté du jeune dieu offerte et ensorcelante.  Jamais des garçons de passage, des grindr guys. Mais je n'écris pas cela pour me faire mousser ou paraître au-dessus de la mêlée. Je sais, tout comme David, faire la part des choses : il y a la Beauté des jeunes mâles, leur allure, leur animalité, une esthétique particulière, éphémère et charmante, comme un chef-d’œuvre qu'on admire dans la vitrine d'un musée ou une pièce rare chez un antiquaire.

La France parfois me manque en été. Nostalgie de mon enfance sur les plages du Pays Basque ou des Abattilles, sur le Bassin d'Arcachon. Celles aussi du Médoc où j'ai vécu mes premières amours non chastes... Nostalgie qui m'est venue avec une bouteille, la dernière, d'un vin blanc merveilleux produit en 1974 (!) par Louis Latour et quelques épisodes de la série Euphoria qui m'ont un peu agacé mais où les garçons sont bien jolis comme aurait dit Gide à Cocteau.



27 juin 2019

Mon copain Rachid


Retrouvé cette perle, un court-métrage de 1998 réalisé par Philippe Barassat, avec Frédéric Mitterrand lisant un texte de Camus en introduction. Cela date de l'époque où les esprits étaient moins hypocrites et loin d'être bégueules... La qualité de l'image est loin d'être terrible mais c'est tellement parlant cette évocation du vert paradis de l'enfance... J'y retrouve nos chaudes approches au tout début de l'adolescence du désir et de la connaissance de nos corps. Aujourd'hui, on crierait au scandale ! : https://www.dailymotion.com/video/xatoju

15 mai 2019

Le corps des garçons : le buste (2)



Les garçons disposent naturellement, pour la plupart d'entre eux, une charpente solide et des muscles latents qui ne demandent qu'à se développer. Vestiges des ancêtres rudes et sauvages, le mâle qui s'adonnera d'instinct à des exercices physiques, passera de l'état chétif du garçonnet à celui d'éphèbe en progrès avant d'atteindre à la fin de l'adolescence la perfection. L'âge des dieux disaient les anciens. De nos jours la surenchère produit, via les modes que nous envoient les américains, des garçons hyper-musclés, trop larges, trop forts, trop grands. Tout cela est artificiel. Rien de tel que la beauté des très jeunes, avant les litres de bières qui donnent du ventre et font les chairs flasques, avant les poils qui gâchent ces poitrines glabres et ces fesses joliment rondes. la cambrure du garçon est une perfection. Elle disparait hélas souvent chez le jeune adulte et passé trente ans, il ne reste plus grand chose de la fascinante plastique des demi-dieux, sauf à quelques exceptions près... Je préfère de loin - et cela depuis que j'ai regardé pour la première fois des garçons de mon âge - les corps naturellement développés, harmonieux et joliment proportionnés des jeunes mâles entre 15 et 20 ans.

29 janvier 2019

Lui

Il m'avait invité par un petit mot très doux. En pièce jointe, une photo de son visage. Il devait à peine avoir 18 ans. Les avait-il seulement. Il n'avait pas froid aux yeux et m'avoua dès notre premier échange son penchant pour l'exhibitionnisme devant une webcam. jamais en vrai. Il était vierge sinon puceau. Sang chaud dans un corps très souple, joliment fait mais presque trop fin. Sa musculature en devenir lui faisait un air d'enfant fragile. Sa virilité me surprit. Nous avons fini par nous rencontrer, deux ans après nos premiers échanges par téléphone. Il passa cinq jours à New York. Puis il rentra chez lui à Montreal, nous nous sommes écrits quelques fois puis plus rien. Il devrait avoir pas loin de la trentaine maintenant. J'aimerai voir à quoi il ressemble, lui qui m'avait promis de se mettre à la natation, à l'athlétisme et à la musculation...