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04 septembre 2022

Vous avez un problème avec la nudité ? Qu'en est-il en vérité aujourd'hui ?

Lorsque je suis arrivé aux États-Unis pour terminer mes études, il était normal, courant, banal même de se balader nu dans les vestiaires de la piscine ou du gymnase du collège. On se déshabillait sans complexe sur la plage avant d'enfiler nos maillots ou nos combinaisons de surf. L'été on roulait vers la plage, toutes fenêtres ouvertes simplement vêtu d'un short ou d'un caleçon, le torse nu et personne ne trouvait rien à redire. On se douchait à poils et pas comme aujourd'hui en slip. On n'avait pas peur de montrer notre anatomie et si les plaisanteries étaient souvent de mises, elles aussi étaient naturelles et jamais agressives ou méchantes. 

 

Aujourd'hui une pudibonderie ridicule sévit parmi les garçons à l'école, au gymnase, à la piscine et dans les camps d'été. Pourtant ils sont bien plus beaux, musclés et dotés que nous l'étions. Mais ils se cachent comme honteux de leur nature. Les Instagram, Twitter, Tumblr censurent à tour de bras, une ligne de poils pubiens, l'ombre d'un sexe, des fesses nues et le couperet tombe. Surtout ne pas choquer, ne pas blesser les sensibilités religieuses. Belle hypocrisie, vous ne trouvez-pas ? Les jeunes découvrent le sexe sur leurs écrans alors qu'ils sont juste pubères, ils s'en nourrissent et comme chacun de nous au même âge, ils ne pensent qu'à ça. Alors pourquoi cacher ce qu'il y a de plus naturel ? 

Pourquoi entretenir ce tabou ridicule sinon pour former des petits soldats du rigorisme ? Pour engendrer un jour proche des fanatiques d'une pureté forcée ? Tout cela proclamé au nom d'un dieu vengeur, inventé par ces esprits rances et frustrés, qui ne serait qu' un dieu moralisateur, juge et haineux, rejetant tout ce que ce dieu a pourtant créé, en faisant de la nature et du plaisir des états à proscrire.. .


Bien sûr, il y a des esprits pervers, des âmes sales qui ne voient dans les attributs virils que leur désir jamais assouvi, pulsions animales et pensées salaces, rabougris du coeur, frustrés de la vie qui se repaissent de la douleur, de la violence et de la fange, incapables de s'arrêter à la beauté d'un corps, représentation de l'absolue grandeur du créateur et qui salissent par leur regard toute cette beauté d'autant plus flamboyante qu'elle est éphémère, ennemis de la pureté car ils en ont dénués. Mais qu'importe, ils sont déjà damnés et voués à la solitude et au mépris des anges et des dieux.

Qu'importe, qu'importe dit l'empereur en caressant le flanc bronzé par le soleil, les muscles tendus par l'exercice d'Antinoüs, et admirons la beauté, cadeau des dieux. En offrande, leur plastique unique et naturelle, ce florilège de photos anciennes ou inédites, toutes en noir et blanc pour mieux rendre les volumes et la perfection des corps.
































Que ceux qui sont dans l'inquiétude et la peur, ceux qui refoulent leurs désirs et craignent pour la santé de leur âme et de leur esprit, qu'ils sachent que l'attirance et le désir qu'ils ressentent pour leurs pairs, au gymnase, à l'école, dans la rue, au détour d'une rue, n'est pas une tare, ni une maladie, ni une perversion. 

 

L'amour est polymorphe, comme nos goûts et nos désirs. nul besoin de changer le sexe que la nature nous a donné, ce n'est pas ne pas être, ou plus être garçon qu'aimer au garçon. Sachez, adolescents flamboyants que l'homosexualité n'est qu'une invention d'un siècle hypocrite et de faux prophètes érigés en moralistes détenteurs de la Vérité. 

Dieu est amour, il aime l'amour et sourit à ceux qui s'aiment. Et cessez de vous morfondre s'il vous faut vivre votre passion partagée dans l'ombre et le secret. Ce qui compte c'est l'autre, celui qui partage avec vous les mêmes désirs, les mêmes attentes et tremble comme vous quand l'amant qu'on attend n'arrive pas, quand on a peur de le perdre et que chaque retrouvaille est un feu d'artifice, un bonheur incommensurable. 

 

Et pour finir avec le sujet, jeunes gens, ce n'est pas la taille de votre queue, la grosseur de vos couilles ou l'épaisseur de vos muscles qui comptent pour être aimé, mais la douceur de vos sentiments, la pureté de votre coeur, la chaleur de votre affection. Un jour viendra, où vous vivrez vous aussi cette alchimie qui ne s'explique pas, ce moment unique quand deux garçons soudain sont attirés l'un par l'autre, se cherchent, se veulent et se trouvent. Tout dans votre corps, dans votre tête saura que c'est celui que vous attendiez. 

En découvrant l'autre, son corps, son rire, sa voix, vous vous découvrirez vous-mêmes... Le reste n'est que fadaises et le sexe pour le sexe, la jouissance à la va-vite, une simple faiblesse des sens. Le vrai plaisir monte lentement, il dure et se reproduit à chaque fois comme à la première fois...

 

Propos écrits au son du Cantique de Jean Racine de Fauré, de l'aria "Venez troupe guerrière" dans Les amazones de Philidor, Albatross de Bert Dockx et More de Fedrika Stahl, sous un ciel gris et pluvieux qui ne va pas durer. Douceur de cette fin d'été.

07 mars 2022

Le questionnement de Joshua

Revu dimanche avec David cette superbe vidéo de l'australien Troye Sivan. Très pur et profond. rien à vois à ce que le chanteur réalise désormais. il a vieilli, on le voit avec les traits tirés, le regard marqué. La vie nocturne ? Les stupéfiants ? Une vie compliquée ? Je ne sais rien sur ce garçon. Ce que je sais en revanche c'est combien ses premiers clips étaient beaux et porteurs d'image que bon nombre d'entre nous ont vécu ou dont ils ont été les témoins.

Il y a près de chez nous une famille sympathique chez qui nous avons dîné il y a quelques semaines. Nous les avons rencontré chez un ami éditeur. Amusés de vivre dans la même rue et d'avoir les mêmes lieux de prédilection à New York, des lectures identiques, ils nous ont invité à dîner. Bel appartement et trois beaux enfants, éveillés, bien élevés, et rayonnants. L'aînée est en troisième année de médecine à Columbia, Mila souhaite devenir pédiatre, le second, Joshua, rayonnant jeune homme de 17 ans souhaite devenir écrivain et le petit dernier, Daniel, candidat éphèbe est un jeune musicien de 14 ans, nageur comme son frère. Agréable soirée où David et moi avons été frappés de la ressemblance de Joshua avec le chanteur australien, la musculature en plus.La virilité aussi. Mêmes yeux au milieu d'un visage maculé de tâches de rousseur, mêmes longs cils foncés, même bouche faite pour les baisers.


Tous savaient que nous étions deux hommes vivant jour et nuit ensemble, mariés et... normaux. Joshua nous a beaucoup observé, il est resté distant mais affable et souriant quand nous parlions avec lui. L'autre jour, nous nous sommes croisés les Peterson et nous au Majestic à Broadway, lors d'une représentation du Fantôme de l'Opéra. Ravis de nous retrouver, nous avons passé un long moment ensemble. Il n'y avait que Joshua, Mila et  Daniel n'étaient pas là. 

Après le spectacle, nous sommes allés grignoter ensemble au Daniela's, la trattoria sure la 8e avenue. Situé à deux pas du théâtre, j'ai fait le chemin avec Joshua tandis que David bavardait avec ses parents. Le garçon, très excité par le spectacle essayait son français avec moi et nous parlions de Victor Hugo, de Paris. Puis soudain, il m'a posé une question, en rougissant. "Comment sait-on qu'on est gay ?", ajoutant aussitôt "tu as toujours été comme ça même à mon âge ?" Difficile sujet qu'on ne peut éluder, ni survoler quand un adolescent ose aborder le sujet. surtout dans ce pays de plus en plus la proie d'un nouveau puritanisme actif. Sans réfléchir, je lui ai répondu que je ne m'étais jamais posé la question, que j'étais longtemps sorti avec des filles et David aussi mais que je ressentais quelque chose de différent pour les garçons, un sentiment jamais expliqué. Rien de rationnel, juste une évidence. "Mais tu as aimé des filles ? Je veux dire..."."Je vois ce que tu veux dire" (Il était rouge comme une pivoine) ai-je répondu, amusé mais ne voulant pas rajouter à son malaise.

Nous étions arrivés devant le restaurant. Nous sommes rentrés nous installer et la conversation habituelle sur notre ressenti après le spectacle coupa court à la discussion. Mais Joshua a appelé un jour. Il est venu à la maison (ils habitent à deux cents mètres d'ici) et m'a raconté son histoire. très belle. Émouvante. Une vie d'adolescent américain de New York. Des cours de tennis, la piscine, les cours de senior year et la perspective du collège l'année prochaine. Une petite amie depuis un an qu'il aime mais qui refuse de coucher avec lui avant ses dix-huit ans sauf s'il la demande en mariage. Il est bien avec elle nous dit-il, elle est jolie, sa famille est accueillante et c'est parfois chaud entre eux (la déduction est personnelle, mais les relents de mes amours quand j'avais 17 ans étant bien présents dans ma mémoire...) mais il n'a jamais été plus loin que la décence imposée par le moralisme évangéliste. En revanche, avec les autres garçons, rien n'est pareil. Joshua explique ressentir un malaise en même temps qu'un fort désir quand il est avec certains de ses amis et la tension entre eux est visible. Il a découvert la masturbation un soir où il passait la nuit chez son meilleur ami qui a un an de plus que lui. Dans la chambre, après s'être douchés ensemble, et avoir comparé leurs corps en approfondissant l'exploration anatomique sur leurs sexes. Ce qui est arrivé devait arriver, ils se sont mis tous les deux à bander. Mais plutôt qu'être gênés, ils en ont plaisanté, se sont racontés des histoires fantasmagoriques, inventant des aventures et d'exploits à propos desquels aucun d'eux n'avaient de doutes. C'était le jeu. Ils ont fini par se donner du plaisir avec la main de l'autre, "pour voir". Et ils y prirent assez de plaisir pour vouloir recommencer. 

David et moi étions flattés de la confiance du garçon. Toute cette conversation se déroula dans notre cuisine, autour d'une orangeade et d'un homemade cake, comme on parle d'un match de base-ball ou d'un film...  "Est-ce que je suis gay ?" Demanda-t-il après avoir expliqué l'origine de son questionnement... Que répondre sinon que peu importe ce que l'on est, rien de répréhensible de vouloir être comme on le sent au fond de soi plutôt que d'évertuer à faire et à être comme une certaine morale nous l'impose. Poignant de constater que les années passent, la société change mais les interrogations demeurent les mêmes chez les garçons et la tension identique à celle de toujours, le poids des interdits, la religion, la morale, le combat de la vertu contre le vice et l'assimilation du plaisir et de l'attirance sexuelle au vice...

Comment faire comprendre à ces jeunes que l'amour n'a pas de sexe. qu'on peut aimer avec son cœur et son sexe les filles et les garçons, ou bien seulement les filles, ou bien seulement les garçons. Expliquer à un lycéen de 17 ans que bander en pensant au corps bien fait d'un copain n'a rien de pervers ou d'anormal, que c'est aussi  normal que de d'être excité par le corps d'une fille,  qu'un gay n'a pas forcément un cheveu sur la langue, des piercings partout, qu'il ne dandine pas du popotin et parle avec une voix fluette, qu'il n'est pas ou ne devient pas efféminé et que faire l'amour entre garçons n'est pas obligatoirement lié à la pénétration pas plus que l'amour hétérosexuel ne se limite à la procréation, que la vision épouvantable de la sexualité, violente et mécanique, du cinéma porno n'est en rien le reflet de la vérité... Tristesse de penser qu'aujourd'hui encore, les jeunes sont coincés dans des archétypes vénéneux qui, en les bridant, peuvent les conduire à des attitudes pathologiquement dangereuses, pour eux comme pour leurs partenaires. On aurait pu penser que le sexe serait au XXIe siècle uniquement un sujet de joie et de plaisir et plus un sujet de malaise et de souffrance morale ! Bon sang, les enfants, retenez les paroles de la Bible : Dieu est Amour ! Et l'amour c'est le respect, de soi et de l'autre, c'est la douceur, la tendresse, l'affection, la patience. Et nos sentiments, nos attirances, nos désirs n'appartiennent qu'à nous et à ceux avec qui nous les partageons. 

Amen.

11 octobre 2021

“Love you!” “-Mean it!”

- Love you ! 

- Mean it !

Echange verbal entendu sur le parking en remontant de la plage. deux garçons, grands, bronzés, leurs planches sous le bras. A peine vingt ans pour le plus vieux. Epaules larges, pectoraux rebondis, duvet blond sur leurs jambes encore bronzées. David et moi, n'avons pas pu nous empêcher de nous retourner. Le plus jeune a laissé tomber sa planche, lâché sa serviette et son sac et s'est précipité sur son compagnon lui sautant littéralement dessus. Ils sont tombés tous les deux, roulant comme deux chiots sur le sable en riant et en s'embrassant. Nous avons souri. Belle image avant le retour à la maison et la semaine qui nous attend. Attendrissant et rassurant. Personne sur le chemin ne semblait offusqué, mieux : personne ne remarqua ces deux jeunes hommes encore dans l'adolescence, mais personne non plus ne semblait ignorer ce qui se déroulait au milieu de tous, deux êtres amoureux et affirmaient leur bonheur en se couvrant de baisers. Quelque chose de beau, de tendre et de naturel. Moment joyeux offert au monde entier. Cette scène inattendue m'a fait penser à la célèbre chanson " Que je t'aime, que je t'aime" que nous n'avons pas arrêté de chanter à tue-tête David, Benedict et moi sur le chemin du retour.


 

Détente, Moments intimes, délires et c'est déjà lundi...

Savoir qu'on va dormir tard, que quelqu'un aura sorti le chien, que dehors il va faire beau et que l'automne une fois de plus est délicieux. Sentir monter l'odeur des muffins grillés et du café fraîchement moulu. Entendre David revenir de la cuisine avec le plateau... Les journaux du dimanche, les revues, les bouquins qu'on n'a jamais le temps de lire. "I'm starving" me dis-tu en posant le plateau sur le lit entre nous. C'est dimanche...

Puis des désirs câlins se faufilent dans la chambre silencieuse... L'attitude abandonnée et détendue de nos corps nus, le silence et l'air marin aussi, tout appelle nos esprits à des idées gentiment lascives, une autre sorte d'appétit qui nourrit l'amour et ne cesse de grandir. Délices sous les draps, complicité, rires et émotion aussi chaque fois renouvelée du plaisir partagé, tendre, toujours renouvelé comme aux premiers jours avec toi. Reposer après, se rendormir peut-être mais toute cette énergie amoureuse donne faim aussi. Les brioches de Mrs Shellerska sont sublimes avec le chocolat Dardenne arrivé hier de France que nous avons amené avec nous...

 
 
Faire l'amour est une douce chose quans le corps de l'autre n'a plus aucun secret pour nos mais demeure un mystère chaque fois redécouvert, avec surprise, avec émerveillement. Sentir dans nos effusions la présence du dieu Amour, cet éphèbe aux yeux clairs et espiègles qui guide nos mains, tend nos muscles et répand en nous cette force inextinguible qui nous pousse à aimer et renouvelle notre passion, alimnet notre désir.

Séance Selfies ensuite, délires et natures mortes (les vêtements sur la banquette, le plateau du petit-déjeuner, le reflet du vase de fleur sur le store, objets inanimés rendus uniques par la lumière du matin, jaune, diaphane, presque orangée et puis toi, qui m'attire dans ton jean que tu enfile en me parlant de je ne sais plus quoi, le tissu qui glisse sur la peau si douce et si ferme de tes jambes. Et ton rire de faune, et comme en ombre chinoise le dessin de ton buste, tes épaules, tes reins à la cambrure de jeune demi-dieu. " Tu semble descendre du Parnasse pour mon plus grand bonheur, jeune demi-dieu" dis-je en lui tendant les bras "Tu en es aussi" me dis-tu gentiment moi qui déplore chaque jour de nouveaux cheveux gris sur mes tempes, "mais toi tu ne l'es pas à moitié, tu le dieu absolu de ma mythologie, tu règnes sur mon Parnasse". Délicieux et touchant, ce bon mot que je sais sincère, fait briller mes yeux et les tiens, et me pousse l'un vers l'autre de nouveau...


 
Dix heures déjà. Notre logeuse vient de sortir. Nous entendons le chien aboyer et la voiture sur les graviers. Il va falloir nous lever, faire le lit, ranger un peu, nous laver et nous vêtir pusiqu'on nous attend à deux pas, sur le port, pour une sortie familiale en bateau. Larguons les amarres et voguons sur l'océan comme nous voguons dans le plaisir d'être ensemble, toi et moi. Nous. A chaque instant, le jour, la nuit. toujours. Comme dans la joie de ce dimanche ensoleillé. 
 

 
Nota Bene : les photos présentées sont à usage d'illustrations dans le sens littéral du mot et ne sont les portraits d'aucune des personnes mentionnées dans le texte. Inutile donc de m'écrire pour me demander d'autres photos de famille ! elles sont choisies pour leur esthétique et j'y cherche des similitudes et des ressemblances. Des illustrations quoi !