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15 mars 2022

μεταφορά...

De l'artiste tchèque Jan Saudek, cette photographie intitulée  "Author himself standing 25 years later at the very same place", et qui date de 1985. Je ne sais pas ce qui nous a décidé David et moi à acheter cette œuvre... La beauté du corps de l'homme vu de dos, l'herbe et la terre qu'il foule et le contraste avec le paysage sordide d'usines et leurs cheminées qui fument, la brume qu'elle répandent... Une certaine poésie qui fascine. Bien sûr quelques esprits tordus penseront sexe et désir de ce corps et grossièrement, assimileront notre choix à de la perversité. Pourtant, aucune vulgarité, aucune bassesse dans cette photographie, sinon l'immonde de la zone industrielle et de la grisaille qui en émane. Comme une métaphore de la pureté confrontée à l'impur, de la propreté à la saleté, du  beau à la laideur... "La laideur des faubourgs..."

D'autres images rencontrées ici et là, dans des expositions, dans des livres, dans la rue simplement ramènent régulièrement à ces analogies, traduisant nos dégoûts et nos tentations, nos répulsions et nos attirances. Pourtant, et cela ne se discute pas,n ce qui compte pour David et pour moi c'est la Beauté magnifiée par la pureté, la jeunesse, la fraîcheur. Les garçons aimés par les anciens en dehors de demi-dieux, échansons des dieux, ont la pureté de l'infinitude, la fraîcheur de la nouveauté, de l'inexpérimenté, la force de l'intuition et des gestes qu'on ne se savait pas capables de faire et qui nous viennent naturellement avec le désir et l'amour de l'autre...

Après, l'esthétique dont nous sommes tellement férus et dont les canons imprègnent nos sens nous faisant préférer le pur à l'impur, le beau plutôt que le laid et le frais au rance, nous pousse à aimer le bel adolescent provoquant à peine sorti des brumes de l'enfance dans un intérieur propre et chic...
 

à l'homme achevé le corps rompu à tout, suant et crachant dans un bouge mal nettoyé et puant comme ce portrait volé par Bruce Weber... Noblesse oblige...