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31 août 2022

Neal Cassady immortel ? l'homonyme

  
 
L'écrivain aurait plus de 90 ans. On croise sur le net un jeune homme, américain lui aussi, qui porte le même prénom et le même nom. Certainement un pseudo, en tout cas une belle homonymie qu'il nous faut voir comme un hommage à l'auteur !

L'extraordinaire Neal Cassady

 

En lisant le blog de Frank Beacham qui souhaite un joyeux anniversaire à Van Morrison qui fête ses 77 ans aujourd'hui, j'ai découvert une billet qu'il rédigea sur Neal Cassady dont je viens de trouver dans ma librairie d'occasion préférée sur Saint Marks Place, dans East Village,"As Ever" la correspondance d'Allan Ginsberg avec Cassady. Excellent article de Beachham, comme d'habitude qui m'a permis de découvrir ce qui est je crois la seule interview filmée de Neal Cassady, à New York justement, extrait du documentaire réalisé en 1993 par Jerry Aronson.

J'avais déjà lu les lettres écrites par Cassady entre 1944 et 1950 traduites en français et j'avoue que son écriture me fascine. je comprend l'influence qu'il a pu avoir sur Kerouac, Goinsberg et d'autres. Brillant, grand lecteur, ce fils de clochard alcoolique qui a fini tristement (d'une overdose disent certains, d'un refroidissement d'autres et même depuis quelques années, tué par les balles de la police mexicaine... 


On ne saura jamais, son corps a été incinéré par la police justement aussitôt le décès constaté), est le précurseur de la Beat Generation, bisexuel ou pansexuel, désinhibé dans un pays prude à l'accès, sincère et direct dans une Amérique hypocrite et coincée. Wouah ! quel personnage. Pourtant cet ardent baiseur, se vendait pour gagner de quoi subsister dans son extrême jeunesse (aujourd'hui, on dirait plutôt call-boy ou escort...), indifféremment aux femmes et aux hommes, grand amateur de filles depuis son adolescence (il s'est marié à 17 ans et a fait des enfants à pas mal de nanas), a aimé aussi couché avec des garçons et des hommes. N'a-t-il pas été l'amant de Allen Ginsberg ? On dit aussi qu'il a découvert le sexe avec son mentor Justin Brierly quand il avait 16 ou 17 ans. De quoi faire enrager l'Amérique d'aujourd'hui dans sa pruderie et son homophobie latente en montrant que la sexualité n'est pas binaire et qu'on peut aimer baiser les filles autant que les garçons. 


Et puis, Cassady montre aussi autre chose par sa vie sentimentale : fille ou garçon, les gens avec qui il couchait, il leur trouvait toujours quelque chose à aimer et chacune de ses rencontres amoureuses était un coup de foudre, un amour vrai et profond. De quoi remettre en question les préventions des jeunes des années 2020, qui préfèrent de plus en plus étouffer leur désir et leur curiosité, en s'interdisant de s'aventurer là où ma génération et celle d'avant la mienne, qui n'avait pas encore connu le sida et s'était libérée de la pression morale des religions et de la bienséance, nous nous sommes aventurés pour notre plus grand bonheur. Je connais beaucoup de garçons de seize ou dix-sept ans visiblement attirés par les garçons ou parfois par les hommes plus mûrs qui souffrent et luttent pour ne pas céder et vont avec des filles par convenance sociale ou morale. Régression terrible ce me semble.

30 août 2022

Taking Off : Les garçons de l'été

Les garçons de l'été sélectionnés par Hadrianus, dans le sillage du Favori, de l'Amant, du jeune ami aimé des dieux et dieu parmi les dieux de par la volonté de l'empereur. Antinoüs, ces 28 garçons méritent de t'entourer, te servir et t'aimer éternellement dans l'été permanent du Parnasse, loin des laideurs et des folies du monde...


























28 août 2022

Green Butterflies, une belle surprise cinématographique

 
 
Découvert sur Dekkoo un film émouvant venu de Colombie et sorti en 2017, Green Butterflies est un fim que je n’aurai certainement visionné spontanément. Il y en a tellement de ces histoires de coming of age, romans à l’eau de rose souvent niais que les producteurs avisés font mâtiner de scènes de plus en plus débridées à la limite parfois du pornographique. De ce point de vue, il est vrai qu’on passe un bon moment à suivre les découvertes de beaux jeunes adolescents bronzés et bien foutus. Mais une fois le film terminé, la plupart du temps on ne se souviens guère de rien. Avec ce film-là, on reste soufflé.Surtout par la performance incroyable de Deivi Duarte, l’acteur principal. Une manière d’accrocher la lumière, de gesticuler sans affectation, comme un danseur. Visage expressif et très doux, exprimant la pureté, la candeur mais aussi toute l’intransigeance des purs. Ce n’est pas une comédie mais un drame. La fin poignante est annoncée dès les premières images, laissant le spectateur se préparer aux dernières images. Les autres acteurs sont presque tous à leur place mais ans le rayonnement du héros. Je n’en dis pas plus pour ne rien spoiler de ce beau moment de cinéma.

 

Nous l’avons regardé l’autre soir sur la recommandation expresse de Mauricio le garçon brésilien que nous hébergeons depuis quelques jours le temps qu’il puisse s’installer dans une colocation près de son université. C’est un cinéphile aux goûts très éclectiques et aux connaissances encyclopédiques. Après le générique, nous étions tous silencieux. Émus en réalité par un scénario qui tient la route, une photographie très naturelle, agréable et une bande son qui porte sans trop peser.


Et puis, personne ne me contredira : Deivi Duarte est beau gosse. Âgé de 23 ans, il a un port d’aristocrate mais vient d’un milieu extrêmement simple de Colombie ou Venezuela, je ne sais plus. Ce n’est pas un nouveau venu dans la profession. Des critiques ont prédit au garçon une carrière à Hollywood. Moi je le vois plutôt ici, à New York, dans des films un peu cérébraux, adaptation d’œuvres littéraires par exemple. Je l’imagine jouant avec Chalamet, et d’autres représentants du cinéma indie new-yorkais. En Europe aussi chez les anglais ou en France... 

"La scène d’amour entre Kevin est moi est une très belle scène, zéro morbidité, et beaucoup de romantisme, ils n'était pas question de nous filmer à poils, nous portions nos boxers bien ajustés. Cependant, pour la deuxième prise, le réalisateur nous a voulu nus, Kevin s'est allongé et mon pénis en frôlant sa cuisse s’est naturellement durci. Là, il a fallu couper !",  ("pour éviter la censure et on a attendu que je débande." a certainement pensé Deivi Duarte sans pouvoir le dire devant les journalistes !). Endin, c'est ainsi que j'imagine les faits sur le plateau lors du tournage.

Ce commentaire très libre et dégagé de l’acteur m’a rappelé les paroles de Timothée Chalamet et Armie Hammer, son acolyte dans Call Me By Your Name... A Plusieurs reprises, ces deux-là ne laissèrent-ils pas entendre que bien des fois pendant le tournage, il y eut des moments de forte tension sexuelle entre les deux. Timothée et Armie (et les producteurs, pudibonderie yankee oblige), ont toujours laissé planer le doute quant à savoir s’ils avaient franchis une ligne dont il serait grossier de parler...

Here's the trailer pour vous faire une idée :

20 août 2022

Combien d'années sont passées depuis notre première rencontre ?






      

Mes lecteurs savent qu'avant de traverser l'Atlantique pour finir mes études et travailler, j'ai été un petit provincial comme des milliers d'autres. Mon adolescence s'est déroulée dans le sud-Ouest de la France, mes étés pour partie sur le Bassin d'Arcachon et  au Pays Basque. Sûrement l'âge qui vient mais une foule de souvenirs me reviennent à l'esprit, comme celui que j'ai envie de vous conter, poussé par David et Mark et leur cousine Olivia, à qui je l'ai raconté.

Nous avions quinze ans à peine et l'été venait de commencer, jetant déjà mille feux joyeux sur nos journées. Après une année de collège, loin de la maison, mes cousins et moi, nous nous retrouvions ensemble dans la grande bonne vieille maison d'Arcachon. Il y avait toujours la bonne chargée de s'occuper des petits mais nous pouvions désormais échapper à sa surveillance et aux règles qu'on imposait alors aux enfants : la sieste obligatoire, les repas pris dans la cuisine avec les bonnes et le temps des baignades soigneusement minuté, surveillé, limité. Nous étions la plupart du temps neuf ou dix, presque tous du même âge. Les parents n'étaient pas tous là et nos grands-parents, flanqués de deux vieilles grandes-tantes gâteaux n'intervenaient guère. Souvent des amis logés comme nous au bord de la plage, dans des villas comme la nôtre, nous rejoignaient.

Cette flopée d'adolescents s'égayait dès le matin. Vers dix heures, la maison devenait une ruche en effervescence. Les petits jouaient dans le jardin ou à l'ombre sur le sable jusque vers midi. Nous retrouvions notre bande et, selon la marée, nous mettions à l'eau les bateaux. Il y en avait de plusieurs sortes, trois 420, un Loup et puis un autre voilier, un Pacific je crois, formaient notre flottille. De quoi nous amuser. Nous utilisions aussi nos planches à voile, mais seuls les bateaux nous donnaient l'illusion de partir, de nous éloigner du monde des adultes, en naviguant le plus loin possible. Combien de sorties vers, des pique-niques à l'ile aux Oiseaux, à la Pointe du Ferret près des Passes, ou sur le Banc d'Arguin. Souvenir de journées merveilleuses.

Quand nous n'étions pas sur les bateaux, nous nous retrouvions sur la plage devant la villa, cousins, copains. Les filles peaufinaient leur bronzage (nous aussi), le beach Volley-ball ou des passes de rugby, des courses jusqu'au large... Notre oncle avait une magnifique pinasse à moteur que nous n'avions bien sûr pas le droit d'utiliser sans la présence de son capitaine. En revanche, elle nous servait de ponton et de solarium, on pouvait y bronzer et y flirter, loin de la plage trop fréquentée. Plus tard, comme la roulotte en bois qui trônait alors sur le terrain derrière la villa, elle devait servir d'abri aux premières amours sérieuses de bon nombre d'entre nous...

à suivre.


10 août 2022

Images volées d'un demi-dieu pour célébrer l'été

Descendu de l'Olympe pour s'offrir à nos regards émerveillés, voilà un jeune dieu rayonnant de toute la splendeur de sa jeunesse éternelle.Le Parnasse en abrite d'autres, de lignée célèbre ou d'anonymes créations du dieu des dieux que nous, pauvres mortels, ne connaîtront jamais, dans tous les sens du terme. Laissons-nous griser devant tant de grâce et de noblesse. 
 
Il est descendu vers les hommes par la volonté d'Appolon, incarné dans le corps forcément divin de l'éros adolescent qui attire tous les regards, figure rayonnant dans le cœur de tous les hommes sains, ceux d'avant l'arrivée des porteurs de haine qui chassèrent les dieux de nos temples, détruisirent partout la beauté. Remplacèrent l'amour des garçons par l'adoration d'une croix, ils furent suivis par d'autres des siècles plus tard, qui imposèrent la haine du corps, la haine de l'amour et la haine tout cours. Quelques-uns pourtant, fils de ces barbus aux pieds sales que Rome chassa longtemps avant de se convertir à la nouvelle religion d'amour, gardèrent l'adoration de la beauté et la célèbrèrent. Puis d'autres encore, quelques siècles après, fils pourtant de ces vas-nu-pieds venus d'on ne sait où, qui ne connaissaient que le sable du désert et confondaient l'amour avec l'odeur âcre des chamelles et associaient leur désir sauvage au cul des chèvres, surent élever une civilisation où la beauté des éphèbes et l'amour des garçons retrouva un temps sa place. De nouveau on rendait grâce dà la beauté des garçons. En Perse comme loin aux confins de l'Inde et de l'Arabie, des poètes chantèrent l'amour divin et la beauté virile comme à Delphes, Olympie ou Athènes.
























Le voilà aujourd'hui, notre jeune dieu au corps parfait, à la tête bien pleine et aux formes divines qui se présente aux hommes pour leur rappeler que seuls comptent l'amour et la beauté.





Doté de la connaissance et des attributs du monde d'aujourd'hui, il rayonne toujours de la même beauté, celle des dieux de toute éternité que rien ne peut atteindre et qui perdurera à jamais, longtemps après que le dernier homme ait disparu de cette terre.
 



Les temps changent et le commun des mortels est oublieux. Mais quand soudain apparaît la beauté divine et solaire personnifiée par un demi-dieu descendu du Parnasse, ne détournons pas le regard. Admirons la perfection divine et rendons-lui hommage. Dans un monde en proie à mille peurs, où la laideur partout se répand et où de nouveaux barbares sont à l'affût pour détruire tout ce qui les renvoie à leur immonde et puante laideur.Comme il le fait, lui, le prince adolescent, l'éphèbe éternel, tournons leur le dos, ignorons leurs crachats abjects. Leurs cris de fous n'auront pas de prise sur notre amour et notre vénération de la beauté.