New York est devenu gris, insipide, hostile. Le temps est froid. Glacial même. Mais il fera peut-être beau dimanche. Pourquoi ne pas aller nous promener à la campagne ? Cette idée me fait penser aux dimanches de mon enfance, les plages de l'océan au début de l'automne, en hiver même. Cette lumière incroyable et le silence. Je me souviens aussi des grandes promenades en forêt près de la propriété de mes grands-parents en Lot et Garonne. Le parc descend vers un étang et de l'autre côté s'étend une magnifique forêt qui nous faisait très peur enfants mais où nous avons passé des heures délicieuses, rêvant d'un monde sauvage abandonné par les grandes personnes. A ces images souriantes se juxtapose les mots de ce poète disparu que j'aime particulièrement, Frank O'Hara.
En France, on ne le connait pas ou peu. Frank O'Hara est l'un des plus grands poètes américains contemporains. J'ai plusieurs fois traduit ses vers pour des amis qui ne lisent pas assez l'anglais mais à chaque fois, il ressort - je ne suis pas un traducteur émérite - que l'essentiel de sa poésie, la musique de ses phrases s'échappent et n'apparaissent plus en français. C'est dommage car son oeuvre est digne des plus grands poètes contemporains. Il est mort accidentellement sur une plage comme Pasolini. S'il était ouvertement homosexuel comme le génial italien, sa mort n'a rien à voir avec le crime crapuleux qui mit fin à la carrière de Pier Paolo. Voir mon article (cliquer ICI.)
The gulls wheeled
Several miles away
and the bridge, wich
stood on wet-barked
trees, was broad and
cold. Rio de Janeiro
is just another fishing
village, said Georges.
The sun boomed calmly
in the wind around
the monument. Texans
ans australians climbed
to the top to look
at Beacon Hill and
the Common. Later we
walked round the base
of the hill to the Navy
Yard, and the black
and white twigs stuck
in the sky above the old
hull. Outside the gate
some children jumped
higher and higher off
the highway embankment.
Cars honked. Leaves
on trees shook. And
above us the elevated
trolley trundled along.
The wind waved steadily
from the sea. Today we
have seen Bunker Hill
and the Constitution,
said Georges. Tomorrow,
probably, our country
will declare war.
"A walk on sunday afternoon" by Frank O'Hara