Perdu dans tes pensées, tu oublies le temps qu'il passe. Il faudrait te lever, aller te doucher et rejoindre les autres, les cours vont commencer mais tu songes à l'ami qui n'est pas venu, à l'absent par qui tout est dépeuplé et dont l'odeur, la chaleur, la douceur et le rire te manquent déjà. Ta peau, tes muscles, tes doigts, tes lèvres gardent le souvenir de tout ce qu'il était, le jour, la nuit, dans tes bras, entre les draps, vos rires, vos soupirs, vos cris de joie et le plaisir partagé tant de fois, les joutes amoureuses sans cesse recommencées, puis la douceur du sommeil vos deux corps enlacés... Et puis ces vers d'Appolinaire que tu savais par cœur et que nous récitions ensemble :
Toi qui fis à l'amour des promesse tout bas
Et qui vis s'engager pour ta gloire un poète
O rose toujours fraîche ô rose toujours prête
Je t'offre le parfum horrible des combats
Toi qui fis à l'amour des promesse tout bas
Et qui vis s'engager pour ta gloire un poète
O rose toujours fraîche ô rose toujours prête
Je t'offre le parfum horrible des combats