Je me demande parfois si ce que nous vivons est le produit du hasard ou bien le résultat de nos actions et de nos attentes intérieures. J'ai conscience de faire partie des privilégiés tant ce que je vis convient à mon être, même si parfois le stress de ma profession, certaines obligations et des désirs trop encombrants me font croire que la vie est moche (j'ai très mal aux dents par exemple depuis ce matin et je sens l'infection s'emparer de mon corps, la fièvre et la douleur, insupportable et lancinante et cela va durer jusqu'au rendez-vous chez le dentiste - race haïe !) David et moi sommes heureux depuis longtemps maintenant. Rien n'est jamais venu troubler notre quotidien. Quelques crises parfois, des disputes mais très vite des réconciliations et encore plus d'amour, encore plus de joie.
Hier soir, nous avons regardé A torch song trilogy. Bien que le film ait vieilli, l'essentiel reste d'actualité. Ce qui compte, c'est l'amour. Au-delà des conventions, du regard des autres et de nos peurs, ce qui importe c'est d'aimer, de tout son corps, de tout son coeur. Je crois que c'est ce qui amène chez nous tous ces garçons qui sont à l'aube de leur vie sentimentale. Qu'ils soient définitivement gay ou straight, encore hésitants, doutant d'eux-même et enclins à la peur, ils aiment venir chez nous car notre vie, l'image que nous donnons, dément tout ce qui est montré dans les médias, malgré l'évolution des moeurs. Deux garçons qui s'aiment, cela ne veut pas dire une sexualité débridée et perverse, des partouzes à n'en plus finir dans les back-rooms des bars homos, cela n'a rien à voir avec les drag-queens et les prostitués. C'est simplement l'attirance qu'a ressenti un jour un garçon pour un autre et la certitude lorsqu'ils ont franchi le Rubicon (j'aime bien la métaphore !) que leurs corps, chaque grain de leur peau se correspondaient et s'harmonisaient comme s'harmonisent leurs idées et leurs pensées. Baiser avec le garçon qu'on aime n'est pas un acte violent, contre-nature. La différence d'avec une relation amoureuse hétérosexuelle réside seulement dans le fait que là, les deux protagonistes sont exactement semblables, passant ainsi simplement d'un rôle passif à un rôle actif selon l'inspiration du moment. La sodomie n'est pas une obligation. Pénétrer l'autre ou être pénétré n'a rien de systématique et ne devient le centre de la relation que lorsque les deux amants ont envie de cela. mais on peut vivre de grands moments d'amour, une passion charnelle intense et en ressentir un plaisir immense, sans avoir recours aux pratiques que les films pornos et internet, ont transformé en règle absolue. C'est ridicule. Et c'est le plus souvent ce qui inquiète les plus jeunes. Quand ils osent nous parler, c'est souvent ce qui revient : fellation sodomie, et autres pratiques leur paraissent à la fois attirantes et repoussantes. Cela bride leur imagination et freine leur passage à l'acte. Déjà que l'usage du caoutchouc est une frustration hélas obligée pour de longues années encore, pourquoi en rajouter d'autres alors qu'on se vante de vivre dans une société libérée et ouverte. Pourquoi ces blocages et ces tabous dès qu'il s'agit de sexualité ?
Je vis avec un garçon. ma famille l'a longtemps ignoré car j'ai toujours estimé que nos choix intimes ne concernent que nous. Aucun hétéro n'a jamais pensé aller raconter à ses parents sa première relation sexuelle avec une fille. Alors pourquoi faudrait-il qu'un garçon soit contraint d'avouer ses penchants et ses désirs intimes ? Simplement parec que c'est la mode du coming out. Ma sexualité ne regarde que moi, et mon ou ma partenaire (quel mot épouvantable) et parfois le médecin s'il y a un souci... Bref, ma famille sait le degré de relation qui me lie à David. Sa famille aussi. A part cela, rien n'est écrit sur nos visages. Nos activités, nos métiers, notre rapport aux autres ne portent aucune marque qui pourrait nous différencier des autres. Rien que de très normal. A la seule différence que nous sommes deux hommes ensemble et que lui comme moi avons une fois pour toutes refusé l'idée de singer les ménages hétérosexuels. Si un jour le désir d'enfant se fait sentir, il sera l'enfant biologique de l'un d'entre nous et nous ne deviendrons pas papa et maman. A quoi bon singer la cellule familiale "normale". L'enfant - ou les enfants - auront deux pères et une mère et tout cela sera pour le mieux, certainement moins perturbant pour leur croissance psychique que ces couples de gays où l'un des deux joue le rôle de la mère, folle à la voix haut perchée qui s'habille en rose et rêve d'être une femme... Mais le terrain est glissant, surtout en ce XXIe siècle qui cherche sa morale et son idéal.
Je vis avec un garçon. ma famille l'a longtemps ignoré car j'ai toujours estimé que nos choix intimes ne concernent que nous. Aucun hétéro n'a jamais pensé aller raconter à ses parents sa première relation sexuelle avec une fille. Alors pourquoi faudrait-il qu'un garçon soit contraint d'avouer ses penchants et ses désirs intimes ? Simplement parec que c'est la mode du coming out. Ma sexualité ne regarde que moi, et mon ou ma partenaire (quel mot épouvantable) et parfois le médecin s'il y a un souci... Bref, ma famille sait le degré de relation qui me lie à David. Sa famille aussi. A part cela, rien n'est écrit sur nos visages. Nos activités, nos métiers, notre rapport aux autres ne portent aucune marque qui pourrait nous différencier des autres. Rien que de très normal. A la seule différence que nous sommes deux hommes ensemble et que lui comme moi avons une fois pour toutes refusé l'idée de singer les ménages hétérosexuels. Si un jour le désir d'enfant se fait sentir, il sera l'enfant biologique de l'un d'entre nous et nous ne deviendrons pas papa et maman. A quoi bon singer la cellule familiale "normale". L'enfant - ou les enfants - auront deux pères et une mère et tout cela sera pour le mieux, certainement moins perturbant pour leur croissance psychique que ces couples de gays où l'un des deux joue le rôle de la mère, folle à la voix haut perchée qui s'habille en rose et rêve d'être une femme... Mais le terrain est glissant, surtout en ce XXIe siècle qui cherche sa morale et son idéal.