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17 novembre 2025

Les yeux de raphaël de François Stemmer , troublant et sublime

" Le jeune homme, si beau, dont la tête penche sur un cou gracieux, avec une allure de négligence et fierté, n'est-il pas voué à une adolescence éternelle ? Son histoire est pareille à une légende. Il n'a pas connu les rides, il disparaît sans s'être fané et ses œuvres mêmes sont baignées de son intacte jeunesse."

Henri Focillon - Raphaël (1926)


Je viens de découvrir sur un blog ami, une création incroyablement esthétique et sensuelle réalisée par Benoît Duvette sur une idée  de François Stemmer qui en a créé la chorégraphie et la mise en scène, autour de cette belle citation d'Henri Foncillon.

Réalisation Benoît Duvette sur une idée originale de François Stemmer dans le cadre de la création « 1 Ado - 1 Œuvre » au Palais des Beaux-Arts de Lille 

Mise en scène et chorégraphie François Stemmer, 
images Benoît Duvette et Camille Graule, 
interprétation Émilien Szydlowski et Théo Goulbrim 
Artlist musiques : 
The Art of connexion, Beacon of lights by Ardie Son, 
Aire by Christopher Galovan & Ardie Son. 
Cie François Stemmer x Collectif des Routes – 2025 

"Ce genre de spectacle est une infime consolation pour occulter un instant les horreurs du monde. Merci aux "saltimbanques" de panser nos plaies, ne serait-ce qu'un instant." commente l'auteur du blog. Totalement en phase avec cela, cette vidéo est une pure merveille de sensualité et de candeur à la fois, parfaite illustration de la citation de l'historien d'art dont l'ouvrage consacré à Raphaël connut en son temps un énorme succès.

16 juin 2018

Avec l'été qui vient...


Avec l'été qui vient
De bien des choses, je me souviens.
Notre première rencontre
Ton regard déjà tendre
Et puis ce geste délicieux
quand avec tes amis tu es reparti
de ce bar où je venais pour la première fois
Tu as levé la main, discrètement
Personne n'en a rien su
Il n'y a que moi qui l'ai vu
Avec l'été qui vient...   

Ces vers mal tournés et jamais retravaillés, je les ai écris pour Eric, un garçon croisé par hasard dans un bar de la ville où j'ai grandi. Freshman, je goûtais depuis quelques mois aux délices de ma nouvelle liberté d'étudiant. Favorisé, j'occupais avec une de mes sœurs le bel appartement de la famille, j'avais une voiture, de l'argent, et les parents très occupés par les vignes ne s'occupaient guère de nous qu'ils jugeaient désormais assez grands pour se débrouiller seuls. J'avais une petite amie. Je sortais beaucoup mais restais encore bien mal dégrossi, timide et tellement peu sûr de moi. Je n'avais pas dix-neuf ans. 

Ce soir-là, es mais et moi, nous nous étions esquivés d'une soirée trop morne. Un de ces rallyes où nous croisions toujours les mêmes têtes. Un nouveau bar venait d'ouvrir. On en parlait beaucoup à la fac. Nous y sommes allés. Je pénétrais à peine les lieux que j'en aimais l'ambiance. Et puis, au comptoir, entouré d'un groupe de filles et de garçons, il était là. Brun, les cheveux bouclés, une allure dégingandée, souriant, avenant et visiblement très apprécié du petit groupe qui semblait former une cour à ses pieds. Il me vit dans le grand miroir qui couvrait le mur derrière le bar et se retourna. Il plongea ses yeux dans les miens et je fus en une fraction de seconde comme pénétré par une onde magique, électrique. C'était fin juin, je venais de terminer mes examens, l'année scolaire se terminait. J'allais partir sur le bassin rejoindre la famille. Il y partait aussi. Nous nous sommes revus, une fois, deux fois puis tout se passa très vite. Je me souviens... Notre premier baiser dans sa voiture. La buée sur les vitres. Son rire. Puis notre première nuit, dans ma chambre...