Pages

Affichage des articles dont le libellé est Eros. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Eros. Afficher tous les articles

27 novembre 2025

Album : Un peu d'amour et de beauté dans un monde qui pue

Les hommes de nouveau marchent sur la tête, oublieux des leçons de l'Histoire, ils s'apprêtent avec délectation à se donner, partout ou presque, aux démons qu'on croyait définitivement étouffés par l'intelligence, la culture, la liberté. 

 

J'ai un ami en France qui dit depuis longtemps qu'Hitler finalement est en train de gagner. Cela n'a jamais été aussi vrai. Il nous disait aussi quand nous étions étudiants - il est un peu plus âgé que nous, juste ce qu'il faut pour nous avoir enseignés à Sciences Po quand il était quelques mois durant, un de nos maîtres de conférence favoris, un grand frère - que si on n'y prend garde, le fascisme et ses émules contemporains, brassant toujours les mêmes haines, les mêmes clichés et les mêmes peurs, reprendra le pouvoir partout, faisant son nid dans le cœur des hommes aigris, effrayés, fatigués, déçus. 

 

En 36 ils accusaient les juifs, les communistes, les homos, les noirs et les arabes, vaste amalgame de détestations et de colère, abreuvés par une presse qui alimentait leur flamme par une diarrhée immonde d'informations, de petits mots, de sous-entendus... Tout un scénario qui à travers le monde se répète et s'amplifie. Les peuples ne se rendent pas compte de ce qu'il y a derrière le masque de l'honorabilité, de la simplicité, de l'élégance affectée des nouveaux populistes. On les flatte, on leur rappelle qu'on vient des mêmes villages, des mêmes cités, qu'on partage leurs aspirations et leurs colères et peu à peu on grimpe jusqu'au sommet de l’État et dès le lendemain on confisque la souveraineté au peuple, on s'auto-amnistie, on se remplit les poches et on se vautre dans le luxe. les anciens ont vécu ça : la guerre de Troie, la chute de l'empire romain, la Réforme, puis la révolution française, puis la période napoléonienne, la guerre de 14, la révolution bolchévique... pour ne citer que l'Occident. Et les peuples joyeux sont prêts à se jeter dans la gueule souriante du diable et de ses diablotins... 

 

Heureusement même au temps des dieux de l'Olympe et du capitole, de Bouddha et de Confucius, on a vu que le diable n'a jamais gagné. Il fait du mal, largement, beaucoup, longtemps, mais il est et sera toujours vaincu. Jusqu'au jour où le Créateur en aura ras-le-bol et éteindra définitivement la lumière. Un ultime et définitif "The End" pour toute l'espère humaine ! C'est peut-être le mieux que nous puissions souhaiter à notre planète !

 

Mais en attendant, plutôt que de se réjouir à la vue "du sang neuf en politique", que ce soit un socialiste (bon teint) chez les démocrates de New York gay arabe musulman après des générations de juifs ou de protestants (parfois gays aussi) occuper  le siège de maire, plutôt que de s'intéresser au bouquin de prête-plumes d'un imbécile inculte au charisme d'huître qu'on travestit en homme politique sauveur de la république française qui sort dans les librairies de France et de Navarre, jetons un œil sur la beauté et l'amour avec ces garçons qui se présentent à nous. 

Foi d'Hadrien, ils est bien plus réjouissant de les voir que de lire les titres des journaux et écouter les médias anxiogènes influencés par les Goebbels d'aujourd'hui !


















 








17 novembre 2025

Les yeux de raphaël de François Stemmer , troublant et sublime

" Le jeune homme, si beau, dont la tête penche sur un cou gracieux, avec une allure de négligence et fierté, n'est-il pas voué à une adolescence éternelle ? Son histoire est pareille à une légende. Il n'a pas connu les rides, il disparaît sans s'être fané et ses œuvres mêmes sont baignées de son intacte jeunesse."

Henri Focillon - Raphaël (1926)


Je viens de découvrir sur un blog ami, une création incroyablement esthétique et sensuelle réalisée par Benoît Duvette sur une idée  de François Stemmer qui en a créé la chorégraphie et la mise en scène, autour de cette belle citation d'Henri Foncillon.

Réalisation Benoît Duvette sur une idée originale de François Stemmer dans le cadre de la création « 1 Ado - 1 Œuvre » au Palais des Beaux-Arts de Lille 

Mise en scène et chorégraphie François Stemmer, 
images Benoît Duvette et Camille Graule, 
interprétation Émilien Szydlowski et Théo Goulbrim 
Artlist musiques : 
The Art of connexion, Beacon of lights by Ardie Son, 
Aire by Christopher Galovan & Ardie Son. 
Cie François Stemmer x Collectif des Routes – 2025 

"Ce genre de spectacle est une infime consolation pour occulter un instant les horreurs du monde. Merci aux "saltimbanques" de panser nos plaies, ne serait-ce qu'un instant." commente l'auteur du blog. Totalement en phase avec cela, cette vidéo est une pure merveille de sensualité et de candeur à la fois, parfaite illustration de la citation de l'historien d'art dont l'ouvrage consacré à Raphaël connut en son temps un énorme succès.

06 novembre 2025

Poem by Richard Siken

pour Serge L.
 
Tell me about the dream where we pull the bodies out of the lake
and dress them in warm clothes again.
How it was late, and no one could sleep, the horses running
Until they forget that they are horses.
It’s not like a tree where the roots have to end somewhere,
it’s more like a song on a policeman’s radio,
how we rolled up the carpet so we could dance, and the days
were bright red, and every time we kissed there was another apple
to slice into pieces.
Look at the light through the windowpane. That means it’s noon, that means
we’re inconsolable.
Tell me how all this, and love too, will ruin us.
These, our bodies, possessed by light.
Tell me we’ll never get used to it.
 
 
Raconte-moi le rêve où nous retirons les corps du lac 
et les rhabillons de vêtements chauds.
Comme il était tard, et que personne ne pouvait dormir, 
les chevaux galopant jusqu'à oublier qu'ils étaient des chevaux.
Ce n'est pas comme un arbre dont les racines doivent finir quelque part, 
c'est plutôt comme une chanson sur la radio de la police, 
comment nous avons enroulé le tapis pour pouvoir danser,
et les jours étaient d'un rouge éclatant,
et chaque fois que nous nous embrassions, 
il y avait une autre pomme à couper en morceaux.
Regarde la lumière à travers la vitre. 
Cela signifie qu'il est midi, 
cela signifie que nous sommes inconsolables.
Dis-moi comment tout cela, et l'amour aussi, peut nous détruire.
Nos corps, possédés par la lumière.
Dis-moi que nous ne nous en lasserons jamais.





17 mars 2025

Militaires et gays, 15 films à voir en streaming en 2025

 
Belle initiative que ce catalogue des 15 films à voir dont le thème est l'amour gay dans l'armée. Plusieurs des films cités sont devenus de grands classiques, certains plus anciens un peu oubliés, méritent d'être revus ou découverts.
 
Comme ce merveilleux film des années 90, sur l'amour intense de deux adolescents, l'un tout jeune soldat canadien bloqué à la fin de la guerre, quelque part en Hollande et un écolier à peine plus jeune dont il va changer le destin. Il y a aussi ce merveilleux film israélien, Jossi et Jagger (qui a eu une suite) et cet autre israélien, l'histoire d'amour, de passion et de deuil entre un jeune palestinien et un juif à Tel Aviv...

23 février 2025

Le dimanche, les garçons s'ennuient

Il y a des garçons qui jamais ne trouvent le temps long. L'esprit toujours attisé par leur appétit de vivre et la gourmandise de leur imagination. Ils sortent, font du sport, chassent l'amour et poursuivent leurs rêves. D'autres, à l'imagination tout aussi fertile et aux rêves plein de couleurs, ne sont pas sortis. Le monde certes ils ne le fuient. Pas encore. Il leur reste tellement de choses à découvrir, tellement de gens à rencontrer. Mais le dimanche, quand la maisonnée s'est vidée, que la famille est partie en promenade ou chez les grands-parents, ils ont préféré rester, prétextant des devoirs à terminer, un mal au ventre ou un début de rhume. La mère était désolée, le père n'a pas insisté. 
 
Appelons-le Sam. Il est assez jeune encore pour se souvenir de sa propre adolescence. Les petits étaient ravis de se débarrasser du grand frère taciturne, la sœur heureuse aussi de ne plus sentir pour quelques heures le regard acerbe et critique de son aîné. Elle est la seule aussi qui sait ce qui occupe son esprit. Il ne sera pas seul dans la maison vide. Il sera avec l'image, l'odeur, la voix, les gestes de celui qu'il aime et dont il attend un signe pour se sentir totalement, absolument heureux.

Alors, Sam désoeuvré regarde par la fenêtre, sans rien voir. Son regard passe au-dessus des arbres et des futaies qui limitent le jardin, au-delà des maisons de l'autre côté de la petite rue vide. Quelques oiseaux qui chantent la douceur du jour ne réveillent même pas les chats qui dorment au pied du lit. Il s'est recouché après avoir pris une douche. Longtemps il a laissé l'au froide, puis chaude, puis froide à nouveau couler sur son corps. Il sentait son désir monter alors il s'est séché et, nu, il est revenu dans sa chambre. Nu il est resté, étendu sur son lit, dans le silence de la maison. Il s'est assoupi. Une moto est passée qui l'a réveillé. Une envie de pancakes et de porridge soudain l'a poussé à se relever. Par réflexe, il a enfilé un caleçon et il est descendu dans la cuisine, suivi par un des chats, le plus jeune qui ne le quitte pas lorsqu'il est dans la maison. La mère continue sa sieste, roulée en boule sur la couette épaisse, ne bougeant même pas une oreille.

Les pancakes avalés, avec un grand jus de fruit et un bol de porridge, il s'est installé dans le salon. Couché sur le canapé, il a allumé l'ampli de son père et mis un CD. Il aime la musique. Il apprend le violoncelle. C'est sa neuvième année. Il a commencé très jeune. Cet instrument le fascinait. Son oncle a joue dans un ensemble de musique de chambre. Le terme l'a toujours fait sourire, de la musique de chambre, comme on dit un pot de chambre, une femme de chambre. Petit, ça le faisait rire tout seul. Sam aime la voix de l'instrument, si proche de la voix humaine. Son père est musicien. il enseigne au collège et dirige l'orchestre d'étudiants. Sa mère est pianiste. Tous les enfants jouent d'un instrument. L'un d'entre eux peut-être en fera son métier. Ils sont jeunes, ils ont le temps d'y penser. Le temps de choisir. Il regarde dans le jardin. Les feuilles mortes qui flottent sur l'eau de la piscine. Un merle perché sur la rambarde de l'escalier chant.e à tue-tête. Le printemps n'est pas loin. Les grues sont passées quelques jours auparavant D'ailleurs, il fait moins froid la nuit. 

Il a pris son livre. C'est Eric qui le lui a recommandé. Il l'a trouvé dans la bibliothèque de la maison. "The City and the pillar" de Gore Vidal. Il est à son père. Sa mère lui a dit que c'est une histoire très prenante. il était un peu gêné par le thème. Une histoire qui met en scène des garçons. L'histoire d'un garçon qui sait qu'il aime les garçons tout en assumant sa virilité. En cherchant sur internet qui était l'auteur, il s'est rendu compte de l'importance du bouquin à l'époque de sa parution. Il s'est dit qu'ils avaient de la chance de vivre dans le New Jersey, proche de New York où les mentalités sont bien plus ouvertes que dans le Sud des années 40 ou 50. Et puis, la photo qu'il a trouvé de l'auteur jeune lui a fait penser à Eric... 

Eric et Sam, une longue histoire. Ils se connaissent comme les deux héros du livre depuis leur enfance. Ils ont appris à nager ensemble et leurs deux familles se fréquentent beaucoup. Leurs parents sont amis depuis l'université. Fred, le père d'Eric est le parrain de Lucie, sa sœur aînée. Il les aime bien. Il lit quelques pages. Le chat réclame des caresses. Il s'est lové contre sa cuisse et ronronne en reprenant sa sieste. Si le chien était resté il aurait jappé pour monter sur le canapé, choses formellement interdite, mais la présence du chat contre son jeune maître le rend fou de jalousie. Il prend alors un air triste et renfrogné qui amuse la famille. Le garçon cède toujours quand les parents ont le dos tourné bien sûr... Un dimanche ordinaire. Il s'est un peu assoupi. Quand il se réveille, la pièce est plongée dans l'obscurité. Il n'y a aucun bruit dehors. Le ciel s'est assombri. Il va sûrement pleuvoir. Le chat s'étire comme un gymnaste avant l'entraînement. 
 
Sam pense à Eric. Il aimerait qu'il soit là, près de lui. Il baille et s'étire. Un mince filet de bave coule sur son menton. Il s'ennuie avec délice. Avec Eric s'il était là, ils auraient joué à lutter. Leurs deux corps tendus se mêlant avec force. Débraillés, collés l'un à l'autre, sentir la chaleur humide de leur corps mêlés l'excitait particulièrement. Tous deux cherchaient fougueusement ce contact des peaux transpirantes. Très vite ils devenaient de jeunes bêtes sauvages. I Un jour, la limite entendue, jamais clairement décidée, a été dépassée. Ils étaient rouges, échevelés, haletant, riant et grognant ensemble. Soudain ils sentirent que leur corps s'échappaient. Il ne se maîtrisaient plus totalement. Rester maître de soi. Se calmer avant que n'explose sous la toile du pantalon ce plaisir recherché mais qui terrorisait. Sam s'en souvient clairement. Y penser une fois encore le fait trembler. 
 
 
Ils avaient très chaud, leurs chemises étaient trempées. Eric tout  rouge était couché contre Sam, sa poitrine écrasant son torse nu. Il avait un souffle court. Dans un gémissement roque, Eric, sa chemise largement ouverte se frottait de tout son poids contre Sam qui gémissait et tentait de reprendre le dessus. D'un coup il se redressa. son sexe bandait. Pris de panique, il se recula d'un coup, repoussa son ami et se releva. Sam immobile, reprenait son souffle. Il se dressa sur les coudes. Eric lui jeta un regard affolé. Ramassant en vitesse sa chemise et ses chaussures, il quitta la pièce et partit de la maison. Sans un mot. Ils ne revirent pas pendant quelques jours. Ce fut la dernière fois qu'ils pratiquèrent ce jeu. Quelques jours avant, luttant tout pareil, C'est Eric qui avait senti l'érection de son ami. Il s'était exclamé, dans un fou-rire innocent, en fixant la bosse qui tendait le short de Sam :  "hey, You've got a boner". Sam avait baissé la tête et regardé son short gonflé "Yep" avait-il répliqué naturellement, comme si rien de plus naturel ne pouvait exister. "Do you mind ?" Eric avait répondu avec un grand sourire "No, it's cool"... 
 

Revenu à la réalité d'un dimanche solitaire, à la grisaille d'un après-midi sans soleil, il soupira. Il aurait bien aimé que ça se passe comme ça avec Eric. Comme dans ce film qu'ils avaient regardé ensemble. Eric ricanait, gêné, mais n'en perdait pas une. Le film terminé, ils s'étaient regardé longtemps en silence... Classique. Sam sentait bien qu'Eric l'attirait physiquement. Il passait du temps avec Gillian, sa petite amie, il la désirait mais on ne fait pas ce qu'on veut dans une famille de chrétiens évangéliques. On évite les pensées impures et les gestes irrémédiables. Avec Eric, il y avait quelque chose de plus que le désir animal qui lui titillait l'entre-jambes et le réveillait parfois la nuit. Ses rêves commençaient toujours par les jolis petits seins ronds de Gillian, sa bouche gourmande de baisers mais très vite, le corps d'Eric s'interposait et peu à peu l'image de Gillian s’estompait. Il se réveillait alors en sueur, juste avant de polluer son lit. Il ne faut pas, il ne faut pas ... 
(To be continued...)



13 février 2025

Images favorites

 
 
Le temps passe tellement vite et j'ai souvent l'impression de passer à côté de plein de choses et d'en délaisser, de perdre des heures précieuses à travailler, à voir des gens que je n'ai pas forcément envie de voir et David court aussi,et la plupart de nos amis. 
 
C'est New York qui veut ça aussi, la ville toujours en mouvement qui nous stimule et nous harasse. Mais arrive parfois, sans raison apparente, un déclic qui nous fait ralentir, impulse en nous l'envie de nous poser et de regarder par la fenêtre, de rester plus longtemps que d'habitude dans un café qu'on aime, surtout quand il y a peu de monde, retourner voir pour la quatrième fois un film aimé, lire avec un doux fond musical et faire la sieste comme en été. Sauf que le froid est glacial et qu'on ne peut traîner dans les rues en rêvassant...
 
Du raki au bord de l'eau dans une petite île grecque méconnue, c'est pas pour le moment. Alors, pendant mes quelques jours de latence, vacance, avec un bol de céréales ou un thé chaud, je trie mes photos, celles que nous faisons, mais aussi celles récoltées sur le net. D'où l'idée de ce petit album de beaux gosses, sans ordre précis, juste pour la beauté de l'image et de celui qui a été immortalisé et s'offre à nous comme en hommage aux dieux.