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29 juillet 2021

En lisant Allan Stein de Matthew Stadler

Je viens de terminer un livre du romancier Matthew Stadler qui m'a fasciné, remué, enchanté. C'est un ami de Mark qui lui avait recommandé le titre et c'est moi qui l'ai lu. D'une traite ou presque. D'abord la couverture est superbe comme les éditeurs américains savent en inventer, avec en pleine page une photo bien connue d'Herbert Listz ("Matin à Athènes" de 1937) et le titre en relief. Un texte envoûtant mais dont la chute m'a laissé sur ma faim. Comme je le fais souvent, j'en ai imaginé une autre bien plus en harmonie avec mon ressenti à la lecture du roman. Le héros, un homme jeune qui aime les garçons, va prendre l'indentité d'un ami curateur d'un musée d'une grande ville américaine, pour se rendre à Paris à la recherche de dessins disparus de Picasso mais surtout pour amener avec lui son jeune amant. Il partira seul, sous une fausse identité et trouvera à Paris un nouvel amour en la personne d'un adolescent de notre époque, mi-hollandais mi-parisien, tout en se passionnant pour sa quête. On se demande s'il va aboutir, trouver les fameux croquis, et faire de cette aventure en europe un livre. On comprend vite que l'auteur parle de lui, de ses tentations d'écrivains, de ses attirances et certainement bien des pages de cette fiction relatent des souvenirs d'expériences vécues par stadler. 

Nous avons visionné l'autre jour le film, assez ancien maintenant (1997), de Brian Gilbert sur Oscar Wilde avec Stephen Fry, excellent acteur britannique et un jeune et fascinant Jude Law dans le rôle de Lord Alfred Douglas (et Orlando Bloom jeunot parfait dans un rôle de gigolo qui lui va comme un gant !). J'ai trouvé dans Allan Stein des points communs qui m'ont ravi. L'attirance et l'amour qu'un homme plus âgé ressent pour un jeune homme sont des sentiments que la société réprouvait du temps de Wilde tout autant qu'on les réprouve aujourd'hui, avec la même hypocrisie et cette incompréhension difficilement à concevoir dans un monde qui crie très haut sa passion pour la liberté et l'aisance des esprits face à la sexualité... 

 Mais revenons au livre. Le premier amant du héros du livre, un certain Dogan, américain d'origine turque est un jeune sophomore, sportif joliment foutu et amateur de soccer. Il aime aussi le sexe et ses seize ans flamboyants en redemandent. A Paris, ce sera Stéphane, quinze ou seize ans lui-aussi, amateur de basket et de musique pop évoluant dans une maison entourée d'un jardin improbable comme on en oublie dans Paris, à deux pas de la Cité Universitaire. Une sorte de kibboutz éminemment intello, un peu hippie qui héberge notre américain. Statdler décrit avec beaucoup de précision sans jamais donenr au lecteur l'impression de faire du voyeurisme, mais sa liberté de ton fait du bien, elle renforce l'idée que le sexe consenti est toujours joyeux, formateur et épanouissant pour ceux qui s'y adonnent sans blocages psychologiques. Rien de malsain donc dans ce roman reconnu par la critique comme un excellent roman. Il n'est malheurusement pas traduit en français à ma connaissance, rgrettable pour ceux qui ne lisent pas l'anglais.

    




Le jeune acteur allemand Louis Hofmann pourrait jouer le rôle de stéphane, le garçon dont s'éprend le héros du livre de stadler, à condition d'avoir les cheveux plus longs. Photo extraite de merveilleux film "Center of my world".

21 novembre 2020

Connaissez-vous August Blanco Rosenstein ?


https://cdn-men.aznude.com/antibandit/augustblancorosenstein/grandarmy/thumb3_august_blanco_rosenstein_94756c.jpg 
 
Moi oui, comme tout New York et une bonne partie de l'Amérique depuis quelques mois. Talentueux jeune acteur (trois rôles dans trois films différents) remarqué dans Grand Army, la nouvelle tee-série de Netflix,où il a un second rôle qu'il rend indispensable. C'est aussi un musicien chevronné (il chante et compose). 

Ce garçon rayonne, sa voix, sa sa manière de se mouvoir dans l'espace, son sourire, ses yeux... Un monsieur tout le monde avec quelque chose dans le regard, les gestes qui saute aux yeux et qu'on n'oublie pas une fois qu'on l'a croisé. Un extrait de Grand Army, bientôt sûrement sur Netflix France ! J'ai bien aimé la série.

23 juillet 2020

Bright Light, comme en rêve



Le garçon rêve au danseur qui hante son esprit et occupe son cœur, la chaleur est lourde, pesante comme en ces jours d'été trop orageux, son corps se tend et se met en mouvement, il est en nage. Le voilà qui danse à son tour et les deux corps se rapprochent... 

Soudain ses yeux s'ouvrent, et la réalité apparue en rêve et perçue, intense, dans sa chair devient soudain la réalité de son cœur. Le rêve peut devenir réalité. 

Il a enfin compris qu'il est depuis longtemps aimé par l'autre. Et il aime à son tour...

10 mai 2020

A part of me



Belle chanson composée et chantée par l'acteur mexicain Pablo Mezz qui rayonne dans le très beau film que je revois toujours avec joie, "Velociraptor", mélange intelligent de drame, de science-fiction et de Romance,  brillante exploration de l’amitié masculine et du désir quand on est jeune et à la découverte de soi.Une sorte de rêve en image, très émouvant comme la beauté de Pablo, brun à la peau très claire, au jeu tout en nuance, posé mais dont chaque geste, chaque mouvement fait remonter mille choses enfouies chez le spectateur. 


Dans ce clip, Pablo Mezz a mûri, ses traits se sont un peu durcis et il porte désormais ses beaux cheveux,  bouclés comme ceux d'Antinoüs - qui devait certainement être brun comme lui - lissés avec une fine barbe comme le veulent les conventions esthétiques actuelles hélas. heureusement, son buste imberbe et pas trop abîmé par la musculation et les stéroïdes, reste celui de l'époque du film. Viril, solide mais attendrissant... 




Hadrien restera toujours soumis dans ses attirances et ses goûts aux canons de  l'esthétique de la palestre grecque, ceux vantés par Platon et Socrate... Il y a un monde entre l'homme et le garçon. Savoir que ce moment de l'absolue beauté ne dure qu'un temps très court dans nos vies rend précieuse la contemplation des jeunes hommes. Elle fait de nous l'égal des dieux quand il nous est donné de pouvoir aimer de telles créatures.


Photos extraites du film "Velociraptor".

03 mai 2020

Blue Neighbourhood (1/3)



Cinq ans déjà que le rutilant et très doué jeune chanteur australien, Troye Sivan postait sur sa chaîné Youtube cette vidéo en 3 parties qui eut beaucoup de succès et pas que parmi les adolescents. Il faut dire que le garçon a du talent à revendre, il est beau, intelligent, cultivé et réfléchi et... heureux. Un exemple et un soutien pour tous les jeunes qui découvrent leur orientation sexuelle et souffre du regard de leur entourage, sont encore trop souvent ostracisés et rejetés par leur "différence".

Blue Neigbourood (2/3)



L'histoire est classique, mais les paroles de Troye percutantes comme les images d'une qualité qui ajoute au dramatique de la situation. Derrière l'homophobie; il y la solitude du père, le drame de l'alcoolisme, la violence des préjugés. Troye Sivan est de confession juive. Ce serait un raccourci spécieux que de prétendre que c'est peut-être de cela que vient la spécificité de son travail artistique, une sensibilité plus aiguë de l'injustice, une manière de réfléchir et de penser plus libérale aussi. Il a 22 ans aujourd'hui et depuis plus de six ans maintenant il est écouté et suivi par des millions de jeunes fans dans le monde entier. 

Pas seulement parce que sa musique et son style colle à l'époque mais parce qu'il apporte quelque chose de fort, de pur, de vrai. Combien de gamins de 14 ou 15 ans sont certainement sauvés parce qu'ils l'ont écouté parler du bonheur, du courage, de la liberté d'être ce qu'on est. Et puis il parle d'amour aussi et pas de désespérance ou d'effondrement, nulle violence.

Blue neigbouroud (3/3)


28 avril 2020

Il se nomme Darren Barnet et c'est la nouvelle coqueluche sur Netflix


"Never Have I Ever" (Mes Premières fois en Français) est sorti il y a deux jours et c'est déjà la folie sur les réseaux sociaux. Certes la série réalisée par Mindy Kaling a tout pour faire un succès mais ce qui attire surtout, c'est le torse joliment sculpté du jeune Paxton Hall-Yoshida, l'un des protagonistes vedettes. Comme dans la série l'acteur Darren Barnet est à moitié japonais. Le beau gosse a été mannequin et à déjà pas mal de rôles à son actif. sportif dans la vie et intelligent, il crève l'écran.










Cole Sprouse & KJ Apa, les deux beaux gosses de Riverdale

Sur Teen Vogue, revue qui fait le bonheur des yeux tant les garçons qui y sont présentés sont toujours super canons ! A titre d'exemple, le somptueux Cole Sprouse dans une séance très drôle de concours de compliments avec son partenaire dans Riverdale, KJ Apa, l'acteur métis neo-zélandais au magnifique corps d'athlète. Les deux s'amusent comme des fous à dire des phrases lues dans les commentaires qu'ils reçoivent sur instagram.

03 avril 2020

Connaissez-vous Maxence Danet-Fauvel ?


SKAM est une série Télé devenue mythique qui devrait bientôt revenir avec une 6e et surement une 7e saison.Les fans vont kiffer ! 

Skam est une fiction pour teenagers mais qui ne peut pas laisser insensible les adultes de tous âges (enfin les moins vieux !) qui n'ont pas oublié les temps mi-figue, mi-raisins de leur propre adolescence. La Saison 3 of course aura marqué les garçons qui captent les garçons, vous voyez ce que je veux dire.

 
Lucas, l'un des héros de la série, élève de première dans un lycée lambda, abandonné par un père qui oublie de lui envoyer de quoi payer le loyer de sa colocation et une mère hystérique et fanatique qui ne se remet pas du départ de son mari et bouffe du tranquillisant comme d'autres des Smarties, est secrètement gay. Enfin il finit par s'en rendre compte. Dur à cet âge de prendre le risque de la différence.



Bref, il est enfermé dans son placard quand Eliott débarque dans le lycée et dans sa vie. Le bel Eliott, solaire, drôle, intéressant et tendre. Ce sera, sur plusieurs épisodes, la Révélation pour Lucas et le début d'un sacrée crise existentielle... Eliott lui a une copine. Oups, ça se complique. On apprend aussi quelques épisodes plus atrd qu'il est bi-polaire et met sa vie en danger. Il aime la musique, et c'est un hyper-sensible, avec ses cheveux bouclés sur le son large front de poète, ses yeux de jade sou de longs cils charmants, à faire tourner la tête à des parachutistes revenus de tout. Regardez la série, vous verrez que rien dans ces lignes n'est exagéré. Et puis, le réalisateur a du talent, tout sonne vrai dans ce Teen-Movie !
 
Scène très très hot, citation clin-d’œil du film "J'ai tué ma mère" de Xavier Dolan
En attendant, en guise d'Easter Gift, et pour apporter un peu de fraîcheur et mettre l'eau à la bouche des amis d'hadrien (Garçons et filles, car je suis fier de découvrir que Animula Vagila Blandula a aussi des lectrices fidèles et pas forcément adeptes de Sapho !), Quelques photos du bel eliott, alias Maxence Danet-Fauvel, jeune demi-dieu normand. 




Un sourire ravageur et sincère toujours, des yeux qui irradient l'intelligence et la sensualité et un air vraiment honnête et généreux, tourné vers les autres, drôle avec à bien l'observer un fonds torturé et complexe. Mais ce garçon, de l'avis de tous ceux qui l'ont approché, est entier et positif, équilibré et intelligent. Heureux ceux et celles qui pénètrent dans sa vie et partagent ses nuits.










Maxence est aussi modèle pour de prestigieuses agences de mannequins. Son compte instagram le montre dans pas mal de campagnes et de défilés à travers le monde. la prochaine fois qu'il passe par New York, j'espère bien le croiser. "Pour la beauté du geste" comme chante Grégoire Leprince-Ringuet à Louis Garrel dans "Les Chansons d'Amour"... S'il passe par ce blog, l'invitation est officielle, nette et dénuée de toute ambiguité. Hadrien aime la beauté mais reste honnête homme !




Bon, je ne vais pas spoiler la suite. On raconte sur les réseaux sociaux que le bel Eliott disparait avec l'arrivée des deux dernières saisons. La production laisse planer le doute. 


25 mars 2020

Lectures et découvertes



Trouvé dans la bibliothèque ce livre du nobel portugais José Saramago, The double. Fascinant. Ben, le petit frère de David l'avait acheté après son voyage à Lisbonne, où on lui avait parlé du roman. Je ne l'avais jamais lu. Je me demande s'il a été publié en français. Sûrement, vu que l'auteur a été prix Nobel de littérature.

“immediately recognizable” 
 - José Saramago 


Soirée tranquille avec un DVD italien de 2015, "Dreams fron strangers". Découvert le très sexy Giuseppe Claudio Insalaco dans le rôle d'un jeune nageur gay qui rencontre à saint Petersbourg Vladimir, interprète de son groupe d'athlètes venus en stage en Russie. Ils vont tomber amoureux. Le film est bizarre mais le garçon est très beau et a une vraie présence devant la caméra. Il y a deux ou trois moments magnifiques, la scène finale où le héros court dans la rue suivi par la caméra, une scène intimiste ou, après leur première nuit ensemble, Vladimir chante à son amant une chanson de sa composition (composée et chantée par l'acteur lui-même, Daniel De Rossi), "Tonight"... Très classique mais très romantique aussi. Le genre d'air qui vous donne des idées pour occuper une soirée de confinement... Pour le reste c'est confus, lent, brouillon. Les italiens ont plein de qualité, mais ils peinent vraiment à réussir des films qui montrent l'amour entre deux garçons comme il est, sans complexe ni culpabilité. 


27 juin 2019

Mon copain Rachid


Retrouvé cette perle, un court-métrage de 1998 réalisé par Philippe Barassat, avec Frédéric Mitterrand lisant un texte de Camus en introduction. Cela date de l'époque où les esprits étaient moins hypocrites et loin d'être bégueules... La qualité de l'image est loin d'être terrible mais c'est tellement parlant cette évocation du vert paradis de l'enfance... J'y retrouve nos chaudes approches au tout début de l'adolescence du désir et de la connaissance de nos corps. Aujourd'hui, on crierait au scandale ! : https://www.dailymotion.com/video/xatoju

23 septembre 2018

Le film Mario, ou quand deux joueurs de foot s'aiment d'amour...


Mario est un film suisse qui est présenté depuis quelques mois sur les écrans. Une découverte et une heureuse surprise. Non pas un énième film à la Brokeback Mountain. Juste une histoire douloureuse qui pourrait être racontée avec comme toile de fonds n'importe quel sport, ici en Amérique mais aussi partout ailleurs dans le monde. Combien d'athlètes gays, jeunes ou moins jeunes osent être ce qu'ils  sont devant leurs camarades, leurs entraîneurs, les sponsors et le public ? Il y a le discours flamboyant de générosité des intellos, des politiques, même des religieux - éclairés - sur l'égalité de tous, le droit de tous à une vivre librement son orientation sexuelle. Il y a les militants LGBT dont le combat est avant tout une lutte pour exister, un combat pour être reconnus comme l'enfant frêle cherche à provoquer l'attention du père solide. Nul autre combat à mener si ce n'est d'assurer que la dépénalisation de l'homosexualité doit être définitivement inscrite dans les tables de la loi universelle. Chacun doit pouvoir vivre et s'épanouir avec l'identité sexuelle (je n'aime pas l'expression, mais quoi de plus clair) qui est la sienne. Débattre s'il s'agit d'un choix ou d'une orientation innée, déterminée par pleins de facteurs génétiques, chimiques, mentaux, sociaux, est un débat inutile. Choisir de l'assumer et choisir d'être heureux de le faire est un sujet qui mérite qu'on s'y intéresse car de ce choix dépendra la vie entière de l'individu, son bonheur et son épanouissement. Les lecteurs d'Animula Vagula Blandula connaissent la position d'Hadrien !


Ainsi, le film suit Mario, un jeune footeux passionné - bien qu'on découvre au fil des images que cette passion a été lourdement induite par son père, joueur raté qui projette dans son rejeton mille rêves qu'il n'a pu vivre - et doué qui est remarqué par son club qui envisage de le faire passer chez les grands, en première division. Il a le football dans le sang tout en sachant le poids que son père fait peser sur lui. soudain tout bascule ou risque de basculer : Mario va tomber amoureux d'un autre joueur, aussi bon que lui, beau, solaire, épanoui, solide. Cataclysme chez le garçon. Quel choix sera le sien ? Le désir, la passion, l'affection, ou le sport et la réussite ?  la caméra très sensible, la finesse du jeu des acteurs, les deux héros bien sûr, mais aussi les seconds plans, les autres joueurs, les parents, les entraîneurs, les amis, une manière de suivre au plus près le protagoniste dans son dilemme, la liberté avec laquelle le cinéaste montre les corps qui s'aiment, sans aucune image triviale mais avec un respect plein de pudeur, et la description du milieu dans lequel tout cela se déroule, font que les deux heures du film passent sans qu'on s'ennuie une seconde...


Nous avons vu le film sur grand écran, Mark et son frère, deux amis de passage et moi . Tous nous étions soufflés par le jeu des deux acteurs, Max Hubacher (Mario) et Aaron Altaras (Leon), leur naturel et leur présence. Bob, acteur apprenti à Los Angeles, en est sorti des étoiles dans les yeux. "Ces allemands" nous a-t-il dit, "c'est l'Actor's Studio puissance 10 !" Voir s'entraîner, sur les campus mais aussi sur les terrains de sport partout autour de nous est quelque chose d'habituel. On prend tous plaisir (qu'on aime les garçons ou pas), à les voir évoluer sur le terrain , courir, feinter, marquer. Il y a quelque chose de très sensuel dans leur expression : avec leurs visages marqués par l'effort, leurs muscles tendus, leur tenue relâchée, leurs torses le plus souvent dénudés, il émane d'eux une impression de santé physique autant que mentale. et pourtant, combien parmi eux sont en proie au doute, à la peur, au désarroi parce qu'ils se réveillent la nuit en sueur, avec l'image d'un de leurs camarades aperçu la veille, au vestiaire ou sous les douches dans la splendeur de sa jeune virilité... 

Quand pour le National League, nous sommes des dizaines de milliers sur les gradins à acclamer nos joueurs préférés, et les autres, est-ce que nous réalisons que forcément parmi eux, ces vedettes indéboulonnables, il y a de jeunes homosexuels refoulés ou non, mais qui en tout cas sont toujours dans le placard... Comme les gamins qui jouent sur la pelouse du parc juste en face de moi, ces professionnels guère plus âgés, meilleurs parce que mieux et davantage entraînés, est-ce qu'ils représentent la société moderne, ici à New York, en France, en Suisse, en Angleterre, ailleurs encore ? Au moins sur une chose. L'éléphant dans un magasin de porcelaines, en terme de diversité, reste la sexualité. Ce film venu de Suisse qui traite de l'unassuming - pas trouvé en français le mot qui dirait aussi simplement les choses - et me fait écrire ces lignes, montre clairement, dramatiquement, sans jamais forcer le trait, pourquoi un jeune homme gay en plein décollage professionnel pourrait avoir à choisir de rester dans le placard. Dans les sports de ballon, en tout cas  dans les premières divisions et à ma connaissance, ce qui doit bien faire une centaine de clubs en occident, il n'y a aucun joueur ouvertement gay...Quand comme dans le film, les rumeurs, la jalousie et les intérêts financiers se mêlent de la vie privée de deux jeunes hommes que tout cela pourrait briser alors qu'il serait de notre devoir à tous, d'entourer leur amour de mille précautions, de discrétion et de respect parce qu'en dehors de l'amour etd e la bienveillance, nos vies ne servent absolument à rien. Et qu'on ne nous dise pas que là aussi il suffit de traverser la rue pour que tout change...


L'argent avant les Droits de l'Homme.


Deux heures de bon cinéma, poignant, émouvant mais jamais pleurnicheur ni bien pensant. Marcel Gisler a su tenir en haleine et rendre ses protagonistes (j'allais écrire ses joueurs) vivants et proches. Le thème aurait pu donner un énième film larmoyant sur les amours impossibles de deux jeunes demi-dieux dans un univers de gros méchants stupides pas beaux. C'est tout le contraire. On suit de jeunes gens confrontés au même dilemme et qui vont réagir différemment, mais avec les mots de tous, les sentiments les plus ordinaires, la souffrance la plus réelle. Rien d'esthétisé, de romanesque. La réalité d'une situation dure et tendue. Mais aussi un message clair et sain qui fait bien mieux que toutes les prises de position, les actions et les manifestations des associations LGBT !


Une énorme et inutile pression pour un tabou stupide.

Marcus Urban, un joueur allemand qui a révélé son homosexualité, très engagé sur les questions de diversité dans le sport de haut niveau, a parlé de la pression énorme qui pèse toujours sur les professionnels du milieu. Il a expliqué au réalisateur : "Outre le talent sportif, il leur faut disposer d’une constitution psychique très forte pour tenir le coup. Un joueur homosexuel doit non seulement supporter la même pression que les autres professionnels, mais aussi être dans un jeu de cache-cache permanent. Cela m’a donné l’idée de créer deux caractères différents qui souffrent du même conflit. Mario est le joueur au cuir épais, qui supporte mieux la pression. Léon est quant à lui moins apte à réprimer ses désirs, il est moins doué pour se mentir à lui-même.

Mario n'a pas d'alternative. Avouer son amour et son homosexualité et prendre le risque d'une carrière avortée. Est-ce que cela règlerait l'homophobie du milieu ? Rentre la tête dans les épaules et nier pour poursuivre sa carrière ?  Il sera toujours temps ensuite de révéler son identité sexuelle... Une saine réflexion que le spectateur va partager avec Mario et Leon aux réactions différentes... Sans rien spoiler, les amateurs de Happy Ending dans les dernières minutes du film pourront penser que tout est toujours possible et que ces deux-là, si beaux dans la découverte et la montée de leur amour, se retrouveront un jour... C'est en tout cas la conclusion à laquelle je suis parvenu en écoutant la bande son du générique de fin...