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13 avril 2012

Jeremy Simpson, le jeune homme bleu

Peut-on rester de glace face à ce demi-dieu ? Il est dessiné pour l'amour. Son regard décidé, sa peau lisse et veloutée, sa poitrine nue sous la chemise ouverte... Une invitation.

10 avril 2012

De vaillants soldats quand ils s'abandonnent...

Ce n'est pas l'homme qui m'attire. Ce n'est pas un désir animal qui s'accroche à mon âme et me rendrait comme une bête inassouvie quand je désire un garçon. C'est mille fois plus élevé que l'explosion en un instant évaporée qui s'empare de la chair au moment du plaisir. Non, c'est bien autre chose. Le désir des garçons n'est pas seulement fait d'un appétit insatiable pour un grain de peau, un ventre musclé, des pectoraux, de belles fesses, un sexe dardé. C'est une attirance indescriptible, un abandon charmant qui nous prend tout entier, un appel auquel rien de ce que nous sommes ne peut longtemps résister. De tous temps les plus grands poètes ont chanté l'amour des garçons. La politisation de l'homosexualité ou simplement celle de la bisexualité, stupide invention moderne d'un monde sans culture ni poésie a créé les homos, les gays avec leurs parades et leurs revendications sociales. Je n'ai jamais participé aux marches, je n'arbore pas un arc-en-ciel ni ce ridicule ruban rouge que tout le monde arbore comme un talisman. Je ne tortille pas du derrière et j'ai souvent et j'ai longtemps couché avec des femmes. Mais j'aime faire l'amour avec un garçon. Pas avec un homme. Mon semblable ne m'attire que dans la mesure où il est la perfection, l'excellence, la beauté, la vigueur, la félinité que je ne suis plus ou que je n'ai jamais été. J'aime la fraîcheur des garçons, leur odeur, leur réserve, leurs frayeurs, leurs préventions. j'aime leurs corps lisses et tendus comme un arc, tout frais encore des rondeurs de l'enfance, j'aime les toisons infimes qui couronnent leurs appâts virils, la cambrure de leurs reins, la vigueur de leurs cuisses, le duvet de leurs joues, leur poitrine haletante et fraîche, leur regard innocent et pervers à la fois sous de longs cils de fille, leur pieds agiles, leurs mains vigoureuses, ces carcasses puissantes faites pour le combat ou l'amour. Mais l'homme, l'adulte de sexe masculin, tassé, flétri, désabusé et alourdi par le temps, les abus, les échecs, ne m'intéresse pas. Je ne le vois pas. Dans la rue, chaque garçon attire mon attention. même d'une beauté médiocre, sa jeunesse, sa vénusté, sa grâce réveillent mes sens. Je peux croiser mille filles sans en remarquer une seule, sans que mon désir ne s'éveille à leur approche. Le moindre garçon en revanche, sauf à être hideux et difforme, m'attire et je sens sa présence, son ambiguïté à des kilomètres. Tous ont envie qu'on les aime, leurs corps veulent être baisés mais peu savent le formuler et encore moins nombreux sont ceux qui acceptent ce désir et s'y prêtent sans trembler. Quand enfin ils s'abandonnent, une énergie nouvelle semble s'être emparée d'eux qui les métamorphosent en amants ardents qui réclament leur dû et reprennent l'assaut comme de vaillants soldats. Hadrien est leur général.

08 avril 2012

Ode à l'amour

Le printemps enfin. déjà même des relents d'été. Pourtant la fraîcheur des nuits nous est douce car elle rapproche nos corps et adoucit ce moment où, avant que de dormir, notre désir se fait gourmand. Tant de délices partagés depuis que nous sommes ensemble...
J'aime ces longs week-ends où nous décidons de rester seuls, sans décrocher le téléphone, sans sortir avec les amis. La promenade du chien, quelques courses peut-être. Pas de télévision, juste de la musique, un film peut-être. Du thé, des sandwiches, plein de livres et plein de tendresse aussi.

Ton corps dénudé quand tu sors de la salle de bain. Son odeur, ce mélange de vanille et d'ambre, la belle toison brune sous tes bras, ton bas-ventre. Et tes pieds, ces beaux longs pieds osseux et lisses, la couleur de ta peau, rose et un peu brune. tu as toujours pris très vite les couleurs de l'été dès que tu t'exposes au soleil. 

Tes cils tellement longs sur tes grands yeux clairs et ta bouche, ta bouche ourlée, large, puissante qui dévoile en un sourire étincelant de belles grandes dents très blanches. 

Tu es mon dieu, mon prince, mon amant, le petit frère longtemps attendu, le seigneur de ma vie, l'emblème de mes nuits et je t'aime. Je t'aime comme jamais je n'ai aimé quelqu'un.

Parfois quand je rentre je te retrouve là, sur le canapé près de la fenêtre, un livre ouvert devant toi, torse nu tu caresses le chien tendu à tes côtés. "Je t'attendais" me dis-tu doucement et ton regard se fait enveloppant, comme une caresse.. Je pose ma sacoche, enlève mon manteau et me penche vers ta bouche pour y déposer un baiser. Le chien frétille, content de nous savoir tous trois réunis. Le chat lève une oreille. Le livre est tombé par terre. Ta main caresse ma nuque. Tu me demande si je vais bien, tu me parles un peu de ta journée. La fac, ta thèse, tes lectures, tes rencontres. puis ton baiser se fait plus voluptueux. Ma main gauche glisse sur ton épaule, ta poitrine. Ta peau est douce et chaude. Je sens ton cœur qui palpite. Le chien s'est levé. il va dans la cuisine, comme s'il comprenait qu'il faut nous laisser maintenant. Je ne puis résister longtemps à l'attrait de ton corps bâti pour l'amour. Le canapé devient en un instant un tapis volant, un nuage de volupté, un morceau de paradis où nous nous aimons, avec fougue, avec ferveur.

J'aime, après l'amour, sentir l'odeur de ton corps. Ambre et vanille. L'effort d'amour ajoute le parfum suave et musqué de ta sueur. J'aime me frotter nu contre ton corps nu que l'amour rend moite et velouté. J'aime ces instants de repos après le combat où tu t'abandonnes contre mon épaule ta main tenant ma main. J'aime ton sexe dardé sur ton ventre musclé, tes abdos, le creux de tes reins où mes mains se posent, tes fesses...

Dors mon amour, repose sur ma poitrine assouvie. laisse-moi te regarder dormir. Tes yeux clos, ton souffle qui se fait plus doux, ton haleine chaude. J'aime passer mes mains dans tes cheveux, suivre du doigt la ligne de tes traits, ton nez, tes lèvres, ton cou. Poser mes lèvres sur ta peau, sur ton ventre, sur ton sexe. Sentir tes muscles, le grain de ta peau, le fin duvet de ta poitrine... Dors, mon amour, dors dans mes bras...

18 mars 2012

Pensées

Les choses changent dans le monde. Le temps passe et il devient difficile de rester au courant de tout ce qui se dit et ce qui se pense. Le New York de mars 2012 est bien différent de celui de 2008 ou 2000. Heureusement que le petit frère de David est souvent avec nous et que, du haut de ses 17 ans, il nous informe de ce qui est au jus. J'avoue que plus le temps passe, plus j'aspire à m'éloigner du monde et New York ne m'apparait plus, ou de moins en moins, comme ce lieu magique où tout était possible, tout était toujours nouveau, beau, imprévu. J'ai rencontr des centaines de gens, souvent sans m'y attendre, sans le vouloir. par hasard. certaines sont devenues des éléments majeurs de ma vie, de mon quotidien. De vrais et bons amis. Des amants parfois. Mais aujourd'hui, une ferme dans un vallon quelque part dans un de ces états que je connais mal, où les centres urbains ne dépassent pas cent mille habitants et où la nature semble demeurer identique aux premiers jours de l'humanité. Le Montana, le Vermont... Et en Europe, les montagnes du Pays Basque, le Vercors, le Massif Central. Loin de toute cette agitation, ces conflits, ces compétitions. J'ai besoin d'amour et de silence. En ce moment descendre dans les rues de New York m'ennuie et me fatigue terriblement. Envie de plages blanches et chaudes aussi. Et si nous partions à Hawaï, comme tous les bons preppies bourges et friqués que nous sommes ?

04 mars 2012

Someone like you


Un bonheur pour les yeux (le héros surtout qu'on a envie de consoler), mais aussi la fille, avec son sourire à faire fondre les plus endurcis. Le blond, pas mal non plus, mais moins de présence. Belle petite vidéo comme j'aimerai en réaliser... 

Très pudique, très simple. Cela aurait pu être un couple à trois, heureux et joyeux. Belle musique aussi pour terminer notre week-end dans le New Jersey...

Après une journée de vent, je sais que tu m'attends...

Après une journée de vent,
dans une paix infinie,
le soir se réconcilie
comme un docile amant.
Tout devient calme, clarté...
Mais à l'horizon s'étage,
éclairé et doré,
un beau bas-relief de nuages.

Rainer Maria Rilke

03 mars 2012

Abtinoüs le bithynien

"Je retrouve une tête inclinée sous une chevelure nocturne, des yeux que l’allongement des paupières faisait paraître obliques, un jeune visage large et comme couché. Il se caractérise par son manque d’expérience, sa crédulité et son ignorance. Il était peu lettré, ignorant de presque tout, réfléchi, crédule."

Marguerite Yourcenar
Mémoires d'Hadrien

24 février 2012

Love songs : les Parapluies de Cherbourg (1964)

Hicham ressemblait un peu à cet acteur. Il était bien plus beau et ses cheveux bruns étaient courts mais bouclés.

23 février 2012

22 février 2012

Quand Hicham frappa à la porte

Son regard vert m'avait transpercé. Il était mont dans l'ascenseur en même temps que moi mais je n'avais pas vraiment attention à lui. Un jeune mec brun aux cheveux courts qui sentait bon le tabac blond et le benjoin... je pensais à mon rendez-vous, à ce que je ferai à l'heure de la pause... Quand je levais les yeux, il me regardait. Je vis un visage d'une incroyable beauté, la peau mate et lisse avec la trace d'une jeune barbe rendant viril ce visage enfantin. Il avait les yeux d'un vert incroyable. de longs cils battaient. Quand il me sourit, ses jolies lèvres charnues montrèrent de belles dents blanches parfaites. C'est ainsi que je fis la connaissance du bel Hicham. J'étais seul pendant une semaine. A l'époque, nouvellement installé à New York, je vivais dans une colocation un peu farfelue, avec un danseur de claquette accessoirement étudiant en littérature, une jeune commercial vendeur de motos et un couple de filles éducatrices. Ils étaient tous absents. J'avais quelques rendez-vous, deux ou trois coups de téléphone à donner et j'étais libre. Hicham venait pour un entretien de stage chez l'avocat de l'étage au-dessus. Je l'invitais à me rejoindre après. Nous avons longtemps parlé. De la France, du Maroc d'où venait sa mère, de sa vie à New York, du 11 septembre. Il était vraiment très beau.
Notre première étreinte fut brève. C'était dans le couloir qui menait à l'appartement. Nous avions terriblement envie l'un de l'autre. Nous étions collés buste contre buste en train de nous embrasser quand deux gamins déboulèrent dans l'escalier. quelques minutes plus tard nous étions bons pour l'attentat à la pudeur. Nous sommes vite rentrés dans l'appartement et ce fut un moment incroyablement magique. Une apothéose de plaisir. Il passa la nuit avec moi et la journée du samedi qui suivit. Nous nous sommes vus pendant plsueirus semaines. Chaque fois le plaisir était aussi intense. Il avait un corps magnifique. Solide, musclé mais très mince, très fin. Il baisait bien, trouvant instinctivement le geste, l'attitude, la position qui nous menaient tous les deux à l'extase. J'ai eu de nombreux amants, mais Hicham reste comme un de mes meilleurs souvenirs. Il était très félin, très souple. Sa sensualité se lisait sur son visage d'ange. j'aimais embrasser ses paupières et caresser son visage. Quand au matin, il venait se lover contre moi, blottissant sa tête dans le creux de mon épaule, j'aimais le contact de barbe naissante. L'odeur de son corps me rendait fou, comme la douceur, le velouté de sa peau mate. C'était un amant naturel qui savait tout d'avance. Il n'avait pas dix neuf ans. Puis il a quitté New York pour un job à San Francisco. Nous nous sommes écrit quelques mois. Il est repassé un jour. Nous avons fait l'amour dans les toilettes du restaurant où nous avions déjeuner. Puis il a disparu de ma vie. Hicham, un de mes plus jolis souvenirs...

16 février 2012

Le garçon qui écoute et attend...

Son regard en dit long. L'amant, l'aimé, le tendre, le désiré devrait être là, avec lui, dans son lit. Il l'attend et l'espère mais doute aussi déjà. Le retard, l'absence. Il a peur aussi un peu. Dans un instant l'autre sera là. Il lui sourira, lui passera la main dans les cheveux. en l'ébouriffant, l'autre aura un regard tendre. Il se penchera et l'embrassera. Le garçon dans le lit penchera sa tête en arrière, toujours appuyé sur ses coudes, il fermera les yeux. Celui qu'il aime le rejoindra dans le lit. Ils s'aimeront, ardemment. Tendrement... Et l'autre, à peine plus âgé lui caressera le dos, l'embrassera dans la nuque, soufflera sur ses boucles brunes en lui susurrant des mots doux... "Mon amour, mon frère, mon ange, mon page, mon prince..." 
Le garçon attend, inquiet que la porte s'ouvre et que l'autre apparaisse dans l'embrasure, beau, fort, aimant. Dieu, combien il l'aime.

Le garçon qui lit

© Valery Lorenzo

06 février 2012

Jours d'hiver (2)

Une cheville foulée. Mise à pied imprévue ( le jeu de mots était facile) qui m'oblige à rester chez moi quelques jours. Tant mieux. plus très envie de me coltiner les collègues et les patrons de la compagnie où je suis senior consultant. Le monde de la finance est sacrément secoué et c'est tant mieux. Après tout, faire de l'argent avec de l'argent, sans mouiller sa chemise - hormis les moments de stress où les paris sont aléatoires et les montants en jeu apparaissent soudain colossaux, de quoi faire transpirer les plus endurcis d'entre nous. Je me sens de plus en plus solidaire de ces gens qui arpentent Wall Street avec leurs pancartes et leur indignation. Mais ce post n'a pas pour but de relayer les débats politico-éthiques du moment. Quitte à paraître foncièrement égoïste, je compte bien profiter de mes vacances forcées pour écrire, lire, visionner des films, cuisiner et aider David dans ses travaux universitaires. Il croule sous les piles de documents et le nouvel Apple que nous avons acheté va bientôt ronfler comme une chaudière en surchauffe. Se réveiller tôt le matin, comme à l'accoutumée, mais savoir qu'on peut rester au lit et prendre le temps de se retrouver. Douceur de son corps, le grain de sa peau, la vigueur de ses muscles. 
Je ne suis pas un partisan de la Saint Valentin, bêtise commerciale inventée par ce système qui pousse à la consommation compulsive au nom du dieu Dollar, cependant la journée passée tous les deux, douce parenthèse dans notre quotidien bien occupé d'habitude, fut un délice. Faire l'amour avec celui qu'on aime, s'endormir dans les bras l'un de l'autre, assouvis et heureux, puis recommencer, avec tendresse ou avec fougue... Qui refuserait un arrêt-maladie dans ces circonstances ? Ravi d'avoir glissé sur cette dalle mal scellée. Comme Haddock à Moulinsart (j'étais à Cloisters avec Mark, David et Ben). Retour en taxi, deux heures à la clinique près de chez nous. Le médecin un peu précieux et rigolard qui louchait sur Ben. L'infirmière noire qui sifflotait en poussant ma chaise roulante. Des images de film. 
Programme de ma deuxième journée ? Non, pas que du batifolage les gars ! David est à la bibliothèque. Les autres ont repris le chemin de leurs collèges respectifs. Je vais préparer un cake au jambon et des scones, regarder un vieux film des années 50, ranger la bibliothèque de mon bureau (les rayonnages à porte, je ne vais pas tenter de grimper à un escabeau avec mon pied handicapé !). Brinkley dort près du canapé, prêt à bondir si nous sortions. Il n'a pas tout à fait sais que je suis relativement immobilisé. Le chat lui, d'un œil, a bien jaugé la situation et ne quitte pas notre lit. Cette après-midi, David travaillera ici. J'aime quand nous sommes tous les deux, comme un dimanche, l'un à côté de l'autre sur le canapé ou bien lui à son bureau et moi sur le grand fauteuil anglais près de la fenêtre. Billie Holiday ou des suites de Bach. Le thé fumant sur le plateau avec les biscuits et les cookies. Puis en début de soirée, le délice d'une bouteille de vin de paille ou de Moscato d'Alba achetés chez le caviste de Hudson Street dans nos verres géants (tout est XXL dans ce pays) en regardant Affreux Sales et Méchants, ce film italien complètement déjanté des années 70 ou en dînant aux chandelles avec le garçon que j'aime, en tête-à-tête ou avec ses frères. Ce qui m'ennuie c'est que je ne pourrais pas prendre de bain avant qu'on m'enlève ce plâtre... J'en suis réduit à me doucher... assis. Comme un vieillard cacochyme !J'aime bien les jours d'hiver...

05 février 2012

Jours d'hiver (1)

L'hiver favorise l'intimité. On a davantage besoin de se retrouver. Le froid dehors pousse au cocooning. Quand cela se fait à deux, c'est mieux. Ici, bien qu'habitués aux frimas, nous passons toujours par une période d'hébétude où se lever le matin pour se doucher, s'habiller, puis sortir et se rendre à son travail sont autant d'actions pesantes. Je resterai bien au lit et le lundi est un jour difficile. Mais peu à peu l'enthousiasme et l'optimisme reprennent le dessus. Les joies de l'hiver new-yorkais sont multiples. Les animaux nous montrent l'exemple : Brinkley qui adore sortir jusqu'au parc voisin, se précipité désormais pour faire sa petite ballade hygiénique et remonter à l'appartement. Aussitôt franchie le seuil, il se jette sur son coussin, près du radiateur, au pied de mon bureau. Quant au chat, il lisse sa belle fourrure d'hiver devant la fenêtre de la cuisine, confortablement assis sur la pile de livres de cuisine, lui aussi près d'un radiateur. Il ronronne de bonheur en voyant la neige tomber et les rares passants en bas dans la rue qui se pressent de rentrer chez eux. Ajoutez à cela la voix suave de Billie Holiday, la beauté de la lumière que diffusent les lampes du salon avec leurs abats-jours orangés, le parfum d'ambre et de cannelle qui se mêle à l'odeur de cire... vous aurez une idée de l'idée que je me fais du paradis. Et ce paradis, bien modeste aux yeux de certains, c'est le lieu où nous vivons.
Les soirées musique succèdent aux repas entre copains. Cuisine italienne ou cuisine française. Verres de vins servis au coin du feu le soir. Discussions avec le petit frère de plus en plus présent et qui joue un peu le rôle d'un fils, espiègle et complice. Ambiance laborieuse aussi quand je dois terminer la correction d'un rapport financier ou que Mark a un dossier à présenter. Il a récemment planché sur l'école de New York dans les années 60 avec la poésie de Frank O'Hara que nous nous sommes amusés à traduire. Des amis viennent parfois passer la soirée. J'ai réussi à imposer - un peu - les horaires français et nous prenons l'apéritif vers 19 heures 30 pour dîner ensuite vers 21 heures. Dîner à 17 heures comme à l'armée ou dans les hôpitaux ne m'a jamais vraiment convenu. Mais "when in Rome...".
Et les nuits se font douces, tendres et lascives. Le grand lit confortable abrite de doux moments qui rendent la vie plus légère et l'avenir plus doux. Cela ne se raconte pas, mais se devine. Notre amour grandit au fil des jours et les saisons renforcent notre lien. Il nous préserve de cette vie hachée et cahotique que mènent bien des homos. D'aucuns veulent expliquer leur instabilité et la frénésie de rencontres et d'expériences sexuelles par un besoin de reconnaissance, une sorte de militantisme par l'exemple. Je n'en crois rien. J'aime les garçons et la relation amoureuse que j'entretiens avec celui qui partage ma vie depuis de nombreux mois suffit à nous combler. Nous formons un couple sans qu'il y ait un homme et une femme. Nous sommes deux garçons qui s'aiment et ont choisi de vivre ensemble. Point. Nul besoin de dragues et autres désirs sombres qui pousseraient l'un d'entre nous - où nous pousseraient tous les deux - à chercher l'aventure d'un soir. Baiser pour baiser, sauter sur tout ce qui bouge pour peu que les atouts entraperçus soient appétissants. Relations "kleenex" que j'abhorre depuis toujours. L'amour est une alchimie très complexe. L'amour des garçons l'est encore davantage. D'autres ont bien mieux écrit que moi sur ce sujet. En tout cas, et pour revenir à mon sujet à moi, l'hiver amplifie notre amour et notre tendresse. Vous l'aurez deviné, si j'aime le soleil et la douce chaleur de l'été, j'aime aussi beaucoup l'hiver...