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14 mai 2012

Révérence

Combien significatif est ce mot en français. Révérence, tire sa révérence, faire une révérence, être plein de révérence.. Tu es mon révéré, mon révérend, mon insatiable rêveur, mon rêvé, mon tout, mon errance et quand tu pars, laissant derrière toi ce sillage parfumé de cuir et de lavande, ton parfum que je chéris comme une odeur de toi et le souvenir de nos étreintes, je me souviens et je soupire. Tu reviens le soir, effaré par le jour, des cernes sous les yeux qui rendent ton regard sombre et perdu. Tu approches la main de mon épaule, nos corps s'effleurent et se cherchent. Il est sept heures, allons dîner d'abord. Tu me raconteras. je te raconterai. Comme ces heures ont été difficiles. Nous étions tellement loin l'un de l'autre. La couche aux draps frais bientôt accueillera nos retrouvailles. Repu et anéanti de plaisir nous nous endormirons, l'un contre l'autre lové. Dans ton sommeil tu parleras, me disant des mots d'ailleurs, serrant très fort mes doigts entre les tiens.Le chien, ému par tant d'amour se couchera un peu plus loin. La nuit dehors passera bien vite dans cette ville où jamais rien vraiment de dort. Tu es mon âme, mon double, le sang de mes veines, la sève de mon désir à ton désir mêlée. Révérence rêvée, rêverie révérée. Tu es mon tout, mon unité, mon complément, ma vie tout simplement.

13 mai 2012

Oser montrer ce que l'on cache d'habitude...

Ce qu'il y a de plus intime chez un garçon, est-ce son sexe ou bien son coeur ? Un corps jeune et bien fait, ferme, fort, lisse et vigoureux est un plaisir pour les yeux et pour ceux à qui il se donne, l'amant fidèle ou le partenaire d'un soir, un plaisir pour les doigts et les lèvres... Pas de faux-semblants, le sexe dardé est aussi le symbole de la plénitude de notre amour, le plaisir partagé, l'incroyable bonheur qui précède et qui suit l'explosion de ce plaisir que les anciens ont célébré dans des oeuvres magistrales et qui nous rend l'égal des dieux.

"La photo est littéralement une émanation du référent. D'un corps réel, qui était là, sont parties des radiations qui viennent me toucher, moi qui suis ici; peu importe la durée de la transmission; la photo de l'être disparu vient me toucher comme les rayons différés d'une étoile. Une sorte de lien ombilical relie le corps de la chose photographiée à mon regard: la lumière, quoi qu'impalpable, est bien ici un milieu charnel, une peau que je partage avec celui ou celle qui a été photographié. Il paraît qu'en latin "photographie" se dirait: "imago lucis opera expressa"; c'est-à-dire : image révélée, "sortie", "montée", "exprimée" (comme le jus d'un citron) par l'action de la lumière. Et si la Photographie appartenait à un monde qui ait encore quelque sensibilité au mythe, on ne manquerait pas d'exulter devant la richesse du symbole: le corps aimé est immortalisé par la médiation d'un métal précieux, l'argent (monument et luxe); à quoi on ajouterait l'idée que ce métal, comme tous les métaux de l'Alchimie, est vivant". (Roland Barthes, La Chambre claire. Note sur la Photographie, in-Cahiers du Cinéma, 1980.)

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