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17 octobre 2012

Demain, dès l’aube...

Ce beau texte de Victor Hugo qui dit toute sa peine et son chagrin. Il me revient souvent en mémoire quand avec l'automne la grisaille revient. Avec sa traduction en anglais pour David et parce que cela sonne bien aussi :

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,]Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombeUn bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Tomorrow, at dawn, at the hour when the countryside is alit,
I will leave. See here, you know what I must do.
I will go through the forest, I will go across the mountain.
I will not remain far from you for long.

I will trudge on with eyes fixed on my thoughts,
Without seeing what it outside of me, without hearing any noise,
Alone, unknown, bent, with crossed hands,
Sad, and the day will be for me as night.

I will not notice either the golden sunset as night falls,
Nor the distant mist which descends over Harfleur,
And when I arrive, I will place on your grave
A bouquet of holly and heather in bloom.

Translated by Gary Bachlund

16 octobre 2012

Judas kiss, mon DVD de dimanche après-midi

Revu Judas kiss en DVD. Un très bon film qui a reçu tout un tas de récompenses à travers le monde. Cela pourrait n'être qu'un film gay de plus, mais c'est autre chose, un long-métrage de science-fiction en vérité, où la vie d'avant, le présent et l'avenir d'un homme se projettent sous nos yeux. Le héros est homo mais comme on devrait l'être dans notre société, avec naturel, sans être une folle tordue ou un macho genre cow-boy et moustache. Il est surtout un cinéaste doué que de mauvais choix ont contraint vers une voie de garage d'où il traîne depuis son mal-être et entasse ratages sur ratages. Rien ne marche pour lui, sa vie professionnelle, sa vie sentimentales... Jusqu'au jour où sa participation à un jury de bourse de Keystone, son ancienne université, couveuse des futurs grands du cinéma d'Hollywood, va le remettre sur les rails, ou plutôt, en le mettant face au garçon qu'il fut à vingt ans, va lui donner une ultime chance de changer sa vie. Un scénario compliqué mais filmé d'une manière tellement habile avec des acteurs tellement crédibles qu'on rentre vraiment dans l'histoire. Tous les acteurs sont excellents, jusqu'aux seconds rôles. Les garçons sont beaux et l'amour, la tendresse ont leur part. On remarquera le jeu très juste de Brent Corrigan, l'ex-star du porno gay, devenu l'acteur californien sous son vrai nom, Sean Paul Lockhart. 
Un bon divertissement qui ne dégouline pas de guimauve. Et puis la bande son est géniale. J'aime la musique de Brian Lam, notamment le célèbre If I fall, magnifiquement interprété pendant le générique de fin par tous les acteurs du film.

Comme Tadzio


Ce garçon prend la pose comme Bjorn Andresen dans Mort à Venise. Une version moins soft des amours d'Aschenbach, mais pas moins désagréable à regarder... Le mystère de la beauté des éphèbes, cette vénusté dont parle Gabriel Matzneff...

13 octobre 2012

Little Dust by Dan Glendining

Une très belle voix pour un très bel air comme fonds sonore à votre lecture de Animula Vagula Blandula : Little Dust by Dan Glendining (cliquer sur le titre souligné)

Un simple désordre ?

a moment of your time
"Un simple désordre intérieur" voilà ce que serait notre attirance pour les garçons... Je ne puis m'y résoudre, et bien que je ne puisse non plus accepter l'idée d'autoriser le mariage aux personnes de même sexe sous peine de contribuer à ouvrir la boite de Pandore que j'imagine fatale à notre humanité, je ne saurai accepter que mes sentiments, mes bonheurs, mes amours qui me guident, me construisent et me font avancer, puissent être considérés comme une pathologie... Je me considère comme bisexuel bien plus qu'homo, puisque j'ai eu de nombreuses aventures, de belles et longues histoires d'amour avec des filles. J'y ai pris autant de joie et de plaisir qu'avec les garçons, mais lorsque je remarque dans la rue le comportement des hétéros, lorgnant la fille qu'ils croisent comme de la viande à consommer, le mot pathologie me vient aux lèvres. Bien sur il y a des garçons qui ressentent la même voracité quand ils croisent un mec. Il y a ceux qui ne peuvent se passer de mater, passent des heures sur internet à collationner des photos de garçons à poils, ceux qui matent des films pornographiques pendant des heures. Moi, j'aime. Mon désir est lié à la densité de mon affection. Sensible à la beauté, je remarque les beaux gosses quand j'en croise, ils illuminent mon chemin et je cracherai pas sur un doux moment d'effeuillage avec eux dans les foins... Mais je ne me retourne pas quand ils passent selon le conseil des maîtres antiques. Je ne vois pas en eux que de la chair à consommer. Où est donc le désordre alors ? Les hommes de foi prônent une continence absolue, déniant ainsi à celui qui aime un corps semblable au sien tout droit à l'amour vrai et profond parce que des malades ne songent qu'à baiser, faisant retomber sur nous tous l'idée qu'aimer un garçon est quelque chose de sale et de contre-nature. Non, l'amour que je porte au garçon que j'aime et qui partage ma vie n'est pas un simple désordre intérieur.

11 octobre 2012

L'amour est universel

J'aime bien ce montage, il présente des extraits de très bons films où l'amour finit bien, où les romances même un peu fleurs-bleues sont crédibles parce que proches de notre réalité à tous. Conclusion : on ne peut pas vivre sans amour.

10 octobre 2012

A boy-meets-boy love story

Bon, comme hier je vous ai en quelque sorte passé un savon because le manque de commentaires de la part du milleir de visiteurs quotidiens, je voulais me rattrapper. Alors voilà une surprise, une pépite du Bollywood, ce cinéma souvent un peu sirupeux qui nous vient des bords du Gange. Un bijou que ce court-métrage, ou plutôt film court, que Reid Waterer, l'auteur et réalisateur, lui-même offre à tous les fidèles lecteurs d'Hadrien. Un cadeau impérial les gars. Cela pourrait être ridicule tant les caractères, les mimiques, la musique, les scènes sont convenues et très appuyées. Mais c'est ce qui fait le charme du cinéma indien. Le thème est déjà vu mille fois : la rencontre de deux civilisations, le retour aux racines pour un anglais d'origine indienne, la découverte d'autres moeurs, d'autres cultures, la force de l'amour. Inscrit dans la sélection officielle de plus d'une soixantaine de festivals sur les six continents et sept Awards du Jury et de la Presse... Excusez du peu  ! Official Avec Ashwin Gore, Rakshak Sahni, G. Russell Reynolds, Upasasa Beharee et Rajan Velu. Donnez-moi votre avis (quand j'ai une idée en tête, vous voyez je ne lâche pas ! : à vos commentaires !).

09 octobre 2012

Ben alors il n'y a que des visiteurs muets ?

Vous ne vous bousculez pas au portillon, les gars. Ce site attire de plus en plus de visiteurs venus du monde entier mais les commentaires et les abonnements sont rares. pourtant, pas de publicité obscènes comme chez l'autre fournisseur et, de ma part, la volonté de publier le plus de posts possibles en dépit de mon travail, de ma vie privée et de la fréquence de mes déplacements. L'ancien blog (qui est toujours en ligne mais ne vit plus) m'attirait chaque jour de nombreux mails et des commentaires parfois critiques, mais toujours sympathiques. Alors, que se passe-t-il : je trouve un commentaire ou je reçois un mail tous les quinze ans. C'est rageant. Peut-être mes publications ne plaisent-elles pas ? Allez, faites le moi savoir, dites-moi vos attentes quand vous débarquer chez Hadrien. Amigos, vous êtes toujours les bienvenus !

Just hold me


 
L'amour, ce qui peut nous arriver de mieux dans cette vie. Ce montage découvert sur YouTube joliment accompagné par la belle voix de Maria Mena en offrande à Gilles, ce jeune lecteur de dix sept ans qui a voulu me faire part de son bonheur depuis qu'il a rencontré Karl, son ami, âgé de vingt trois ans et qui doivent venir ensemble à New York au printemps prochain.

07 octobre 2012

Une totale perfection


Dimanche matin

Petit déjeuner avec toi, puis promenade hygiénique du chien, petit tour du pâté de maison puis retour et farniente à deux. Lecture des journaux, musique et encore farniente. Un dimanche matin quoi...

Notre esprit et nos sens

 Par la porte entrouverte je t'ai observé l'autre soir. Tu étais debout sous la douche, l'eau chaude se répandait sur ta nuque, coulait sur ton dos suivant les creux et les bosses de ta musculature. Tu penchais un peu la tête. Pendant un court instant, tu n'as plus bougé. Je sentais combien ton esprit était figé sur ces ultimes moments que nous allions passer ensemble. Quelques heures tout au plus. Les longues heures de bonheur, cette plénitude qui envahissait nos cœurs et nous comblait de bonheur allaient bientôt prendre fin. La volupté de nos nuits, la douceur de nos gestes quand, nos corps apaisés, nous reposions l'un tout contre l'autre lové, assouvis, apaisés et heureux. Tu avais beaucoup hésité la première fois. Tu avais peur. Peu à peu ton rire et ta curiosité eurent raison de tes préventions. Tu devins vite le petit amant plein d'invention et sans pudeur qui cherche à montrer combien il est épris, combien il brûle de désir. Et au matin, quand nos corps reposés laissaient à nos âmes joyeuses le soin de diriger nos gestes et nos pas, nous allions par les chemins, la main dans la main, comme des amants heureux. Nous savions que tout cela ne pouvait durer. il y avait le monde. Et les autres. Il faut bien retourner dans l'arène. Aujourd'hui est notre dernier jour ensemble. tu vas partir. Nous n'y pouvons rien. Déjà hier soir quand tu te serrais dans mes bras, quand ta poitrine collait à la mienne, quand nos bouches ne formaient plus qu'un voluptueux baiser, j'ai vu une larme couler. Tu m'as serré très fort et quand notre plaisir éclata tu resta plus longtemps que d'habitude sans bouger contre moi. Ton sourire était triste. Puis vint le sommeil.


Pourtant ton âge est encore fait de promesses et d'aventures. Tu ne dois pas souffrir, ni rien regretter. Ton départ n'est rien. Notre amour ne cessera jamais de fleurir dans nos cœurs et nos chairs sont marquées par les heures de volupté, de plaisir et d'amour. Nous nous reverrons bientôt. Et si les dieux ou la providence en décident autrement, nous garderons le souvenir de ces nombreuses nuits de bonheur, de nos promenades, nos baignades, de toutes ces après-midis passées dans les musées, les bibliothèques, les cafés. Ton rire, la douceur de ta peau, ton odeur ne s'effaceront jamais de ma mémoire. Et je rirai quand je regarderai mon lit défait, revoyant en songe nos doux et amoureux combats... Tu me reprochais ce matin au réveil de paraître indifférent, de plaisanter de ton chagrin. Hadrianus eut des raisons de pleurer quand il perdit Antinoüs. Comme Achille devant Patrocle ou Alexandre avec Hephestion, il savait que jamais plus il ne pourrait serrer l'amant adoré dans ses bras, que jamais plu ils ne partageraient sur cette terre les merveilleux moments de cette communion unique qui vient avec la volupté d'aimer. Nous savons bien, nous, que nous allons nous revoir.