Pages

29 mai 2021

Roman-photo (extrait)

Je n'aurai pas dû. je sais bien que je n'aurai pas dû, mais c'était plus fort que moi. une pulsion soudaine et cette électricité qui m'a parcouru quand j'ai vu que Louis était rentré. La porte claquée, sa voix dans la cuisine, l'escalier grimpé quatre à quatre juste après un dernier éclat de voix. Louis ne s'entend pas avec notre mère. Il déteste vivre avec nous, avec elle et mon père qui n'est aps le sien. Il m'aime bien, disons qu'il me tolère. depuis que j'ai une conscience et que je ne suis plus la larve vagissante que ma mère couvait quand lui esseulé ne parvenait pas à faire son deuil du père parti. du père mort en fait (il l'a appris comme notre mère, un jour par hasard. Il faut dire qu'il y avait longtemps que ni ma mère ni son premier fils n'avait pas entendu parler de lui. Parti en claquant la porte avec sa secrétaire juste au moment où son agence immobilière menaçait de faire faillite. Ma mère est restée longtemps inconsolable. Louis avait treize ans. Elle a repris le chemin de l'hôpital pour reprendre son poste d'infirmière. Le chef de service, du même âge qu'elle avait été son fiancé au collège. Il l'a patiemment ramenée à la surface, à la joie et ils se sont mariés dès que le mari failli sous toutes les coutures eut accepté de divorcer. Et je suis le produit de cet amour restauré et du bonheur retrouvé de ma mère. Les jumelles sont arrivées ensuite. Louis n'a jamais accepté qu'un autre homme touche à notre mère. Depuis la mort de son père Il est devenu agressif, violent même et il disparait souvent sans qur'on sache où il est ni ce qu'il fait. Bref, ce Louis en colère est revenu, il est dans sa chambre. Elle est juste à côté de la mienne. Une porte aujourd'hui condamnée permettait de passer d'une pièce à l'autre. Louis y a mis une étagère remplie de ses trophées, de photos de lui avec son père et avec notre mère. Il y en a aussi deux ou trois avec moi. Celle où, très fier, je porte un poisson presque aussi gros que moi entre mon père et Louis. Les deux m'écrasent de leur taille, de leurs muscles, de leurs sourires. Si on regarde de près la photo, ils me soutiennent pas l'avant-bras pour que, le temps de la photo, je puisse porter à bout de bras notre trophée. 
 
Un jour où Louis me manquait, je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai gratté le bois de la porte jusqu'à y faire un trou. Je suis vite allé dans sa chambre - interdiction formelle d'y pénétrer en l'absence de Louis - pour vérifier qu'il n'y avait aucun dégât visible ni traces de ma forfaiture. Le trou est resté, caché de mon côté par une carte postale punaisée parmi des tas d'autres sur l'ex-porte de communication. parlons-en justement de la cohabitation. Ce trou, un psy trouverait à dire que c'est symptomatique de l'état dans lequel je me trouvais à ce moment-là. Louis avec qui je chahutais souvent, qui parfois même, lors d'une crise avec son beau-père, mon père, me confiait sa tristesse, sa colère mais le plus souvent son incompréhension. Bref, il me manquait. Et depuis quelques temps, je sentais que des trucs bizarres lui passaient par la tête. Je suis peut-être un gosse aux yteux de tout le monde mais je sens des trucs quand il s'agit des gens que j'aime. Et Louis, je l'aime. Parce que c'est mon frère (enfin demi-frère), parce que njous sommes sortis du même ventre et tous deux le fruit d'un amour fou, véritable, intense. Bon, pour la relation entre notre mère et le père de Louis, ça n'était plus comme avant depuis longtemps, mais tout de même quand ils l'ont conçu, ils s'aimaient comme des fous. Le grand-père de Louis, qu'on continue de voir à la maison, a dit un jour en montrant le vieux canapé du salon, en rigolant "tu vois Louis, c'est sur ce canapé que j'ai surpris ton père et ta mère en train de baiser". Gloups, il ne prend pas des gants quand il parle celui-là. C'était la première fois que j'entendais ce mot mais j'ai tout de suite compris ce qu'il voulait dire quand j'ai regardé Louis devenir rouge comme les pivoines dessinées sur les rideaux de la salle à manger ! "Ils étaient pas mariés à l'époque. Tu as sûrement été conçu là. c'était le truc de mon fils de trousser les filles sur un canapé. Son côté cow-boy". Pas toujours très fin le grand-père. en tout cas, il a été là pour Louis après la disparition du fils indigne qui a abandonné toute la famille pour une blonde platinée "comme dans les mauvais films des années 60" disait-il. Maintenant il est trop vieux pour sortir de la maison de vieux où il croupit, dévorant livres sur livres et harcelant les nurses qu'il fait rire. Bref chez Louis, je sais bien que ça ne va pas bien. Alors, par le trou dans la porte, je surveille, j'observe. Et là, j'aurai pas dû ou alors, j'aurai dû remettre la carte postale devant le trou et passer à autre chose.

à suivre.....



 

15 mai 2021

Histoire sans paroles

 

 
 
 

Jeune goinfre, court poème de Rimbaud

 

"Casquette,/ De moire,/  Quéquette /D’ivoire, / Très noire, / Paul guette / L’armoire, / Projette/ Languette / Sur poire, /S’apprête, / Baguette, / Et foire." 

(Arthur Rimbaud, Album zutique)

14 mai 2021

Le cavalier masqué


 Le masque rend ce type encore plus sexy et attirant. On ne sait pas s'il est seul ou occupé avec son (sa) partenaire. peu importe, l'évoquer nous ferait rentrer dans la catégorei porno... en tout cas, ce qu'il nous est donné de voir est très alléchant !

12 mai 2021

La première fois. Our love anniversary...

Je me souviens. Notre première fois. The first night. Tu m'avais invité à dîner. Ma joie de sonner à la porte de on studo près du collège où nous étions étudiants. L'énorme marronier dont les branches touchaient presque la fenêtre. Le "Hi frenchie guy !" que tu m'as lancé en guise de salut, avec ton sourire étincelant, en ouvrant la porte. Nous savions que quelque chose s'était déclenché entre nous, "electricity" m'avais-tu répété le soir où nosu avions pu enfin passer du temps ensemble. Quel était le nom de ce bar à Brooklyn ? On y passait de la musique des années 70. Le mur au-dessus du comptoir était garni de pochettes de disques des années 50 à 80. Je me souviens de l'air qui passait. un tube des années 70 : Hurricane Smith, "Don't Let It Die"... 

Nous avons bu plusieurs bières puis goûté un vin californien parce que je te parlais de ma famille et du vin que nous élevons loin, de l'autre côté de l'Océan. "Tu m'emmèneras ?" avais-tu dit à mi-voix. Combien tes mots m'avaient ému et j'avais essayé de retenir mes larmes. Tu sais combien je suis un garçon sensible ! J'ai souvent croisé des garçons avec qui l'harmonie n'était pas seulement liée à une parfaite entente sexuelle, à un désir puissant partagé et assouvi dans la ferveur et la joie, simplement. Naturellement. 


Il y a eu d'autres rencontres, une longue promenade à central Park, un après-midi à travailler et lire ensemble à la bibliothèque. Notre premier vrai baiser dans les vestiaires de la piscine. la tentation d'aller plus loin. Et enfin, cette première nuit. La table apprêtée, l'énorme bougie L'Occitane qui brîlait sur la table basse et la musique. Nous réveiller ensemble le lendemain matin fut un vrai bonheur, une joie tranquille. Paisible. nous savions que tout ne faisait que commencer. J'allais terminer mes études et rentrer dans un établissement financier. J'hésitais encore. J'avais envie de retourner en Angleterre, voire même de rentrer en France et travailler avec mon père. Tu avais encore trois ans au moins à l'université. Cette première nuit changea tous nos plans. C'était un  12 mai.


Tu dis souvent que je n'ai pas de mémoire ou bien qu'elle est sélective. Je me souviens de toi, te levant et allant nu nous chercher un grand verre de lait. Il devait être deux ou trois heures du matin. Cette photo trouvée par hasard sur internet illustre parfaitement ce souvenir...



Je me souviens de la douche que nous avons pris ensemble, de nos deux corps face au miroir de la salle de bains, le petit déjeuner....

16 avril 2021

Beautés en noir et blanc


 





Good Bye, Sir !

HRH Prince Philip Mounbatten, Duke of Edinburg,

 Prince du Royaume-Uni, de Grèce et de Danemark

1921 - 2021

 

Notre aventure

 
Comment expliquer ce qui nous arriva ? C'était il y a tout juste vingt ans et quatre jours. T'en souviens-tu exactement ? Je crains que tu n'y songes plus guère. Tu es tellement dans le présent. Ce n'est pas que je veuille te le reprocher, mais cela me fait peur parfois. Quand nous nous regardons dans la glace, nous ne voyons plus tout à fait nos corps ni nos visages comme nous aimions les contempler avant. Bête à dire, n'est-ce pas mais j'ai besoin de le dire. Je sais que tu le comprends. C'est normal après tout, j'ai cinq, presque six ans de plus que toi... Tu vagissais encore dans tes langes quand déjà j'apprenais à lire à l'école et faisait des spectacles de marionnettes pour mes peluches. Trouvé sur le net des images qui illustrent bien notre relation. "Nos aventures" comme tu dis dans ton français délicieux. Tu voulais dire "notre" aventure car nous sommes l'un pour l'autre, l'un avec l'autre depuis tellementd 'années et c'est bien.

La première fois, chez tes parents quand ils ne savainet pas encore pour toi, et pour nous encore moins, Le baiser très chaud échangé dans l'escalier de la maison familiale quand nous descendions pour dîner, après nous être changés selon les rites très vieille angleterre de ta famille. Le fils aîné, athléte primé, élève doué et plein de promesses et son ami, partenaire de tennis et de natation. Le petit frère qui nous a vu et en nous rejoignant mit son doigt sur sa bouche avec un sourire complice. notre gêne en même temps que l'envie de rire et ce désir qui se crispait entre nos jambes...

 
Il y eut ce voyage en Egypte. Les ombres d'Hadrien et d'Antinoüs nous accompagnèrent. Je voulais absolument découvrir le lieu possible du tombeau dressé par l'empereur pour le jeune dieu qui s'était donné la mort dans les eaux sacrées du Nil. C'est là qu'est né ce jeu entre nous où tu me fis ton empereur en te faisant identique au jeune bythinien. Ta beauté qui irradie ma vie depuis ces merveilleuses semaines passées ensemble sur le continent africain. Notre visite ensuite au musée Cavafy à Alexandrie, puis le bateau qui nous amena en Grèce. Corfou puis Napls et Capri où c'est Tibère et ses éphèbes qui renaissaient chaque nuit de nos lectures autant que de nos ébats...
 
 
L'amour, le merveilleux dieu Amour s'était emparé de nos coeurs une fois pour toutes et rien ni personne depuis n'est venu ternir cet azur limpide qui est notre ciel. Vivre avec toi, dormpir avec toi, baiser avec toi. Nous sommes amants, amis, frères tour à tour et je pris les dieux chaque jour pour que notre vie ne cesse jamais d'être cette succession de joies et de bonheurs. Tu vas encore me traiter de romantique éhonté et te moquer, mais je vois bien ton regard posé sur moi quand parfois, tu rentres après moi et que je suis déjà couché. Ce regard si clair qui soudain se remplit de tendresse. Nous sommes si bien ensemble.


Notre désir est aussi fort qu'aux premiers jours, il y a plus de quinze ans. Ta beauté, ô mon Antinoüs mille fois plus suave et appétissante qu'en ce temps-là et mon amour pour toi, mon désir de toi, encore plus fort, encore plus ardent.