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07 mars 2022

Le questionnement de Joshua

Revu dimanche avec David cette superbe vidéo de l'australien Troye Sivan. Très pur et profond. rien à vois à ce que le chanteur réalise désormais. il a vieilli, on le voit avec les traits tirés, le regard marqué. La vie nocturne ? Les stupéfiants ? Une vie compliquée ? Je ne sais rien sur ce garçon. Ce que je sais en revanche c'est combien ses premiers clips étaient beaux et porteurs d'image que bon nombre d'entre nous ont vécu ou dont ils ont été les témoins.

Il y a près de chez nous une famille sympathique chez qui nous avons dîné il y a quelques semaines. Nous les avons rencontré chez un ami éditeur. Amusés de vivre dans la même rue et d'avoir les mêmes lieux de prédilection à New York, des lectures identiques, ils nous ont invité à dîner. Bel appartement et trois beaux enfants, éveillés, bien élevés, et rayonnants. L'aînée est en troisième année de médecine à Columbia, Mila souhaite devenir pédiatre, le second, Joshua, rayonnant jeune homme de 17 ans souhaite devenir écrivain et le petit dernier, Daniel, candidat éphèbe est un jeune musicien de 14 ans, nageur comme son frère. Agréable soirée où David et moi avons été frappés de la ressemblance de Joshua avec le chanteur australien, la musculature en plus.La virilité aussi. Mêmes yeux au milieu d'un visage maculé de tâches de rousseur, mêmes longs cils foncés, même bouche faite pour les baisers.


Tous savaient que nous étions deux hommes vivant jour et nuit ensemble, mariés et... normaux. Joshua nous a beaucoup observé, il est resté distant mais affable et souriant quand nous parlions avec lui. L'autre jour, nous nous sommes croisés les Peterson et nous au Majestic à Broadway, lors d'une représentation du Fantôme de l'Opéra. Ravis de nous retrouver, nous avons passé un long moment ensemble. Il n'y avait que Joshua, Mila et  Daniel n'étaient pas là. 

Après le spectacle, nous sommes allés grignoter ensemble au Daniela's, la trattoria sure la 8e avenue. Situé à deux pas du théâtre, j'ai fait le chemin avec Joshua tandis que David bavardait avec ses parents. Le garçon, très excité par le spectacle essayait son français avec moi et nous parlions de Victor Hugo, de Paris. Puis soudain, il m'a posé une question, en rougissant. "Comment sait-on qu'on est gay ?", ajoutant aussitôt "tu as toujours été comme ça même à mon âge ?" Difficile sujet qu'on ne peut éluder, ni survoler quand un adolescent ose aborder le sujet. surtout dans ce pays de plus en plus la proie d'un nouveau puritanisme actif. Sans réfléchir, je lui ai répondu que je ne m'étais jamais posé la question, que j'étais longtemps sorti avec des filles et David aussi mais que je ressentais quelque chose de différent pour les garçons, un sentiment jamais expliqué. Rien de rationnel, juste une évidence. "Mais tu as aimé des filles ? Je veux dire..."."Je vois ce que tu veux dire" (Il était rouge comme une pivoine) ai-je répondu, amusé mais ne voulant pas rajouter à son malaise.

Nous étions arrivés devant le restaurant. Nous sommes rentrés nous installer et la conversation habituelle sur notre ressenti après le spectacle coupa court à la discussion. Mais Joshua a appelé un jour. Il est venu à la maison (ils habitent à deux cents mètres d'ici) et m'a raconté son histoire. très belle. Émouvante. Une vie d'adolescent américain de New York. Des cours de tennis, la piscine, les cours de senior year et la perspective du collège l'année prochaine. Une petite amie depuis un an qu'il aime mais qui refuse de coucher avec lui avant ses dix-huit ans sauf s'il la demande en mariage. Il est bien avec elle nous dit-il, elle est jolie, sa famille est accueillante et c'est parfois chaud entre eux (la déduction est personnelle, mais les relents de mes amours quand j'avais 17 ans étant bien présents dans ma mémoire...) mais il n'a jamais été plus loin que la décence imposée par le moralisme évangéliste. En revanche, avec les autres garçons, rien n'est pareil. Joshua explique ressentir un malaise en même temps qu'un fort désir quand il est avec certains de ses amis et la tension entre eux est visible. Il a découvert la masturbation un soir où il passait la nuit chez son meilleur ami qui a un an de plus que lui. Dans la chambre, après s'être douchés ensemble, et avoir comparé leurs corps en approfondissant l'exploration anatomique sur leurs sexes. Ce qui est arrivé devait arriver, ils se sont mis tous les deux à bander. Mais plutôt qu'être gênés, ils en ont plaisanté, se sont racontés des histoires fantasmagoriques, inventant des aventures et d'exploits à propos desquels aucun d'eux n'avaient de doutes. C'était le jeu. Ils ont fini par se donner du plaisir avec la main de l'autre, "pour voir". Et ils y prirent assez de plaisir pour vouloir recommencer. 

David et moi étions flattés de la confiance du garçon. Toute cette conversation se déroula dans notre cuisine, autour d'une orangeade et d'un homemade cake, comme on parle d'un match de base-ball ou d'un film...  "Est-ce que je suis gay ?" Demanda-t-il après avoir expliqué l'origine de son questionnement... Que répondre sinon que peu importe ce que l'on est, rien de répréhensible de vouloir être comme on le sent au fond de soi plutôt que d'évertuer à faire et à être comme une certaine morale nous l'impose. Poignant de constater que les années passent, la société change mais les interrogations demeurent les mêmes chez les garçons et la tension identique à celle de toujours, le poids des interdits, la religion, la morale, le combat de la vertu contre le vice et l'assimilation du plaisir et de l'attirance sexuelle au vice...

Comment faire comprendre à ces jeunes que l'amour n'a pas de sexe. qu'on peut aimer avec son cœur et son sexe les filles et les garçons, ou bien seulement les filles, ou bien seulement les garçons. Expliquer à un lycéen de 17 ans que bander en pensant au corps bien fait d'un copain n'a rien de pervers ou d'anormal, que c'est aussi  normal que de d'être excité par le corps d'une fille,  qu'un gay n'a pas forcément un cheveu sur la langue, des piercings partout, qu'il ne dandine pas du popotin et parle avec une voix fluette, qu'il n'est pas ou ne devient pas efféminé et que faire l'amour entre garçons n'est pas obligatoirement lié à la pénétration pas plus que l'amour hétérosexuel ne se limite à la procréation, que la vision épouvantable de la sexualité, violente et mécanique, du cinéma porno n'est en rien le reflet de la vérité... Tristesse de penser qu'aujourd'hui encore, les jeunes sont coincés dans des archétypes vénéneux qui, en les bridant, peuvent les conduire à des attitudes pathologiquement dangereuses, pour eux comme pour leurs partenaires. On aurait pu penser que le sexe serait au XXIe siècle uniquement un sujet de joie et de plaisir et plus un sujet de malaise et de souffrance morale ! Bon sang, les enfants, retenez les paroles de la Bible : Dieu est Amour ! Et l'amour c'est le respect, de soi et de l'autre, c'est la douceur, la tendresse, l'affection, la patience. Et nos sentiments, nos attirances, nos désirs n'appartiennent qu'à nous et à ceux avec qui nous les partageons. 

Amen.

01 mars 2022

Désirs

 

Beaux comme des morts qui n’ont point vieilli,
enfermés au milieu des larmes dans un mausolée splendide,
le front ceint de roses et jasmin aux pieds –
tels sont les désirs qui nous ont quittés
sans s’être accomplis ; sans qu’aucun n’atteigne
à une nuit de volupté ou à son lumineux matin.
 
                                                                    Constantin Cavafy

28 février 2022

Les garçons de février

28 garçons pour célébrer en Noir et Blanc le mois de février qui s'achève que nous nous sommes amusés à sélectionner David et moi ce weekend, comme un cadeau à mes lecteurs, jeunes et moins jeunes, de gauche ou de droite, abonnés ou de passage.



 


 

























Un baigneur qui n'est pas en celluloïd

Et en plus, il se marre !

 

24 février 2022

Staying at home

 Tiens maintenant on s'affole sur la "guerre" en Ukraine. Peut-être une bonne raison de rester chez soi devant les nouvelles peurs qui rodent. Et rester chez soi, ce n'est pas si mal après tout !

 

Comme ce garçon qui attend d'une manière fort lascive que son copain rentre enfin ou bien qu'il sorte de la salle de bains. rien d'une punition mais plutôt une bénédiction ! Et merde à Poutine, à l'Otan et aux va-t-en-guerre de partout !

 
D'abord on peut s'installer confortablement pour bouquiner en écoutant de la musique. Partager avec son ami, copain, amant, mari, colocataire (biffer la mention inutile), une tasse de thé ou un verre de vin selon l'heure, et quelques gourmandises... ou de petites gâteries...
 
 
On peut prendre le temps et faire de la musique. Regarder le temps qui passe au dehors, oublier les bruits du monde. S'isoler à deux comme au temps béni du confinement. Retrouver le temps de vivre et de bien vivre. ne plus perdre sa vie pour la gagner...
 
 
Et enfin, le meilleur, dormir ensemble. Longues matinées paresseuses, siestes post-prandiales gourmandes et coquines, longues nuits constellées de passion et d'étoile, et tels les dieux de l'Olympe, laisser se répandre sur nos corps tendus par l'amour, toute la suave douceur de la voie lactée...


 
Bon, assez de discours, viens t'en donc, je suis déjà au lit ! Happiness is staying at home. Vraiment.



21 février 2022

Feu et glace

par Robert Frost

Certains disent que le monde finira dans les flammes,
D'autres dans la glace.
Le désir ayant embrasé mon âme,
Je suis de ceux qui penchent pour les flammes.
Mais s'il fallait que deux fois il trépasse
Je crois connaître assez la haine
Pour dire que dans ce domaine
La glace serait tout aussi souveraine
Et efficace.

Francesco Fabi Altini - Monument funéraire de Cesare Mancini

Nudité frontale : la nature qui offusque

 
Nous vivons une drôle d'époque. Ce qu'il y a de plus naturel fait scandale. Après la liberté totale des ving dernières années du précédent siècle, les vingt ans du nouveau sont bien ennuyeuses et tristes. Des politiques incultes edt vulgaires, des peurs hystériques mondialisées, des réseaux sociaux qui servent de plus en plus à débiter méchanceté, haine et vulgarité, la culture de moins en moins répandue, la bêtise au contraire qui se répand partout avec de nouveaux mots, une nouvelle morale, des chasses aux sorcières et l'hypocrisie la plus criante qui ferait condamner peintres et poètes, mis au pilori pour mointrer trop de chair, trop de vie, trop de liberté. Instagram, Google, Tumblr, etc., qui bannissent la nudité, symbole naturel de ceu nous somems tous, des hommes ou des femmes. On tolère les seins et les fesses mais surtout ne pas montre de nudité frontale, cela pourrait donner des idées. Lesquelles ? on ne le dit pas. 
 
 
Pourtant on les miroirs ne sont pas interdits et se regarder devant sa glace n'est pas encore un délit. Cela viendra. Déjà, depuis des années, une partie de la civilisation a rejoint les ténèbres en voilant le corps féminin. Peu importe si en dessous tous les humains de sexe féminin portent des vêtements affriolants qui ferait lever la queue de n'importe quel mammifère. propriété privée, on ne touche pas si on n'a pas été adoublé par la famille et la caste. Bel exemple de régression morale, culturelle et sociale. mais ne jugeons pas. 
 

Je suis un mâle, un garçon, un homme. Ce que j'ai entre les jambes, pourquoi devrai-je en avoir honte et ne jamais oser le montrer ? Pourquoi interdire les photos de garçons nus, le sexe au repose ou en plein éveil ? En quoi cela dérange, quand dès qu'un enfant sait utiliser un ordinateur ou allumer un écran de télévision, il a accès à des images pornographiques bien plus violentes que ces pénis et ces testicules semblables au sien ? Est-ce que les chantres de la moralité ne sauraient tolérer qu'on montre plus beau, plus gros, plus long, que ce dont ils sont dotés par la nature ? 
 
 
N'invoquons pas la morale, la religion ou le respect. Les plages nudistes existent et elles ne sont pas fréquentées par des délinquants sexuels. On y vit naturellement, dans la nudité, à l'aise avec la nature. Le mot naturiste est joli, vous ne trouvez pas ? Bien sûr, montrer à un enfant un sexe rouge et turgescent, dégoulinant de sperme n'est pas forcément un spectacle qu'il faut étaler partout, mais un joli corps bien fait, bien proportionné, reste un régal pour les sens, comme un produit de la nature réussi et agréable à contempler. Avoir cela sous les yeux ne fait pas forcément bander les mecs ou mouiller les filles... Juste le rappel de ce que nous sommes, tous faits de la même argile, plus ou moins bien réussis, mais tous semblables !
 
 
 
Pire, la manie d'aujourd'hui de se doucher en slip ou en caleçon à la piscine ou dans les vestiaires des stades, quand il y a peu encore, tous nous nous douchions ensemble, sans honte ni vergogne, admirant les mieux lotis, ricanant des rares coincés. Ces derniers apprenaient à se sentir à l'aise grâce au désapage obligé dans les vestiaires et pour quelques pervers à l'esprit tordu, nous mettre à poil devant les copains, nous était aussi naturel qu'aller pisser, boire un verre d'eau ou que sais-je ?
 

Voilà pourquoi, j'avais envie de matin de montrer - sans aucune censure - des portraits de garçon des années 80 ou 90 dans "le plus simple appareil". J'invite aussi ceux qui aiment encore lire (et savent lire au-delà des mots)le roman génial d'un italien, Erri de Luca, "La nature exposée". Soyez pudiques si vous le voulez, ou si vous ne savez faire autrement apr je ne sais quel blocage et je n'invite personne à l'exhibitionnisme, mais de grâce n'inventez pas de malksaines raisons à cette emprise de la tartufferie qui atteint tout notre monde et voudrait nous éloigner de notre Nature.
 
 
Refusons cet endoctrinement pour les nouvelles générations. La nudité est saine, comme l'amour et beau et le sexe délicieux quand il est l'aboutissement d'un désir partagé, d'une envie commune et qui soudain nous fait palpiter tout entier, cela s'appelle l'amour et qui oserait prétendre qu'il est mauvais, malsain d'aimer et l'amour contraire à la volonté du créateur. N'est-il pas Amour ? De quel droit se dresse-t-on contre Sa Volonté en dénigrant la nudité ?
 

 
 
 
 
 
 
 
 
Et par pure provocation, parce que je ne conçois pas qu'on parle de pornographie quand on montre un sexe dardé, surtout quand c'est celui d'un tout jeune homme, terminons avec cette dernière image qui ne choquera aucun lecteur sauf à ce qu'il soit déjà gagné par le wokisme à la mode...