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31 juillet 2022

L'été, la beauté des garçons...

Ils sont jeunes, virils, ardents, joyeux pour la plupart. Ils sont en vacances. Les contraintes du collège, de l'université ou de la vie professionnelle sont loin, oubliées. Beaucoup choisissent de prendre la route et d'aller à la découverte du monde et de la vie. Et nous qui étions comme eux il n'y a pas si longtemps mais que l'insouciance a quitté, nous les regardons partir, sac au dos, sourire aux lèvres comme nous l'avons fait dix ou vingt ans plus tôt. Nostalgie ? Mélancolie au souvenir de pans entiers de notre vie que nous ne vivrons plus, ou plus de la même manière. Attirance aussi, car la joie, l'entrain, la détermination qui les caractérisent les rendent encore plus désirables.

L'été les rend encore plus charmants donc, déclare Hadrianus d'expérience. Hier encore le frère de David et Julia leur petite sœur, juste diplômés, ont annoncé leur départ pour l'Europe. Mark part rejoindre deux de ses amis de collège à Zagreb et Julia se rend à Dublin chez des cousins de son petit copain Andrew. Ils se retrouveront ensuite avec leurs parents en Italie, près de Lucques où nous les rejoindrons David et moi vers le 10 août. Mark a prévu de retrouver sa bande d'amis à Brindisi d'où ils appareilleront vers les îles grecques. j'aurai bien aimé naviguer moi aussi mais nous ne pouvions pas rester loin de New York aussi longtemps qu'eux. La dernière semaine de nos vacances se déroulera dans ma famille, dans le Médoc. Nous serons déjà repartis pour New York via Londres quand Mark arrivera au château pour y travailler. Il va participer aux vendanges et améliorer son français. sa rupture avec Lucas, le garçon italien de Toronto qui a passé une année dans la même université de lui, a été très dure pour lui. C'était sa première vraie relation amoureuse et la première aussi avec un garçon. 
 

Mark est un athlète, au corps formidablement développé (et joliment) mais son cœur reste tendre et fragile. Lucas ne voulait pas que les choses se fassent aussi vite mais il savait que leur relation était vouée à cette fin. Mark va poursuivre ses études ici quand Lucas part pour au moins deux ans en Argentine finir les siennes.

Mais j'ai bien peur que ces détails de notre vie familiale n'intéressent personne. Le thème de l'article était et demeure l'embellissement des garçons - et des filles - qui se sentent libres et partent à l'aventure. Les images choisies pour illustrer mes propos sont issues du net pour la plupart afin de conserver une relative privacy à ceux dont je parle et avec qui je vis. je les choisis, ces photos, le plus possible ressemblantes, proches de ce que sont ceux que j'aime.





Et si l'empereur avait une seule recommandation à faire, ce serait peu ou prou celle-ci  :




15 février 2022

Un lecteur attentif

 National gallery, Washington, DC, 1942

David et moi étions il y a peu les invités de son grand oncle, Joseph, ancien conservateur d'une des bibliothèques de Washington. il vit seul, à trois blocs de chez nous. Veuf depuis ses trente-cinq ans, et sans enfant, il considère David un peu comme son petit-fils et m'a accepté très vite, avant-même que je sois reçu par les parents de David, ses neveux. Sa femme est morte de la fièvre typhoïde dans les années 50. Ils s'étaient rencontrés à l'université et s'étaient amriés deux ans plus tôt. Un mauvais roman que son histoire personnelle, mais une carrière brillante et passionnante.

En découvrant son appartement, à peine aménagé quelques semaines avant l'arrivée du Covid, on sent chez ce vieil homme un sens esthétique qui est loin de me déplaire. Beaucoup de livres, de beaux tableaux anciens et quelques peintres modernes, dont un Fernand Léger. Dans son salon, deux très beaux dessins au crayon d'un artiste américain des années folles. Deux garçons ensemble au bord d'une rivière ou d'un lac, nus ou presque. Il nous explique que le peintre était un ami, qu'il est mort en Indochine au tout début de la guerre, dans un accident de voiture, avant de percer.  Il a dessiné Joseph et son meilleur ami. Il nous fit avoir attendu d'être parti de chez ses parents et d'avoir son premier appartement pour sortir les croquis et les faire encadrer. Seule sa mère savait la nature de leurs relations à tous les trois. A cette époque, il valait mieux taire son orientation sexuelle quand elle était "déviante". David aime beaucoup son grand-oncle, bien plus ouvert que le fut son grand-père. "Pourtant, nous dit-il pendant le dîner, il n'était pas indifférent à la beauté des garçons quand nous étions au collège. Mais il fut toute sa vie ultra-conventionnel. la preuve, il fut républicain toute sa vie quand moi je n'ai jamais été autre chose qu'un démocrate convaincu". Le vieil homme s'est tout de même marié car il voulait des enfants. Après la mort de sa femme, il a poursuivi sa carrière sans jamais retrouver quelqu'un pour partager sa vie. D'où le côté grand-oncle gâteau tellement proche de ses petits-neveux et nièces.

 

 

18 janvier 2022

Grandma's little angel

"Qu'il est devenu grand et comme il est beau mon petit ange. Il ressemble tellement à mon pauvre Teddy qui était si beau. " Il serait nu comme un ver en train de lutiner son meilleur ami Tom, que la pauvre grand-mère trouverait encore à vanter sa force et sa joliesse. oui il est beau le bougre. Il le sait. 

Et oui, Grandma, les enfants grandissent. Ils perdent leur innocence bien que parfois elle demeure et fait d'eux des anges ou des dieux. Disons que la pureté n'est plus la même, moins diaphane, moins évaporée, moins attendue comme l'attendent les adultes. Des sentiments nouveaux, des pensées étranges, des rêves où la chair prend toute la place. L'enfant voit son corps se transformer. Surpris quand il ne sait rien, il se delmande pourquoi ses pieds s'allongent, pourquoi des poils poussent sur les jambes, les pieds, entre les jambes aussi et pourquoi son sexe de plus en plus souvent se dresse et devient rétif, refusant d'obéir et se levant sans que le garçon puisse le contrôler. Est-ce normal ? Suis-je malade ? Non grandma, il ne vous parlera pas, votre petit chéri, de cette décharge qu'il a ressenti la première fois dans sa bite, son souffle qui s'accéléra et cette sensation électrique qui se répandit dans stout son corps lorsqu'il posa son regard sur le corps et le sexe de son meilleur copain, à la piscine, dans la cabine où ils se changeaient tous les deux. Non Grandma, ce n'est plus un enfant mais dieu qu'il est beau et attirant n'est-ce pas ! Et quel appétit, vous pouvez être fière de votre petit-fils Grandma !


Il est gourmand, ila toujours faim. Pas seulement de pizzas. Il a envie, il a toujours envie, de baiser. il ne pense qu'à ça et cela le réveille la nuit. Il désire ardemment son meilleur ami, son voisin dans le métro, ce garçon aperçu à l'arrêt de bus et celui qui joue toujours au basket dans le square à côté, torse nu et en short moulant. Il a envie de tous les garçons qu'il croise. Est-ce cela être gay ? s'interroge-t-il souvent ? Pourtant il a déjà souvent embrassé des filles, il s'est collé à elles, et disent entre elles qu'il est canon, qu'il embrasse bien. Avec la langue. Il est musclé, bien foutu, la peau lisse ombrée depuis peu sur les joues et le menton d'une barbe naissante. Il se rase désormais. Il sent bon. Même sa transpiration fait tourner la tête des filles. Il n'a jamais encore eu de relations sexuelles mais il en rêve. ils en parlent avec ses amis. Il est prêt. Les filles l'attirent mais son meilleur ami l'attire aussi, et le garçon qui a plongé ses yeux dans les siens l'autre jour dans le centre commercial où il venait avec Grandma acheter des chaussures pour son anniversaire.Il en avaits oudainement envie comme on a envie d'une part d'apple pie... "ça des chaussures ?" avait dit la vieille dame, c'est juste bon pour le sport, pas pour aller à la messe. Le garçon était en face du magasin, appuyé contre un panneau publicitaire. Grand, du même âge que lui, brun, bouclé, les cheveux clairs encadrés de longs cils de fille. Vêtu d'un t-shirt blanc sous une chemise ouverte, on voyait pectoraux et abdos bien dessinés. Son jean déchiré au genou moulait joliment des cuisses longues et musclées et cet endroit mysétrieurx, attireant, interdit, entre les jambes, dessiné aussi... Grandma remarqua le regard appuyé de son petit qui rencontrait soudain celui de l'autre garçon... Elle rougit un peu mais ne dit rien. Elle venaitd e comprendre. Alors elle eut un sourire et serra fort le bras du cher petit. Non déciémdent ce n'est plus un enfant soupira-t- elle... 


 

11 octobre 2021

Détente, Moments intimes, délires et c'est déjà lundi...

Savoir qu'on va dormir tard, que quelqu'un aura sorti le chien, que dehors il va faire beau et que l'automne une fois de plus est délicieux. Sentir monter l'odeur des muffins grillés et du café fraîchement moulu. Entendre David revenir de la cuisine avec le plateau... Les journaux du dimanche, les revues, les bouquins qu'on n'a jamais le temps de lire. "I'm starving" me dis-tu en posant le plateau sur le lit entre nous. C'est dimanche...

Puis des désirs câlins se faufilent dans la chambre silencieuse... L'attitude abandonnée et détendue de nos corps nus, le silence et l'air marin aussi, tout appelle nos esprits à des idées gentiment lascives, une autre sorte d'appétit qui nourrit l'amour et ne cesse de grandir. Délices sous les draps, complicité, rires et émotion aussi chaque fois renouvelée du plaisir partagé, tendre, toujours renouvelé comme aux premiers jours avec toi. Reposer après, se rendormir peut-être mais toute cette énergie amoureuse donne faim aussi. Les brioches de Mrs Shellerska sont sublimes avec le chocolat Dardenne arrivé hier de France que nous avons amené avec nous...

 
 
Faire l'amour est une douce chose quans le corps de l'autre n'a plus aucun secret pour nos mais demeure un mystère chaque fois redécouvert, avec surprise, avec émerveillement. Sentir dans nos effusions la présence du dieu Amour, cet éphèbe aux yeux clairs et espiègles qui guide nos mains, tend nos muscles et répand en nous cette force inextinguible qui nous pousse à aimer et renouvelle notre passion, alimnet notre désir.

Séance Selfies ensuite, délires et natures mortes (les vêtements sur la banquette, le plateau du petit-déjeuner, le reflet du vase de fleur sur le store, objets inanimés rendus uniques par la lumière du matin, jaune, diaphane, presque orangée et puis toi, qui m'attire dans ton jean que tu enfile en me parlant de je ne sais plus quoi, le tissu qui glisse sur la peau si douce et si ferme de tes jambes. Et ton rire de faune, et comme en ombre chinoise le dessin de ton buste, tes épaules, tes reins à la cambrure de jeune demi-dieu. " Tu semble descendre du Parnasse pour mon plus grand bonheur, jeune demi-dieu" dis-je en lui tendant les bras "Tu en es aussi" me dis-tu gentiment moi qui déplore chaque jour de nouveaux cheveux gris sur mes tempes, "mais toi tu ne l'es pas à moitié, tu le dieu absolu de ma mythologie, tu règnes sur mon Parnasse". Délicieux et touchant, ce bon mot que je sais sincère, fait briller mes yeux et les tiens, et me pousse l'un vers l'autre de nouveau...


 
Dix heures déjà. Notre logeuse vient de sortir. Nous entendons le chien aboyer et la voiture sur les graviers. Il va falloir nous lever, faire le lit, ranger un peu, nous laver et nous vêtir pusiqu'on nous attend à deux pas, sur le port, pour une sortie familiale en bateau. Larguons les amarres et voguons sur l'océan comme nous voguons dans le plaisir d'être ensemble, toi et moi. Nous. A chaque instant, le jour, la nuit. toujours. Comme dans la joie de ce dimanche ensoleillé. 
 

 
Nota Bene : les photos présentées sont à usage d'illustrations dans le sens littéral du mot et ne sont les portraits d'aucune des personnes mentionnées dans le texte. Inutile donc de m'écrire pour me demander d'autres photos de famille ! elles sont choisies pour leur esthétique et j'y cherche des similitudes et des ressemblances. Des illustrations quoi !

22 septembre 2021

Connaissez-vous Laurent, l'auteur, inventeur et rédacteur de Red Mug, Blue Linen ? Il n'écrit sur son blog qu'en anglais et ce site est le plus élégant et le plus raffiné que je connaisse. les illustrations choisies sont toujours très belles, symboliques souvent, décalées toujours par rapport au sujet traité dans les différents billets du mystérieux Laurent, brillant bretteur d'idées, doté d'une culture nourrie aux même sources que celles de mes lecteurs préférés et celles de votre dévoué. Si vous en savez davantage sur lui, des échanges peut-être, ne dites rien. La beauté de son blog n'a pas besoin d'éclairage trop vif. Le lire est un bonheur quotidien. hélas, il semblerait que depuis quelques semaines, en réalité depuis février dernier, notre discret Laurent dont j'aimerai tant qu'il soit ce garçon qu'on voit de dos à côté du titre de son blog. Chemise bleu chambray en coton (celle du titre) élégamment usée (il n'y a que les parvenus et les sans-goûts qui portent des vêtements neufs, la patine et l'usage sont tellement plus élégants, "chics" comme disent les britanniques), coupe de cheveux classique et mug rouge basque (celui du titre). Du thé (chaud et au lait de préférence ou, accordons-lui cette péripétie esthétique, café noir allongé à l'américaine). Et en exergue cette sentence, définitive, qui situe où le visiteur se trouve :"A Gentleman doesn't dine in restaurants"

Sa présentation est un résumé d'élégance et d'intelligence. Voyez plutôt :

"Writing to a colleague in the 1930s, the physicist Wolfgang Pauli confessed, “I have done a terrible thing. I’ve postulated a particle that can not be detected.” Eventually, Pauli won the Nobel Prize for his Exclusion Principle, i.e., all material particles exhibit space-occupying behaviour - and could very well fall within the province of restaurants. I wonder if red mug, blue linen will be that terrible thing, a postulate without a particle - that a gentleman is only that creature whose nourishment occupies no space. But whether that is true, is less urgent to know than where it comes from."

De quoi continuer d'espérer dans l'avenir de l'humanité, tant que des êtres penseront et écriront, liront et débattrons  avec modération, intelligence, mesure et un mug de thé. Et ci-dessous la toute première illustration publiée sur le blog, le jeudi 29 juillet 2010, avec en légende ces simples mots : "Under development" et quel développement vraiment ! Et le commentaire d'un ami lecteur : "This i going to be something amazing. I can already tell!". Il avait raison, n'est-ce pas ?




06 juin 2021

Again and again, You with Me and Me with You

 


"To you, and you and you, to all of you, you're the only one and will always be !" Au risque de me répéter, te le crier, le chuchoter, l'écrire ou le dessiner, en musique, en image...

17 juin 2020

Blue neighbourhood trilogy

Réveil non pas en fanfare ce matin, mais en musique avec la musique de Troye Sivan, le chanteur australien que Ben, le petit frère de Mark n'arrête pas d'écouter (...). Le confinement a ça de bon qu'il nous révèle à nous-même et facilite les révélations qu'en temps normal certains n'oseraient partager. Mark sort avec moi depuis 2004, nous vivons ensemble et partageons complètement la même vie, le même appartement, le même bonheur depuis 2006 et ses parents, chrétiens engagés et grand-bourgeois conservateurs mais vraiment pas réactionnaires, m'ont vite admis parmi eux comme le compagnon de leur fils aîné. Je l'appelais Mark, tous le nommaient David, du nom d'un jeune frère de son père mort au Viet Nam. Il détestait ce beau prénom. 

C'est avec moi à ses côtés qu'il osa affronter sa famille aussi pour cela et faire accepter qu'on l'appelle Mark, qui est son autre prénom. Ce changement fut une renaissance pour lui et scella notre union, j'en suis convaincu et sauva peut-être cette famille... Les autres membres de la fratrie sont comme des frères pour moi, mais il en est un qui avait toujours été une énigme. Il a partagé notre vie quelques mois ici quand il a commencé le collège. Il ne souhaitait pas loger sur le campus de Columbia. Il voulait vivre en colocation, comme nous l'avions fait Mark et moi au début. Il était très proches de ses amis. Notamment de Will qu'il connait depuis le jardin d 'enfants ou presque. 

Quand il était chez nous, il nous observait, posait beaucoup de question et se faisait parfois un peu pot de colle, trouvant tout un tas de prétextes pour venir dans notre lit, rentrer dans notre salle de bains et se promener presque nu, avec juste sa serviette autour de la taille. C'était chaud et plus d'une fois Mark s'emporta. Mais il aime beaucoup son petit frère et se calmait rapidement devant le regard effaré de son frère. Puis Ben s'est installé avec ses copains dans un appartement génial. On le vit un peu moins dès que les cours commencèrent. Il venait dîner souvent seul ou avec ses colocs. Nous avions mis en place un règlement qui tient toujours : on ne parle que français pendant le dîner, on ne boit jamais de bière, que du vin  ! Et pas d'exhibitionnisme dans l'appartement, pas de tabac ni de shit, ni aucune autre substance interdite. Et puis aussi, Ben quand il venait devait sortir le chien. Ce n'était jamais un problème, car il aimait beaucoup le vieux Brinkley, notre golden retriever, qui nous a quitté après seize ans d'une belle et bonne amitié. Ces deux-là s'entendaient à merveille. Ben est journaliste maintenant et il vit avec Heather qui est Junior Editor chez Persea Books à Broadway (son prénom est changé, on vit à NYC les gars !)

09 mai 2020

Doux confinement


Autoportrait de l'artiste et de son ami dans la salle de bains

23 août 2018

Elégant et sexy quand tu marches vers moi

J'me sens pas beau quand tu marches tu marches vers moi
Qu'est-ce que t'es beau quand tu penses tu penses à toi
Non j'me sens pas beau quand tu sais que je sais pas Qu'est-ce que t'es beau quand tu dis, tu dis, je crois
Je crois
Je crois
J'me sens pas beau quand tu ris, tu ris de quoi
Qu'est ce que t'es beau quand tu doutes, tu doutes de toi
Le soleil est là, le soleil déjà aide-moi
Le soleil est là, cache-toi dans mes bras
Le soleil est là, le soleil déjà aide-moi
Le soleil est là, cache-toi dans mes bras
Dans mes bras
Non j'me sens pas beau quand tu parles, tu parles de quoi
Qu'est-ce que t'es beau quand t'as peur, t'as peur de toi
J'me sens pas beau quand tu rêves, tu rêves à quoi
Qu'est-ce que t'es beau quand tu penses, tu penses à moi
Le soleil est là, le soleil déjà aide-moi
Le soleil est là, cache-toi dans mes bras
Le soleil est là, le soleil déjà aide-moi
Le soleil est là, cache-toi dans mes bras
Dans mes bras
Qu'est-ce que t'es beau
J'me sens pas beau
Mais qu'est-ce que t'es beau
Non
T'es beau, t'es beau

15 mai 2018

Quatorze ans déjà


Tu es rentré dans ma vie il y a quatorze ans aujourd'hui. Un jour de grande chaleur, presque étrange pour cette période quand mai hésite le plus souvent à s'habiller de lumière et de senteurs et que les brumes océanes portent encore les remugles des frimas récents. C'était sur le campus de ton université. un lieu où filles et garçons jouent aux étudiants britanniques, certainement à cause du décor, ces grands arbres centenaires, les murs de brique des collèges et ce fairplay si peu américain que cultivent les WASP de la côte Est. Je sortais d'un séminaire, tu venais de passer le premier de tes examens. Tu étais avec quelques amis et un jeune professeur. Je passais avec un ami enseignant débutant lui aussi. Les deux se connaissaient bien. Nous nous sommes arrêtés. Présentations. Poignées de main. Sourires. Le tien me fit l'effet d'un souffle de fraîcheur et de possibles. Premier regard échangé. Battements de cils et battements d'ailes. Comme un coup délicieux reçu en pleine poitrine. 

Nous avons fini la soirée tous ensemble. Tu étais attablé avec tes amis quand nous sommes arrivés. Second regard, fort, profond, plein de sens. Devant toi un livre était posé. Un recueil de poésie de Frank O'Hara que je venais de découvrir. Vous étiez tous de futurs architectes, avocats, linguistes ou journalistes. J'avais terminé Sciences-Po en France, fait du droit dans la même université et tâté un peu de l'écriture, toujours à Columbia. Pourtant j'avais un peu dévié. Mal tourné me diras-tu un jour où nous étions nous disputés. J'étais en train de devenir banquier d'affaires.

Tu t'acheminais avec détermination vers ton PhD de philosophie et de littérature. Combien de goûts communs, d'idées semblables et d'envies similaires. Tu étais mon cadet de quelques années. Sept ans exactement. Je ne voyais plus que toi, je n'entendais plus que toi. Tu allais devenir mon petit frère, mon âme sœur, le compagnon de mes bons et de mes mauvais jours. Tout en moi le pressentait. Nous avons longtemps parlé ce soir-là. La nuit est vite passée et ce n'est qu'à l'aube du second jour que nous nous sommes embrassés, comme deux jeunes adolescents timides... 

C'était, te rends-tu compte, il y quatorze ans déjà...

29 décembre 2017

La neige, le feu dans la cheminée, Buxtehude et des livres


Tous les ans, nous partons le lendemain de Noël dans un des plus beaux endroits que je connaisse à deux pas de New York. Catamount dans le Massachusetts. Un ancien village à l'orée d'une forêt et près d'un champs de neige sublime. Des chalets (pardon, ici ils disent Cottages) sont disponibles toute l'année. Le paradis. Les amateurs de glisse peuvent s'en donner à cœur joie et les amateurs de nature tout autant. Voilà cinq ans que nous y passons la dernière semaine de l'année, parfois tous les deux mais le plus souvent avec des deux jeunes frères ou des amis. On ne voit les garçons que très peu. Le ski et le bobsleigh sont leur passion. Beaucoup de neige le plus souvent et un froid mordant même lorsque le soleil se lèvre et que le ciel se fait d'un bleu rutilant. Musique et lecture donc. Cuisine aussi et farniente quotidien. David termine la relecture de son manuscrit sur la philosophie présocratique. Amusant parallèle avec Oliver, le fameux jeune chargé de cours de Columbia du livre d'André Aciman Call Me By Your Name qui a donné le très beau film  dont je dois vous parler. Tous deux, le David de ma vie et l'Oliver du livre/film enseignent la philosophie à Columbia, tous deux foulent tous les jours les allées de Morningside campus et tous les deux aiment les garçons. J'aimerai mieux écrire : aiment aimer les garçons...


C'est de cela dont nous parlons beaucoup ces derniers temps et qui m'a décidé de me (re-) mettre à l'écriture et à la recherche. A Paris, du temps de l'EHESS, j'avais entrepris une réflexion sur l'amour socratique, le désir polymorphe et finalement l'orientation bien peu ouverte des mouvements gays qui ne comprennent ni ne partagent cela. mais c'est un autre chapitre, si je puis dire, de ma vie et matière à d'autres billets sur de blog... Il a beaucoup neigé quand nous sommes arrivés avec les petits frères, Thomas, l'ami de Ben, et Amy sa copine. Bon feu dans la cheminée, le violon d'Andrew Manze qui joue une sonate italienne du XVIIe. La musique se répand sous les lambris qui sentent bon le miel. David fait des pancakes et le thé fume dans les mugs. Bonheur. Ciel de nouveau gris mais cela passera avec le vent. Les plus jeunes sont déjà sur les pistes ?