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29 octobre 2012

Pitié, pas Romney !

Croisons les doigts pour que les citoyens américains fassent le bon choix et donne à Barack Obama la possibilité de changer l'Amérique !

26 octobre 2012

La passion, la jeunesse et la beauté

"Comme il faut du temps pour le destin ! Il fait marcher deux garçons sur la même route, des jours, des saisons, et soudain il choisit son crépuscule et leur permet de se rejoindre et de se prendre dans leurs bras. J'étais vieux de toute ma jeunesse, comme tous les garçons de dix-sept ans, j'aurai voulu retrouver notre premier souvenir commun, refaire un seul geste différemment puisque, à chaque image du passé, un rien eut changé notre amour. mais ce n'était que du rêve, le présents eul comptait."
Eric Jourdan

17 octobre 2012

Demain, dès l’aube...

Ce beau texte de Victor Hugo qui dit toute sa peine et son chagrin. Il me revient souvent en mémoire quand avec l'automne la grisaille revient. Avec sa traduction en anglais pour David et parce que cela sonne bien aussi :

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,]Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombeUn bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Tomorrow, at dawn, at the hour when the countryside is alit,
I will leave. See here, you know what I must do.
I will go through the forest, I will go across the mountain.
I will not remain far from you for long.

I will trudge on with eyes fixed on my thoughts,
Without seeing what it outside of me, without hearing any noise,
Alone, unknown, bent, with crossed hands,
Sad, and the day will be for me as night.

I will not notice either the golden sunset as night falls,
Nor the distant mist which descends over Harfleur,
And when I arrive, I will place on your grave
A bouquet of holly and heather in bloom.

Translated by Gary Bachlund

06 octobre 2012

Pourquoi l'amour des garçons ?


Qui peut le dire ? Qui saura l'exprimer sans tomber dans les clichés attendus, les clichés freudiens, les aprioris ? Hadrianus ne saurait militer. Trop vulgaire pour un empereur ne trouvez-vous pas ? Ce qu'il peut dire avec certitude c'est que son instinct de mâle le poussa naturellement et sans crainte ni doute, sans la moindre hésitation vers les filles quand le désir commença de le titiller, aux prémices de l'adolescence. L'époque n'était pas très différente de celle de mes parents ou de leurs propres parents : coucher était notre obsession, c'était une certitude physiologique mais cela ne pouvait se faire en claquant des doigts. les filles que l'on côtoyait ne couchaient pas ou alors pas avec des petits gars de notre âge, les plus vieilles étaient intouchables (sauf en rêve). Il restait les prostituées (quelle histoire, surtout en province et à plus forte raison à la campagne !), les petites bonnes choisies souvent par le père pour leur consommation personnelle et les amies de la famille. Mais se faire dépuceler par une femme qui pourrait être notre mère et nous avait vu grandir, c'est quand même un peu difficile pour l'équilibre mental du juste pubère éclatant de désir... Bref, coucher n'était pas chose aisée. Je suis de ces enfants qu'on envoie en pension, dans des lieux chics et austères où se transmettent les valeurs de notre monde. Nous en sortions - ils en sortent encore - snobs et mélancoliques, adeptes contraints - douce contrainte - de l'onanisme et parfois riches de la découverte des moyens et des méthodes du plaisir vécues à plusieurs. comme cela se faisait avec nos semblables, nos clones, nos images en tout point ou presque semblables à ce que nous étions, c'était un délice narcissique avant tout qui s'accomplissait dans le secret des chambrées ou des douches... Cela n'allait guère loin, depuis les séances de touche-pipi ou tremblotants nous nous donnions mutuellement du plaisir sans vivre le plaisir ensemble en regardant des photos de femmes nues jusqu'aux corps-à-corps voluptueux qui commençaient toujours par d'innocents frottements de mâles en train de jouer. La nudité des corps, le contact des muscles lisses, des chairs fermes et jeunes, toutes ces formes pareilles aux nôtres mais différentes en même temps éveillèrent certainement un désir pour les garçons chez la plupart d'entre nous... Pour ma part je sais bien,aujourd'hui que je ne trouve plus le plaisir que dans un échange avec des gens du même sexe que moi, que je n'ai jamais trouvé autant de bonheur, autant de joie, autant de satisfaction qu'en faisant l'amour à un garçon, à mon alter ego. Aucune femme ne m'a donné autant de plaisir que les garçons. Alors avec l'usage, l'attirance s'est faite permanente et naturelle. La vraie volupté pour moi est désormais dans l'acte d'amour avec mon semblable. C'est aussi pour cela que je ne suis pas attiré par les gens plus âgés que moi.

11 novembre 2011

11 Novembre : Remembrance day

Les anglophiles (et les canadiens) connaissent le magnifique et très émouvant poème écrit par le canadien John Mc Rae,  qui est tombé en 1918 sous les balles prussiennes. Devenu le symbole de ces millions de soldats tombés au champ d'honneur. Au Canada (on l'apprend à l'école et quelques vers figurent même sur le billet de 10$), comme en Angleterre, on porte ce jour-là un poppy, une petit coquelicot artificiel. En France, c'est le bleuet qui rappelle la mémoire de nos soldats. Quand j'étais au collège en Angleterre, pour le Remembrance Day, on nous autorisait à sortir pour vendre ces petites fleurs de papier. Nous allions dans les rues de Watford, avec nos troncs en fer. La recette le soir était incroyable. Surtout juste après les deux minutes de silence que le pays entier respecte à 11 heures du matin. Nous étions très fiers des sommes rapportées aux émissaires de la Royal British legion, œuvre de charité britannique, qui supervise l'opération depuis sa création dans les années 20 et qui récolte près de 18 millions de livres sterling chaque année !

"In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.

We are the dead. Short days ago,
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved and now we lie
In Flanders fields
Take up our quarrel with the foe:
To you, from failing hands, we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields
"

"Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.

Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici,
Au champ d'honneur.

À vous jeunes désabusés,
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur."
Ici, c'est le Veteran's day.

06 novembre 2011

Mes lèvres le cherchent en vain dans la nuit...


"Tout s'est éteint. Hélas ! Il s'est échappé d'entre mes bras, commune ombre. Il était là ! Je le sens encore. Je l'appelle. Mes mains, mes lèvres le cherchent en vain dans la nuit..." (André Gide)

30 septembre 2011

Born in 68, un film français de Olivier Martineau

Connaissez-vous nés en 68 (ici Born in 68) sorti sur les écrans en 2008, avec Laetitia Casta et le belge Yannick Renier. Voici le trailer. J'ai offert le DVD à David, qui a apprécié les acteurs, le scénario,  mais qui,  restant le fils de son père, a été assez choqué par les idées gauchisantes des protagonistes. on ne se refait pas chez les républicains, même quand on se soigne !

29 septembre 2011

Behind the zipper*

Voir la critique parue dans CinemaQueer : ICI.
Il y avait l'excellent Latter days, et puis Eating out ou Trick qui ont fait date dans le genre gay indie comedy, style nouveau mais déjà appelé à prendre sa place dans les classiques de la comédie romantique américaine. Il y a maintenant Is it Just Me? Je ne sais pas si le film est arrivé en Europe. Il est sorti ici au printemps 2010. David l'avait vu avec quelques amis mais je n'avais pu le visionner. Je viens d'acheter le DVD chez Barnes. Pas de quoi l'inscrire au panthéon des meilleurs films de l'histoire du cinéma, mais Is it Just Me ? m'a fait passer un très bon moment. Je sais que je suis bon public dès qu'il y a du sentiment et de coeur, dès que les protagonistes sont agréables à regarder et que ce qui vibre en eux ressemble à ce que je ressens dans mes tripes à moi... Ricanez, ricanez sarcastiques abonnés à la Cinémathèque. Tout le monde ne s'identifie pas forcément aux héros de Godard ou de Cassavettes ! Non ce petit film se regarde avec plaisir. Tout y est efficace, habile comme la plupart des comédies yankee quand elles se refusent à flirter avec la vulgarité (l y a des amateurs pour American Graffiti) Is it Just Me ? se rapproche davantage de You Got Mail (avec Meg Ryan et Tom Hanks). Comme souvent, il est truffé de citations et de clins d’œil Se déroulant à Los Angeles, il montre certes de très beaux mecs ultra balèze (mais comment font-ils sur la côte ouest tous ces gays pour être aussi virilement baraqués ?) et certaines situations auraient pu être à la limite du sexuellement correct, mais jamais, absolument jamais une once de vulgarité et aucune facilité. J'ai retrouvé un peu de Beautiful Thing aussi. 

Mais laissez-moi vous raconter. Le film suit Blaine, un jeune éditorialiste qui travaille pour USA ToGay, un journal alternatif, de Los Angeles qui se taille peu à peu un certain succès en écrivant ses déboires et ses doutes face au grand amour à la Hollywood, qu'il recherche en y croyant de moins en moins. Comme il l'écrit dans un de ses papiers :"Suis-je le seul parmi les homos à rechercher davantage que ce qu'il y a derrière la braguette ?" Le hasard va permettre la connexion. En ligne: Il tchatte avec Xander, musicien débutant, l'homme dont il rêve et qu'il a croisé dans le café où il a l'habitude d'aller écrire.  Après des heures de discussion au téléphone, il se rend compte que les informations que Xander voit ne sont pas celles de son profil mais celles de son colocataire Cameron, apprenti acteur bellâtre et go-go dancer et coureur...  Peu sûr de lui, persuadé que son physique n'attire personne, il n'ose pas prévenir Xander de la méprise. la seule idée qui lui vient est d'amener Cameron avec lui au rendez-vous fixé le lendemain, rêvant que son amoureux se rende compte de la méprise et ne ressente aucune attirance pour le magnifique corps bodybuildé du roommate. Quiproquos et peins de coeur, cela pourrait être ridicule mais c'est tout le contraire. La suite est plein de rebondissements et tout finit bien après de longs détours assez efficaces pour laisser le spectateur en haleine !   Que choisira Xander ? Brawns or brains ?
Tout y est, l'amie fille qui partage le même goût pour les beaux gosses que les deux croisent en faisant leur jogging, le vieil homo qui a été beau, célèbre et sert de mentor (Bruce Gray de Queer as Folk) et puis la touche update avec internet et les réseaux sociaux.Mais tout est tellement bien joué par des acteurs qui croient vraiment à leur personnage que ça marche et qu'on est sous le charme. Le personnage principal est joué par Nicholas Downs, fascinant de vérité avec ses polos boutonnés jusqu'au cou et son manque de confiance. Comme il le dit à un moment dans le film : "Being average in a world of physical perfection is the worst kind of gay purgatory." ("être dans la moyenne dans un monde de perfection physique la pire sorte de purgatoire pour les gays").David Loren est Xander le texan romantique. Comme l'a écrit un critique de je ne sais plus quelle revue ici, Is it Just Me? ne réinvente pas l'arc-en-ciel, mais ce n'était aps l'objectif. C'est un film rafraîchisant et plein d'espoir pour qui cherche l'âme-soeur à notre époque".
Et puis le héros cite The Rose, cette superbe chanson interprétée par Bette Midler, dans le film éponyme sur la vie de Janis Joplin :
Some say love, it is a river
That drowns the tender reed.
Some say love, it is a razor
That leaves your soul to bleed.
Some say love, it is a hunger,
An endless aching need.
I say love, it is a flower,
And you its only seed.

It's the heart afraid of breaking

That never learns to dance.
It's the dream afraid of waking
That never takes the chance.
It's the one who won't be taken,
Who cannot seem to give,
And the soul afraid of dying
That never learns to live.

When the night has been too lonely
And the road has been too long,
And you think that love is only
For the lucky and the strong,
Just remember in the winter
Far beneath the bitter snows
Lies the seed that with the sun's love
In the spring becomes the rose.

* : derrière la braguette. 

13 juillet 2011

Au commencement était un désir inconnu. Confidences.

Est-ce qu'on devient pédé ou est-ce une caractéristique qui vient au monde en même temps que nous ? Les avis diffèrent selon la base morale et sociologique qui dicte notre réflexion. Aussi loin que remontent mes souvenirs, j'ai l'impression que dans ma contemplation du monde, de la nature et des êtres humains, je n'ai pas eu le même regard pour les filles que pour les garçons. Aucune réminiscence de trouble ni de désir avant l'adolescence. Sauf que... Avec mes cousins, du même âge que moi, avec Jean-Luc, un garçon à peine plus jeune que moi d'un an, que je voyais souvent car nos parents étaient très liés, nous passions notre temps à organiser des jeux qui n'avait pour seul objectif que des corps-à-corps que nous vivions toujours tellement intensément que nous étions pris de tremblements quand le jeu battait son plein. Très vite nous cherchions le contact de nos peaux. Nous nous roulions sur les tapis, dans l'herbe, sur le sable et nos corps emmêlés ne savaient pas encore ce qui motivait ce besoin.Épuisés, haletants, mouillés de sueur, nous nous retrouvions étendus côte à côte, débraillés, la chemise ouverte ou torse nu. 
Parfois, il nous était donné de dormir ensemble. Bien vite alors, la porte refermée sur le monde extérieur, nous inventions des jeux prétextes à l'exploration de nos corps. jean-Luc était très sportif, j'admirais son torse musclé, ses bras, ses cuisses. Lui adorait se montrer et lorsque son tour venait de me dominer, il s'écrasait de tout son poids sur mon corps, épousant chaque parcelle de ma peau avec la sienne... Nous poursuivions entre les draps nos luttes incessantes. Nous n'avions pas douze ans... Un soir, je me souviens qu'après avoir épuisé tous les scénarios que nous avions en réserve pour nos jeux, il me proposa de se mettre à poil (à poil ! nous n'en avions encore ni l'un ni l'autre !) et joignit le geste à la parole. Cela me gêna affreusement mais ne me troubla point. Nous avons repris nos jeux sans que rien ne change sauf que nos sexes avaient durci et que plus aucune étoffe ne séparait nos deux peaux. Était-ce déjà les prémisses d'une orientation sexuelle ? A aucun de mes cousins, ni Jean-Luc non plus d'ailleurs, ne sont gays ...
Puis vinrent les transformations de la puberté. le fin duvet au-dessus des lèvres d'abord, puis sous les bras, et sur le pubis. En même temps que ces nouveautés, ce picotement à l'intérieur des bourses, dans les reins, dans la tête et le cœur... Je ne savais rien. Je ne me doutais de rien. On ne m'avait rien expliqué... Les pollutions nocturnes comme disent les manuels d'hygiène me laissaient pantois mais avec un arrière-goût de bonheur et de plénitude que je n'avais jamais connu auparavant. Nous poursuivions nos jeux, l'été au Cap Ferret, à Piraillan ou le reste de l'année, chez nous, dans le secret de nos chambres. Nous avions des parents qui nous aimaient mais qui étaient assez peu présents, ce qui somme toute nous arrangeait. Un jour pourtant, j'allais entrer en sixième, le jeu avait mal tourné. Nous avions longuement lutté, nous étions torse nu et en short. Jean-Luc avait eu le dessus mais profitant d'un instant où il cherchait à reprendre son souffle, je parvins à le maîtriser. J'étais collé à lui, mes jambes serrées entre ses cuisses écartées qui tentaient de me repousser. Je maintenais ses bras plaqués au sol en tenant ses poignets, mes hanches sur les siennes, mon ventre contre son ventre, ma poitrine contre sa poitrine. Nous étions en nage. Soudain ma tête a éclaté. Sans que je puisse l'empêcher, mon corps a commencé à osciller dans un mouvement du bassin, frottant mon sexe bandé contre le sien. Il ne disait rien. Son pénis était tendu aussi. Soudain, mon plaisir a explosé. Pour la première dois de ma vie, je venais de jouir consciemment, et au contact de quelqu'un. Jean-Luc s'est dégagé en une fraction de seconde, en hurlant "tu m'encules, tu m'as enculé !" Il était bouleversé, le visage enlaidi par la peur.  Je me souviens avoir essayé de le calmer, mais il dévalait déjà les escaliers pour rentrer chez lui... Nous n'avons jamais repris nos bagarres. Cet incident peut-il signifier une préférence ? Un choix ? Un déterminisme induit dans mes gênes ?

Nous ne parlions jamais des filles. Elles étaient peu présentes dans nos vies. L'école n'était pas mixte et nous étions tous des familles de garçons. J'ai dû attendre la classe de sixième pour tomber amoureux. Mais là encore, le "processus" naturel se mit vraisemblablement en place selon les "normes" : je tombais vite amoureux d'une jolie brunette aux yeux verts qui resta assez longtemps sourde à mes avances comme il se doit. Nous organisions des fêtes où nous dansions. Les slows avaient nos préférences, nous pouvions nous frotter aux filles, coller notre jeune sexe contre leur ventre. Mais cela s'arrêtait là et ce n'est qu'en quatrième - j'avais quatorze ans, que je découvris mes premiers vrais émois libidineux. 
C'était en Angleterre où j'allais quelques mois plus tard être scolarisé. La fille s'appelait Gillian, elle était très belle. très libre aussi. Sa mère était irlandaise et son père chinois. De ce doux mélange était né un corps de rêve, une peau d'une douceur incroyable et un très beau visage. Nos ébats sur les pelouses de Victoria Park à Finchley étaient chaque jour un peu plus poussés. J'étais terriblement tendu - au propre comme  au figuré - et j'étouffais de désir. Nous allions aussi loin que la décence le permettait. D'instinct mon corps cherchait le sien, mes mains ouvraient le chemin et mon sexe me faisait mal tant l'appel de celui de Gillian était fort. C'est un soir de juillet que c'est arrivé. J'avais défait ma ceinture et mon sexe protégé encore par la toile de mon slip montrait sa forme par la braguette ouverte. Gillian portait une jupe en liberty, très courte. Elle me laissa faire. Il faisait presque nuit. il y avait une fête dans le parc sur le terrain de boules. Nous étions seul dans la pénombre d'un fourré qui sentait bon l'herbe coupée. Elle me guida et en un instant je découvris une sensation nouvelle, ma queue gorgée d'amour se retrouva comme aspirée, je ressentis une impression de confort, une grande chaleur et nos mouvements accentuaient mon désir. ma jouissance éclata très rapidement. J'avais la tête en feu. J'étais bien mais pourtant pas aussi bien qu'après les corps-à-corps fougueux de mon enfance.
A bien réfléchir, je me rends compte cependant que l'ami de cœur que j'ai rencontré en sixième et qui reste mon meilleur ami, brun à la peau mate, au sourire ravageur et à la gentillesse incroyable, dépassait ce que j'avais toujours ressenti pour mes camarades de l'école primaire... Quand il était en retard, je m'inquiétais. Quand il passait en vélo sous mes fenêtres et que je l'attendais derrière la fenêtre, je ressentais un émoi bien doux. Lorsque je suis parti continuer mes études en Angleterre, nous nous écrivions des lettres très tendres. Un été nous nous sommes retrouvés à Londres. ce fut une journée merveilleuse dont chaque minute reste gravée dans ma mémoire... Était-ce de l'amour ?
L'internat dans ce merveilleux vieux collège anglais m'apprit plein de choses. La promiscuité avec une bande de garçons de dix à vingt ans est très instructive. J'ai découvert des techniques de masturbation originales, j'ai surpris des garçons en train de faire des choses que mon esprit ne pouvait imaginer. Mais je n'étais pas particulièrement excité quand nous nous retrouvions dans la grande salle de bains commune où tout le monde était à poil. Pudique et un peu complexé face à certains de ces types sportifs que des années de natation, de rugby ou de gymnastique avaient façonné et qui aimaient à se montrer, les voir et parfois les effleurer ne me fit jamais bander... J'avais des petites amies et je n'étais plus vierge. Mais être avec une fille quand nous sortions procédait davantage de l'usage et de la coutume que d'une volonté profonde...


Les années passèrent ainsi et rien ne vint troubler ma psyché. Après le bac, lorsque j'intégrais sciences po, les choses changèrent. Je papillonnais beaucoup. J'avais été amoureux d'une fille splendide que j'admirais tellement, qui me fascinait complètement mais avec qui je n'avais jamais pu avoir une relation physique. Nos baisers étaient ardents et nous allions jusqu'aux limites du tolérable mais le pas ne fut jamais franchi. Elle finit par me laisser et ce fut un cataclysme pour moi. C'est là que je rencontrais Pierre. Il était drôle, et passait son temps entouré d'une petite cour de filles et de garçons. Nous avions les mêmes cours. Un jour, il m'adressa la parole. Nous avons sympathisé. il m'invita chez lui. Il avait un studio en ville. Ses parents habitaient Paris. Nous avons beaucoup parlé, beaucoup ri. A un moment - il était très tard - le silence s'est installé entre nous. Mais ce silence n'était pas pesant. c'était paisible, harmonieux. Pierre s'est levé pour faire du thé à la pomme - nous étions déjà de grands consommateurs de thé. Il est revenu, a allumé une lampe près de son grand lit qui servait de salon. Je me souviens aussi qu'il faisait brûler de l'encens dans un pot. Le thé servi, il a posé le plateau sur la table à côté et s'est allongé sur le côté près de moi. J'étais assis en tailleur en train de feuilleter un livre, ma tasse à la main. Soudain Pierre m'a dit "je peux ?" et aussitôt il m'a pris la tasse des mains, l'a posé sur le plateau et s'est appuyé sur son coude pour se rehausser jusqu'à moi et il m'a embrassé. C'était la première fois qu'un garçon m'embrassait. J'ai aussitôt été parcouru par un frisson des pieds à la tête. délicieuse sensation qui m'a envahi en une fraction de seconde. Sa bouche était douce, pulpeuse, parfumée.Il s'était rapproché et sa main s'appuya sur mon ventre, monta vers ma poitrine puis descendit pour se frayer un chemin sous mon t-shirt. Je m'étais renversé en arrière. Le souvenir des corps-à-corps de mon enfance resurgirent. Sa main glissait doucement sur ma ceinture, sur mon sexe. Je ne me souviens plus de la suite. 
Nous nous sommes déshabillés et nous avons fait l'amour une longue partie de la nuit. Jamais je n'avais dormi nu chez un garçon lovés l'un contre l'autre... Au réveil, je ne ressentais que du bien-être. tout était naturel. En m'embrassant avant de se lever, Pierre me souffla à l'oreille, un "je t'aime" comme une caresse... Il est devenu l'un des plus éminents spécialistes du private banking quelque part en Asie, marié et père de famille. Nous avons passé presque deux années universitaires ensemble, sans que personne en soit au courant, surtout pas nos condisciples qui sentaient bien une grande complicité mais nous nous sentions obligés alors de donner le change en nous affichant avec des filles avec qui nous sortions et à qui nous faisions l'amour... Est-ce de la bisexualité ? Ou un coming out jamais effectué qui nous paralysait ? C'était pourtant avant que le sida et la moralité hypocrite de notre époque prennent le dessus. Cette relation prouve-t-elle que j'étais pédé dans l'âme et que lui, bien que marié et père de famille depuis quelques années maintenant, se cache la vraie nature de ses désirs ?
Peu importe après tout. Pour ma part, ce que je vis, je le vis bien. J'aime le corps des garçons, j'aime leur manière de se mouvoir dans l'espace, j'aime leur allure, leurs attitudes, chaque bribe de leur corps, leur virilité et leurs faiblesses, leur tendresse et leur vigueur. Je suis insatiablement nourri chaque jour, à chaque instant, par la beauté de tous mes congénères que je croise,d ans la rue, dans le métro, dans les aéroports et dans les gares, au restaurant, dans les boutiques, les théâtres et le cinémas. 
Et sur la toile aussi qui a démultiplié les moyens de contempler le corps des garçons... Parfois, mais je dois dire que c'est effectivement plus rare, je croise de très jolies filles qui me font envie.Mais la relation hétérosexuelle ne me manque pas. Les corps-à-corps de mon enfance ont certainement marqués mon épiderme et aucune sensation ne remplace pour moi désormais la douce promiscuité de la peau halée, veloutée d'un garçon. Le contact de ses muscles, ces corps si fermes qui sont faits pour l'amour me comblent de bonheur. Et je n'ai pas besoin d'actes sexuels intenses, de toutes ces pratiques que les films porno gays répandent, pour trouver mon bonheur et ma satisfaction. Quand je fais l'amour avec un garçon, c'est parce que je l'aime et que tout en moi ressent un appel pour tout en lui. Que nous soyons pédés ou pas, quelle importance !

25 juin 2011

Le mariage gay légalisé dans l'Etat de New York.

New York a vécu une nuit de célébration vendredi après l'approbation par le Sénat de l’État de la loi reconnaissant le droit au mariage homosexuel, par 33 voix contre 29, un vote historique après des années d'échec devant cette chambre haute.
Le projet de loi avait été approuvé jusqu'ici quatre fois par l'Assemblée, mais avait toujours été rejeté au Sénat. Des explosions de joie ont accueilli le scrutin dans les quartiers à forte concentration homosexuelle, notamment Greenwich Village, à l'ouest de Manhattan, où des dizaines de militants étaient réunis depuis le début de la soirée. Le document avait besoin de 32 voix sur 62 pour être adopté.
Le vote du Sénat de New York va faire de cet État le sixième, et de loin le plus important aux Etats-Unis, à reconnaître le mariage entre personnes de même sexe. Son gouverneur, Andrew Cuomo, qui est à l'origine de la présentation du document et est un ardent défenseur du droit au mariage homosexuel, le promulguera prochainement. La légalisation du mariage homosexuel concernerait 42.000 couples élevant 14.000 enfants, selon une estimation et doublerait la proportion de la population américaine vivant dans des Etats autorisant la mariage entre personnes de même sexe.
Jusqu'idi, cinq Etats, l'Iowa, le New Hampshire, le Massachusetts, le Connecticut et le Vermont le permettent. D'autres Etats comme Hawaï, la Californie, le Nevada, l'Oregon, Washington DC et le New Jersey proposent des unions civiles aux couples homosexuels, mais sans droit au mariage. Selon un sondage publié en mars dernier, la majorité des Américains sont désormais favorables au mariage homosexuel, par 53% contre 44%.

16 mars 2007

Mystery Date



Le fameux jeu de Milton Bradley, "Mystery Date" est né au début des années 60. Des générations de filles l'ont reu en cadeau et bien des garçons ont joué avec aux États Unis. Cela a donné de nombreuses parodies et des scènes de film très drôles. Rien que la publicité originale est un monument.

09 février 2006

souvenirs souvenirs | 09 février 2006


Bon tu as réussi à manger le plus gros hamburger de tout New York et l'un des moins chers au fait. On avait beaucoup plaisanté sur les hot-dogs (...) Et tu t'es fait très câlin le soir à la maison. Notre première nuit... Nous avons bu une bouteille de la propriété de mes parents. Millésime 81. Je t'avais raconté la Foire du Trône à Paris et celle de Bordeaux sur les Quinconces. Tu connaissais celle de Copenhague et Battersy Fun Fair à Londres. Mais c'est à New York que nous sommes ensemble et nous nous aimons... Que dure toujours ce bonheur inattendu.

Le petit jardinier


J'ai rencontré un jardinier un peu triste. Il apprend l'art des jardins, les arbres et les fleurs n'ont plus de secret pour lui mais son cœur en ce moment est ailleurs. Ses longs cheveux noirs tombent sur son front grave. Il est beau. Il pleure un peu mais repart dans les allées, parmi les plantes et les arbustes. Sa déchirure, c'est son histoire. Il n’aime pas en parler. Encore moins qu’on le plaigne. Je voudrais le consoler. Il est jeune et se pose plein de questions. Déjà pourtant, il paie le prix du temps qui passe. Ses blessures font de lui un homme. Pourtant il redevient parfois comme un lutin. Le voile dans ses yeux s’efface et il redevient drôle et brillant de finesse. Je prie les dieux pour qu'il ne s'éloigne jamais de ses rêves et grandisse comme les fleurs de son jardin. Il part demain. Loin d’ici, il continue son histoire. Seul. J'aurai beaucoup aimé faire un bout de chemin avec lui... Je n'ai même pas de photo de lui encore. Il a promis de m’écrire et de m’en envoyer une. Il est loin maintenant, de l'autre côté de la mer...