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24 octobre 2012

Ephèbe qui pose


Le garçon qui lit

A l'ombre d'un vieil olivier, Antinoüs était en train de lire. Son esclave abyssinien s'était assoupi à ses pieds. L'enfant apprenait un poème qu'un scribe avait transcrit sur une tablette pour lui. Une ode à l'empereur son maître et son amant. Il voulait le connaître assez bien pour le dire devant nos hôtes au banquet que donnait Eumolpe en mon honneur dans sa luxueuse villa au-dessus du port.


J'ai toujours trouvé émouvant cette gravité qui s'empare de ces beaux visages faits pour les baisers. leur esprit s'éloigne du monde pour appartenir tout entier aux mots qu'ils parcourent avec gourmandise. Que c'est beau un garçon qui lit. 


23 octobre 2012

L'été n'est plus qu'un lointain souvenir

Il va s'en passer des semaines avant que nous puissions de nouveau contempler la beauté dénudée des garçons sur la plage, les peaux dorées par le soleil, les corps dessinés par l'effort, les cheveux blanchis par le sel...

22 octobre 2012

Boy's love, le nouveau clip.



Notre nouveau clip sur la très belle musique de The Great Lake Swimmers, "This is not like home". Dédié à tous les garçons qui s'aiment et que leur amour rend pleinement heureux !

17 octobre 2012

Demain, dès l’aube...

Ce beau texte de Victor Hugo qui dit toute sa peine et son chagrin. Il me revient souvent en mémoire quand avec l'automne la grisaille revient. Avec sa traduction en anglais pour David et parce que cela sonne bien aussi :

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,]Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombeUn bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Tomorrow, at dawn, at the hour when the countryside is alit,
I will leave. See here, you know what I must do.
I will go through the forest, I will go across the mountain.
I will not remain far from you for long.

I will trudge on with eyes fixed on my thoughts,
Without seeing what it outside of me, without hearing any noise,
Alone, unknown, bent, with crossed hands,
Sad, and the day will be for me as night.

I will not notice either the golden sunset as night falls,
Nor the distant mist which descends over Harfleur,
And when I arrive, I will place on your grave
A bouquet of holly and heather in bloom.

Translated by Gary Bachlund

16 octobre 2012

Judas kiss, mon DVD de dimanche après-midi

Revu Judas kiss en DVD. Un très bon film qui a reçu tout un tas de récompenses à travers le monde. Cela pourrait n'être qu'un film gay de plus, mais c'est autre chose, un long-métrage de science-fiction en vérité, où la vie d'avant, le présent et l'avenir d'un homme se projettent sous nos yeux. Le héros est homo mais comme on devrait l'être dans notre société, avec naturel, sans être une folle tordue ou un macho genre cow-boy et moustache. Il est surtout un cinéaste doué que de mauvais choix ont contraint vers une voie de garage d'où il traîne depuis son mal-être et entasse ratages sur ratages. Rien ne marche pour lui, sa vie professionnelle, sa vie sentimentales... Jusqu'au jour où sa participation à un jury de bourse de Keystone, son ancienne université, couveuse des futurs grands du cinéma d'Hollywood, va le remettre sur les rails, ou plutôt, en le mettant face au garçon qu'il fut à vingt ans, va lui donner une ultime chance de changer sa vie. Un scénario compliqué mais filmé d'une manière tellement habile avec des acteurs tellement crédibles qu'on rentre vraiment dans l'histoire. Tous les acteurs sont excellents, jusqu'aux seconds rôles. Les garçons sont beaux et l'amour, la tendresse ont leur part. On remarquera le jeu très juste de Brent Corrigan, l'ex-star du porno gay, devenu l'acteur californien sous son vrai nom, Sean Paul Lockhart. 
Un bon divertissement qui ne dégouline pas de guimauve. Et puis la bande son est géniale. J'aime la musique de Brian Lam, notamment le célèbre If I fall, magnifiquement interprété pendant le générique de fin par tous les acteurs du film.

Comme Tadzio


Ce garçon prend la pose comme Bjorn Andresen dans Mort à Venise. Une version moins soft des amours d'Aschenbach, mais pas moins désagréable à regarder... Le mystère de la beauté des éphèbes, cette vénusté dont parle Gabriel Matzneff...

13 octobre 2012

Little Dust by Dan Glendining

Une très belle voix pour un très bel air comme fonds sonore à votre lecture de Animula Vagula Blandula : Little Dust by Dan Glendining (cliquer sur le titre souligné)

Un simple désordre ?

a moment of your time
"Un simple désordre intérieur" voilà ce que serait notre attirance pour les garçons... Je ne puis m'y résoudre, et bien que je ne puisse non plus accepter l'idée d'autoriser le mariage aux personnes de même sexe sous peine de contribuer à ouvrir la boite de Pandore que j'imagine fatale à notre humanité, je ne saurai accepter que mes sentiments, mes bonheurs, mes amours qui me guident, me construisent et me font avancer, puissent être considérés comme une pathologie... Je me considère comme bisexuel bien plus qu'homo, puisque j'ai eu de nombreuses aventures, de belles et longues histoires d'amour avec des filles. J'y ai pris autant de joie et de plaisir qu'avec les garçons, mais lorsque je remarque dans la rue le comportement des hétéros, lorgnant la fille qu'ils croisent comme de la viande à consommer, le mot pathologie me vient aux lèvres. Bien sur il y a des garçons qui ressentent la même voracité quand ils croisent un mec. Il y a ceux qui ne peuvent se passer de mater, passent des heures sur internet à collationner des photos de garçons à poils, ceux qui matent des films pornographiques pendant des heures. Moi, j'aime. Mon désir est lié à la densité de mon affection. Sensible à la beauté, je remarque les beaux gosses quand j'en croise, ils illuminent mon chemin et je cracherai pas sur un doux moment d'effeuillage avec eux dans les foins... Mais je ne me retourne pas quand ils passent selon le conseil des maîtres antiques. Je ne vois pas en eux que de la chair à consommer. Où est donc le désordre alors ? Les hommes de foi prônent une continence absolue, déniant ainsi à celui qui aime un corps semblable au sien tout droit à l'amour vrai et profond parce que des malades ne songent qu'à baiser, faisant retomber sur nous tous l'idée qu'aimer un garçon est quelque chose de sale et de contre-nature. Non, l'amour que je porte au garçon que j'aime et qui partage ma vie n'est pas un simple désordre intérieur.