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18 novembre 2012

Couples... Amis, frères, amants...

I love you from all my heart, my body and my soul !

Kiss me please over and over


Bon dimanche à tous


Je viens de terminer - d'un trait - la lecture de Saccage, un roman d’Éric Jourdan (l'auteur des Mauvais Anges et de Choléra), reparu aux éditions la Musardine en 2005. Longtemps censuré, amputé de ses pages les plus libres et parlantes, ce n'est pas à mon avis le meilleur ouvrage de l'auteur, mais il regorge de trouvailles, de sensibilité et certaines de ses phrases sont des joyaux ciselés par un esprit très fin, très ardent et fin connaisseur de la psychologie - devrai-je dire la physiologie - des garçons. Je vous le recommande. C'est un régal pour l'esprit et aucune ligne ne laisse nos sens indifférents. En plus, cela finit bien ! On peut regretter la couverture, un peu réductrice quant à l'esprit du roman, même si le corps qui s'étale ainsi n'est pas des plus désagréables à contempler. On est loin du roman de gare pour folles excitées et ces fesses de garçons renvoient forcément à un premier degré bien peu élevé quant le texte que contient le livre n'est pas rien, soulevant mille réminiscences de nos adolescences, jouant avec nos pudeurs et nos désirs enfouis. C'est l'histoire de Fraîcheur, un jeune homme de vingt ans qu'on découvre débarquant au hasard d'un orage dans un belle maison bourgeoise, chez une femme seule qui va s'éprendre de cet être pur et lascif, en faire son amant et presque son esclave. mais le jeune homme s'il aime l'amour et s'adonne avec ferveur à son rôle d'amant, est travaillé par mille pensées secrètes. Le beau Fraîcheur - dont on ne saura jamais le vrai nom - aime l'amour et le fait bien, avec toute la force et l'ardeur de son âge, mais la passion à son égard de la servante, le désir des autres femmes qu'il croise pendant son séjour chez sa maîtresse, le plaisir différent qu'il découvre avec un jeune artisan du village, tout cela ne suffit pas à l'éloigner de son passé, une bande d'amis de son âge avec qui il a vécu jusqu'à sa fuite. Quand il reviendra pour les retrouver, bien des choses auront changées mais en lui aussi, il y aura eu des changements et... Je vous laisse le découvrir vous-même.

Happy Birthday


Un site que j'apprécie beaucoup fête ses cinq années d'existence. Silvano Mangana - somptueux pseudonyme - on auteur de qui je me sens proche dans ses goûts esthétiques et ses choix culturels publie toujours d'excellents billets et c'est un plaisir que de le lire à chaque fois. Animula Vagula Blandula ne pouvait pas ne pas lui souhaiter une joyeux anniversaire et former le vœu que Gay Cultes brille encore longtemps sur internet !

17 novembre 2012

Arthur et Merlin.

Dans un monde de brutes, quand on conçoit la virilité avant tout comme un manque absolu de douceur et de tendresse, réinterpréter légendes et faits historiques au bénéfice de l'amour et de la beauté, c'est peu sérieux mais tellement roboratif. Que les historiens parmi les lecteurs de ce blog me pardonnent, mais imaginer une romance entre le jeune Arthur et son féal Merlin me fait sourire de contentement et l'imagination s'envole... Les fans de cette série TV ne s'en sont pas privés au vu de tous les montages qu'on peut trouver sur YouTube... Allez, ne boudez pas votre plaisir et regardez ces quelques montages. c'est fleur bleue mais bien plus agréable et tranquille que certains films laids et violents qui nous sont assénés trop souvent...




12 novembre 2012

Un dimanche sans histoire


 Et vous ? Rester à la maison. prendre le temps d'être ensemble. Se retrouver. S'aimer. Ne rien faire d'autre que s'aimer. Se dire toute notre tendresse, tout notre amour. 
Se tenir la main, les doigts entrecroisés et ta tête contre mon épaule, nos flancs si proches qu'on dirait une même chair et tout à l'heure quand nous ferons l'amour, n'être plus qu'un seul être, nos corps comme nos esprits délicieusement enchevêtrés, "doublement mâles par notre façon de se prendre et de se donner". Notre amour est virilité et tendresse, pur et chaste même au plus profond de nos voluptés et des éclats de notre plaisir. Beaucoup d'amants croient s'unir et ne font que s'ajouter. l'amour que nous nous portons depuis toutes ces années a fait de nous un seul être, un seul corps. nous nous complétons, nous nous fondons l'un dans l'autre à chaque moment de notre vie et pas seulement quand le plaisir nous réunit en une seule chair. C'est peut-être cela la vraie définition du bonheur d'être ensemble. La définition de l'amour. Il nous a donné la vie une seconde fois, nouvelle naissance, éclatante de bonheur et de joie.

On dit que la passion s'émousse avec le temps, l'habitude. Les amants trop unis un jour se désunissent, leur union n'est plus que lassitude. Rien de cela entre nous. Nous sommes un, et différents. Mais je suis toi quand tu deviens moi et plus rien ce compte. Assouvis, nos corps reposent mais nos âmes continuent leur trépidante union et faire ensemble les tâches les plus vaines, les activités les plus courantes, le ménage, la cuisine, faire un voyage, regarder un film, sortir le chien, sont autant de moyens pour notre amour de se régénérer et grandir. Je pars en France juste après Thanksgiving, pour une semaine ou deux. David ne peut pas m'accompagner. Tout ce temps sans toucher corps, sans avoir sous mes doigts le grain de sa peau, sans remplir mes narines de son odeur de garçon, sans sentir sur mon corps le souffle chaud de son haleine... Mais aussi un temps de recul, de latence pour mesurer combien ma vie est heureuse avec lui et pour lui pour se redire - ce sont ses propres mots " le bonheur de vivre avec toi chaque jour et chaque nuit". Nous avions projetés il y a quelques semaine de passer les fêtes de fin d'année et Noël en particulier dans ma famille, au milieu des vignes. Mon père avait suggéré que la fin d'année se passe ensuite dans leur chalet près de Luchon. Un endroit magnifique où sommeillent mes plus beaux souvenirs d'enfance. Mais ses problèmes de santé ont tout bousculé. Il doit se faire opérer et l'opération est de taille. je dois être auprès de lui et auprès des miens. Il l'a souhaité. Nous passerons donc Thanksgiving chez les parents de David puis Noël sera ici avec d'autres amis français et nous irons faire du ski pour terminer l'année, pas très loin de la frontière canadienne. 

Nous serons avec le frère de David et deux amis à lui. De plus en plus, David et moi considérons ces garçons comme nos fils. Ils sont avec nous comme avec des grand-frères qu'on admire. C'est un doux jeu qui nous plait à tous. Le temps de l’ambiguïté est passé pour le petit (il est aussi grand que son frère de six ans plus âgé) frère de David. Le temps où il faisait exprès de prendre sa douche dans notre salle de bain en laissant porte grande ouverte, où il se réfugiait dans notre lit le dimanche matin, torse nu et en slip, se frottant contre nous, où ces fois où il me recevait dans sa chambre totalement nu dans son lit, le regard émoustilleur... Si mes sens auraient pu être tentés, mon cœur et mon corps tout entier résistaient et le petit diable se faisait rabrouer et copieusement engueuler. Seuls dans notre chambre David et moi en avions des fous-rires à n'en plus finir. A notre tour parfois, nous passions à poil dans le salon ou laissions la porte de la salle de bain ouverte. Gêné une ou deux fois, le gamin a fini par comprendre et désormais tout va bien. Ce type est intelligent. Brillant même. Une affaire de famille. Il se dit bisexuel mais n'a pas encore couché avec une fille. A l'inverse, il a eu une relation assez mouvementée et intense avec un de ses copains de collège. Il sait de quoi on parle maintenant et n'a plus rien à se prouver - ni à nous prouver. En ce moment, il traverse une crise mystique assez démonstrative. Il suit des cours de Lecture biblique et accompagne ses parents à l'office presque tous les dimanches quand il est de retour chez lui. David en plaisantait ce matin, lui demandant s'il n'était pas amoureux d'un jeune mormon aperçu ou une deux fois dans sa chambre...

11 novembre 2012

10 novembre 2012

Sleeping beauty 2


It reminds me... Vous savez Guillaume Leprince-Ringuet, bien que blond, dans le film de Christophe Honoré, Les Chansons d'amour, quand la caméra s'attarde sur ses belles fesses et qu'on remarque - oh horreur - qu'elles sont très poilues... Cela n'enlève rien au charme de l'acteur-chanteur-jeune homme ambigu de bonne famille !

08 novembre 2012

Sleeping beauty 1


Eveyday life in NYC


It's Not For Me To Say

La belle chanson de Johnny Mathis illustre joliment ces images extraites du film de James Ivory, Maurice, que tout le monde connait. Un clin d’œil à S. et à N., à P. et à F. qui se reconnaîtront ou plutôt qui reconnaîtront avec la musique comme avec les images un passé commun... Ah, folle jeunesse ! 



07 novembre 2012

Obama réélu ! Youpee !

Barack Obama, entouré de ses grands-parents maternels, à l'époque de ses études à l'Université Columbia, à New York, dans les années 80.
Un nouveau mandat pour le président Obama et c'est tant mieux. Même avec une Chambre des Représentants majoritairement républicaine, et un Sénat à peine en majorité démocrate, il n'aura pas la tâche facile. Les déçus du premier mandat pourtant lui ont redonné leur confiance, "in spite of" comme me disait tout à l'heure, le professeur de littérature à Columbia, l'université où étudia le président, et qui vit dans notre immeuble.Guantanamo n'a pas fermé ses portes, le pays pollue toujours autant sans complexe, le déficit fédéral est colossal, des guerres un peu partout, toujours autant de pauvres et de plus en plus de très riches méprisants et un fondamentalisme religieux néo-chrétien particulièrement influent qui pèse chaque jour davantage sur les libertés... Mais il est là aux commandes et ce deuxième mandat se nourrira des erreurs, des tergiversations et des manquements du premier. Pour le bonheur des américains et pour le monde.

Besos, baisers, kisses, bacci...

Quoi de plus doux qu'un baiser ? Que ce soit le premier, timide ou enjoué, simple effleurement des lèvres ou french kiss voluptueux, qui peut prétendre ne pas aimer ? N'est-ce pas l'un des gestes, l'un des actes, les plus intenses, les plus beaux, les plus agréables de l'amour qui peut durer des heures et nous surprendre à chaque fois, produisant dans tout notre être cette merveilleuse décharge électrique...Quelques témoignages par l'image :

 


 


06 novembre 2012

Keep the lights on : l'un des meilleurs films jamais réalisés sur l'amour !

 
Passé inaperçu ou presque cet été, au milieu des super-productions à mastiquer en même temps que le pop corn vendu dans les salles, ce film est un bijou, bien meilleur que Brokeback Mountain, parce que plus intense encore, plus vrai dans son rapport à la passion amoureuse. Et bien que les deux héros soient du même sexe, la leçon est universelle. l'amour reste toujours l'amour quelque soit le sexe des protagonistes ! Cette chronique d’une longue et violente rupture amoureuse, entre souvenirs autobiographiques du cinéaste et souffle romanesque. est vraiment l’un des plus beaux films indépendants américains depuis longtemps.

Qu’est-ce qui fait qu’une photographie est réussie ? Dans son précieux essai L’Image fantôme (1981), Hervé Guibert, qui revendiquait tel un mantra son amateurisme en matière de technique, écrivait qu’une bonne photographie est nécessairement “fidèle au souvenir de l’émotion” éprouvée au moment précis du déclenchement de l’appareil, et qu’elle ouvre un accès à “l’intériorité de l’auteur”, perceptible par l’œil étranger. La formule pourrait aussi bien s’appliquer au cinéma autobiographique de l’Américain Ira Sachs pour dire la vibration saisissante de son quatrième et plus beau film, Keep the Lights on.

Révélé dans les années 90 par un court métrage dopé aux travaux vidéo d'AndyWarhol (Lady), puis devenu l’une des figures clés du cinéma indépendant américain (on lui doit le superbe et secret The Delta), le cinéaste revient ici sur un long chapitre de sa vie sentimentale, avec pour double projet de restituer la vérité d’un souvenir douloureux et - c’est le propre de l’écriture sur soi - tenter de s’en libérer. Ira Sachs évoque un geste “exutoire”.

Keep the Lights on découvre donc deux jeunes et beaux personnages new-yorkais au seuil de leur rencontre : Erik, un documentariste un peu caméléon, tantôt animal brusque tantôt garçon délicat (soit l’alias du réalisateur, incarné par le très fort Thure Lindhardt), et son amant Paul, un agent littéraire plus ombrageux qui défie la mort dans la consommation frénétique de crack.

C’est à l’écrivain Bill Clegg que l’on pense forcément ici, l’ancien amant de l'auteur in real life, qui a témoigné de sa descente aux paradis artificiels dans le récent Portrait d’un fumeur de crack en jeune homme (Éditions Jacqueline Chambon), dont Keep the Lights on est une réponse désenchantée.

Le film débute sans illusion au moment de leur premier baiser, au hasard d'une nuit brûlante de 1998, et s’achèvera dix ans plus tard par la rupture sans éclats du couple, vaincu par le temps, la défonce et la distance. Entre ces deux instants, Ira Sachs aura déplié une fresque sentimentale comme le cinéma américain n’en produit - malheureusement - presque plus : un long parcours accidenté fait de séparations et de retrouvailles, de promesses et de démissions, toutes saisies dans un enchaînement de séquences autonomes formant un journal de bord aux humeurs indécises.

La folle ampleur romanesque de Keep the Lights on, qui fait courir ses deux amants entre les siècles et les catastrophes (le 11 Septembre, sans être mentionné directement, semble soudain glacer l’image en 16 mm, et assombrir les rues de New York), évoque par endroits celle des Bien-Aimés de Christophe Honoré (2011), où l’on s’interrogeait aussi sur l’instabilité du sentiment amoureux, et où le glissement du temps se signalait également en arrière-plan.

Mais ce qui obsède Ira Sachs, comme avant lui Honoré, ce sont surtout les fluctuations intimes qui affectent ses deux personnages, leur ordinaire dirait-on, qu’il restitue avec une rare acuité : tout, des gestes les plus simples aux bourrasques affectives, paraît extrait d’un souvenir encore vif, d’une émotion réelle qu’il s’agirait enfin d’exorciser. Car l’autofictif Keep the Lights on n’est au fond qu’un film d’exorcisme : la chronique d’une rupture impossible et cruelle dans un New York hanté par les figures de disparus et les ombres du passé.

Elles sont nombreuses ici, du génial musicien protéiforme Arthur Russell, mort seul du sida en 1992, dont le folk endeuillé perle la bande-son, au cinéaste underground Avery Willard, décédé dans l’indifférence générale avant de voir le XXIe siècle – des extraits de ses films scandent le récit. C’est dans cette atmosphère d’outre-tombe, au milieu de tous ces fantômes avec lesquels il faut pour Ira Sachs réapprendre à vivre, que le film s’épanouit, qu’il puise sa profonde et tenace mélancolie, jusqu’à son épilogue désarmant : une séparation amoureuse enfin consommée dans la lueur d’un petit matin, pareille à une sortie des ténèbres. Keep the lights on : “Garde les lumières allumées”. (Commentaire largement inspiré d'une chronique parue en France dans Inrocks)


Allez, encore de quoi vous donner envie de courir voir ce film qui a toujours ici beaucoup de succès et qui a remporté un triomphe à Londres le mois dernier, avec le making-of du film (des bribes), qui sera en entier sur le DVD de Peccadillo Pictures (prévu début 2013) filmé par Jean Christophe Husson. Edited by Alix Diaconis. Music by Daniel Quinn : 



En France aussi on l'a pas mal vu finalement mais le sujet continue de choquer. Pour le politiquement correct, deux hommes jeunes et beaux qui s'aiment passionnément et longtemps, cela ne peut pas exister. Il n'y a que des folles tordues seulement capables de remuer du popotin toutes vêtues de rose fluo à la Gay Pride ou des amateurs vicelards de plans hard d'un soir. Une belle leçon que ce film qui montre que l'amour est plus fort que tout, qu'il est souffrance mais en même temps qu'il rédime et grandit. C'est d'ailleurs le discours - mal compris et méconnu - de l’Église catholique qui ne condamne pas l’homosexualité en tant que sentiment amoureux (comment pourrait-elle condamner l'amour même sous une forme différente ?) mais qui récuse le désordre physique qui trop souvent préside à ce type de relations. Un ami prête ici à New York ne fait que répéter cela et combien il dit vrai !