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20 août 2022

Combien d'années sont passées depuis notre première rencontre ?






      

Mes lecteurs savent qu'avant de traverser l'Atlantique pour finir mes études et travailler, j'ai été un petit provincial comme des milliers d'autres. Mon adolescence s'est déroulée dans le sud-Ouest de la France, mes étés pour partie sur le Bassin d'Arcachon et  au Pays Basque. Sûrement l'âge qui vient mais une foule de souvenirs me reviennent à l'esprit, comme celui que j'ai envie de vous conter, poussé par David et Mark et leur cousine Olivia, à qui je l'ai raconté.

Nous avions quinze ans à peine et l'été venait de commencer, jetant déjà mille feux joyeux sur nos journées. Après une année de collège, loin de la maison, mes cousins et moi, nous nous retrouvions ensemble dans la grande bonne vieille maison d'Arcachon. Il y avait toujours la bonne chargée de s'occuper des petits mais nous pouvions désormais échapper à sa surveillance et aux règles qu'on imposait alors aux enfants : la sieste obligatoire, les repas pris dans la cuisine avec les bonnes et le temps des baignades soigneusement minuté, surveillé, limité. Nous étions la plupart du temps neuf ou dix, presque tous du même âge. Les parents n'étaient pas tous là et nos grands-parents, flanqués de deux vieilles grandes-tantes gâteaux n'intervenaient guère. Souvent des amis logés comme nous au bord de la plage, dans des villas comme la nôtre, nous rejoignaient.

Cette flopée d'adolescents s'égayait dès le matin. Vers dix heures, la maison devenait une ruche en effervescence. Les petits jouaient dans le jardin ou à l'ombre sur le sable jusque vers midi. Nous retrouvions notre bande et, selon la marée, nous mettions à l'eau les bateaux. Il y en avait de plusieurs sortes, trois 420, un Loup et puis un autre voilier, un Pacific je crois, formaient notre flottille. De quoi nous amuser. Nous utilisions aussi nos planches à voile, mais seuls les bateaux nous donnaient l'illusion de partir, de nous éloigner du monde des adultes, en naviguant le plus loin possible. Combien de sorties vers, des pique-niques à l'ile aux Oiseaux, à la Pointe du Ferret près des Passes, ou sur le Banc d'Arguin. Souvenir de journées merveilleuses.

Quand nous n'étions pas sur les bateaux, nous nous retrouvions sur la plage devant la villa, cousins, copains. Les filles peaufinaient leur bronzage (nous aussi), le beach Volley-ball ou des passes de rugby, des courses jusqu'au large... Notre oncle avait une magnifique pinasse à moteur que nous n'avions bien sûr pas le droit d'utiliser sans la présence de son capitaine. En revanche, elle nous servait de ponton et de solarium, on pouvait y bronzer et y flirter, loin de la plage trop fréquentée. Plus tard, comme la roulotte en bois qui trônait alors sur le terrain derrière la villa, elle devait servir d'abri aux premières amours sérieuses de bon nombre d'entre nous...

à suivre.


22 avril 2022

Ron Levi, beau comme un dieu et alias







 

Passés 35 ans, on les retrouve plus rarement dans notre lit mais cela arrive et de belles histoires d'amour tendre et de douce complicité s'ajoutent au plaisir entre les draps. A 17 ou 20 ans, on ne sait pas vraiment apprécier ni prendre le temps de savourer la beauté du corps semblable au nôtre avec qui nous baisons. Le temps presse, le monde nous attend et nous ne savons pas nous attarder. Puis vient un jour où l'on se retrouve le plus souvent seul, surtout quand on refuse le coup d'un soir, entre deux portes, juste pour évacuer le désir devenu trop fort pour être contenu... Quand on est prêt pour que durent les choses et que se vivent sans pudeur nos sentiments, il est plus difficile de trouver l'âme qui fusionnera avec la nôtre. cela survient pourtant, le plus souvent sans que nous nous y attendions, par hasard, à l'improviste et de nouveau nous avons dix-sept ou vingt ans et c'est une vraie première fois toujours. Grâce soit rendue à celui qui inspire au quotidien ces lignes, à son amour patient, sa tendresse immuable et la chaleur de son corps quand il se love contre le mien chaque nuit...

07 mars 2022

Le questionnement de Joshua

Revu dimanche avec David cette superbe vidéo de l'australien Troye Sivan. Très pur et profond. rien à vois à ce que le chanteur réalise désormais. il a vieilli, on le voit avec les traits tirés, le regard marqué. La vie nocturne ? Les stupéfiants ? Une vie compliquée ? Je ne sais rien sur ce garçon. Ce que je sais en revanche c'est combien ses premiers clips étaient beaux et porteurs d'image que bon nombre d'entre nous ont vécu ou dont ils ont été les témoins.

Il y a près de chez nous une famille sympathique chez qui nous avons dîné il y a quelques semaines. Nous les avons rencontré chez un ami éditeur. Amusés de vivre dans la même rue et d'avoir les mêmes lieux de prédilection à New York, des lectures identiques, ils nous ont invité à dîner. Bel appartement et trois beaux enfants, éveillés, bien élevés, et rayonnants. L'aînée est en troisième année de médecine à Columbia, Mila souhaite devenir pédiatre, le second, Joshua, rayonnant jeune homme de 17 ans souhaite devenir écrivain et le petit dernier, Daniel, candidat éphèbe est un jeune musicien de 14 ans, nageur comme son frère. Agréable soirée où David et moi avons été frappés de la ressemblance de Joshua avec le chanteur australien, la musculature en plus.La virilité aussi. Mêmes yeux au milieu d'un visage maculé de tâches de rousseur, mêmes longs cils foncés, même bouche faite pour les baisers.


Tous savaient que nous étions deux hommes vivant jour et nuit ensemble, mariés et... normaux. Joshua nous a beaucoup observé, il est resté distant mais affable et souriant quand nous parlions avec lui. L'autre jour, nous nous sommes croisés les Peterson et nous au Majestic à Broadway, lors d'une représentation du Fantôme de l'Opéra. Ravis de nous retrouver, nous avons passé un long moment ensemble. Il n'y avait que Joshua, Mila et  Daniel n'étaient pas là. 

Après le spectacle, nous sommes allés grignoter ensemble au Daniela's, la trattoria sure la 8e avenue. Situé à deux pas du théâtre, j'ai fait le chemin avec Joshua tandis que David bavardait avec ses parents. Le garçon, très excité par le spectacle essayait son français avec moi et nous parlions de Victor Hugo, de Paris. Puis soudain, il m'a posé une question, en rougissant. "Comment sait-on qu'on est gay ?", ajoutant aussitôt "tu as toujours été comme ça même à mon âge ?" Difficile sujet qu'on ne peut éluder, ni survoler quand un adolescent ose aborder le sujet. surtout dans ce pays de plus en plus la proie d'un nouveau puritanisme actif. Sans réfléchir, je lui ai répondu que je ne m'étais jamais posé la question, que j'étais longtemps sorti avec des filles et David aussi mais que je ressentais quelque chose de différent pour les garçons, un sentiment jamais expliqué. Rien de rationnel, juste une évidence. "Mais tu as aimé des filles ? Je veux dire..."."Je vois ce que tu veux dire" (Il était rouge comme une pivoine) ai-je répondu, amusé mais ne voulant pas rajouter à son malaise.

Nous étions arrivés devant le restaurant. Nous sommes rentrés nous installer et la conversation habituelle sur notre ressenti après le spectacle coupa court à la discussion. Mais Joshua a appelé un jour. Il est venu à la maison (ils habitent à deux cents mètres d'ici) et m'a raconté son histoire. très belle. Émouvante. Une vie d'adolescent américain de New York. Des cours de tennis, la piscine, les cours de senior year et la perspective du collège l'année prochaine. Une petite amie depuis un an qu'il aime mais qui refuse de coucher avec lui avant ses dix-huit ans sauf s'il la demande en mariage. Il est bien avec elle nous dit-il, elle est jolie, sa famille est accueillante et c'est parfois chaud entre eux (la déduction est personnelle, mais les relents de mes amours quand j'avais 17 ans étant bien présents dans ma mémoire...) mais il n'a jamais été plus loin que la décence imposée par le moralisme évangéliste. En revanche, avec les autres garçons, rien n'est pareil. Joshua explique ressentir un malaise en même temps qu'un fort désir quand il est avec certains de ses amis et la tension entre eux est visible. Il a découvert la masturbation un soir où il passait la nuit chez son meilleur ami qui a un an de plus que lui. Dans la chambre, après s'être douchés ensemble, et avoir comparé leurs corps en approfondissant l'exploration anatomique sur leurs sexes. Ce qui est arrivé devait arriver, ils se sont mis tous les deux à bander. Mais plutôt qu'être gênés, ils en ont plaisanté, se sont racontés des histoires fantasmagoriques, inventant des aventures et d'exploits à propos desquels aucun d'eux n'avaient de doutes. C'était le jeu. Ils ont fini par se donner du plaisir avec la main de l'autre, "pour voir". Et ils y prirent assez de plaisir pour vouloir recommencer. 

David et moi étions flattés de la confiance du garçon. Toute cette conversation se déroula dans notre cuisine, autour d'une orangeade et d'un homemade cake, comme on parle d'un match de base-ball ou d'un film...  "Est-ce que je suis gay ?" Demanda-t-il après avoir expliqué l'origine de son questionnement... Que répondre sinon que peu importe ce que l'on est, rien de répréhensible de vouloir être comme on le sent au fond de soi plutôt que d'évertuer à faire et à être comme une certaine morale nous l'impose. Poignant de constater que les années passent, la société change mais les interrogations demeurent les mêmes chez les garçons et la tension identique à celle de toujours, le poids des interdits, la religion, la morale, le combat de la vertu contre le vice et l'assimilation du plaisir et de l'attirance sexuelle au vice...

Comment faire comprendre à ces jeunes que l'amour n'a pas de sexe. qu'on peut aimer avec son cœur et son sexe les filles et les garçons, ou bien seulement les filles, ou bien seulement les garçons. Expliquer à un lycéen de 17 ans que bander en pensant au corps bien fait d'un copain n'a rien de pervers ou d'anormal, que c'est aussi  normal que de d'être excité par le corps d'une fille,  qu'un gay n'a pas forcément un cheveu sur la langue, des piercings partout, qu'il ne dandine pas du popotin et parle avec une voix fluette, qu'il n'est pas ou ne devient pas efféminé et que faire l'amour entre garçons n'est pas obligatoirement lié à la pénétration pas plus que l'amour hétérosexuel ne se limite à la procréation, que la vision épouvantable de la sexualité, violente et mécanique, du cinéma porno n'est en rien le reflet de la vérité... Tristesse de penser qu'aujourd'hui encore, les jeunes sont coincés dans des archétypes vénéneux qui, en les bridant, peuvent les conduire à des attitudes pathologiquement dangereuses, pour eux comme pour leurs partenaires. On aurait pu penser que le sexe serait au XXIe siècle uniquement un sujet de joie et de plaisir et plus un sujet de malaise et de souffrance morale ! Bon sang, les enfants, retenez les paroles de la Bible : Dieu est Amour ! Et l'amour c'est le respect, de soi et de l'autre, c'est la douceur, la tendresse, l'affection, la patience. Et nos sentiments, nos attirances, nos désirs n'appartiennent qu'à nous et à ceux avec qui nous les partageons. 

Amen.

08 février 2022

Merci Mr Levi !

Personne ne peut dire le contraire, rien de tel qu'un jean bien coupé pour mettre en valeur le corps des garçons ! Quand j'étais adolescent, porter un jean était proscrit dans ma famille. Nous en rêvions. A bouton ou à fermeture-éclair, moulant ou droit, se glisser dans cette seconde peau pour se sentir irrésistible et prêt à toutes les aventures...  Retrouvé ces portraits en jean de garçons pour ce premier jour de la semaine :











Les jeans ? "Une seconde peau qui, quand on l'enlève révèle la véritable, la toile bleue un peu rugueuse qui suit au plus près le corps, magnifie la jambe, les muscles des cuisses, la rondeur des fesses est une invitation au plaisir, un accélérateur de désir unique !"... L'attrait du jean, une variante française, la marque Loïs eut sa campagne dans les années 85... Le modèle s'appelait Olivier Grimonnet. Il deviendra photographe à son tour. Je l'ai croisé à Paris une nuit, chez un ami. Il m'avait donné la carte postale en guise de carte de visite. Il griffonna au dos son numéro de téléphone. Il habitait Boulevard Exelmans. Il était grand, beau, attirant. Solaire. Il est mort en 2019, à seulement 57 ans...
 


06 novembre 2021

"How Dreams Are Made", à celui qui se reconnaîtra et peut-être se souviendra

La voix de Jasper Steverlinck m'a fait penser à ce garçon rencontré il y a longtemps à une terrasse de café. J'étais étudiant encore et vivais en France. Il se nommait David. Nous nous retrouvions tous les jours à la même heure et pendant des semaines, nous nous sommes croisés, jetant un coup d'oeil à la volée pour voir l'autre, sans jamais chercher à croiser nos regards. Il buvait un café allongé, je prenais du thé. Nous lisions ou prenions des notes tous les deux. Comme moi, il cherchait le soleil. Et puis un jour, des semaines après, un ami avec qui j'allais travailler à la bibliothèque te croisa dans les travées. Et me proposa de nous asseoir à la même table.

Et c'est là que tout a commencé. Comme si les nombreuses fois où nous étions ensemble au café sans jamais nous parler ni nous regarder, avaient été la répétition de la pièce qui allait se jouer. Nos coeurs et nos corps se préparaient sans doute...Tu étais avec une fille qui te buvait des yeux. Elle était très jolie. Tu étais tout sourire, content de voir cet ami avec qui j'étais venu. Quand tu as levé les yeux vers moi pour me saluer, tu as eu un très court moment d'arrêt, ton regard est devenu brillant derrière tes longs cils. J'ai su que tu m'avais reconnu et que tout ce temps, comme moi, tu avais espéré qu'un jour nous nous parlerions. Ton sourire se fit encore plus rayonnant en me tendant la main, tu dis simplement : "on se connait déjà je crois". J'aimais ton expression malicieuse et mon coeur aussitôt fondit comme du beurre au soleil... J'aimais le contact avec ta main, douce et ta peau comme veloutée.

Inutile de dire que je n'ai pas vraiment réussi à me concentrer sur mes cours. Mon sang  vibrait dans tout mon corps. Je me sentais bête et moche. Je voulais éviter tout ce qui aurait pu risquer de te déplaire ou te donner une fausse idée de celui que je suis. De temps à autre - enfin - nos regards se croisaient. L'ami qui nous avait introduits sentit vite que quelque chose de spécial était en train de se passer et il sourit, juste un peu étonné, quand David me proposa de rentrer avec lui, "pour mieux faire connaissance". Notre ami commun devait retrouver la fille avec qui il sortait. je n'avais rien de prévu et ma petite amie de l'époque avait son cours de danse. 

Et c'est ainsi que tout commença. Après avoir raccompagnée la jolie lituanienne qui travaillait avec lui, nous avons marché. Longtemps. il faisait nuit. Nous parlions beaucoup, comme à la recherche du temps perdu. Puis soudain, au coin d'une rue un peu plus sombre, David prit mon bras comme pour me retenir. Comme si son geste était destiné à me prévenir d'un danger, je sursautais et regardais autour de nous. Il se rapprocha de moi et m'embrassa, plus il prit ma main et m'entraîna sous un porche assez profond que les réverbères n'éclairaient pas. Notre étreinte fut intense et passionnée. Toujours cette impression de vouloir rattraper le temps perdu... Nous avons passé la nuit ensemble. Pour moi c'était la première fois que je dormais avec un garçon, la première fois que je ressentais cette passion. J'aimais profondément la fille avec qui je sortais, nous projetions de nous installer ensemble à la prochaine rentrée et notre entente physique était parfaite. Pourtant David venait de tout remettre en question, par un regard, un baiser, une étreinte passionnée... 

 

Notre histoire dura plusieurs mois. Pendant plusieurs mois je menais une double vie, voire triple car je vivais chez mes parents à la campagne quand je n'étais pas à la fac, et en ville je partageais mes nuits entre la fille qui m'aimait et David que j'aimais aussi... Nous faisions des tas d'aménagements, nous nous organisions pour éviter qu'elle et lui se rencontrent. Il y avait les lieux que je fréquentais avec David où jamais nous allions avec ma petite amie... Une fois nous avions failli vivre un télescopage qui aurait pu être dramatique. David était avec sa bande d'amis dont celui qui nous avait présenté et qui suivait les mêmes cours que moi. Une fête d'anniversaire nous réunit tous et les deux personnes avec qui je faisais l'amour se retrouvèrent pour la première fois dans la même pièce. Certains amis savaient que j'étais avec elle, d'autres que je sortais avec David. Il eut suffi d'un mot lâché par inadvertance pour faire tout exploser... Mais rien ne se passa. David, toujours aussi gentil, toujours attentionné ne demandait ni n'exigeait rien. Il aimait faire l'amour avec moi et nous nous entendions parfaitement. Nous étions amoureux. Un amour joyeux et tranquille. Il savait que j'avais une fille dans ma vie. 

Parfois il disparaissait plusieurs jours et je ne le voyais plus, il n'appelait plus et je reprenais ma vie d'avant comme si de rien n'était. Je songeais à lui et cela devenait difficile pour moi de vivre normalement sans ressentir un manque, un vide que seul David pouvait combler.Puis soudain il revenait et nous reprenions notre vie, nos nuits, nos après-midis volés. Un jour, les cours se terminaient, les examens étaient derrière nous. J'étais seul dans l'appartement. David devait venir déjeuner avec moi. Il ne vint pas. Je ne devais jamais le revoir. Le lendemain je devais rentrer chez mes parents qui venaient me chercher puis nous devions nous installer dans notre maison au bord de la mer. Les semaines passèrent sans aucune nouvelle de David. Puis l'été se termina et ce fut la rentrée. Il ne donna plus aucun signe de vie. J'ai su bien plus tard qu'il avait été reçu dans une grande école loin de notre université. Je ne l'ai jamais revu.



 

22 septembre 2021

Connaissez-vous Laurent, l'auteur, inventeur et rédacteur de Red Mug, Blue Linen ? Il n'écrit sur son blog qu'en anglais et ce site est le plus élégant et le plus raffiné que je connaisse. les illustrations choisies sont toujours très belles, symboliques souvent, décalées toujours par rapport au sujet traité dans les différents billets du mystérieux Laurent, brillant bretteur d'idées, doté d'une culture nourrie aux même sources que celles de mes lecteurs préférés et celles de votre dévoué. Si vous en savez davantage sur lui, des échanges peut-être, ne dites rien. La beauté de son blog n'a pas besoin d'éclairage trop vif. Le lire est un bonheur quotidien. hélas, il semblerait que depuis quelques semaines, en réalité depuis février dernier, notre discret Laurent dont j'aimerai tant qu'il soit ce garçon qu'on voit de dos à côté du titre de son blog. Chemise bleu chambray en coton (celle du titre) élégamment usée (il n'y a que les parvenus et les sans-goûts qui portent des vêtements neufs, la patine et l'usage sont tellement plus élégants, "chics" comme disent les britanniques), coupe de cheveux classique et mug rouge basque (celui du titre). Du thé (chaud et au lait de préférence ou, accordons-lui cette péripétie esthétique, café noir allongé à l'américaine). Et en exergue cette sentence, définitive, qui situe où le visiteur se trouve :"A Gentleman doesn't dine in restaurants"

Sa présentation est un résumé d'élégance et d'intelligence. Voyez plutôt :

"Writing to a colleague in the 1930s, the physicist Wolfgang Pauli confessed, “I have done a terrible thing. I’ve postulated a particle that can not be detected.” Eventually, Pauli won the Nobel Prize for his Exclusion Principle, i.e., all material particles exhibit space-occupying behaviour - and could very well fall within the province of restaurants. I wonder if red mug, blue linen will be that terrible thing, a postulate without a particle - that a gentleman is only that creature whose nourishment occupies no space. But whether that is true, is less urgent to know than where it comes from."

De quoi continuer d'espérer dans l'avenir de l'humanité, tant que des êtres penseront et écriront, liront et débattrons  avec modération, intelligence, mesure et un mug de thé. Et ci-dessous la toute première illustration publiée sur le blog, le jeudi 29 juillet 2010, avec en légende ces simples mots : "Under development" et quel développement vraiment ! Et le commentaire d'un ami lecteur : "This i going to be something amazing. I can already tell!". Il avait raison, n'est-ce pas ?




03 mars 2021

Cette petite étincelle...




 

« Cette petite étincelle qui nous fait reconnaître, comme une lumière au loin dans la nuit prévient le marcheur égaré et le rassure, que celui qu'on attend et qui lui aussi nous attendait. Quelle alchimie préside à ces moments rares et bouleversants où après les larmes et le silence, une petite musique joyeuse nous ramène à la vie. L'Amour est là près de nous et nous savons que cette fois sera la bonne...» 

 

29 janvier 2019

Lui

Il m'avait invité par un petit mot très doux. En pièce jointe, une photo de son visage. Il devait à peine avoir 18 ans. Les avait-il seulement. Il n'avait pas froid aux yeux et m'avoua dès notre premier échange son penchant pour l'exhibitionnisme devant une webcam. jamais en vrai. Il était vierge sinon puceau. Sang chaud dans un corps très souple, joliment fait mais presque trop fin. Sa musculature en devenir lui faisait un air d'enfant fragile. Sa virilité me surprit. Nous avons fini par nous rencontrer, deux ans après nos premiers échanges par téléphone. Il passa cinq jours à New York. Puis il rentra chez lui à Montreal, nous nous sommes écrits quelques fois puis plus rien. Il devrait avoir pas loin de la trentaine maintenant. J'aimerai voir à quoi il ressemble, lui qui m'avait promis de se mettre à la natation, à l'athlétisme et à la musculation...





28 octobre 2018

Jeune dieu, prends ton envol


Tu sais ce que tu veux et tu l'exprimes. Tu sais ce que tu crains et tu t'en prémunis. Tu gardes un cœur et une âme d'enfant mais des années d'entraînement dans ton club de natation ont sculpté ce corps d'homme dans lequel tu es bien plus à l'aise que d'aucuns à ton âge. Tu viens de fêter tes 17 ans. Mineur encore mais largement mature pour aborder les rivages de l'amour et tu le sais. Pourtant, au seuil du passage, tu crains encore de te tromper. Ton désir devenu trop fort pour pouvoir être contenté en solitaire. Tu recherches l'âme sœur mais tu souhaites que cette première vraie fois soit un feu d'artifice, un moment inoubliable, beau et joyeux, clair et somptueux. Au lieu de ça, les garçons que tu rencontres n'ont à t'offrir rien que du médiocre, un coup à la va vite, une soirée entre deux portes, une back-room sordide. Tu attends le frère, le compagnon, l'alter-ego mais tu voudrais que pour cette première fois, l'autre soit un homme, vrai, doux, aimant. Cela ne devrait pas être difficile d'en trouver un tellement tu mesures combien ta beauté irradie, combien tu es doté par la nature pour satisfaire tous ceux qui auront la chance de croiser ton chemin. Mais les écueils surgissent vite dans les amours entre mâles. Tu voudrais pouvoir tomber amoureux de quelqu'un de solide et de tendre, d'attentif et de passionnant qui sache te tenir la main quand il faut et te laisse libre aussi. Tu ne croises que des pervers ou des vicieux qui cherchent juste à passer un moment avec toi. Ils sentent que tu es pur encore et cela les excite, davantage encore que ta jeunesse et ta beauté. Pourtant, après plusieurs échecs, le gentil petit gars de Detroit avec qui tu as passé la soirée au club l'autre jour, avec qui rien ne s'est passé sinon quelques caresses et de longs baisers, t'a présenté Matt, son ancien professeur de littérature au collège et son oncle. Matt a presque 40 ans. Comme toi, il nage. Comme toi il recherche l'amour. Il a été gentil avec toi parce que tu étais avec son neveu. Il est resté distant. Tout montrait que ton corps, ta voix, ton sourire ne le laissaient pas impassible. Mais il restait à distance. Tu as vingt-deux ans de moins que lui... Il pourrait être ton père ou un ami de ton père... Pourtant c'est lui, tu en es certain désormais. il aura fallu une soirée et deux rencontres, une à Central Park, l'autre à la piscine de Chelsea Piers. Matt semble t'éviter pourtant. Tu racontes cela à Peter et à Sebastian qui m'en parlent. Qu'à cela ne tienne, nous inviterons Matt et son neveu à l'anniversaire de Peter. Prends patience petit, si quelque chose de fort et de vrai doit naître entre vous, cela naîtra. Si rien ne se passe alors, tu tourneras la page...

30 septembre 2018

Anything once...


Etre hétéro et avoir envie un jour de sexe avec son meilleur pote, gay. Quelle affaire. Cela peut sembler bizarre, un peu tordu peut-être aussi... N'avoir jamais été qu'avec des garçons, simplement parce que le désir est venu un jour en même temps que la puberté et que le désir s'est dévoilé sans mystère vers les garçons plutôt que ves les filles. Quelle affaire là encore. Et puis le gay accepte une première expérience avec une fille. Résultat plutôt positif. Mais cela ne remplace pas cette sensation d'être entre soi dans l'amour entre garçons, savoir exactement ce qu'il faut à l'autre, et connaître d'avance ce dont il a besoin comme on sait d'avance comme il est fait, ce qu'il ressent, entre garçons. Le mystère est dans l'alchimie amoureuse. 

Pourquoi, parfois, ce n'est plus de désir et de sexe dont il s'agit, mais d'amour ? Une attirance totale est absolue. Mais société hétéronormée oblige, l'instinct et le désir profond, en dépit de cet atavisme remontant à la nuit des temps que l'on a tellement refoulé et enfoui sous des préjugés et des blocages, la chose arrive rarement. Pourtant, lorsque le garçon hétéro découvre l'amour entre garçons avec son meilleur ami, gay, voilà soudain que tout s'éclaire... Il sait. Au-delà du côté expérimental, simple accident, parenthèse unique dans sa vie d'amateur de filles, il y a, forcément, un goût de revenez-y. S'il est honnête avec lui-même, il se dira, sous les draps, parce que c'est lui et parce que c'est moi tout à la fois. 

Ce court-métrage daté de 1998 illustre avec un bel humour et beaucoup de tendresse cette situation :

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14 mai 2018

cahoppopilla, le tumblr d'Hadrianus


Bonjour lecteurs.

Frisquet ce matin ici mais le soleil est là et il devrait faire beau et chaud toute la journée. Un lundi matin comme je les aime. A la maison. Promenade du chien, petit-déjeuner en musique. Rangements, lecture... Cela va être cool. 

Je profite de mon retour sur blogger (pardon lecteurs, mais le temps passe si vite et on a tellement tendance à courir trop et par habitude aussi...) pour vous parler de Cahoppopilla. Pas la chanson de Sigür Ros, non un site sur Tumblr. Ce n'était qu'un jeu au début - il y a plusieurs années déjà - une boutade, un passe-temps esthétique décidé au hasard de nos errements sur le net. Chronophage comme tout ce qui a trait aux dits "réseaux sociaux", davantage outils de désocialisation à mon avis contrairement à ce que nous chantent les Mark Zuckerberg et compagnie. 

Mais finalement, le flot d'images qui s'entassent dans nos disques durs et autres clés USB, méritent bien d'être montré. C'est ainsi que la boutade sur Tumblr a repris du souffle et que nous l'entretenons gaiement (pas de jeu de mot genré, je ne me défausse toujours pas - le ferai-je jamais ? - de ma position/conviction initiale : amitié ou amour entre garçon = sphère privée, affaires personnelles, confidentialité et le sexe entre garçons conséquence de cet attrait amitié-amour donc n'est aucunement constitutif de ce que nous sommes).


Bref, rien à voir avec la pseudo culture-gay et tout l'attirail petit-bourgeois des militants de la gay attitude, très vieillot tout ça. Juste des moments et des bribes d'esthétique, de beauté et de charme. 
Non pas que je méprise ou moque ceux qui préfèrent les mâles post trentenaires, velus, poilus et charnus, qui aiment la violence et la force agressive dans leurs rapports sexuels, qui se rêvent en femme et féminisent tout à défaut d'en être (des femmes), mais la beauté et le charme se manifestent pour moi uniquement dans la jeunesse, la pureté et rien dans ma vie ne cherche à choquer ou bousculer. 


Si je vis avec un garçon que j'aime, si je dors avec lui et que nous échangeons tendresse et volupté, cela ne me fait différer en rien du reste de mes semblables qui n'ont pas le goût, le désir ni la chance de connaître les délices de l'amour entre garçons, amitié transcendée, désirs partagés qui ne regardent personne d'autres que nous. Mais pas de polémique, de leçons de philosophie, anthropologie ou sociologie. 

L'homosexualité est une invention du XIXe siècle, un désordre pour les théologiens des trois religions du Livre mais pas une maladie, ni une damnation. L'antiquité, le Moyen-Age, la Renaissance en avait fait une attitude normale dans les limites qu'imposaient religions et nécessités sociétales, pas une tare. En revanche, les folles remuant du derrière, parlant au féminin, en cuir, barbe et moustache et poils de singe sur tout le corps, vêtus de froufrous roses ou déguisés en religieuses, chantres de la culture gay, me semblent totalement hors-jeu, démodés, absurdes et pathétiques. Mais, encore une fois, cela n'engage que l'auteur de ces lignes (et ceux - nombreux - de ses amis qui pensent comme lui). On en reparle; le débat est ouvert. Sans polémique, ni prosélytisme, of course. Bonne journée.


Mais après avoir répondu publiquement à cet mail reçu il y a quelques jours et dont le contenu était assez violent sur le sujet et à mon égard et qui a suscité les lignes ci-dessus, revenons à Tumblr. Hadrianus y publie des images reçues ou découvertes au hasard de nos promenades sur le net. Abonnez-vous. C'est gratuit.Et si ce n'est pas déjà fait, téléchargez l'application "c'est encore plus sympa niveau présentation" comme m'écrit un lecteur. Bonne visite au Tumblr d'Animula Vagula Blandula !