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01 octobre 2018

Méditation


Perdu dans tes pensées, tu oublies le temps qu'il passe. Il faudrait te lever, aller te doucher et rejoindre les autres, les cours vont commencer mais tu songes à l'ami qui n'est pas venu, à l'absent par qui tout est dépeuplé et dont l'odeur, la chaleur, la douceur et le rire te manquent déjà. Ta peau, tes muscles, tes doigts, tes lèvres gardent le souvenir de tout ce qu'il était, le jour, la nuit, dans tes bras, entre les draps, vos rires, vos soupirs, vos cris de joie et le plaisir partagé tant de fois, les joutes amoureuses sans cesse recommencées, puis la douceur du sommeil vos deux corps enlacés... Et puis ces vers d'Appolinaire que tu savais par cœur et que nous récitions ensemble : 
 
Toi qui fis à l'amour des promesse tout bas
Et qui vis s'engager pour ta gloire un poète

O rose toujours fraîche ô rose toujours prête
Je t'offre le parfum horrible des combats

02 janvier 2018

Philip von Battenberg alias HRH Prince Philip, Duke of Edimbourgh


Celui qui fut un des plus beaux princes d'Europe aura 97 ans cette année ! Longue vie au mari de la reine Elisabeth. Petit-fils de roi, descendant de la reine Victoria, parent de toutes les familles impériales et royales d'Europe, ses mémoires intimes seraient une source incroyable d'information comme le seraient le journal intime de la reine. Un jour peut-être loin avant dans le XXIe siècle, bien après leur disparition, on pourra lire leur vie écrite de leur main et mieux comprendre ce que fut leur existence, leurs renoncements, leurs échecs et leurs joies.

 

01 janvier 2018

T.E.Lawrence quand il n'était pas encore Lawrence d'Arabie...


T. E.Lawrence en uniforme de cadet à Newport Beach par le peintre britannique Henry Scott Tuke dans les années 1921-1922. Le futur Lawrence d'Arabie se passionnait alors pour l'histoire et l'archéologie. Dans ses années d'undergraduate au Magdalen College d'Oxford il partit en vélo faire un tour de France des châteaux de la période médiévale. Le célèbre film de David Lean, s'il reste une magnifique épopée sur la vie de ce visionnaire ne lui rend pas vraiment justice. 

T.E. Lawrence avec ses frères.

Nourri à la fois par la british way of life, de la philosophie grecque, de la littérature ancienne et des grandes aventures humaines, il fut bine )plus que ce qu'on nous montre dans le film.

Ce que tout le monde a compris, c'est que Lawrence était beau et qu'il appréciait la beauté des garçons comme son éducation classique le lui indiquait...
 
T.E. Lawrence à Oxford
Les étudiants que j'ai rencontré à Oxford ont une vénération pour lui. Ils lui ressemblent souvent...


11 octobre 2015

Crieurs de journaux à New York


Trouvé par hasard dans un magazine, cette photographie des années 1910 de trois petits vendeurs de journaux, ces fameux crieurs qui hurlaient les nouvelles du jour dans les rues des grandes villes. Hauts comme trois pommes, encore des enfants mais déjà bien marqués par la vie et la rue, ces petits mectons n'avaient peur de rien et formaient un réservoir inépuisable de petites mains pour les bandes de voyous qui recrutaient dans les quartiers pauvres, de new York à Chicago. Leur gouaille transparait derrière la fumée de leurs cigarettes. Beaux gosses à l'adolescence, ils peuplent les romans et les films des années 30 et sont les ancêtres des Outsiders immortalisés par Coppola.

30 août 2014

My name is Desmond...

 
Desmond. Comment peut-on prénommer un enfant ainsi aujourd’hui. Pourtant c’est son nom et je dois dire qu’il le porte bien et fièrement. Mais qui est ce Desmond me direz-vous. C’est un jeune garçon venu d’Outre-Manche avec ses parents, son frère et sa sœur. Venu passer ses vacances dans notre petit village, je l’ai rencontré pour la première fois un matin sur la plage. C'était il y a un peu plus de quinze ans, j'avais une vingtaine d'années. L’air était doux et la marée montait. Nous venions nous baigner nous aussi. Nous n’étions pas très nombreux sur la plage. Trois jeunes allemands bruns et bronzés qui nageaient comme des dieux, une famille du coin, des campeurs voisins et cette famille anglaise. 

Desmond était déjà dans l’eau quand je l’ai aperçu pour la première fois. Assez grand, bien fichu, vêtu d’un long maillot de bain vert, il émanait de lui cette grâce encore infantile mais déjà très virile qui vient aux jeunes adolescents dans les premières années de leur puberté. Il était magnifique. Je l'observais quand il surgit de l’eau. Son corps trempé luisait sous le soleil, ses cheveux collés sur son front et le long de son cou. Le short mouillé mettait en valeur les formes dont la nature a bien voulu le doter. 
De longues jambes lisses et totalement imberbes, un torse bien dessiné, des épaules souples et musclées... Tout en lui éclatait de perfection. Ses mains me plurent tout de suite. Longues, blanches et fines, elles bougeaient avec tellement d’élégance. J’aimais cette joie enfantine et cette manière souple et racée qu’il avait de se déplacer dans l’eau, jouant avec son chien, un jeune labrador aussi fou. Le petit frère s’amusait avec sa planche et leur sœur nageait avec eux. Lorsque je pénétrais dans l’eau il me regarda longuement, suivant mes mouvements avec attention. Est-ce le courant ou la satisfaction d’avoir près de lui un jeune adulte quand les vagues se firent plus hautes et le vent plus fort, mais il se déplaçait sans cesse vers moi alors que d’autres auraient préféré s’éloigner de ce groupe qui venait se baigner là où, quelques minutes auparavant, il était seul avec les siens… 


Il me sourit et plongea dans les vagues en même temps que moi. Il continua longtemps de nager et plonger à côté de moi, et lorsque le courant l’emportait, il revenait, me gratifiant à chaque fois d’un sourire radieux. Nous sortîmes ensemble de l’écume, et son rire me plut vraiment.

J’étais avec mes cousins. A chaque fois que nous allions de nouveau dans l'eau et qu'il était allongé sur sa serviette, il se redressait. Appuyé sur ses coudes, il nous regardait, se levait aussitôt et revenait vers nous. une fois dans l'eau, il nageait sans cesse à mes côtés. A un moment, nous étions restés seuls, et il me frôla. Au lieu de s’excuser, son regard me toisa comme un défi. Qu’allais-je faire, quelle serait ma réaction ? Je plongeais à mon tour et rejaillis par un coup de rein sur lui ou presque. Mon corps toucha le sien et mon bras glissa le long de son flanc. Nulle provocation, rien de vicié. Une candeur "avertie" dirai-je. Comme une invitation. Il sortit bientôt de l’eau et s’étendit sur le sable, sans cesser de me regarder ou de regarder dans notre direction. J’étais trop loin pour discerner vers où son regard se posait exactement. Je souhaitais vivement être la cible de ces yeux que j'avais trouvé d'un vert incroyable. 
 
Lorsqu’un des jeunes allemands sortit de l’eau et entoura ses reins d’une grande serviette bleue, je croisais enfin son regard, nous regardions la même chose : un autre jeune corps bien fait qui s’exposait aux regards. L'anglais se remit à sourire et ce sourire, j’en étais certain, m'était destiné. Perturbé, décontenancé même, je me couchais sur ma serviette, pour sécher au soleil et dormir un peu. Lorsque je me réveillais, Desmond jouait au badminton. Il avait enfilé un polo blanc sur un bermuda de toile beige. 

Il jouait bien, lançant élégamment sa raquette contre la balle. Quand il l’envoya près de moi il vint la rechercher en me lançant un "pardon" délicieusement accentué comme on sait le faire dans les bonnes écoles anglaises. Cet enfant ne venait pas de la plèbe, c’était certain. Sa mère avec qui il jouait était élégante aussi dans sa tenue de plage, fine, racée, la quarantaine passée. Une anglaise distinguée (il y en a). En se penchant pour ramasser la balle tombée sur ma serviette, il me toucha l’épaule en souriant et je sentis ses doigts s’attarder sur ma peau comme une caresse. Non, je devais rêver. Un adolescent de quinze ans n’est pas provocateur à ce point. Pas dans ce milieu-là. Les petites frappes rouées des bas-quartiers, rompues aux jeux sexuels et aux avantages pécuniaires immédiats qu’ils en retirent, auraient pu avoir ce geste d’invite. Avec Desmond c’était autre chose. Il me semblait fasciné. Mon corps, musclé, bronzé par trois semaines de baignades et de plage l’attirait-il ? Il devait bien imaginer que c’était avec ma famille que je venais sur cette plage comme lui avec la sienne… 
 
L’heure du déjeuner approchait. Nous sommes rentrés. L’après-midi, revenant du marchand de journaux, je pris un chemin de traverse pour éviter une rue en travaux. Il faisait orageux et le ciel resté bleu commençait de se couvrir de nuages gris. J’aime ces ballades solitaires en vélo dans la campagne normande, à deux pas de la mer.L'air est mêlé de senteurs presque contradictoires, le parfum salé de l’océan et l’odeur des champs et des prés. Au détour d’un bosquet, j’aperçus mon jeune anglais qui pédalait. Il me vit et s’arrêta net. C’est moi qui lui fit un large sourire cette fois. Il y répondit par un "Hello" amical. Il fit demi-tour et nous pédalâmes ensemble. Après quelques minutes de silence, je lui demandais dans sa langue où il allait. Il me répondit, un peu surpris de mon anglais, "I don’t know, and what about you ?" Je lui proposais de me suivre vers le Manoir abandonné, un lieu que j’aime beaucoup, éloigné des habitations, très ombragé et calme où j'allais souvent avec mes cousins et mes frères. Une rivière longe la route bordée de vieux chênes. Quelques chevaux parfois, des moutons et jamais personne. 
 
L’orage nous surprit non loin des ruines. Ce fut magnifique. En un instant le ciel argenté devint noir comme en pleine nuit, les éclairs se répandirent au-dessus de nous et la pluie se mit à tomber avec une force incroyable. En quelques secondes, nous étions trempés. Plus un seul de nos vêtements qui fut sec. La grange abandonnée nous abrita. Elle sentait le foin et l’herbe coupée. Nos vélos rangés, regardant la pluie, nous nous sommes mis à parler de ce paysage, de la campagne, puis il raconta son collège, ses parents.La pluie continuait de tomber drue, et notre conversation se prolongeait, abordant plein de sujets, mille riens qui lient deux personnes qui viennent de se rencontrer. 
 

Son corps trempé près de moi éveillait mille sensations dans mon cœur, et je ne désirais plus que le caresser et sentir sous mes doigts ce que mes yeux avaient pu admirer le matin sur la plage. Je lui proposais d’enlever nos vêtements pour nous sécher un peu. Il ôta sans façon son polo blanc rendu transparent par la pluie. J’aimais la forme joliment arrondie de sa poitrine, la pointe des tétons collés au tissu mouillé qui les moulait et ses abdominaux joliment dessinés. Il s’ébroua et tenta d'essuyer ses cheveux avec le polo. J’enlevais ma chemise. Il me dit "tu es bronzé, c’est beau", tentant le diable, je lui répondis :
- c’est doux aussi veux-tu toucher ?
- Pourquoi pas, me dit-il, du défi dans la voix et sans quitter mon regard. 
J’étais plus surpris que lui et terriblement mal à l’aise. Cet enfant avait l'âge des plus jeunes de mes cousins et des scouts dont je m'occupais alors, et nous étions là tous les deux, presque nus dans des dispositions pour le moins ambigües… 


Il posa sa main sur ma poitrine et glissa sur le côté de mon ventre que je raidissais en partie parce que je suis chatouilleux mais aussi parce que je voulais lui faire sentir mes muscles et lui donner envie de laisser sa main courir le long de mon corps… Il s’approcha encore davantage de moi et dit avec plein d’innocence dans la voix – c’est du moins ce qu’alors je pensais.
- Regardes la différence de couleur de nos peaux c’est incroyable. Quelle chance. Es-tu bronzé partout comme cela ? Il semblait vraiment admiratif et innocent.
Je répondis sans me donner le temps de réfléchir :
- Tu veux voir ?
Là, pour la première fois il rougit.Moi aussi.  J’attendais sa réponse, retenant ma respiration. 
- Why not, dit-il. 

Revenu à la raison, je lui criais un peu vivement :  
- No, we should’nt. What will people think if they see us ?  
- True” me répondit-il et il s’approcha de la porte pour voir la pluie qui tombait de plus belle. Il revint vers moi. Je n’en pouvais plus, j’étais seul avec un magnifique éphèbe pas vraiment effarouché qui paraissait vouloir la même chose que moi. Après tout qu’est ce que je risquais ? Nous étions seuls. Il ne me connaissait pas. J’avais une chance sur mille de le croiser à nouveau dans la région et il n’irait certainement pas raconter notre aventure à ses parents. Il était peut-être moins innocent que son apparence semblait le laisser croire… Le mystère des collèges anglais dont j’avais fait en mon temps la douce expérience… 

Je m’approchais de lui et le prenant par l’épaule, je le pressais contre moi et j’écrasais ma bouche avec un peu de brusquerie sur la sienne. Passé le premier instant de surprise, il ne résista pas vraiment et sa bouche s’abandonna. Il ouvrit ses lèvres et sa langue rencontra la mienne. Je sus à ce moment là que je ne m’étais pas trompé. Je le poussais dans le foin ou nous sommes restés plus d’une heure. Son corps contre le mien, tantôt dessus, tantôt dessous, nous nous sommes aimés comme je n’avais pas souvent eu l’occasion d’aimer. 
 

Son corps était vraiment dessiné pour l’amour, il acceptait toutes les caresses et gémissait comme une fille, mais ses gestes et son attitude restaient ceux d’un garçon, forts, virils. J’arrivais enfin à son sexe. J’ouvris sa braguette et fourrageais sous le tissu mouillé par la pluie. Il portait un caleçon de coton. Je dégageais son membre tendu, lisse, fin et long. J’ai remarqué que les anglais ont souvent de jolies proportions à cet endroit là. Ses testicules étaient durs comme je les aime, sans poil, doux et onctueux. Dans ma bouche, je sentis son engin se durcir encore et il gémit de plus belle, le corps traversé par des frissons de plaisir. La pluie dehors faisait rage et crépitait sur le toit, le grondement de l'orage et les éclairs décuplaient notre ardeur. Il m’offrit son corps et je le pénétrais avec le plus de douceur possible. Il poussa un cri quand mon plaisir éclata et son sperme se répandit dans ma main…

Nous sommes restés longtemps l’un sur l’autre lovés. Il me souriait.  
- My name is Desmond, m’avait il dit dans son délicieux français de Public-School, quand la pluie nous avait obligé - cadeau du ciel - à nous abriter...  
- My name is Desmond" répétait-il pendant que mon sexe s’enfonçait délicieusement en lui, 
- My name is Desmond" répétait-il en gémissant et en serrant les dents tour à tour.   
- Really pleasd to meet you, Desmond" lui ai-je répondu quand j’arrivais à l’extase. Nous avons joui en même temps.

Quand nous nous sommes levés, le ciel était dégagé. Le soleil qui perçait, faisait briller l’herbe mouillée. Il garda longtemps ma main dans la sienne. Rhabillés, nous sommes restés un long moment à regarder le paysage, les ruines du manoir, le ciel bleu. Je l’ai embrassé une dernière fois et mon corps contre le sien, j’ai senti son sexe se dresser à nouveau. Mais il fallait partir. Il a repris sa bicyclette et nous sommes repartis vers le village. Une belle journée en vérité. Un délicieux été.

24 août 2014

Achille et Patrocle, Philippe et Hervé...


"Toutes les particularités dont Achille se souvenait en pensant à Patrocle: sa pâleur, ses épaules rigides, un rien remontées, ses mains toujours un peu froides, le poids de son corps croulant dans le sommeil avec une densité de pierre acquéraient enfin leur plein sens d'attributs posthumes, comme si Patrocle n'avait été vivant qu'une ébauche de cadavre."
 (Marguerite Yourcenar, Feux)

Je lisais ce matin deux ouvrages très différents mais que j'ai associé dans mon esprit au point de vouloir en parler sur ce blog comme d'une seule et même idée : l'amour et l'attirance physique de deux garçons, jeunes adultes à peine sortis de l'enfance. D'un côté l'aventure amicale mythique du héros Achille et de son alter ego Patrocle, la mort de ce dernier et la douleur d'Achille, dans le roman "The songs of Achille" de Madeline Miller, qui a reçu en 2012 le fameux Orange Prize of Fiction ( publié en français sous le titre "Le Chant d'Achille"). De l'autre la surprenante lecture de "Deux Garçons", de Philippe Mazescaze, un auteur français qui a la particularité ainsi révélée par son livre d'avoir été le premier amant en même temps que le premier amour d'Hervé Guibert du temps de leurs aventures communes à l'école de théâtre de La Rochelle. Philippe avait 17 ans, Hervé à peine 14 ans. Deux beaux récits et l'adjectif est bien mal choisi. Guibert, disparu en 1991 du Sida est selon moi un des écrivains majeurs de la dernière partie du XXe siècle. Il parle dans "Mes parents" de cette période rochelaise où il joua Scipion avec "l'éphèbe transi", son aîné Philippe qui interprétait Caligula.


Deux émouvantes lectures quand on a soi-même vécu des relations d'une telle force, d'une densité aussi bouleversante que ce qui se dévoile au fil des pages de ces deux ouvrages. L'histoire des deux adolescents français qui ressemblent tant à ce que nous étions, ces être si semblables à ceux que nous fûmes et que nous aurions pu croiser au lycée, au théâtre ou dans un café... Le texte de l'américain transporte dans un univers mythique mais qu'elle parvient à rendre proche, familier, alors qu'on sait si peu de la vie quotidienne en Grèce... Ces deux  livres (celui de Miller fait plus de 300 pages) alors que le roman-récit de Philippe Mezescaze n'en fait que 128. Il est élégant ce petit livre avec sa couverture soignée comme en concocte le Mercure de France, l'éditeur, avec un bandeau bleu plus soutenu qui présent la photo des deux protagonistes, splendides et rayonnants visages dévolus naturellement aux amours intenses et fortes. Comme Patrocle avec Achille.

Cela m'a remis en mémoire le poème "We Two Boys Together Clinging", de ce Walt Whitman qui fit vibrer mon adolescence. J'avais dix sept ans quand je découvrais "Leaves of grass", ce livre interdit que cachait un de mes amis, l'un des "prefects", dans son studio dans le collège anglais où mon indiscipline avait fini par me faire reléguer. Il le conservait, caché derrière des livres de versions grecques et latines, et nous en lisions des passages en fumant des Craven, après de doux moments. J'aimais bien le retrouver dans ce petit bureau qui donnait sur le dortoir de notre maison, quand les autres étaient à l'étude ou en promenade... Nous nous aimions comme on sait le faire à cet âge mais ce qui me plaisait avant tout, c'était ce moment magique où nous lisions Whitman à voix haute, et Verlaine et Rimbaud et les Sonnets de Shakespeare. Simon W. était beau. Un buste d'athlète, des yeux très clairs sous des cils de fille et de beaux cheveux roux qu'il ne parvenait jamais à dompter. Avec douceur et beaucoup d'humour britannique (il était gallois en vérité), il fit comme Philippe avec Hervé, m'amenant peu à peu à desserrer la garde et à vivre simplement ces moments d'ardeur juvénile en vivant nos joutes amoureuses comme autant de divins sacrifices aux dieux de la jeunesse et de la beauté.

"We two boys together clinging,One the other never leaving,Up and down the roads going, North and South excursions making,Power enjoying, elbows stretching, fingers clutching,Arm'd and fearless, eating, drinking, sleeping, loving.No law less than ourselves owning, sailing, soldiering, thieving,threatening,Misers, menials, priests alarming, air breathing, water drinking, on the turf or the sea-beach dancing,Cities wrenching, ease scorning, statutes mocking, feebleness chasing,Fulfilling our foray." 

"Nous deux, garçons inséparables, Jamais ne nous quittant, Toujours sur les routes, en randonnées du Nord au Sud, Jouissant de notre vigueur, jouant des coudes, serrant les poings,Armés et sans crainte, mangeant, buvant, dormant, faisant l’amour, Sans autre loi que la nôtre, naviguant, guerroyant, dérobant, menaçant, Inquiétant l’avare, le domestique, le curé, respirant l’air, buvant l’eau, dansant dans les prés ou sur la plage, Arrachant les cités de leur fondement, méprisant la facilité, nous moquant des lois, poursuivant la médiocrité, Jusqu’au bout de notre expédition." 

16 juillet 2014

Comme un enfant sage tu m'attendais


Je m'en souviens comme s'il s'agissait d'hier... Nous avions rendez-vous dans ce jardin que nous aimons tant tous les deux, à deux pas de l'appartement que j'occupais dans la 84e rue, où nous jouions "Friends" avant "Friends". Riverside Park était rempli de ces odeurs estivales qui font oublier le bruit et la pollution de New York, quand le ciel est dégagé, et qu'une douce brise mêle aux senteurs de l'Hudson des volutes d'herbe coupée et de lilas. Je pensais te retrouver sur ce banc où nous nous étions assis quelques jours plus tôt pour la première fois. Une vieille dame énorme y était installée avec une autre toute menue. Tu n'avais pas pu t'y installer sûrement. je te cherchais des yeux. Soudain je t'aperçus. Au milieu de la pelouse, à côté d'un groupe d'enfants qui jouaient avec un jeune chien, tu étais couché dans l'herbe, à plat-ventre. Je te voyais de dos qui rêvassait. Je n'avais d'yeux que pour ta nuque, cette partie de ton corps qui me fit tant d'effet lorsque nous nous sommes rencontrés. L'implantation de tes cheveux, haute qui te donne un air de jeune gladiateur, les muscles saillants, et le lobe de tes oreilles joliment dessiné... J'y retrouve les portraits du Prince Eric des Signes de Piste que lisait mon frère et dont les illustrations me faisaient rêver, ces êtres superbes, hyperboréens radieux. Tu as dû sentir que j'approchais, car tu t'es retourné soudain et j'ai vu ton sourire, tes yeux brillants où je lisais cet amour partagé qui demeure après tant d'années... C'est à cause d'un souvenir comme celui-là que je ne suis jamais reparti d'ici et c'est bien.

04 septembre 2013

Do you know Leon Else ?

 

 

Un très beau gars, une voix superbe et une présence à l'écran à la fois virile et sensible, genre beau ténébreux !

10 juillet 2013

Revenir. Reprendre le chemin d'autrefois. Mettre ses pas dans les pas de celui qu'on fut, naguère, loin dans ces temps reculés où tout semblait devoir nous réussir. Et sentir sa présence. Revoir son délicieux sourire qui ensorcelait. Comme s'il était là encore, la main tendue vers moi, sa tête légèrement inclinée, ses mèches brunes soulevées pas le vent et son rire, son rire d'enfant qui illuminait ce visage qui redevenait grave si vite. 

Ce regard triste quand la douleur le prenait de nouveau. Ce geste de dépit avec sa main, comme on chasse un insecte. La lèvre inférieure pincée par ses belles dents blanches et de nouveau son sourire apaisant. Il a beaucoup souffert, il est mort doucement, paisiblement. Je ne me suis jamais vraiment habitué à son absence. Pendant des mois, je l'entendais respirer à côté de moi. la nuit, je sentais son souffle contre ma joue et parfois c'était comme s'il essuyait mes larmes avec ses doigts. Son odeur m'habita longtemps. Il allait et venait avec moi. Puis un jour, le temps a fait son œuvre.


J'ai oublié. Je me suis consolé. Ou du moins c'est ce que je croyais jusqu'à ce voyage à Rome, il y a quelques semaines où tout me parlait de lui. Nous sommes allés sur sa tombe. Il y avait les fleurs. Celles que sa mère fait déposer chaque jour depuis cette terrible journée de mai 1992 où tout s'est arrêté, sa vie, mon bonheur, notre amour...




05 janvier 2013

Connaissez-vous Ivri Lider ?

C'est lui qui a écrit entre autres la belle chanson "Bo" du très émouvant film Yossi & Jagger, réalisé par Eytan Fox en 2002. Ce chanteur est une grande vedette en Israël mais aussi aux Etats-Unis. Vous connaissez aussi certainement les films d'Eytan Fox : Tu marcheras sur l'eau, The Bubble. Il vient à peine de sortir Yossi qui suit le héros du film de 2002, dix ans après. Film réjouissant s'il en est.Il est à l'affiche en France dès cette semaine ou la semaine prochaine. Ne le manquez pas. A part le grincheux du Monde, les critiques sont très bonnes, notamment celle des Inrocks, qui se trompent rarement dans leurs choix !

19 novembre 2012

Réminiscences

Dédié à Kynseker .


Le dimanche est souvent un jour où on se laisse aller au gré de sa paresse, sans contrainte ni obligation sociale. J'étais en train de lire dans mon lit, seul. David et Marc étaient sortis promener le chien. Une tasse de thé brûlant sur la table à côté, deux ou trois revues, des livres, une BD de Tintin trouvée chez le bouquiniste près de la maison. J'avais envie de musique et j'ai allumé la radio au hasard. Une station classique.Le son à peine monté, une musique sublime se répandait dans la pièce. Une voix de femme chantait en allemand. Une cantate de Telemann. une voix connue. Je cherchais au fond de ma mémoire. Teresa Stich-Randall, et la cantate "Machet die tore weit". Et les murs de ma chambre, cet appartement à New York, la ville elle-même, tout disparut. Je me suis soudain retrouvé des années en arrière. C'était à Londres. je devais avoir dix sept ans à peine. Je passais beaucoup de temps cette année-là avec un jeune français de mon âge, fils de consul de je ne sais plus quel pays qui était venu comme moi parfaire sa pratique de l'anglais dans une de ces écoles pour jeunes nantis français. On s'y ennuyait beaucoup, parfois on s'amusait. beaucoup s'affranchissaient pour la première fois des parents et notre liberté était totale durant un long mois. Olivier m'avait plu tout de suite, dès l'embarquement à bord du ferry qui nous amenait à Douvres. nous avions vite sympathisé. Il était drôle, plein d'aplomb et son sourire me fit fondre. Je n'étais pas particulièrement attiré par les garçons en ce temps-là, bien que sensible à leur beauté. Je ne la remarquai vraiment que par comparaison à la mienne. L'âge manque d'assurance et un rien peut démonter le sentiment de fierté que nos jambes musclées, nos torses lisses et vivifiés par de nombreuses heures d'activité sportive. Regarder l'autre, c'était se comparer à lui, l'affronter virtuellement, mesure notre corps au sien. Lui m'avait plu aussitôt. Bref nous étions devenus amis. Nous allions souvent nous promener ensemble laissant les autres que nous trouvions assommants et bêtes. Il m'attira au Victoria & Albert Museum, à la National Galery, dans plein d'autres lieux où nous nous gavions d'art et de beauté. Mais l'endroit où nous préférions nous rendre, c'était à Kenwood House, sur les hauteurs de Hampstead, non loin de là où se trouvait notre école et où nous vivions. Les cours avaient lieu le matin et les après-midis nous appartenaient. nous étions censés monter à cheval ou jouer au tennis. Nous y allions parfois, mais cela avait trop un air familier et notre séjour à Londres loin de nos familles, nous le voulions unique, différente et ardent. Un après-midi, je me souviens du temps merveilleux qui régnait sur l'Angleterre. les oiseaux chantaient dans les arbres et l'air embaumait comme à la campagne. Olivier était venu me chercher pour aller chez lui. Nous nous retrouvions  souvent dans sa chambre, plus grande que la mienne. il logeait chez un vieux couple dont le fils était militaire en Allemagne. Olivier occupait sa chambre. Il pouvait se servir de l'électrophone du jeune officier absent et nous adorions ses disques. C'est là que j'ai découvert Tallis, Purcell, et tant d'autres musiques que je n'avais pas encore l'habitude d'écouter chez moi, accompagnant peu mes parents aux concerts. Ce jour-là donc que je revois clairement aussi bien que résonnait la voix de Teresa Stich-Randall tout à l'heure, Olivier avait mis un vieux disque de cantates de Telemann. La magie de la musique, la douceur de l'air qui pénétrait par la fenêtre entrouverte, la lumière que voilait le store baissé, tout est resté dans ma mémoire. Je ne sais comment, par quel détour de la conversation, nous étions arrivés à parler d'amour et de plaisir. Olivier était plus expérimenté que moi. il connaissait déjà l'amour pour l'avoir expérimenté quelques fois. je me contentais de plaisirs solitaires où l'objet de mon désir variait selon des critères que j'aurai été bien en peine de définir. La voix magique enrobait nos propos d'un halo de sensualité et de paix qui nous gagnait peu à peu. Je ne sais comment, mais je me retrouvais couché sur le lit avec Olivier pratiquement sur moi en train de m'embrasser sur la bouche. Bien vite nos langues se mêlèrent et je goûtais pour la première fois à une volupté sans pareille. Nos vêtements s'éparpillèrent dans la chambre et nos deux corps se trouvèrent, deux épidermes lisses et fermes qui semblaient se fondre l'un contre l'autre. Notre plaisir éclata bien vite. Ce fut bien innocent, je ne savais rien encore des jeux et des gestes de l'amour sauf ceux que l'instinct m'avait dicté sur ce lit avec cette musique divine de Telemann. Olivier repu s'était étendu sur le dos. Nos flancs se touchaient. Je regardais au plafond les rayons de soleil qui se faufilaient à travers les bandeaux du store. Il avait un bras sous ma nuque et sa main caressait mon épaule. La musique s'arrêta. Nous sommes restés couchés ainsi, sans bouger, sentant les gouttes de notre semence glissait sur notre peau, écoutant les bruits du dehors, le chant des oiseaux, une moto, la tondeuse d'un voisin... Moment de plénitude heureuse. nos corps nus ne nous encombraient pas, nous ne ressentions aucune gêne, aucun regret non plus. Je me souviens qu'Olivier se haussa sur son coude en dégageant son bras et penché sur moi me regarda avec un sourire. Nous avons éclaté de rire. un rire de contentement et d'affirmation de soi. Nous n'avions pas eu peur. Nous étions des hommes et nous étions fiers de notre plaisir et de cette lutte de demi-dieux. Je me levais soudain pour remettre le disque. La musique de Telemann retentit à nouveau dans la chambre. Notre ardeur semblait vouloir se réveiller et nos sexes dressés nous entraîner vers de nouvelles joutes. Des bruits dans la cuisine nous forcèrent à descendre de notre nuage pour aller prendre le thé...

08 novembre 2012

It's Not For Me To Say

La belle chanson de Johnny Mathis illustre joliment ces images extraites du film de James Ivory, Maurice, que tout le monde connait. Un clin d’œil à S. et à N., à P. et à F. qui se reconnaîtront ou plutôt qui reconnaîtront avec la musique comme avec les images un passé commun... Ah, folle jeunesse ! 



07 novembre 2012

Obama réélu ! Youpee !

Barack Obama, entouré de ses grands-parents maternels, à l'époque de ses études à l'Université Columbia, à New York, dans les années 80.
Un nouveau mandat pour le président Obama et c'est tant mieux. Même avec une Chambre des Représentants majoritairement républicaine, et un Sénat à peine en majorité démocrate, il n'aura pas la tâche facile. Les déçus du premier mandat pourtant lui ont redonné leur confiance, "in spite of" comme me disait tout à l'heure, le professeur de littérature à Columbia, l'université où étudia le président, et qui vit dans notre immeuble.Guantanamo n'a pas fermé ses portes, le pays pollue toujours autant sans complexe, le déficit fédéral est colossal, des guerres un peu partout, toujours autant de pauvres et de plus en plus de très riches méprisants et un fondamentalisme religieux néo-chrétien particulièrement influent qui pèse chaque jour davantage sur les libertés... Mais il est là aux commandes et ce deuxième mandat se nourrira des erreurs, des tergiversations et des manquements du premier. Pour le bonheur des américains et pour le monde.

06 novembre 2012

Keep the lights on : l'un des meilleurs films jamais réalisés sur l'amour !

 
Passé inaperçu ou presque cet été, au milieu des super-productions à mastiquer en même temps que le pop corn vendu dans les salles, ce film est un bijou, bien meilleur que Brokeback Mountain, parce que plus intense encore, plus vrai dans son rapport à la passion amoureuse. Et bien que les deux héros soient du même sexe, la leçon est universelle. l'amour reste toujours l'amour quelque soit le sexe des protagonistes ! Cette chronique d’une longue et violente rupture amoureuse, entre souvenirs autobiographiques du cinéaste et souffle romanesque. est vraiment l’un des plus beaux films indépendants américains depuis longtemps.

Qu’est-ce qui fait qu’une photographie est réussie ? Dans son précieux essai L’Image fantôme (1981), Hervé Guibert, qui revendiquait tel un mantra son amateurisme en matière de technique, écrivait qu’une bonne photographie est nécessairement “fidèle au souvenir de l’émotion” éprouvée au moment précis du déclenchement de l’appareil, et qu’elle ouvre un accès à “l’intériorité de l’auteur”, perceptible par l’œil étranger. La formule pourrait aussi bien s’appliquer au cinéma autobiographique de l’Américain Ira Sachs pour dire la vibration saisissante de son quatrième et plus beau film, Keep the Lights on.

Révélé dans les années 90 par un court métrage dopé aux travaux vidéo d'AndyWarhol (Lady), puis devenu l’une des figures clés du cinéma indépendant américain (on lui doit le superbe et secret The Delta), le cinéaste revient ici sur un long chapitre de sa vie sentimentale, avec pour double projet de restituer la vérité d’un souvenir douloureux et - c’est le propre de l’écriture sur soi - tenter de s’en libérer. Ira Sachs évoque un geste “exutoire”.

Keep the Lights on découvre donc deux jeunes et beaux personnages new-yorkais au seuil de leur rencontre : Erik, un documentariste un peu caméléon, tantôt animal brusque tantôt garçon délicat (soit l’alias du réalisateur, incarné par le très fort Thure Lindhardt), et son amant Paul, un agent littéraire plus ombrageux qui défie la mort dans la consommation frénétique de crack.

C’est à l’écrivain Bill Clegg que l’on pense forcément ici, l’ancien amant de l'auteur in real life, qui a témoigné de sa descente aux paradis artificiels dans le récent Portrait d’un fumeur de crack en jeune homme (Éditions Jacqueline Chambon), dont Keep the Lights on est une réponse désenchantée.

Le film débute sans illusion au moment de leur premier baiser, au hasard d'une nuit brûlante de 1998, et s’achèvera dix ans plus tard par la rupture sans éclats du couple, vaincu par le temps, la défonce et la distance. Entre ces deux instants, Ira Sachs aura déplié une fresque sentimentale comme le cinéma américain n’en produit - malheureusement - presque plus : un long parcours accidenté fait de séparations et de retrouvailles, de promesses et de démissions, toutes saisies dans un enchaînement de séquences autonomes formant un journal de bord aux humeurs indécises.

La folle ampleur romanesque de Keep the Lights on, qui fait courir ses deux amants entre les siècles et les catastrophes (le 11 Septembre, sans être mentionné directement, semble soudain glacer l’image en 16 mm, et assombrir les rues de New York), évoque par endroits celle des Bien-Aimés de Christophe Honoré (2011), où l’on s’interrogeait aussi sur l’instabilité du sentiment amoureux, et où le glissement du temps se signalait également en arrière-plan.

Mais ce qui obsède Ira Sachs, comme avant lui Honoré, ce sont surtout les fluctuations intimes qui affectent ses deux personnages, leur ordinaire dirait-on, qu’il restitue avec une rare acuité : tout, des gestes les plus simples aux bourrasques affectives, paraît extrait d’un souvenir encore vif, d’une émotion réelle qu’il s’agirait enfin d’exorciser. Car l’autofictif Keep the Lights on n’est au fond qu’un film d’exorcisme : la chronique d’une rupture impossible et cruelle dans un New York hanté par les figures de disparus et les ombres du passé.

Elles sont nombreuses ici, du génial musicien protéiforme Arthur Russell, mort seul du sida en 1992, dont le folk endeuillé perle la bande-son, au cinéaste underground Avery Willard, décédé dans l’indifférence générale avant de voir le XXIe siècle – des extraits de ses films scandent le récit. C’est dans cette atmosphère d’outre-tombe, au milieu de tous ces fantômes avec lesquels il faut pour Ira Sachs réapprendre à vivre, que le film s’épanouit, qu’il puise sa profonde et tenace mélancolie, jusqu’à son épilogue désarmant : une séparation amoureuse enfin consommée dans la lueur d’un petit matin, pareille à une sortie des ténèbres. Keep the lights on : “Garde les lumières allumées”. (Commentaire largement inspiré d'une chronique parue en France dans Inrocks)


Allez, encore de quoi vous donner envie de courir voir ce film qui a toujours ici beaucoup de succès et qui a remporté un triomphe à Londres le mois dernier, avec le making-of du film (des bribes), qui sera en entier sur le DVD de Peccadillo Pictures (prévu début 2013) filmé par Jean Christophe Husson. Edited by Alix Diaconis. Music by Daniel Quinn : 



En France aussi on l'a pas mal vu finalement mais le sujet continue de choquer. Pour le politiquement correct, deux hommes jeunes et beaux qui s'aiment passionnément et longtemps, cela ne peut pas exister. Il n'y a que des folles tordues seulement capables de remuer du popotin toutes vêtues de rose fluo à la Gay Pride ou des amateurs vicelards de plans hard d'un soir. Une belle leçon que ce film qui montre que l'amour est plus fort que tout, qu'il est souffrance mais en même temps qu'il rédime et grandit. C'est d'ailleurs le discours - mal compris et méconnu - de l’Église catholique qui ne condamne pas l’homosexualité en tant que sentiment amoureux (comment pourrait-elle condamner l'amour même sous une forme différente ?) mais qui récuse le désordre physique qui trop souvent préside à ce type de relations. Un ami prête ici à New York ne fait que répéter cela et combien il dit vrai !

Croisons les doigts pour Obama !


30 octobre 2012

Découvert le blog d'un gay parisien. A lire !


C'est assez bien écrit, plein d'humour décalé. L'auteur montre l'univers gay parisien avec tendresse et ironie. Apparemment, il sait de quoi il parle. Lisez l'article sur les hétéros ambigus. C'est drôle et tellement vrai. Que personne parmi mes lecteurs ne se sente visé bien entendu. : cliquer sur l'image pour accéder directement au post.