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22 avril 2022

Ce monde déboussolé qui rejette la beauté...


Louis, l'aîné de mes neveux  qui fait ses études à Bruxelles et vient de fêter ses dix-neuf ans, m'écrit (une vraie lettre avec un beau timbre) qu'il est sorti ébahi et furieux d'un débat entre étudiants organisé dans son université sur le thème de l'inclusion... Sujet tristement à la mode parti de la fureur pudibonde de jeunes refoulés nourris au biberon de la psychanalyse de quelques universités d'ici, et paas des moindres hélas... 
 
 
Il m'explique dans sa lettre que quelques étudiants se sont montrés très virulents contre la marque Abercrombie & Fitch, label sublime en qualité et en style, que David et moi, comme la plupart de nos amis portent depuis sa création dans les années 80 quand nous étions encore adolescents. Avec Ralph Lauren et Calvin Klein, Nautica et Brookes, A&F est bien plus qu'une marque de vêtement, c'est un symbole, celui d'un style de vie et d'appartenance à un univers social, spirituel et philosophique. Du moins selon moi. 
 
Louis a tenté de défendre l'esthétique, le style, la classe des modèles et le grand talent du photographe Bruce Weber, un des plus grands portraitistes modernes et reconnu comme tel jusqu'à ce que des excités s'attaquent à lui, comme d'autres se sont attaqués à Polanski, à Woody Allen, et à d'autres encore parce que les avocats américains ont vite compris tout le fric qu'il y avait à se faire en attaquant des célébrités pour de prétendues exactions à connotations sexuelles... Comme par hasard les "victimes" se manifestent des siècles plus tard. entre temps, il y a eu l'intervention d'un psy, celle d'un avocat et l'appât du gain. car tout cela se chiffre en millions de dollars. Il est évident pour ces gens que le pactole amassé est la suite logique de l'analyse de déconstruction et, oubliant le plaisir pris à l'époque et la tranquillité d'esprit dans lesquelles les victimes se trouvaient, les pauvres se transforment en martyr, dont la candeur, la pudeur et l'intégrité mentale ont été souillées... 
 
Qu'est ce qu'il a pris mon pauvre Louis, au milieu de ces inclusistes (il a un bon mot dans sa longue lettre : "tu vois, autrefois il y eut l'Inquisition et els inquisiteurs, maintenant il y a l'incluition et les inclusiteurs !"), surtout de la part de deux filles lesbiennes excitées et d'un trans ou un neutre peut-être, à la voix de stentor militants éperdus de l'inclusion aux forceps. L'extrême gauche imbécile qui s'empare peu à peu des campus américains et gagne le reste du monde... C'est à pleurer si nous n'en rions pas. Ces hystériques qui se prennent pour les sauveurs de l'Humanité, ne valent pas mieux que les sectaires intégristes des extrêmes-droites du monde entier. Et Louis d'ajouter pour terminer son récit de l'évènement, "Et en plus, tu les aurais vu, ils étaient cinq, six, toutes et tous laids à frémir, malsains, boutonneux, riquiquis et aux yeux méchants. Des harpies et des quasimodos en pire !"
Laissons là ces pisse-vinaigres, ces mal-baisés et ces laiderons. A&F n'avait pas de taille XL, leurs dirigeants sont passés par le lavage de cerveau et aujourd'hui, on trouve au catalogue du XXL et au-delà. Symbolique non ? On a même traité dans certains magazines ultra-progressistes la marque de développer une esthétique et une philosophie nazie ! L'apologie d'un corps sain reflet d'une âme saine, montre la beauté plastique de jeunes athlètes bien dans leur peau, prenant soin de leur santé physique et donc de leur équilibre moral. Tête qu'on peut imaginer bien faites et pleines de la pensée des grands anciens, adeptes du mens sana in corpore sano. C'est de l'idéologie nazie cela ? 
 
 
Donner aux jeunes garçons l'envie de se dépasser, de se bâtir un corps bien fait avec lequel ils se sentiront aptes à affronter l'existence et sauront avancer quelque soit la difficulté ? Cet idéal qu'on enseignait dans les familles, à l'école, au collège, chez les scouts. Est-ce du nazisme ? 
 
 
Est-ce du racisme que de préférer regarder un bel éphèbe aux épaules rondes et fortes, à la poitrine imberbe et large, à une gros flasque et velu comme un singe ? Pas pour moi en tout cas, ni pour David, ni pour son petit frère, pour nos amis et pour toute la gens civilisée, intellectuellement évoluée. Et tant pis si nous sommes fiers d'être blancs, blonds, bien foutus, de bonnes familles, pas trop bêtes et répondons à des codes WASP, fiers d'être de purs produits de l'occident judéo-chrétiens, férus de la pensée des philosophes de la Grèce ancienne et adeptes de la culture occidentale avant toute autre.

 
Et pour finir ce coup de gueule, un peu de pub pour l'eau de toilette Abercrombie pour les garçons. Elle est tellement belle et bien faite chez A&F, du moins avant que les fondateurs s'en aillent et laissent la place à une communication inclusive, politico-ethno correcte !

Vaste sujet que l'esthétique masculine. des goûts et des couleurs on ne saurait discuter" disaient les anciens. Les lecteurs d'Hadrianus savent combien il est imprégné de la pensée et de la philosophie grecque, combien le gymnase pour lui et préférable au sénat et que l'empereur toujours a eu plus de goût pour les éphèbes, les jeunes garçons à la virilité jaillissante au sortir de l'enfance, quand la toge virile ne cachait encore que de la beauté, des chairs tendues, des muscles forts et toute l'innocence et les aspirations de la jeunesse. Ni poils, ni graisse. la peau halée par les exercices sous le soleil du portique, partageant leur temps entre l'enseignement de Platon et le javelot ou la lance, la course, la lutte ou la natation. 
 
 
L'homme pour Hadrianus n'est attirant que dans sa fraîcheur. Velu, les traits durcis par la maturité, leur beauté n'est plus et n'attire plus. Nos temps réprouvent souvent l'amour des plus jeunes. Il fait pourtant depuis toujours les délices des dieux, des poètes et des philosophes. Bien des artistes aujourd'hui savent ce que ces lignes veulent dire. Il ne s'agit pas de l'amour des enfants qui est infâme puisqu'ils ne peuvent jouir des plaisirs que la puberté leur apportera. Il s'agit de l'amour des jeunes hommes, à la fraîcheur inimitable, leurs corps où se mêle les relents de la pureté enfantine et la force virile de leur sexe. 
 

Entendons-nous bien, il ne s'agit pas des follasses et autres pétasses qui remuent du popotin dans des jeans moulés et passent des heures dans les salles de fitness et ne sont ni hommes ni femmes. Un autre sexe souvent abject et aux mœurs dégoûtantes. Il s'agit d'êtres d'exception aux visages d'ange et aux corps de dieux. Tendres et doux de nature, ils sont ardents dans l'amour et partager le même plaisir est un cadeau divin. La société moderne a perverti tout cela hélas. L'hypocrisie la plus ignoble, associée à la bêtise la plus crasse et surtout à la vulgarité de nos temps, en mélangeant tout, détruit cet équilibre naturel, ce moment délicieux et éphémère, pendant lequel le garçon se cherche lui-même dans l'autre et, Narcisse baisant avec Narcisse, s'abandonne sans crainte ni remords au plaisir. Il ne se noie pas mais triomphe. Il est je avec un autre qui est lui en même temps que ce lui est tout autre...

 
"Après viendra le temps d'aimer la femme et d'en faire la mère de nos enfants. Parmi eux, les dieux bénissant notre union, nous donneront des garçons qui vivront ce que nous avons vécu comme le préconisent les philosophes anciens. Et c'est bien." écrivit quelque part Langston Hugues. Mais c'était avant le règne des barbares et des sauvages d'aujourd'hui. Avec eux l'hypocrisie, la vulgarité et l'ignorance. Notre monde est loin, très loin, de la "Ligne de Beauté" chère à Hollinghurst !













 



23 mars 2022

Lecteur du mardi


Un beau gosse de notre époque captivé par la lecture de "Pride and Prejudice" n'est-ce pas attirant. On peut imaginer qu'il est sportif, champion de natation ou d'aviron, passionné de rugby ou de base-ball, cavalier émérite peut-être. Bon fils, ami attentif et bon amant. Tu étais déjà tout cela quand nous nous sommes rencontrés et tu l'es resté !

20 mars 2022

Apollon reconnut ce qu'il avait en tête...

Cinq journées complètes à Tivoli Bays, dans une maison charmante où nous avions déjà fêté Thanksgiving il y a trois ou quatre ans, plusieurs livres à lire, le chien ravi de quitter la ville, le chat ravi aussi de garder l'appartement et David et moi pour un weekend prolongé dans un paysage merveilleux, le silence et l'air pur... Parmi les livres, "Le héros et les autres" d'un certain Antonin Crenn, un écrivain français pas assez connu mais dont j'aime tous les textes et dont je viens de découvrir le site (https://antonincrenn.com). L'envie après la lecture d'un de ces billets joliment illustré de donner la parole à Hadrien puisque notre lieu de villégiature sans avoir la splendeur et le luxe de celle qu'aimait l'empereur, en porte le nom, Tivoli... Cela ne suffit-il pas pour justifier ce billet ? Et puis comme il pleut et qu'à côté de l'endroit où j'écris, un joli feu crépite dans la cheminée, allumé en deux minutes par David, Chef-Scout émérite et habile !

Il est une fable dont j'avais perdu la mémoire qui m'aurait fait nommé La Fontaine, poète officiel, faisant bien vite de lui un des favoris de la cour impériale. J'imagine notre bon Jean pensionné par mes soins, invité comme je le fis d'autres artistes, musiciens, comédiens, poètes, à Tivoli, dans ma merveilleuse villa près de Rome, aux pieds du Mont Tibur, une de mes plus agréables demeures, que le monde entier venait visiter et que le monde entier admirait... 

Vouloir tromper le ciel, c’est folie à la terre ;
Le dédale des cœurs en ses détours n’enserre
Rien qui ne soit d’abord éclairé par les Dieux.
Tout ce que l’homme fait, il le fait à leurs yeux
Même les actions que dans l’ombre il croit faire.
Un païen qui sentait quelque peu le fagot,
Et qui croyait en Dieu, pour user de ce mot,
Par bénéfice d’inventaire,
Alla consulter Apollon.
Dès qu’il fut en son sanctuaire :
« Ce que je tiens, dit-il, est-il en vie ou non ? »
Il tenait un moineau, dit-on,
Prêt d’étouffer la pauvre bête,
Ou de la lâcher aussitôt,
Pour mettre Apollon en défaut.
Apollon reconnut ce qu’il avait en tête :
« Mort ou vif, lui dit-il, montre-moi ton moineau,
Et ne me tends plus de panneau ;
Tu te trouverais mal d’un pareil stratagème.
Je vois de loin, j’atteins de même. »

Antinoüs aurait aimé ces vers et les aurait chanté pour moi comme seul le bithynien savait le faire. Je repense à ce bas-relief que j'avais fait installé sur la paroi de ma chambre, en face de mon lit dans cette villa où il vécut jamais mais où j'ai toujours senti la présence aimante de son âme apaisée. Je l'avais fait réaliser dans le plus pur des marbres d'Italie, prenant soin que les sculpteurs en creuse l'intérieur au maximum pour, sans fragiliser l’œuvre, permette de la transporter facilement. J'aimais voyager avec les pièces préférées de mes collections et les portraits de l'Aimé me suivaient partout.
 
 
Mais combien ce temps est loin où l'éphèbe possédait un cerveau bien rempli, un cœur vaillant et noble, une âme charitable et dévouée aux dieux, à l'empereur, aux lares et à Rome comme de loyaux servants de la Loi, autant que de la Beauté et de l'Amour. Remplacés aujourd'hui par des ignorants et des barbares, ils ne savent plus goûter aux saveurs des mots ni aux délices de l'amitié virile. Mes légions étaient fières et partout surent vaincre pour Rome. Affadis aujourd'hui, efféminés et toujours envieux ou jaloux, paresseux et ignorants, je me réjouis que l'Aimé ait quitté cette terre avant que de subir à son tour les remugles de la décadence et l'invasion des barbares dans les esprits comme dans nos villes...
 

19 mars 2022

Dans les bois du Parnasse

 

 

Dans les forêts du Parnasse, le héros parfois rencontre son âme. Difficile à chaque fois de savoir s'il s'agit de la sienne, ou d'une ruse des démons. ils prennent figure humaine mais empruntent aux dieux une beauté impossible que le regard du mortel n'est pas en mesure de supporter. Sauf s'il est déjà, par sa beauté et sa pureté, l'égal des dieux qu'il porte dans ses rêves depuis toujours. L'enfant qu'il était, sensible dès avant le gymnase aux formes des filles autant qu'à celui des garçons, préféra vite ces derniers, ses semblables, dont il  lisait le désir, identique au sien puisqu'il en ressentait les effets sur la part de sa chair qui se dressait souvent, sans qu'il puisse la contenir ni la réfréner, sous les douches, pendant la lutte ou la course. Dans les nuits jaunes de son adolescence, son jeune corps affamé rêvait indifféremment des belles esclaves nubiennes de son âge qu'il voyait derrière les tentures du gynécée. Il désirait que l'une d'entre elles, la plus jolie, la plus gracieuse le rejoigne dans sa couche et chevauche sa jeune et ardente virilité. La souillure des draps au réveil l'encombrait mais la douche aussitôt ravivait son désir et l'ami du gymnase qui partageait avec lui les ablutions matutinales réveillait sa faim et leur membre dressé bien vite devint l'instrument de leur joie, à peine cachée aux autres. Ils en tirèrent longtemps une musique suave et délicieuse. Le voilà plus mûr, familier des bordels où les esclaves reçoivent pour quelques pièces les éphèbes nantis par la nature, à la virilité fougueuse mais hésitante encore qui repose les filles de la vigueur distraite des soldats et des manoeuvres et les pères des garçons. Il aime le plaisir, tout en lui le réclame chaque jour et parfois plusieurs fois avant que le soleil ne se couche. Mais les jeux entres garçons, les combats amoureux, les longs échanges avec son amant, l'explosion joyeuse de leur plaisir valent mieux que les jouissances tarifées des filles routinières des auberges du port. Il recherche désormais la compagnie des jeunes dieux du Parnasse. Il désire Appolon quand il avait son âge, et Marsyas adolescent qui chante à ses oreilles quand son désir se dresse. Pas les dieux au sommet de leur force et de leur maturité. Il n'y a jamais voulu goûter et jamais ne le fera. Le garçon oui, identique à lui-même toujours, jamais l'homme.

 

Il arpente les bois, furète dans les grottes, évitant les satyres et les faunes travestis en éphèbe. Non achevé il cherche ceux qui comme lui ne sont pas finis. Le corps des hommes mûris par la vie, le temps, les guerres et les trahisons, bien qu'admirable de force et de vigueur, le laisse indifférent ; le dégoûte même parfois. Il ne s'étendra jamais sur la couche de Jupiter ou de Priape. Il s'en est fait le serment à sa première extase avec l'Ami, le frère, le compagnon, Alexis, plus grand que lui, aussi blond qu'il est brun, plus fort aussi, toujours vainqueur au pugilat, à la lutte, à la nage comme à la course mais qui parfois le laissait gagner pour montre combien il l'aimait. Ils avaient quinze ans. 

 

Leur plaisir s'amplifia d'année en année et à vingt ans, après une campagne avec Achille où le sang coula le jour autant que le lait de l'amour la nuit, la veille du jour où Alexis tomba le flanc percé par une lance parthe, il jura en baisant le visage mouillé de larmes et souillé de terre et de sang de son ami, que jamais il ne chercherait le plaisir dans des plus vieux que lui. Le héros aujourd'hui est devenu un homme. Ses fonctions dans la Cité, sa vaillance à combattre, les lois qu'il fit voter pour la xx de la Cité, en font un des sages dignes de la curule suprême. Il n'a jamais pris épouse. Des esclaves nubiennes lui ont donné des enfants quand il était très jeune et dont peu survivent. Il eut des amants, tous issus du Gymnase, fils de princes et de sénateurs, jamais courtisans, tous amoureux transis du Héros mais qui jamais n'avaient plus de vingt ans. 


 


 

21 février 2022

Feu et glace

par Robert Frost

Certains disent que le monde finira dans les flammes,
D'autres dans la glace.
Le désir ayant embrasé mon âme,
Je suis de ceux qui penchent pour les flammes.
Mais s'il fallait que deux fois il trépasse
Je crois connaître assez la haine
Pour dire que dans ce domaine
La glace serait tout aussi souveraine
Et efficace.

Francesco Fabi Altini - Monument funéraire de Cesare Mancini

15 février 2022

Un lecteur attentif

 National gallery, Washington, DC, 1942

David et moi étions il y a peu les invités de son grand oncle, Joseph, ancien conservateur d'une des bibliothèques de Washington. il vit seul, à trois blocs de chez nous. Veuf depuis ses trente-cinq ans, et sans enfant, il considère David un peu comme son petit-fils et m'a accepté très vite, avant-même que je sois reçu par les parents de David, ses neveux. Sa femme est morte de la fièvre typhoïde dans les années 50. Ils s'étaient rencontrés à l'université et s'étaient amriés deux ans plus tôt. Un mauvais roman que son histoire personnelle, mais une carrière brillante et passionnante.

En découvrant son appartement, à peine aménagé quelques semaines avant l'arrivée du Covid, on sent chez ce vieil homme un sens esthétique qui est loin de me déplaire. Beaucoup de livres, de beaux tableaux anciens et quelques peintres modernes, dont un Fernand Léger. Dans son salon, deux très beaux dessins au crayon d'un artiste américain des années folles. Deux garçons ensemble au bord d'une rivière ou d'un lac, nus ou presque. Il nous explique que le peintre était un ami, qu'il est mort en Indochine au tout début de la guerre, dans un accident de voiture, avant de percer.  Il a dessiné Joseph et son meilleur ami. Il nous fit avoir attendu d'être parti de chez ses parents et d'avoir son premier appartement pour sortir les croquis et les faire encadrer. Seule sa mère savait la nature de leurs relations à tous les trois. A cette époque, il valait mieux taire son orientation sexuelle quand elle était "déviante". David aime beaucoup son grand-oncle, bien plus ouvert que le fut son grand-père. "Pourtant, nous dit-il pendant le dîner, il n'était pas indifférent à la beauté des garçons quand nous étions au collège. Mais il fut toute sa vie ultra-conventionnel. la preuve, il fut républicain toute sa vie quand moi je n'ai jamais été autre chose qu'un démocrate convaincu". Le vieil homme s'est tout de même marié car il voulait des enfants. Après la mort de sa femme, il a poursuivi sa carrière sans jamais retrouver quelqu'un pour partager sa vie. D'où le côté grand-oncle gâteau tellement proche de ses petits-neveux et nièces.

 

 

04 février 2022

Un garçon en train de lire c'est toujours sexy

 

When I first published that picture. pardon, lorsque j'ai publié la première fois cette image d'un lecteur du recueil Lunch Poems, de Frank O'Hara, cet excellentissime new-yorkais, journaliste, écrivain, critique d'art et joyeux compagnon de l'intelligentsia de NYC dans les années 60, mort dans des circonstances pasoliniennes (la mafia et les prostitués romains en moins) sur une plage après une soirée entre amis. Un accident idiot qui priva la poésie moderne américaine et la littérature d'un génie qui n'avait pas encore donné le meilleur de lui-même. Gay, grand lecteur, grand amateur d'art moderne, grand curieux et merveilleux ami aux dires de tous ceux qui l'ont connu, il aurait aimé cette facilité que nous donne internet en permettant de découvrir des milliers de beaux garçons dont l'image est figée dans le temps, les montrant à tout jamais dans leur flamboyante jeunesse. Ce post rempli d'images venues d'un peu partout et de toutes les époques, en hommage à O'Hara et aux garçons qui lisent de vrais livres de papier et d'encre, partout dans le monde !







16 novembre 2021

Jeunes vies, fortes amitiés

Lu sur l'excellentissime blog Red Mug Blue Linen de Laurent ces lignes de Thomas Mann, parues en 1948 :


"Needless to say, our formal goodbye was cool and reserved. It scarcely amounted to exchanged looks or a handshake. In the course of our young lives we had parted and met again too often for handshakes to have become our usual practice."

 Thomas Mann (Docteur Faust,1948)

09 octobre 2021

Mouvement

mouvement (nom masculin) : Changement de position dans l'espace ;  "action par laquelle un corps passe d'un lieu à un autre" ( Descartes)/Etude du mouvement (cinématique, dynamique, mécanique) / Changement de position ou de place effectué par le corps ou de ses parties (geste). Des mouvements vifs, lents, aisés, maladroits/ Groupe d'individus se regroupant dans un but d'agir en commun. "Un nouveau mouvement politique a été créé".

La beauté que même une image fixe - peinture, dessin ou photographie - ne fige pas dans notre esprit, est encore plus marquante quand elle est en mouvement. Le détail du geste anodin de ce garçon nu sur son lit, fin, lisse, passant doucement sa main sur son mollet, la tête penchée révélant la blondeur de ses cheveux (Merci Nicolas de ton éternelle élégance) coupe le souffle tant l'harmonie du mouvement mêlée à la représentation de l'ensemble ne peut qu'émouvoir même les plus insensibles à la beauté mâle. Les mouvements du danseur, du nageur, du joueur de tennis sont autant de représentations de la beauté du corps. Certains sont incapables de s'en nourrir. il leur faut envisager ce qui peut salir, ternir la beauté qui jaillit devant nos yeux et nous fait toucher à l'universel, au divin, à l'existence des dieux - ou de Dieu - au-delà des religions  et de leurs préceptes et règles morales...

La beauté. un sujet bien plus important selon moi que les débats politiques, les combats de la "pensée" woke qui enrage à ne poarvenir encore à tout déboulonner pour inverser les choses, faire des anciens maîtres des esclaves à leur tour et proclamer contre la volonté même de l'énorme majorité de ceux que ces illuminés excités prétendent vouloir défendre et mettre en avant, ceux-là même qui veulent juste qu'on leur fiche la paix et qu'on leur permette de vivre comme tout le monde et de se fondre dans la masse de la grande foule humaine, avec les mêmes droits liés aux mêmes devoirs... Faire souffrir et contraindre le blanc dominateur esclavagiste, méchant blanc occidental dont les ancêtres depuis Athènes et Rome a passé son temps à soumettre les pauvres sauvages natifs qui ne demandaient rien... Non parler de beauté et d'amour est bien plus important et bien plus utile et profitable à l'humanité. Un homme heureux, apaisé, joyeux, tranquille n'aura rien à faire que son vosiin, son ami, son amant, son patron, son subalterne soit noir, jaune, ou vert ! 

Admirer le mouvement des garçons qui surfent, qui plongent, courent, se déshabillent en riant, jouent, se battent pour rire, se touchent et s'aiment, admirer la beauté des filles qui marchent dans la rue sans risquer de passer pour un pervers ou un obsédé sexuel... Aimer et baiser parce que cela fait partie de notre existence et ne devrait jamais qu'apporter la joie et le bonheur. respecter l'autre, l'aimer, l'aider, lui tendre la main quand il a besoin d'être aidé, accueilli, encouragé. C'est cela qu'il faut enseigner aux enfants, c'est cela qu'il faut déployer partout sur la planète. Oser cette fraternité naturelle chez les petits d'hommes avant que les adultes abrutis par leurs frustrations et leurs blocages mentaux ne les salissent avec la haine et le mépris de la différence... Bougeons, sautons, jouons, sourions, aimons. Apprenons à rechercher la beauté, à l'aimer. Partageons-la à chaque instant avec l'autre, celui ou celle que nous aimons, avec nos voisins, avec l'étranger, avec l'inconnu. Rien d'autre n'a d'importance et rien d'autre ne donne autant de force !

"I am nothing in my own individuality, what makes me human is to seek to be with others."  (Charles Pépin)

A lire ce magnifique ouvrage de Charles Pépin, "Quand la beauté nous sauve" ("In the Clutch of beauty) au lieu de perdre votre temps à lire les hystériques de la culture woke, ces pauvres gens qui ne veulent pas être en paix, qui ne souhaitent pas profiter du temps qui nous est imparti sur cette terre pour goûter au bonheur et à la sérénité, qui refusent la paix et ne sont que haine et ressentiment. Une culture de mal baisés en vérité ! Allez, laissons les à leurs aigreurs et à leurs vains combats et bon Weekend !
 

29 juillet 2021

En lisant Allan Stein de Matthew Stadler

Je viens de terminer un livre du romancier Matthew Stadler qui m'a fasciné, remué, enchanté. C'est un ami de Mark qui lui avait recommandé le titre et c'est moi qui l'ai lu. D'une traite ou presque. D'abord la couverture est superbe comme les éditeurs américains savent en inventer, avec en pleine page une photo bien connue d'Herbert Listz ("Matin à Athènes" de 1937) et le titre en relief. Un texte envoûtant mais dont la chute m'a laissé sur ma faim. Comme je le fais souvent, j'en ai imaginé une autre bien plus en harmonie avec mon ressenti à la lecture du roman. Le héros, un homme jeune qui aime les garçons, va prendre l'indentité d'un ami curateur d'un musée d'une grande ville américaine, pour se rendre à Paris à la recherche de dessins disparus de Picasso mais surtout pour amener avec lui son jeune amant. Il partira seul, sous une fausse identité et trouvera à Paris un nouvel amour en la personne d'un adolescent de notre époque, mi-hollandais mi-parisien, tout en se passionnant pour sa quête. On se demande s'il va aboutir, trouver les fameux croquis, et faire de cette aventure en europe un livre. On comprend vite que l'auteur parle de lui, de ses tentations d'écrivains, de ses attirances et certainement bien des pages de cette fiction relatent des souvenirs d'expériences vécues par stadler. 

Nous avons visionné l'autre jour le film, assez ancien maintenant (1997), de Brian Gilbert sur Oscar Wilde avec Stephen Fry, excellent acteur britannique et un jeune et fascinant Jude Law dans le rôle de Lord Alfred Douglas (et Orlando Bloom jeunot parfait dans un rôle de gigolo qui lui va comme un gant !). J'ai trouvé dans Allan Stein des points communs qui m'ont ravi. L'attirance et l'amour qu'un homme plus âgé ressent pour un jeune homme sont des sentiments que la société réprouvait du temps de Wilde tout autant qu'on les réprouve aujourd'hui, avec la même hypocrisie et cette incompréhension difficilement à concevoir dans un monde qui crie très haut sa passion pour la liberté et l'aisance des esprits face à la sexualité... 

 Mais revenons au livre. Le premier amant du héros du livre, un certain Dogan, américain d'origine turque est un jeune sophomore, sportif joliment foutu et amateur de soccer. Il aime aussi le sexe et ses seize ans flamboyants en redemandent. A Paris, ce sera Stéphane, quinze ou seize ans lui-aussi, amateur de basket et de musique pop évoluant dans une maison entourée d'un jardin improbable comme on en oublie dans Paris, à deux pas de la Cité Universitaire. Une sorte de kibboutz éminemment intello, un peu hippie qui héberge notre américain. Statdler décrit avec beaucoup de précision sans jamais donenr au lecteur l'impression de faire du voyeurisme, mais sa liberté de ton fait du bien, elle renforce l'idée que le sexe consenti est toujours joyeux, formateur et épanouissant pour ceux qui s'y adonnent sans blocages psychologiques. Rien de malsain donc dans ce roman reconnu par la critique comme un excellent roman. Il n'est malheurusement pas traduit en français à ma connaissance, rgrettable pour ceux qui ne lisent pas l'anglais.

    




Le jeune acteur allemand Louis Hofmann pourrait jouer le rôle de stéphane, le garçon dont s'éprend le héros du livre de stadler, à condition d'avoir les cheveux plus longs. Photo extraite de merveilleux film "Center of my world".

30 mai 2021

Roman-photo (2e extrait)


En fait, ce que j’ai vu à travers mon trou secret c’est mon héros, mon grand frère admiré autant que craint, vautré, à poil, dans son fauteuil tournant. Billie notre chien qui le suit partout dès qu'il rentre, couché à ses pieds.  Ce que je voyais de la pièce montrait un vrai champ de bataille, le lit pas fait, le sol jonché de ses vêtements et lui enfoncé dans le faux-cuir de son siège qu’il faisait tourner de gauche à droite. Il m’a fait penser au mouvement du tournevis comme quand on enfonce une vis qui veut pas rester droite, on dévisse, on revisse. Bizarre le Louis. La colère et toute la misère qu’il a laissé s’entasser sur lui depuis des semaines, soudain j’ai compris, comment il gère ! Les jambes écartées, c’était autre chose qu’il faisait tourner. Enfin, je veux dire un autre outil qu’il manipulait. Là, face à moi qui rougissais, transpirais, tremblais même un peu, j’avais, droit dans ma ligne de mire, la queue de mon héros, rouge, dressée, semblable à du bois. Louis s’astiquait sous mes yeux. Bon, je suis très jeune et un peu dans les nuages, mais bon, je sais ce que c’est tout de même. Je suis un mâle moi aussi et depuis mon premier jet de sperme sous mes draps qui m’avait réveillé, ou plutôt cette sensation nouvelle, incroyable qui m’avait réveillé cette nuit-là, cette odeur qui émanait de cette manière bizarre, blanche comme de la neige, compacte qui avait traversé ma culotte de pyjama et coulait gluante entre les poils de mon bas-ventre et le long de mes cuisses, mon sexe dur et rouge. J’avais aimé ça et j’ai souvent recommencé. Pour dire la vérité, je passe mon temps à ça dès que je suis tout seul, que je m’ennuie ou même sans raison particulière. Je suppose que tous les garçons sont comme moi. On sent que ça monte, on en a envie et plus rien ne compte. D’instinct on sent bien que c’est du très privé et qu’il vaut mieux que ça reste clandestin, caché, camouflé. pour ça j’ai ma tactique, mais là je vous embrouille et on s’éloigne du sujet. Pourquoi n’aurai-je pas dû regarder par le petit trou que moi, l’innocent petit frère, avais fait pour observer à loisir mon héros de frère ? 

Simplement parce que moi aussi je me suis mis à bander. A bander dur même et que j’ai compris soudain un truc qui ne m’avait pas effleuré. Ou plutôt auquel j’avais parfois pensé sans vraiment aller plus loin dans mon intuition. Louis se branlait à un mètre de moi en tenant d’une main son smartphone. Ce qu’il regardait sur l’écran, c’était la vidéo d’un mec comme lui, les épaules larges, les pectoraux renflés et la queue énorme qu’il caressait en haletant. Je haletais tout pareil, du coup moi ! Et en voulant vite libérer mon sexe de mes vêtements pour les rejoindre, le type de la vidéo et Louis mon héros dans mon excursion au septième ciel, la catastrophe.  J’ai toujours été maladroit. En général cela fait rire tout le monde, mais là, je vous assure personne n'aurait ri... Il n’y avait que Louis et moi de chaque côté de la cloison et ce trou, mais j’ai cru un espace de seconde que même l’athlète de la vidéo au bord du nirvana s’était arrêté et regardait dans ma direction. Comme eux je n’en pouvais plus et d’un geste trop vif j’ai détaché ma ceinture venue frapper contre la seule coupe que j’ai jamais gagné qui est tombée sur ma collection de dinosaures qui a fait exploser la construction en Lego que j’avais mis plusieurs jours à élaborer (avec l’aide de Louis d’ailleurs), tous ces trucs que j’aurai dû depuis longtemps enlever. Mince on ne peut pas avoir une vie sexuelle active et continuer à jouer avec des monstres protohistoriques et des briquettes danoises ! Faut savoir ce qu’on veut dans la vie. 

Louis a entendu le vacarme dans ma chambre et par un hasard impossible, mes mouvements ou des jeux d’ombre et de lumière lui ont fait remarquer le trou. En un dixième de seconde, je l’ai entendu se lever, le fauteuil grincer et j’ai vu son œil, cet iris si vert bordé d’orange à travers les mêmes longs cils dont nous avons tous deux hérité, mais qui chez lui sur ce visage ovale, avec ses tâches de rousseur et sa peau toujours bronzée, sa bouche aux lèvres épaisses, se pommettes saillantes qui rendent son sourire encore plus impérial (oui, c’est le mot qui me vient, Louis ce n’est pas un prince, un roi, c’est un empereur, c’est MON prince, MON roi, MON empereur). Voilà tout est dit. Vous avez deviné mon grand secret, mon trouble, ma terreur et mes délices : je sors avec des filles, pas besoin de me forcer pour participer aux conversations qu'on a entre garçons dans les vestiaires. On s'échauffe, on fantasme, on en rajoute des tonnes, mais rien ne se passe dans mon slip. Non, soyons clairs, ne vous méprenez pas : aucun des garçons dans les vestiaires ou ailleurs ne me fait bander ni fait monter dans mon petit esprit pervers des idées voluptueuses comme quand je me frotte à ma copine quand on s'embrasse, et si je vais me doucher à poil – j'évite par pudeur, il y a des trucs qu'on a pas envie de partager mais parfois je l'ai fait, je suis un mec normal tout de même – à côté de vingt types sexy cela ne m'a jamais fait bander. Bon, comme tout le monde, s’il y en a un qui s’avisait de me la toucher, la caresser ou la sucer,  je ne pense pas que ma queue resterait toute tassée entre mes jambes. On n’est pas fait de glace non plus. 

Mais bon, en général, sauf quand mes rêves m’emportent et que le plaisir jaillit tout seul, il me faut plutôt des excitants naturels et ce qui m’a toujours paru naturel c’est d’être excité par les filles. Rose, ma copine me fait un effet terrible, je vous l'ai dit. On l’a pas encore fait parce qu’elle est catholique pratiquante et qu’elle voudrait qu’on attende de se fiancer. Je lui ai pourtant expliqué qu’à 15 ans bientôt 16, ça fait un peu tôt pour se fiancer en cherchant les mots qui lui feraient pas peur.  « Tu imagines, cela fait des fiançailles très longues et si quand on le fait on s’aperçoit que c’est pas ça, que ça colle pas entre toi et moi, on aura perdu plein de temps et d’occasions de se faire la main. Le faire maintenant, puisqu'on s'aime, c'est vérifier si nous sommes compatibles » (j’avais lu ça dans un magazine que lit ma mère). Rose, je l’avais sentie hésitante, surtout que, bon, bien que moins costaud et sportif que mon frère, je suis assez bien foutu. Je fais de la natation en compétition et pas mal d’athlétisme. Beau gosse quoi et quand on a eu cette discussion, c’était chaud entre nous. Limite même. Je voyais bien que sa détermination de jeune vierge catholique vacillait fort. Un petit effort supplémentaire et on y était. Peut-être que cela aurait tout changé de ma vie… Bon, j’étais sacrément agacé en reboutonnant mon jean et en renfilant mon t-shirt pendant qu’elle raccrochait son soutien-gorge. J’avais la queue encore dure et c’était comme si elle me disait « Mais quoi, qu’est ce qu’on fait, on s'arrête-là ? Mais je suis prête à agir moi… ». Les amours adolescentes, c’est bien pour ça non ? Pour apprendre notre corps, nos goûts et nous éduquer au plaisir. Le mien et celui de l’autre. Mais voilà qu’à cause de trou, de tout le ramdam que j’ai fait pour libérer ma queue et satisfaire mon désir cuisant, en découvrant le secret de mon frère, j’ai compris que je le désirais. Ouah ! quelle histoire : tout en un instant, à cause d’une ceinture, de dinosaures et de Legos, devenait parfaitement clair : j’aimais mon demi-frère d’amour et mon corps désirait le sien ! La tuile.

Louis après avoir essayé de regarder à son tour par le pauvre petit trou qui effectivement, une fois qu'on l'a remarqué, ne peut plus passer inaperçu, en dépit de tous mes efforts pour le camoufler, Louis donc a poussé un cri de rage qui a dû faire s’envoler tous les corbeaux, les moineaux et les pigeons des arbres du jardin. « Saloperie, mais il me mate, ce petit pédé pervers, il m’espionne !» me cria-t-il en tapant un grand coup sur la porte condamnée qui craqua misérablement. J’ai bien cru qu’il allait la démolir et passer à travers pour me défoncer aussi. Mais il était à poil, notre mère était dans la cuisine et au bruit qu’il faisait, elle aurait vite fait de monter voir ce qui se passait à l’étage ! Au lieu de ça, j’ai entendu Louis verrouiller sa porte, puis ramasser ses vêtements. Puis, le bruit de la douche (il peut accéder à la salle de bains dite « des garçons » directement depuis sa chambre. Combien de fois il a surgi dans la quand j’y étais pour se moquer de moi. Le verrou de la porte n’a jamais fonctionné et il pouvait me surprendre à tout moment. Lui en revanche, quand il occupe la salle de bains, ferme à clé la porte de sa chambre et celle de la salle de bain qui donne sur le couloir. Monsieur pouvait faire ses petites affaires sans risquer d’être dérangé. Maintenant que je sais qu’il est plus du genre Grindr que Tindr, cela me fait sourire. Quelques minutes plus tôt, j’aurai gloussé en me disant que moi au moins je bande avec les filles et pas avec les mecs ! Mais sur le sujet impossible de lui mettre la honte puisque moi aussi depuis l’épisode du trou, j’ai compris que je pouvais bander dur pour un garçon et pas n’importe lequel. pour mon frère.

à suivre...


 

 

 

29 mai 2021

Roman-photo (extrait)

Je n'aurai pas dû. je sais bien que je n'aurai pas dû, mais c'était plus fort que moi. une pulsion soudaine et cette électricité qui m'a parcouru quand j'ai vu que Louis était rentré. La porte claquée, sa voix dans la cuisine, l'escalier grimpé quatre à quatre juste après un dernier éclat de voix. Louis ne s'entend pas avec notre mère. Il déteste vivre avec nous, avec elle et mon père qui n'est aps le sien. Il m'aime bien, disons qu'il me tolère. depuis que j'ai une conscience et que je ne suis plus la larve vagissante que ma mère couvait quand lui esseulé ne parvenait pas à faire son deuil du père parti. du père mort en fait (il l'a appris comme notre mère, un jour par hasard. Il faut dire qu'il y avait longtemps que ni ma mère ni son premier fils n'avait pas entendu parler de lui. Parti en claquant la porte avec sa secrétaire juste au moment où son agence immobilière menaçait de faire faillite. Ma mère est restée longtemps inconsolable. Louis avait treize ans. Elle a repris le chemin de l'hôpital pour reprendre son poste d'infirmière. Le chef de service, du même âge qu'elle avait été son fiancé au collège. Il l'a patiemment ramenée à la surface, à la joie et ils se sont mariés dès que le mari failli sous toutes les coutures eut accepté de divorcer. Et je suis le produit de cet amour restauré et du bonheur retrouvé de ma mère. Les jumelles sont arrivées ensuite. Louis n'a jamais accepté qu'un autre homme touche à notre mère. Depuis la mort de son père Il est devenu agressif, violent même et il disparait souvent sans qur'on sache où il est ni ce qu'il fait. Bref, ce Louis en colère est revenu, il est dans sa chambre. Elle est juste à côté de la mienne. Une porte aujourd'hui condamnée permettait de passer d'une pièce à l'autre. Louis y a mis une étagère remplie de ses trophées, de photos de lui avec son père et avec notre mère. Il y en a aussi deux ou trois avec moi. Celle où, très fier, je porte un poisson presque aussi gros que moi entre mon père et Louis. Les deux m'écrasent de leur taille, de leurs muscles, de leurs sourires. Si on regarde de près la photo, ils me soutiennent pas l'avant-bras pour que, le temps de la photo, je puisse porter à bout de bras notre trophée. 
 
Un jour où Louis me manquait, je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai gratté le bois de la porte jusqu'à y faire un trou. Je suis vite allé dans sa chambre - interdiction formelle d'y pénétrer en l'absence de Louis - pour vérifier qu'il n'y avait aucun dégât visible ni traces de ma forfaiture. Le trou est resté, caché de mon côté par une carte postale punaisée parmi des tas d'autres sur l'ex-porte de communication. parlons-en justement de la cohabitation. Ce trou, un psy trouverait à dire que c'est symptomatique de l'état dans lequel je me trouvais à ce moment-là. Louis avec qui je chahutais souvent, qui parfois même, lors d'une crise avec son beau-père, mon père, me confiait sa tristesse, sa colère mais le plus souvent son incompréhension. Bref, il me manquait. Et depuis quelques temps, je sentais que des trucs bizarres lui passaient par la tête. Je suis peut-être un gosse aux yteux de tout le monde mais je sens des trucs quand il s'agit des gens que j'aime. Et Louis, je l'aime. Parce que c'est mon frère (enfin demi-frère), parce que njous sommes sortis du même ventre et tous deux le fruit d'un amour fou, véritable, intense. Bon, pour la relation entre notre mère et le père de Louis, ça n'était plus comme avant depuis longtemps, mais tout de même quand ils l'ont conçu, ils s'aimaient comme des fous. Le grand-père de Louis, qu'on continue de voir à la maison, a dit un jour en montrant le vieux canapé du salon, en rigolant "tu vois Louis, c'est sur ce canapé que j'ai surpris ton père et ta mère en train de baiser". Gloups, il ne prend pas des gants quand il parle celui-là. C'était la première fois que j'entendais ce mot mais j'ai tout de suite compris ce qu'il voulait dire quand j'ai regardé Louis devenir rouge comme les pivoines dessinées sur les rideaux de la salle à manger ! "Ils étaient pas mariés à l'époque. Tu as sûrement été conçu là. c'était le truc de mon fils de trousser les filles sur un canapé. Son côté cow-boy". Pas toujours très fin le grand-père. en tout cas, il a été là pour Louis après la disparition du fils indigne qui a abandonné toute la famille pour une blonde platinée "comme dans les mauvais films des années 60" disait-il. Maintenant il est trop vieux pour sortir de la maison de vieux où il croupit, dévorant livres sur livres et harcelant les nurses qu'il fait rire. Bref chez Louis, je sais bien que ça ne va pas bien. Alors, par le trou dans la porte, je surveille, j'observe. Et là, j'aurai pas dû ou alors, j'aurai dû remettre la carte postale devant le trou et passer à autre chose.

à suivre.....



 

15 mai 2021

Jeune goinfre, court poème de Rimbaud

 

"Casquette,/ De moire,/  Quéquette /D’ivoire, / Très noire, / Paul guette / L’armoire, / Projette/ Languette / Sur poire, /S’apprête, / Baguette, / Et foire." 

(Arthur Rimbaud, Album zutique)

03 mars 2021

Cette petite étincelle...




 

« Cette petite étincelle qui nous fait reconnaître, comme une lumière au loin dans la nuit prévient le marcheur égaré et le rassure, que celui qu'on attend et qui lui aussi nous attendait. Quelle alchimie préside à ces moments rares et bouleversants où après les larmes et le silence, une petite musique joyeuse nous ramène à la vie. L'Amour est là près de nous et nous savons que cette fois sera la bonne...»