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13 mai 2024

Canons esthétiques et critères de la beauté des garçons

 

Contrairement à beaucoup de gens, hommes et femmes, je ne suis pas un adepte du postérieur de mes semblables. Quand j'étais collégien et plus tard à l'université, à une époque où bien que tous plus ou moins complexés et coincés, nous nous montrions nus dans les vestiaires et sous les douches, la plupart des garçons focalisaient sur les muscles et le sexe de nos congénères, pour se moquer la plupart du temps des fluets, mal dotés par dame Nature. Bien sûr, nous étions trop bêtes pour reconnaître que notre malaise qui faisait finalement aussi partie de l'auto-éducation, sous-entendait notre honte d'en avoir une trop petite, ou trop grosse ou tordue et de n'avoir pas le gabarit de Tarzan. Billevesées, nous étions pour la plupart naturellement sveltes et bien foutus, les abdos bien dessinés, les pectoraux et les épaules, les bras et les jambes, tout était satisfaisant et comme la promesse ce que des heures de gymnase, de barres parallèles, de course et de piscine allaient façonner si on se donnait la peine de suivre le mouvement de l'éducation virile. 

 

J'étais innocent, je le restais longtemps, n'ayant aucune idée de la sexualité, et le début de ma puberté, sans vraiment m'inquiéter, m'intriguait. J'étais assez niais pour ne pas faire aussi rapidement que la plupart des autres garçons le rapport entre les changements de mon corps, l'acné, les poils qui poussent, et les premières pollutions nocturnes et l'appétit sexuel, le désir violent et la procréation. J'aurai cru quelqu'un qui m'aurait assuré que oui les garçons naissent dans les choux et les filles sans les roses déposés dans le potager et le jardin par les cigognes venues d'Alsace. A 5 ans, j'avais parait-il affirmé à une petite fille de l'école maternelle dont j'étais amoureux que si elle était d'accord on devrait écrire pour commander un bébé et on décida de chercher l'adresse du bureau des commande du côté de Strasbourg. Tout cela me semblait normal comme d'être attiré depuis la première seconde où nous fumes l'un en face de l'autre dans la cour de l'école. 

 

Pourquoi Strasbourg ? Simplement parce que nous avions à la maison un grand livre pour enfants magnifiquement illustré avec des couleurs qui me fascinaient. Une pleine page montrait des paysages d'Alsace, avec des vignes le long de collines verdoyantes, un ciel très bleu, des jeunes filles vêtues de leur costume traditionnel, des villages très beaux avec ces nids de cigogne et le mot Strasbourg que j'avais appris à déchiffrer et dont on me dit que c'était la capitale de cette belle région. Bref, sentir mon être entier attiré par la petite camarade, la plus jolie de toute l'école pour moi (je ne sais même plus à quoi elle ressemblait ni comment elle s'appelait !) me semblait naturel et bien agréable. Quand mes sens s'éveillèrent et la partie la plus intime de mon corps semblait décidée à vivre sa propre vie, je n'en fus aucunement persuadé. Je n'en fis pas non plus tout un plat.

 

Mais revenons-en à la partie charnue du corps humain. Beaucoup de gays ne jurent que par les fesses, le derrière étant pour la plupart d'entre eux le siège - pardon pour la polysémie - de l'accomplissement de leur plaisir. Pour eux l'orgasme ne passe que par la pénétration. Inutile d'enfoncer le clou, mes lecteurs savent mon peu de goût pour la sodomie, voire ma répugnance à ce mode de jouissance. Je fais partie des gens convaincus qu'on peut atteindre les sommets du plaisir sexuels avec l'autre de mille autres manières. Je m'aventure une fois encore hors des limites tolérées du sexuellement correct du milieu queer. Laissons-là le sujet pour revenir à mes propose initiaux : ce qu'il y a de remarquable et attire en premier chez un garçon. 

Démonstration par l'image :

Tout d'abord l'allure générale. Même très couvert, le corps se devine sous les épaisseurs de laine et de coton. Voilà le modèle idéal, basique, qui me fait vibrer depuis toujours. En gros, il est bien foutu, sportif, musclé mais sans outrance, la peau lisse, mate ou claire, imberbe sauf en des endroits bien précis, et le visage masculin mais avec encore un je ne sais quoi d'extrême fraîcheur, de pureté. Pas de moustache ni de barbe, sinon quelques traces sur le menton d'une barbe de quelques jours. Les cils sont longs et foncés, comme les sourcils joliment arqués, la bouche gourmande, les dents blanches et joliment alignées.

Voilà un modèle dans le plus simple appareil. Tout ce qu'il faut où il faut pour lui permettre de poser pour Praxitèle, premier artiste de tous les temps à donner la définition du parfait éphèbe, du garçon véritable digne d'amour et de louange. de son corps émane à la fois l'énergie, la volonté, la pureté. La pratique du gymnase et la proximité des livres lui donnent une aisance que tempère sa naturelle timidité. 

Tant qu'il doute encore de lui-même et ne prétend à rien qu'à apprendre et aimer, il émane de lui ce côté solaire auquel il est impossible de résister. Les anciens l'avaient compris. Notre époque a tendance à s'en récrier. L'époque est à l'enlaidissement, au travestissement, à l'hystérie. Vous l'aurez compris, pour Hadrianus, point d'ongles peints, de jupes et de falbalas, pas de tatouages, de piercings et autres scarification indigènes. En gros, cela donne ce genre de garçons (je souligne la différence que je ferai toujours entre garçon, la même que celle que nous enseignent les maîtres grecs anciens).


Pour affiner mes propos, relisons ce merveilleux sonnet de Straton de Sardes dans sa Μοῦσα παιδική (la Muse adolescente). Règle morale d'autrefois aujourd'hui décriée par les culs de plomb qui pousseraient des cris d'orfraie. Ces moralistes hypocrites mélangent tout et confondent amour partagé avec amour contraint, amitié avec pédophilie,  perversité et violence à tendresse. 
 
 
Je fais mes délices à l'extrême des garçons de douze ans ;
Mais beaucoup plus désirable est le garçon de treize ; 
Et celui qui a deux fois set ans, la plus douce fleur des Amours ;
Et qui commence à en avoir trois fois cinq, plus charmant encore.
La seizième année est l'âge des dieux. La dix-septième,
Ce n'est pas à moi qu'il convient de la rechercher, mais à Jupiter.
Si quelqu'un a le désir des plus âgés, il ne joue plus :
Il exige déjà la réplique"
 
Il est vrai qu'en Grèce comme à Rome on était pubère bien plus tôt qu'aujourd'hui. A douze ans la plupart des garçons étaient depuis longtemps sortis du gynécée pour entrer dans le monde des hommes. Souvent marié à 15, rompu aux activités sportives et militaires, il était un soldat expérimenté à 16 ans... Leur vie sexuelle était précoce.
 

 
Un poète libre d'exprimer ses goûts et son désir aujourd'hui ajouterait au moins quatre ans à l'âge de ceux dont parle le poète grec... Antinoüs a rejoint Hadrien alors qu'il n'avait pas quinze ans. Qui s'en serait offusqué à Rome, à Athènes comme à Alexandrie ? Il y a de quoi rire à imaginer les jeunes boutonneux vêtus de noir pourfendeurs de la civilisation occidentale (dont ils profitent un max soit dit en passant) occuper l'Académie et obliger Platon et Aristote a requérir les forces de l'ordre pour déloger ces freluquets outrés. Ne nous appesantissons pas sur le retour en masse des tartuffes !

Pour terminer sur le sujet et compléter ce billet bien sérieux, des explications sur l'ouvrage de Straton de Sardes. Il compila "La muse Adolescente" à l'époque d'Hadrien. Voilà ce qu'en dit l'incipit d'une traduction publiée aux Editions Le Promeneur :

"Une anthologie qui célèbre le temps des liaisons prénuptiales et rassemble pièce à pièce les éléments d'une description en acte de l'amour grec. Aimés, adulés, délaissés, torturés, les poètes du recueil (Callimaque, Méléagre, Straton lui-même) oscillent entre le lyrisme, qui occupe une petite partie du livre, et l'écriture d'une sexualité forte qu'épicent allégories graveleuses et récits paillards. Minois enjôleurs, carnations huilées, muscles gonflés : il s'agit de saisir en l'espace de quelques vers et pour ainsi dire sur le vif toutes les postures de l'éros masculin, et d'épouser jusque dans ses ramifications les plus ténues, ses manifestations les plus sensibles, l'expression d'une jouissance tranquille, d'un bonheur de la chair qu'ombre à peine parfois une nuance de mélancolie."

Voilà un résumé de la philosophie de ce blog depuis les premiers jours : parler de jouissance tranquille, raconter le bonheur partagé de la chair, un quotidien parfumé d'amour et d'amitié, seuls repères solides dans un monde devenu fou. Loin en tout cas de toutes les militances, les révoltes et les extrêmes. 








25 avril 2024

Quand on revoit un film qu'on avait oublié et qu'il nous fait pleurer...

Égaré loin de chez moi pour une corvée professionnelle où, sans aucune motivation, il me fallait bien aller, je me retrouve enfin seul dans ma chambre d'hôtel, trop propre, trop convenue, trop chauffée avec une vue trop quelconque sur le skyline d'une métropole américaine insipide.

Après un dîner sympathique mais tout aussi convenu entre collègues et clients que je n'ai pas voulu suivre dans leur tournée alcoolisée, j'ai prétexté des dossiers à lire pour le lendemain. Mon avion ne décolle que vers 9 heures, j'aurai pu les suivre mais pas eu le courage. J'avais décidé de terminer "Alec", le roman de William di Canzio qui prolonge en quelque sorte le "Maurice" de Forster. mais finalement, j'ai préféré visionner l'un des deux films que David a téléchargé à mon intention.

 

Nous les avions vu ensemble il y a quelques années. Je crois en avoir parlé sur ce blog mais je n'ai pas cherché à quelle date. Lecteur, si tu le souhait, tu sauras retrouver les billets dans le sommaire... Les titres ? "Your Name Engraved Herein" et "Eternal Summer". Les deux m'avaient fait pleurer. Oh, pas un profond chagrin,  juste une larme d'émotion. En vieillissant j'ai remarqué que je me laisse plus facilement aller. Les choses que je lis ou que j'écoute, les films que je vois et les choses qu'on me raconte m'émeuvent davantage qu'avant. Quel penseur latin a écrit là-dessus des phrases de version latine. Les traduire me faisait souffrir mais est-ce qu'aujourd'hui j'en pleurerai ? N'est-ce pas le temps qui passe, la musique que j'écoute  qui me rendent ainsi mélancolique ? 
 
 
 
Peut-être simplement la fatigue de ce court voyage et l'ennui des affaires dont je me détache chaque jour davantage. J'ai encore pas mal d'années avant de pouvoir songer à la retraite. Pourtant deux de mes frères s'en approchent. Comme eux, je n'aurai aucun souci matériel quand l'âge viendra mais je suis déjà fatigué mentalement par la vie active, par le rythme de mon quotidien de broker entre New-York, Chicago et Londres... J'ai envie d'autres choses. Une reconversion ? Rentrer en France pour élever du vin à mon tour, écrire des livres ou travailler avec des réalisateurs que j'aime, ouvrir une galerie ou un restaurant à New York ou à Londres ? Ne rien faire d'autre que voyager, vivre à la campagne, faire le tour du monde en bateau avec David et Paul et Simon, cet ami musicien et cuisinier doué ? en attendant, revoir "Eternal Summer" m'a fait un bien fou. 
 
 
J'ai un ami franco-italien qui termine un roman sur le coming of age. Il m'a envoyé les premiers chapitres. Je nous ai reconnu. Dans le mail qui accompagnait son texte, il me disait que nous devrions écrire la suite ensemble, à quatre mains. Nous nous sommes aimés longtemps. A quatre mains bien sur mais aussi nos cœurs unis comme le furent nos chairs. Il écrit bien. Mieux que jamais je ne saurai le faire, mais l'idée me tente...

 

09 novembre 2023

Preux chevaliers, jeunes seigneurs, princes saltimbanques et poètes amoureux

Quand un de nos amis, professeur à l'université de New York, bous avait demandé de loger pour quelques semaines un de ses neveux en panne d'appartement. Les parents ayant déménagé pour leurs activités, le garçon et sa sœur ne pouvait rester dans l'appartement familial. Si Astrid a pu trouver dans son collège une chambre à partager, cela semblait plus difficile pour Mike. Nous l'avons donc hébergé pendant plusieurs semaines et la cohabitation s'avéra sans problème. Mike n'a pas tout à fait vingt ans, beau gosse, tête bien remplie, résultats scolaires au top, nageur et tennisman, il donne l'impression d'un gars sérieux, bien dans ses baskets. Ses parents sont des gens très ouverts, le père est avocat, la mère journaliste. 

Mike a vécu l'été dernier une aventure amoureuse assez pesante avec un garçon plus âgé qui s'est avéré sortir aussi avec une fille de leur entourage qu'il a mis enceinte. Mike ne savait rien de leur relation et il était fou amoureux de son copain. Il les a surpris un soir Bagarre, crise de nerfs, tentative de suicide de la fille qui ne savait pas que son amant avait aussi un amant. Bref une tragédie grecque ou du mauvais boulevard. Tout a fini mieux que dans une sérié Netflix mais les deux garçons ont rompu toute relation et la jeune fille épousera le futur père.

 

Les parents de Mike pensaient que leur fils accepterait de quitter New York d'autant qu'il avait été admis à Santa Barbara mais avait choisi de rester à NYC où il a grandi et a vécu depuis toujours - sauf deux années de sa petite enfance passées en Autriche où son père travaillait pour l'ambassade américaine. Voilà l'historique du jeune homme. Un locataire discret, drôle et spirituel. Il a pu récupérer la semai,ne dernière une colocation dans un appartement universitaire à Washington Square  Village, avec des gens sympathiques de sa promotion. Il me rappelait David et nos amis à l'époque où nous étions étudiants, réinventant le monde et conscients de  nos privilèges de bourgeois blancs et chrétiens.

Peu de gens parmi nos amis sont restés indifférent à la beauté et à l'allure de Mike. Sa politesse, son sourire parfait et toujours sincère et sa discrétion ont fait merveille. Jusqu'à notre voisine la plus porche, la vieille Emily, qui doit approcher des 80 ans et reste très sensible au charme des jeunes hommes. Elle en croise beaucoup dans l'ascenseur ou sur le palier. Elle est souvent des nôtres quand nous recevons. Elle n'a jamais caché son attirance pour notre éphèbe en pleine convalescence de chagrin d'amour. elle l'a invité à diner à plusieurs reprises. A la Sirène, notamment, un succulent restaurant français. "Ce garçon est un gentleman,un preux chevalier, un jeune seigneur ! Dommage que comme vous deux, il ne s'intéresse pas sérieusement aux femmes, il ferait de biens beaux enfants " nous a-t-elle dit un jour, faisant rougir Mike comme une pivoine...

J'avais publié il y a quelques années sur un autre blog, ce portrait d'un jeune homme songeur. Un vieil ami de ma famille me disait que le jeune homme sur le portrait, me ressemblait. J'avais pris cela pour un compliment. J'ai retrouvé l'image, mais ne suis pas parvenu à retrouver le nom du peintre ni celui du modèle. Si un de mes lecteurs a une idée, son message sera le bienvenu.

Le jeune homme de la photo semble regretter la chaleur estivale, comme David et moi. Nos bronzages s'atténuent un peu plus chaque jour mais nous gardons le moral. La vie continue après l'été et les vacances après tout. Chaque jour apporte son lot de nouvelles aventures, rencontres, regards, lectures. Dans un peu plus d'un mois ce sera le Mexique pour 18 jours de farniente et y finir l'année !


Avec Brandon Flynn, l'acteur de 13 Reasons why (il y est Justin Foley), en générique de fin, voilà pour ma chronique d'un jeudi de novembre dans la bonne ville de New York. Le temps, maussade ce matin, c'est levé. Il ne fait pas encore froid mais le soleil fait ce qu'il peut et l'automne rend la ville encore plus belle. Il faitbien moins beau en Europe, du moins du côté de l'océan. Chez mes parents, les vignes ont peu souffert des tempêtes et tornades, la plupart des parcelles sont assez éloignées des couloirs par où le vent s'engouffre et la grêle. Mais le soleil est loin aussi et il est tombé beaucoup d'eau. 



24 août 2023

La grâce, la pureté et le charme...

Comme un ange, l'image à chacune des saisons, dont parle l'écrivain Carlo Coccioli... "Quand il nous est donné de contempler la Beauté personnifiée,c'est un peu le Parnasse qui ouvre ses portes et nous avons soudain l'intuition du paradis, face à ces demi-dieux incarnés."

Je voudrais évoquer cette mémoire : mais voilà, presque rien n'en reste ; elle s'est effacée. Car elle gît très loin, au fond de mes premières années adolescentes.

Une peau, qui paraissait faite de jasmin... Août, cette soirée... Était-ce en août ? Je me souviens à peine des yeux. Ils étaient bleus, je crois. Ah oui, d'un bleu de saphir.


"Corps, souviens-toi, non seulement de l'ardeur avec laquelle tu fus aimé, non seulement des lits sur lesquels tu t'es étendu, mais de ces désirs qui brillaient pour toi dans les yeux et tremblaient sur les lèvres, et qu'un obstacle fortuit a empêchés d'être exaucés... 
 
Maintenant que tout cela appartient au passé, il semble presque que tu t'y sois abandonné... Corps, souviens-toi de ces désirs qui pour toi brillaient dans les yeux et tremblaient sur les lèvres..."
 

"... Avec ses profonds yeux bruns, son beau visage subtil (beauté des jouissances défendues), ses lèvres parfaites, dispensatrices de volupté au corps aimé, ses membres pleins d'une grâce idéale, faits pour des lits que la morale courante juge infâmes..."
 
"Tentation ou simple et naturelle invitation ? Céder à l'appel des sens ou résister au nom d'une morale hypocrite ? Se laisser prendre tout entier par le désir et la passion... Aimer de tout son corps et de toute son âme... 
 
Mon amour pour toi fut de ce bois dense et parfumé qui brûla des années sur notre couche immaculée, encens divin attisé par les dieux. 
 
Derrière les grandes portes de santal et de bronze, enveloppé de gazes et de soies flottantes autour de la couche, l'empereur jeune encore et l'adolescent au corps parfait, aux muscles tendus vers le plaisir et le coeur battant à tout rompre dans la volupté... 
 
Faibles et puissants à la fois, maîtres du monde en cet instant, l'enfant comme le roi, dieux vivants aimés des dieux, couronnés par l'Amour..."

(Poèmes de Constantin Cavafy dans la traduction de Marguerite Yourcenar et notes retrouvées présumées par Hadrien avant la mort d'Antinoüs)
 

27 juin 2023

L'été, doux mélange de tendresse et de folie

 
Cliff qui vient de fêter des dix-neuf dimanche ans est le petit ami de Ron qui est un condisciple de David qui est le garçon de ma vie (mais cela vous le savez depuis longtemps). Ron a trente-deux ans maintenant. Les amis de Cliff ont entre 17 et 25 ans. David et moi sommes les aînés du groupe - pas de beaucoup ! mais tout de même, David et moi, nous pourrions être les (jeunes) papas de Cliff. 
 

Nous l'avons vu grandir notre Cliff - Ron faisait du baby-sitting chez ses parents qui nous recevaient souvent tous chez eux le Weekend dans leur maison d'Atlantic Beach, à Long Island. Le bambin est vite devenu la mascotte de notre groupe. Il a les yeux de sa mère, Isabel. Les mêmes longs cils qui blondissent en été, de la même couleur, oscillant entre le vert et le mauve selon la lumière. Il a l'énergie de son père et le même esprit cartésien. 
 
 
Cliff a appris à nager à 5 ans. A dix ans, il était déjà très rapide et n'avait peur de rien. A douze ans il s'essayait sur a première planche de surf... Il nous a très vite suivi dans nos virées en bateau, avec son gilet de sauvetage qui lui faisait une toute petite tête mais une énergie et un enthousiasme qui l'ont toujours fait apprécié des adultes. 

 
Il aurait pu tourner au jeune WASP arrogant coureur de jupons. Il est sorti à 15 ans avec de très jolies filles, mais c'est Ron qu'il aimait... (On dirait un début de roman pour "jeunes adultes" comme on dit ici). Ron a toujours fait plus jeune que son âge. Sportif talentueux, tendre et doux, il exprime dans chacune de ses attitudes une virilité tranquille, une gentillesse sans pareil. Bref la mascotte est aujourd'hui un jeune homme bien sous tous rapports qui a fini par convaincre Ron qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. 
 
Cela fait quelques années que quelque chose existait entre eux mais Ron, à la morale puritaine refusait de céder et luttait pour garder ses distances. Ils se sont retrouvés, l'un tout frais émoulu du Hunter College et son ancienne nounou sophomore qui avec d'autres l'a guidé pour ses premiers pas d'étudiants. Et puis la suite est classique.. . Ils ne vivent pas encore ensemble, mais se voient tout le temps, se retrouvent chez leurs parents respectifs et chez nous. Il y a quelques années, quand les parents de Cliff étaient partis trois semaines en Europe, il avait logé chez nous.