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26 juillet 2020

chacun son tour


Séance de douche. 
Un dimanche, sur un navire de l'US Navy. 
Années 80.

Ton silence que je n'avais pas compris

Ta rencontre c'était mon drame et mon poème.
Je n'avais donc aimé qu'un peu! [...]
Je suis venu vers toi, malgré l'ombre et le vice,
Pur comme le très pur, naïf et glorieux;
Peuvent-ils, ces voleurs, te rendre le service
Du portrait idéal et du tien dans mes yeux?
[...]
Et j'écoute ton silence
Que je n'avais pas compris. [...]
Ange doux, ange brutal...
Pur, limpide, sans mélange
Fermé comme le cristal.
Dans ce cristal je contemple
Le désespoir évité.
Mon bonheur est un temple
A ta jeune antiquité.
[...]
Tu vivais enfoncé dans un autre toi-même
Et de ton corps si bien abstrait,
Que tu semblais de pierre. Il est dur, quand on aime
De ne posséder qu'un portrait.
Jean Cocteau

24 juillet 2020

Bosie, jacinthe et narcisse


"He is quite like a narcissus - so white and gold... 
he lies like a hyacinth on the sofa and I worship him." 

 "Il est tout à fait comme un narcisse - si blanc et or ... 
 il s'allonge comme une jacinthe sur le canapé et je l'idolâtre."

C'est ainsi que le décrivait Oscar Wilde. Le scandale du procès entre l'écrivain et le père de Bosie, l'irascible Marquis de Queensberry, parangon de la fierté et de la rigidité victorienne a jeté un voile très épais sur la personnalité et l’œuvre de Lord Alfred Douglas, né en 1870 et mort en 1945. Ses poèmes, de facture très classique mais souvent puissants et fascinants, sont aujourd'hui reconnus comme part de l'héritage littéraire britannique. 

 

Ses engagements peuvent encore aujourd'hui attirer la critique. C'est lui qui traduisit en anglais Le Protocole des Sages de Sion, le texte soit-disant historique créé de toutes pièces en Russie qui nourrit l'antisémitisme depuis la fin du XIXe siècle. Il fit même de la prison pour avoir injurié Winston Churchill. Mais l’œuvre prime sur les errements de l'homme, bien que ce ne soit plus une idée acceptée aujourd'hui dans ce monde où sévit la pensée unique...


L'éducation aristocratique et l'emprise de son père portèrent Bosie sa vie durant - après la disparition d'Oscar Wilde - à se draper dans la dignité d'un homme de son monde, raffiné, bien pensant et éloigné des vapeurs de soufre que l'hypocrisie bourgeoise de l'époque laissaient se répandre sur "l'Amour qui n'ose pas dire son nom" : Il se maria, eut un fils, Raymond. Bien qu'établi aux yeux des autres dans la réalité de sa vie d'aristocrate et d'héritier comme la société et les convenances le souhaitaient, il n'en resta pas moins sa vie durant ce qu'il fut dès le collège, un esprit brillant et sensible. Le géant Oscar Wilde influença avec bonheur ses qualités artistiques et leur amour marqua la vie entière de Bosie.



23 juillet 2020

Douce apathie estivale...


Bright Light, comme en rêve



Le garçon rêve au danseur qui hante son esprit et occupe son cœur, la chaleur est lourde, pesante comme en ces jours d'été trop orageux, son corps se tend et se met en mouvement, il est en nage. Le voilà qui danse à son tour et les deux corps se rapprochent... 

Soudain ses yeux s'ouvrent, et la réalité apparue en rêve et perçue, intense, dans sa chair devient soudain la réalité de son cœur. Le rêve peut devenir réalité. 

Il a enfin compris qu'il est depuis longtemps aimé par l'autre. Et il aime à son tour...

New Jersey, juillet 2020


"Jeunesse, seulement Jeunesse" disent les dieux. Ces corps purs, forts et inconscients souvent de leur force et de leur beauté... "Havres de la volupté, plus troublants et désespérés souvent que ceux de la passion ! Ne s'adressent-ils à personne, anonymes, nos propos, nos gestes n'ont que davantage à faire avec les dieux." écrivait Jouhandeau dans un livre très rare et longtemps caché. 

C'est le cadeau de Mark qui l'a découvert chez le bouquiniste de Soho, écorné. Il a raison, la jeunesse est sacrée et, tout comme la beauté en général, elle ne se possède pas, elle ne se partage pas. Elle se donne et elle passe mais nous ne voulons pas le savoir, ni le voir. Quand je me regarde dans la glace, je ne comprends pas tout de suite que l'image qui se reflète là, dans le miroir embué de la salle de bains, c'est moi, c'est bien moi. Derrière mes yeux, à l'intérieur de moi, le soleil qui brille et me permet de vivre encore, éclaire le visage et le corps de celui que j'étais, quand j'entendais dire autour de moi, au gymnase, au forum :
Voyez Hadrien, ce jeune homme,
Ce bel enfant, 
Cet éphèbe charmant...
 Et pourtant je ne m'aimais pas. Mais une force inconnue me dit que rien que l'apparence est changée, l'enfant, l'adolescent, le très chaste jeune homme, petit mâle innocent et pur, ignorant la raison des regards appuyés et des paroles entendues est toujours là et c'est par ses yeux que je vois le monde et les autres. 



Est-ce l'explication de toutes les amitiés juvéniles que je continue de tisser autour de moi. longtemps à la banque, je ne frayais vraiment qu'avec les plus jeunes, les stagiaires de vingt ans, les débutants, les livreurs et les grouillots adolescents. Combien depuis toujours leur compagnie me satisfait. Les hommes - surtout dans le milieu gay - ne comprennent pas et surtout désapprouvent. J'ai peu d'amis dans ce milieu, pour ne pas dire que je n'en ai aucun. Ceux que nous voyons sont souvent plus jeunes ou s'ils ont notre âge, ce n'est qu'apparence et une mention d'état-civil. Je sais des lecteurs qui seront révoltés une fois encore par ces propos. Ils viennent du cœur pourtant.

C'est évident, ils ne sont et ne seront jamais l'objet du même regard. Aucune appétence devant le corps des hommes quand rien ne transparait du garçon qu'ils furent. Il ne s'agit pas seulement de leur apparence, des ventres arrondis par l'alcool, des poils simiesques, des traits alourdis, marqués, des cheveux rares ou gris. C'est plutôt que toute innocence, toute fraîcheur, toute douceur et hésitation ont disparu. Ils avancent sur le chemin de la vie avec leur dépit, leurs manquements, leurs ratages. Nous sommes tous embarqués sur la barque de Charron qui nous porte vers l'ultime demeure. Mais quelques uns restent purs, frais. Parfois cela ne se voit que dans le regard, quand un éclair s'allume et qu'alors l'enfant, l'adolescent revit alors...


Comme l'écrivain, je me suis souvent demandé si nos désirs et nos attirances, ces attractions spontanées ne sont pas le souvenir des cultes d'antan dont notre âme aurait perdu plus ou moins le sens mais dont tout en nous garde le souvenir et aussi le besoin. L'impérieuse attraction, qui échauffe nos sens et occupe nos pensées, n'est-ce pas après tout la Nature qui palpite ainsi en nous avec ses mythologies de toujours qui toujours ont fait vibrer l'âme des humains, quand nous ne savons pas qui nous emporte sur son épaule ou entre ses bras jusqu'au-delà du monde dans nos nuits, pour nous laisser au petit matin, évanouis sur le chemin où nous réveille meurtris, mais repus, la lumière du jour. Ébahis de ce qui n’était peut-être qu'un rêve, c'est un sourire qui épanouit notre visage et non des larmes de regrets ou de terreur...


L'écrivain note ailleurs une phrase qu'Hadrien aurait pu nous laisser  : "Il suffit pour accomplir son destin de s'être gardé de la laideur, du dégoût et de l’opprobre qui en sont la négation". Le garçon qui me tend le bras, engourdi déjà par le sommeil, sa tête aux cheveux bouclés presque enfouie dans les oreillers qu'il soulève un peu, me confirme combien ces lignes sont vraies. Il n'a plus vingt ans lui non plus mais rien dans l'image qu'il renvoie n'est défraîchi, atténué. 

Comme au premier jour, nos corps se joignent dans une harmonie divine qui échappe aux ravages du temps qui passe. Être ensemble est une grâce divine, ces semaines de confinement forcé l'ont prouvé. Les dernières notes du Capriccio in Si bémol majeur de J.S.Bach qu'égrènent  la magie des doigts de Rudolf Serkin s'envolent autour de nous dans la chambre fraîche, loin de la ville. La nuit sera douce...



19 juillet 2020

Troye Sivan with Genius : ce type a du potentiel. really !

Enregistré à Melbourne, pendant le confinement, le jeune chanteur afrikaan, youtubeur et performeur explique la genèse de l'une de ses chansons, "Take Yourself Home", et comment le sens des strophes a changé avec la crise sanitaire.

A vingt cinq ans, ce jeune type a définitivement de la profondeur, de la culture, il réfléchit et oriente vers le meilleur d'eux-mêmes les adolescents qui sont fous de ce qu'il diffuse sur Youtube. Par sa musique, confiné en Australie alors qu'il vit avec son compagnon le mannequin Jacob Bixenman à L.A., il apporte une réflexion sur l'après crise d'une grande pertinence !

Non seulement, il est beau gosse, mais il est intelligent et cultivé. Est-ce son origine juive qui a donné sens à cette intuition artistique, qui oriente sa réflexion éthique et spirituelle ? Le fait d'avoir fui avec sa famille son pays natal, l'Afrique du Sud, triste pays abandonné à la violence et au chaos au quotidien ? En tout cas, il contribue vraiment à l'épanouissement des jeunes gays qui auraient encore quelques difficultés à s'assumer et à trouver bonheur et paix dans un monde bizarre où le concept d'homosexualité - inventé finalement il n'y a guère que cent ans - continue de déranger ou de perturber, un monde où on tue encore ceux dont l'orientation sexuelle dérange...


Et la chanson elle-même pour ce dimanche après-midi :


17 juin 2020

Blue neighbourhood trilogy

Réveil non pas en fanfare ce matin, mais en musique avec la musique de Troye Sivan, le chanteur australien que Ben, le petit frère de Mark n'arrête pas d'écouter (...). Le confinement a ça de bon qu'il nous révèle à nous-même et facilite les révélations qu'en temps normal certains n'oseraient partager. Mark sort avec moi depuis 2004, nous vivons ensemble et partageons complètement la même vie, le même appartement, le même bonheur depuis 2006 et ses parents, chrétiens engagés et grand-bourgeois conservateurs mais vraiment pas réactionnaires, m'ont vite admis parmi eux comme le compagnon de leur fils aîné. Je l'appelais Mark, tous le nommaient David, du nom d'un jeune frère de son père mort au Viet Nam. Il détestait ce beau prénom. 

C'est avec moi à ses côtés qu'il osa affronter sa famille aussi pour cela et faire accepter qu'on l'appelle Mark, qui est son autre prénom. Ce changement fut une renaissance pour lui et scella notre union, j'en suis convaincu et sauva peut-être cette famille... Les autres membres de la fratrie sont comme des frères pour moi, mais il en est un qui avait toujours été une énigme. Il a partagé notre vie quelques mois ici quand il a commencé le collège. Il ne souhaitait pas loger sur le campus de Columbia. Il voulait vivre en colocation, comme nous l'avions fait Mark et moi au début. Il était très proches de ses amis. Notamment de Will qu'il connait depuis le jardin d 'enfants ou presque. 

Quand il était chez nous, il nous observait, posait beaucoup de question et se faisait parfois un peu pot de colle, trouvant tout un tas de prétextes pour venir dans notre lit, rentrer dans notre salle de bains et se promener presque nu, avec juste sa serviette autour de la taille. C'était chaud et plus d'une fois Mark s'emporta. Mais il aime beaucoup son petit frère et se calmait rapidement devant le regard effaré de son frère. Puis Ben s'est installé avec ses copains dans un appartement génial. On le vit un peu moins dès que les cours commencèrent. Il venait dîner souvent seul ou avec ses colocs. Nous avions mis en place un règlement qui tient toujours : on ne parle que français pendant le dîner, on ne boit jamais de bière, que du vin  ! Et pas d'exhibitionnisme dans l'appartement, pas de tabac ni de shit, ni aucune autre substance interdite. Et puis aussi, Ben quand il venait devait sortir le chien. Ce n'était jamais un problème, car il aimait beaucoup le vieux Brinkley, notre golden retriever, qui nous a quitté après seize ans d'une belle et bonne amitié. Ces deux-là s'entendaient à merveille. Ben est journaliste maintenant et il vit avec Heather qui est Junior Editor chez Persea Books à Broadway (son prénom est changé, on vit à NYC les gars !)

03 juin 2020

La magie des trains de nuit


Je me demande toujours si certaines compagnies qui continuent en Europe de proposer des trains de nuit ne font pas exprès de recruter, selon les lignes, d'épouvantables laiderons à donner des cauchemars à la madone des sleepings ou bien de garçons super canons, affables et très très disponibles, dans le cadre de leur service et après. Etudiant, j'ai voyagé partout en long et en large et j'ai pu vérifier deux choses : 1)- faire l'amour dans un train de nuit, si possible en wagon-lit (plus confortable et tranquille) voire en couchette (avec en plus l'adrénaline du "et si quelqu'un rentrait dans le compartiment), est sublime. 2)- Les stewards sont très… serviables, surtout quand toutes les cabines sont occupées, les portes refermées et leur service terminé. Mais c'était dans les années 2000. Les choses ont peut-être changé. Tenté de refaire l'expérience, mais 15 ans sont passés et je ne suis plus a free and curious bachelor !

26 mai 2020

Dans le placard ou coquin petit secret ?


Fille et garçon, la jeune personne au pyjama trop grand et aux cheveux très longs retient la porte, la referme ou bien est-ce l'autre, au corps sans ambiguïté et au désir éveillé dont on ne peut douter à regarder ses têtons turgescents. Et si nous en faisions une histoire à lire pour occuper le temps ralenti par la crise sanitaire ?


Installez-vous confortablement.  Réfléchissons un peu... C'est ça, plongez-vous dans la vie de Fanny Hill en attendant. Ah voilà : Imaginons tantôt le garçon revenu de la piscine, les muscles dénoués, le corps heureux de s'être dépensé. Son cousin, moins sportif, plus tendrement rêveur est resté dans son lit, dans la chambre qu'ils partagent tous deux pendant le confinement, dans la grande vieille maison familiale de Essex Fells. 
 

Appelons-le Thomas. Il a perdu son père il y a quelques années, il était encore un enfant. Sa mère s'est remariée et il vit depuis chez ses grands-parents paternels avec sa petite sœur Elisa. L'autre, le cousin adoré, c'est Denton, l'aîné des sept petits-enfants de la famille Dillon-McWelch. Son père est sénateur, et avec sa mère ils passent beaucoup de temps à Washington DC. Il vit donc lui aussi chez leur grand-père, une sorte de patriarche à la Kennedy mais républicain. Un brave homme qui aime particulièrement ses deux plus jeunes petit-fils.


Thomas et Denton ont toujours été très proches. Leur vie à Essex Fells est agréable et rythmée par les saisons, l'école, les vacances qui voient rappliquer toute la famille. Ils sont dans la même école et on pourrait presque penser qu'ils sont jumeaux. Ils font toujours tout ensemble. C'est pour éviter qu'on les confonde que Denton préfère couper ses cheveux. Longtemps, il les avait aussi longs que Thomas... Depuis quelques mois, ce ne sont presque plus des enfants. Leur voix a mué, leur corps s'est étoffé, musclé, leurs épaules et leurs mains sont plus larges. Mais la métamorphose s'est pas arrêtée là. se Leur sexe s'est présenté à eux, ardent et plein de désirs, sans qu'ils s'y attendent. Une histoire banale qui a commencé un peu moins d'un an plus tôt. Ce n'étaient encore que des bribes un peu brumeuses qui envahissaient leur cerveau et les faisaient s'agiter parfois la nuit dans leur lit. Ils avaient bien remarqué l'anatomie de leurs cousins plus âgés quand ils viennent l'été et que tous se baignent nus dans la piscine ( ce qui n'est autorisé qu'aux garçons entre eux et seulement quand grand-mère et les cousines partaient pour faire des courses ou préparer une fête au Yachting-club !).


Un jour, le chef de bande, l'aîné des cousins, le somptueux David - il avait dix-sept ans  à l'époque - eut une érection en sortant de l'eau. Les deux garçons médusés, réalisèrent soudain de quoi il s'agissait et le soir dans leur chambre, regardant leur pénis qui paraissait minuscule, très énervés, ils en parlèrent beaucoup. Denton était fasciné par l'aisance de David. Mais, il s'était vite joint aux autre dans leurs plaisanteries adressées à David, pas vraiment embarrassé,mais qui se devait de défendre son honneur de jeune mâle. L'affaire se termina par une joyeuse bagarre générale. Plus mûrs, les deux garçons auraient perçu toute la portée érotique de ce pugilat amical. Mais ils restaient très purs et totalement innocents. 


Leur vie changea cet été-là, en même temps que leur corps. Ils se mirent à parler des filles. Denton surtout, qui le premier avait découvert la masturbation. Et tout s'est enchaîné naturellement. Thomas un soir qu'ils étaient ensemble dans la salle de bains, comme souvent, s'apprêtait à venir sous la douche. Ils bavardaient en se déshabillant. Il n'y avait aucune gêne entre eux. Ils avaient été élevés comme ça et s'étaient toujours sentis à l'aise avec leur corps. Pourtant, dans leur tête un malaise, petit à petit s’insinuait. Thomas le bouscula un peu pour se mettre sous la douche. Denton finissait de se rincer, tout en chantonnant comme il le fait toujours dans ces moments-là. Il se retourna et se poussa un peu pour lui faire de la place. Il bandait. Ce qui fit aussitôt bander Thomas. Denton sourit en s'en apercevant. Après tout, Thomas n'a pas tout à fait quatorze ans et lui va en avoir seize, tout cela est très normal. Il se sentait fier aussi de son cousin préféré, son alter ego.


Essayez d'imaginer la scène qui pourrait porter les adultes roués que nous sommes à se moquer. (Gardez-vous en, ce qui va suivre est important pour nos deux héros. difficile aussi. Il ne faut pas en rire. Soyons respectueux.) : Thomas, un peu gêné, peut-être aussi pour tenter de contrôler son excitation, se tourne à moitié pour attraper le savon liquide. Sans le vouloir, il effleure le ventre de son cousin. Juste au-dessus de son sexe. Et là, Denton a une réaction inattendue. Il saisit la main  de Thomas et la porte sur son membre raidi et la retient là, la forçant à se refermer sur son sexe dressé. Thomas transpire et ferme les yeux. Il ne peut réprimer un profond soupir. La main qui tient la sienne ne relâche pas son emprise. Denton la fait maintenant glisser vers l'intérieur de la cuisse et la dirige vers ses couilles. Thomas, de plus en plus embarrassé se laisse guider. Son érection à lui devient douloureuse. Il n'a jamais connu dans son corps une tension aussi forte. 


Denton, la tête rejetée en arrière sous le jet d'eau qui les recouvre, a les yeux fermés lui aussi. Sa bouche est entrouverte, il halète. Il fait de plus en plus chaud dans la vaste cabine de verre. Sa respiration se fait plus forte, saccadée. Instinctivement, Thomas caresse le sexe de son cousin, puis, d'un mouvement du poignet qu'il connait bien désormais pour pratiquer cet exercice la nuit, la plupart du temps de concert avec Denton et chacun dans leur lit respectif, il masturbe son cousin haletant qui n'est plus que spasmes et soupirs. Soudain son plaisir jaillit en gerbe. Thomas plus tard, devenu romancier à succès, devait se souvenir de ce moment, avec une phrase devenue célèbre « Et le plaisir de Denton, éclata entre mes doigts et se répandit en fins gouttelettes blanches sur sa poitrine nue » qui fascina des générations de lecteurs surtout après qu'un réalisateur italien et un scénariste britannique en firent une phrase culte prononcée par le jeune acteur vedette qui fut oscarisé pour son interprétation qui rendit hystérique des millions de fans.


Ils ne reparlèrent jamais de ce qui advint ce soir-là dans leur salle de bain. La vie continua avec sa routine et ses rites. L'année passa. Il y eut un autre été, puis un automne, un hiver. L'année qui s'annonçait serait celle des changements. Il avait été décidé que Denton changerait de lycée, pour sa junior year. Ses résultats sportifs méritaient qu'il entre à Verona High School. Thomas n'était qu'un sophomore et resterait dans le même lycée un an de plus. Pour la première fois, ils ne feraient plus le chemin ensemble, ne prendrait pas leurs repas ensemble. Était-ce à l'idée de ce changement important que l'intimité entre les deux garçons s'était faite plus forte encore que jamais ?  (à suivre)


19 mai 2020

NYC : confinement prolongé jusqu'au 15 juin, pourquoi s'en plaindre...

C'est pas plus mal finalement. Je vais pouvoir continuer mes lectures et mes essais culinaires. La salle de gym de nos voisins est à notre disposition. Ils sont à Vancouver pour affaires et n'ont pas pu rentrer. Nous avons les clés pour arroser leurs plantes et leur bénédiction pour utiliser la salle ( une vraie comme chez les pros! ). Les plantes vont bien, nos muscles aussi. C'est bien pour le blog aussi, j'ai davantage de temps. Du coup je viens de relire pour la énième fois depuis mon adolescence, les mémoires d'Hadrien dans la superbe édition reliée et illustrée de Gallimard que mes parents m'avaient offert. Tous les jours depuis le début du confinement sont autant de dimanches, un rythme nouveau et paisible et le bonheur d'être avec la personne que j'aime, dans une intimité que notre quotidien faisait trop rare ! Animula Vagula Blandula...