Ton silence que je n'avais pas compris
Ta rencontre c'était mon drame et mon poème.
Je n'avais donc aimé qu'un peu! [...]
Je suis venu vers toi, malgré l'ombre et le vice,
Pur comme le très pur, naïf et glorieux;
Peuvent-ils, ces voleurs, te rendre le service
Du portrait idéal et du tien dans mes yeux?
[...]
Et j'écoute ton silence
Que je n'avais pas compris. [...]
Ange doux, ange brutal...
Pur, limpide, sans mélange
Fermé comme le cristal.
Dans ce cristal je contemple
Le désespoir évité.
Mon bonheur est un temple
A ta jeune antiquité.
[...]
Tu vivais enfoncé dans un autre toi-même
Et de ton corps si bien abstrait,
Que tu semblais de pierre. Il est dur, quand on aime
De ne posséder qu'un portrait.
Jean Cocteau
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