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04 octobre 2011

Connaissez-vous le grilled cheese sandwich ?

C'est avec les bagels et le pastrami, ce que je préfère ici. Une institution proposée "à toutes les sauces" si je puis dire. Le journal de ce matin mettait en avant le grilled cheese d'un établissement qui a ouvert il y a peu de temps, dans Queens, à Astoria exactement. The Queens Kickshaw est tenu par un couple sympathique et hyperactif. Comme souvent ici, l'établissement ne ferme que le temps de se reposer un peu et de nettoyer (c'est ouvert de 7h30 le matin en semaine jusqu'à 1 heure du matin et de 9h à 1 heure le week-end) et c'est super bon. Le journal dit vrai quand il prétend que le grilled cheese qu'on y sert est le meilleur de toute la ville. Comme à la maison. C'est que le grilled cheese est une institution : deux tranches de pain de mie brioché, du fromage - on a souvent le choix entre plein de variétés - le tout toasté à point et servi avec une petite tasse de tomatoe soup maison. a accompagner d'une bonne bière ambrée et parfumée... Arghhh ! Délicieux.

La muse garçonnière

Ces garçons superbes et vêtus de pourpre,
Et tels que nous ne les abordons pas,
sont comme les figues mûries sur les rochers élevés :
Les vautours les mangent, ô Diphile, et les corbeaux.
écrit par Straton de Sardes (traduit par Roger Peyrefitte)

Yankees vs Tigers : 5-3, une cuisante défaite

Un match de base-ball avec les Yankees et la foule électrisée des supporters, voilà une ambiance qui ne laisse pas indifférent. Nous avons mis pour une fois l'écran de télévision au centre de notre vie et, pour sacrifier à la tradition, bière et sodas jonchaient ce soir la table basse du salon. David et les juniors vivaient le match bien plus que je ne suis capable de le faire mais j'avoue que le spectacle était magnifique. Tant à l'écran ( le match avait lieu à Détroit) que dans la maison. Même le chien semblait vouloir participer et croisait les pattes pour que nos favoris remontent le score.

01 octobre 2011

Revoilà enfin le week-end !

C'est ici très politiquement incorrect que de montrer davantage d'enthousiasme à l'idée d'entrer dans les 48 heures les plus agréables de la semaine, le week-end ! Dénigrer le travail et le stress, la précipitation et le trafic urbain, préférer à l'argent, au pouvoir et à la puissance, la vacuité de ces journées passées à strictement ne rien faire d'utile ou de rentable. Être en week-end... Lire les Frères Karamazov, regarder les trois séries du Mentaliste, faire un gâteau, tondre la pelouse et tailler les rosiers... Plein d'activités finalement mais aucune occupation liée à l'obligation de gagner sa vie et de remplir son rôle social. le week-end, c'est aussi le temps de la grasse-matinée, du petit déjeuner au lit avec des toasts grillés et de la confiture maison, c'est regarder les pages loisirs des journaux en évitant soigneusement les pages financières. C'est se balancer sur un rocking-chair un verre à la main...

Sais-tu combhien je t'aime ?

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30 septembre 2011

Born in 68, un film français de Olivier Martineau

Connaissez-vous nés en 68 (ici Born in 68) sorti sur les écrans en 2008, avec Laetitia Casta et le belge Yannick Renier. Voici le trailer. J'ai offert le DVD à David, qui a apprécié les acteurs, le scénario,  mais qui,  restant le fils de son père, a été assez choqué par les idées gauchisantes des protagonistes. on ne se refait pas chez les républicains, même quand on se soigne !

29 septembre 2011

In bed...

Protect me from what I want

Un superbe court-métrage - 13 mn - britannique avec deux acteurs très naturels dans une belle histoire remplie de promesses. Pour tous ceux qui veulent mais n'osent pas et ceux qui croient ne pas vouloir et en crèvent.

Social network

Les réseaux sociaux comme un succédané de relation affective ? Le cybersexe n'est pas la panacée. Il faudrait le mettre en exergue des sites de rencontres à destination des plus jeunes qui ne seront bientôt plus capables de vivre une relation différemment de ce qu'on leur montre sur internet. Dommage..  Cela étant, le p'tit minet de la photo est à croquer !

Behind the zipper*

Voir la critique parue dans CinemaQueer : ICI.
Il y avait l'excellent Latter days, et puis Eating out ou Trick qui ont fait date dans le genre gay indie comedy, style nouveau mais déjà appelé à prendre sa place dans les classiques de la comédie romantique américaine. Il y a maintenant Is it Just Me? Je ne sais pas si le film est arrivé en Europe. Il est sorti ici au printemps 2010. David l'avait vu avec quelques amis mais je n'avais pu le visionner. Je viens d'acheter le DVD chez Barnes. Pas de quoi l'inscrire au panthéon des meilleurs films de l'histoire du cinéma, mais Is it Just Me ? m'a fait passer un très bon moment. Je sais que je suis bon public dès qu'il y a du sentiment et de coeur, dès que les protagonistes sont agréables à regarder et que ce qui vibre en eux ressemble à ce que je ressens dans mes tripes à moi... Ricanez, ricanez sarcastiques abonnés à la Cinémathèque. Tout le monde ne s'identifie pas forcément aux héros de Godard ou de Cassavettes ! Non ce petit film se regarde avec plaisir. Tout y est efficace, habile comme la plupart des comédies yankee quand elles se refusent à flirter avec la vulgarité (l y a des amateurs pour American Graffiti) Is it Just Me ? se rapproche davantage de You Got Mail (avec Meg Ryan et Tom Hanks). Comme souvent, il est truffé de citations et de clins d’œil Se déroulant à Los Angeles, il montre certes de très beaux mecs ultra balèze (mais comment font-ils sur la côte ouest tous ces gays pour être aussi virilement baraqués ?) et certaines situations auraient pu être à la limite du sexuellement correct, mais jamais, absolument jamais une once de vulgarité et aucune facilité. J'ai retrouvé un peu de Beautiful Thing aussi. 

Mais laissez-moi vous raconter. Le film suit Blaine, un jeune éditorialiste qui travaille pour USA ToGay, un journal alternatif, de Los Angeles qui se taille peu à peu un certain succès en écrivant ses déboires et ses doutes face au grand amour à la Hollywood, qu'il recherche en y croyant de moins en moins. Comme il l'écrit dans un de ses papiers :"Suis-je le seul parmi les homos à rechercher davantage que ce qu'il y a derrière la braguette ?" Le hasard va permettre la connexion. En ligne: Il tchatte avec Xander, musicien débutant, l'homme dont il rêve et qu'il a croisé dans le café où il a l'habitude d'aller écrire.  Après des heures de discussion au téléphone, il se rend compte que les informations que Xander voit ne sont pas celles de son profil mais celles de son colocataire Cameron, apprenti acteur bellâtre et go-go dancer et coureur...  Peu sûr de lui, persuadé que son physique n'attire personne, il n'ose pas prévenir Xander de la méprise. la seule idée qui lui vient est d'amener Cameron avec lui au rendez-vous fixé le lendemain, rêvant que son amoureux se rende compte de la méprise et ne ressente aucune attirance pour le magnifique corps bodybuildé du roommate. Quiproquos et peins de coeur, cela pourrait être ridicule mais c'est tout le contraire. La suite est plein de rebondissements et tout finit bien après de longs détours assez efficaces pour laisser le spectateur en haleine !   Que choisira Xander ? Brawns or brains ?
Tout y est, l'amie fille qui partage le même goût pour les beaux gosses que les deux croisent en faisant leur jogging, le vieil homo qui a été beau, célèbre et sert de mentor (Bruce Gray de Queer as Folk) et puis la touche update avec internet et les réseaux sociaux.Mais tout est tellement bien joué par des acteurs qui croient vraiment à leur personnage que ça marche et qu'on est sous le charme. Le personnage principal est joué par Nicholas Downs, fascinant de vérité avec ses polos boutonnés jusqu'au cou et son manque de confiance. Comme il le dit à un moment dans le film : "Being average in a world of physical perfection is the worst kind of gay purgatory." ("être dans la moyenne dans un monde de perfection physique la pire sorte de purgatoire pour les gays").David Loren est Xander le texan romantique. Comme l'a écrit un critique de je ne sais plus quelle revue ici, Is it Just Me? ne réinvente pas l'arc-en-ciel, mais ce n'était aps l'objectif. C'est un film rafraîchisant et plein d'espoir pour qui cherche l'âme-soeur à notre époque".
Et puis le héros cite The Rose, cette superbe chanson interprétée par Bette Midler, dans le film éponyme sur la vie de Janis Joplin :
Some say love, it is a river
That drowns the tender reed.
Some say love, it is a razor
That leaves your soul to bleed.
Some say love, it is a hunger,
An endless aching need.
I say love, it is a flower,
And you its only seed.

It's the heart afraid of breaking

That never learns to dance.
It's the dream afraid of waking
That never takes the chance.
It's the one who won't be taken,
Who cannot seem to give,
And the soul afraid of dying
That never learns to live.

When the night has been too lonely
And the road has been too long,
And you think that love is only
For the lucky and the strong,
Just remember in the winter
Far beneath the bitter snows
Lies the seed that with the sun's love
In the spring becomes the rose.

* : derrière la braguette. 

La promesse de l'aube

Partager le lit et la vie de son frère, ne m'empêche pas de reconnaître la beauté du cadet

27 septembre 2011

Lui

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Things we say today which we owe to shakespeare

A travers le miroir

Il n'y a que Narcisse pour ne voir que l'image de sa beauté se refléter dans le miroir. Ceux qui ont un âme profonde savent bien qu'il faut aller au-delà de l'image. Un monde est là, derrière qui n'attend que nous si nous savons être assez poètes pour refuser à la fois évidences et faux-semblants.Mais qu'est-ce qui peut bien nous attendre, de l'autre côté du miroir ? 
Pour ma part, je crois que l'image de nous doit laisser la place à la présence de l'autre qui surgit forcément du miroir. Inventé avant même que d'exister, il jaillit dans notre vie, s'empare de notre coeur et explose un jour en nous de toute son ardeur. L'erreur de Narcisse a été de ne jamais aimer que lui-même. Franchir le miroir aide l'homme a accepter ce qu'il est comme l'accepte l'autre venu de l'autre bord. Les amants ainsi qui se trouvent, curieuse alchimie que rien ne peut vraiment expliquer, se fondent un jour en un seul être et de cette union nait un perpétuel désir de l'autre autant que de soi. L'autre devient nous et nous sommes l'autre aussi... Et tout cela dans la plus profonde pureté. Il n'y a pas de chose belle qui ne soit pure. L'amour que j'éprouve pour David et celui qu'à son tour il ressent pour moi, s'exprime uniquement dans la beauté et donc notre amour est pur. 
Le regard que je porte à la beauté n'a aucun lien avec le miroir. Assis sur un banc à Central Park ou sur une plage, les garçons que je vois passer sont beaux et attirants. Pourtant, je ne les convoite pas. Je les admire et s'il est vrai que trop souvent encore je me compare à eux, c'est parce que le fossé qui nous sépare est bien peu profond encore. Quand j'aurai l'âge d'être leur père, la comparaison laissera la place au souvenir. Souvenir de ce que je fus. Souvenir de ce qu'à leur âge j'ai vécu. peut-être mon expérience les intéressera-t-elle. Peut-être aussi parfois, certains de ces jeunes dieux traverseront le miroir et chercheront à bâtir quelque chose avec moi. Mais je ne serai pas dupe. Cela sera toujours pour mieux s'éloigner qu'ils voudront être très proches, de jour comme de nuit...

Rêveur, goûte ton rêve accompli

Quand le jeune Nathan ouvrit les yeux, il vit Elie et son visage s'éclaira. Il n'avait donc pas rêvé et ce qu'il avait depuis si longtemps désiré venait vraiment de s'accomplir. Il pensa avec emphase que désormais, il pouvait mourir. Plus rien jamais n'aurait la même saveur, rien ne lui importerait plus que ce moment magique où il avait eu Élie pour lui seul et de la manière la plus intime qui soit. Si l'expression se donner d'amour a un sens, il sait maintenant pourquoi, et ce sentiment en lui procurant un intense bien-être le terrorise aussi.

26 septembre 2011

Mon premier geste

Comment ne pas commencer la journée avec toi ? Même si nous sommes séparés, je ne puis jamais m'empêcher de te parler, de t'écrire. De t'entendre. La porte refermée sur l'un de nous deux, et soudain cette sensation de manque. Comme un grand vide dans le cœur. C'est idiot, je sais. Nous nous revoyons ce soir. Tu as tes occupations, j'ai les miennes. Le quotidien de nos vies pourtant me semble bien terne et inutile quand je ne te sens pas près de moi, quand je ne sens plus ton souffle près de mon visage, quand je ne puis plus te sentir contre moi... Est-il vrai qu'il y en a toujours un qui aime plus que l'autre ? Dans ce cas comment nous départager ? Tu pars avant moi le matin et le baiser que tu poses doucement sur mon épaule, le drap que tu remontes sur mon corps, le petit mot laissé devant mon mug, le message que tu m'envoies quand tu es arrivé... Où est-ce sur l'échelle du plus grand amour ? Dieu existe forcément qui permet une relation aussi forte, aussi belle, aussi profonde et je rends grâce.

20 septembre 2011

La vie

Je me demande parfois si ce que nous vivons est le produit du hasard ou bien le résultat de nos actions et de nos attentes intérieures. J'ai conscience de faire partie des privilégiés tant ce que je vis convient à mon être, même si parfois le stress de ma profession, certaines obligations et des désirs trop encombrants me font croire que la vie est moche (j'ai très mal aux dents par exemple depuis ce matin et je sens l'infection s'emparer de mon corps, la fièvre et la douleur, insupportable et lancinante et cela va durer jusqu'au rendez-vous chez le dentiste - race haïe !) David et moi sommes heureux depuis longtemps maintenant. Rien n'est jamais venu troubler notre quotidien. Quelques crises parfois, des disputes mais très vite des réconciliations et encore plus d'amour, encore plus de joie.
Hier soir, nous avons regardé A torch song trilogy. Bien que le film ait vieilli, l'essentiel reste d'actualité. Ce qui compte, c'est l'amour. Au-delà des conventions, du regard des autres et de nos peurs, ce qui importe c'est d'aimer, de tout son corps, de tout son coeur. Je crois que c'est ce qui amène chez nous tous ces garçons qui sont à l'aube de leur vie sentimentale. Qu'ils soient définitivement gay ou straight, encore hésitants, doutant d'eux-même et enclins à la peur, ils aiment venir chez nous car notre vie, l'image que nous donnons, dément tout ce qui est montré dans les médias, malgré l'évolution des moeurs. Deux garçons qui s'aiment, cela ne veut pas dire une sexualité débridée et perverse, des partouzes à n'en plus finir dans les back-rooms des bars homos, cela n'a rien à voir avec les drag-queens et les prostitués. C'est simplement l'attirance qu'a ressenti un jour un garçon pour un autre et la certitude lorsqu'ils ont franchi le Rubicon (j'aime bien la métaphore !) que leurs corps, chaque grain de leur peau se correspondaient et s'harmonisaient comme s'harmonisent leurs idées et leurs pensées. Baiser avec le garçon qu'on aime n'est pas un acte violent, contre-nature. La différence d'avec une relation amoureuse hétérosexuelle réside seulement dans le fait que là, les deux protagonistes sont exactement semblables, passant ainsi simplement d'un rôle passif à un rôle actif selon l'inspiration du moment. La sodomie n'est pas une obligation. Pénétrer l'autre ou être pénétré n'a rien de systématique et ne devient le centre de la relation que lorsque les deux amants ont envie de cela. mais on peut vivre de grands moments d'amour, une passion charnelle  intense et en ressentir un plaisir immense, sans avoir recours aux pratiques que les films pornos et internet, ont transformé en règle absolue. C'est ridicule. Et c'est le plus souvent ce qui inquiète les plus jeunes. Quand ils osent nous parler, c'est souvent ce qui revient : fellation sodomie, et autres pratiques leur paraissent à la fois attirantes et repoussantes. Cela bride leur imagination et freine leur passage à l'acte. Déjà que l'usage du caoutchouc est une frustration hélas obligée pour de longues années encore, pourquoi en rajouter d'autres alors qu'on se vante de vivre dans une société libérée et ouverte. Pourquoi ces blocages et ces tabous dès qu'il s'agit de sexualité ?
Je vis avec un garçon. ma famille l'a longtemps ignoré car j'ai toujours estimé que nos choix intimes ne concernent que nous. Aucun hétéro n'a jamais pensé aller raconter à ses parents sa première relation sexuelle avec une fille. Alors pourquoi faudrait-il qu'un garçon soit contraint d'avouer ses penchants et ses désirs intimes ? Simplement parec que c'est la mode du coming out. Ma sexualité ne regarde que moi, et mon ou ma partenaire (quel mot épouvantable) et parfois le médecin s'il y a un souci... Bref, ma famille sait le degré de relation qui me lie à David. Sa famille aussi. A part cela, rien n'est écrit sur nos visages. Nos activités, nos métiers, notre rapport aux autres ne portent aucune marque qui pourrait nous différencier des autres. Rien que de très normal. A la seule différence que nous sommes deux hommes ensemble et que lui comme moi avons une fois pour toutes refusé l'idée de singer les ménages hétérosexuels. Si un jour le désir d'enfant se fait sentir, il sera l'enfant biologique de l'un d'entre nous et nous ne deviendrons pas papa et maman. A quoi bon singer la cellule familiale "normale". L'enfant - ou les enfants - auront deux pères et une mère et tout cela sera pour le mieux, certainement moins perturbant pour leur croissance psychique que ces couples de gays où l'un des deux joue le rôle de la mère, folle à la voix haut perchée qui s'habille en rose et rêve d'être une femme... Mais le terrain est glissant, surtout en ce XXIe siècle qui cherche sa morale et son idéal.