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03 mars 2021

Cette petite étincelle...




 

« Cette petite étincelle qui nous fait reconnaître, comme une lumière au loin dans la nuit prévient le marcheur égaré et le rassure, que celui qu'on attend et qui lui aussi nous attendait. Quelle alchimie préside à ces moments rares et bouleversants où après les larmes et le silence, une petite musique joyeuse nous ramène à la vie. L'Amour est là près de nous et nous savons que cette fois sera la bonne...» 

 

Les dioscures, en vrai et de dos...


 

24 janvier 2021

Extases




Moments de grâce, ces instants où le plaisir nous transporte et nous tue tout en nous faisant renaître...

Kline Barfield pour illustrer Proust ou le contraire...

Mark vient de retrouver dans une caisse, un livre paru chez Penguin il y a quelques années. Un recueil de poésies écrites par Marcel Proust lorsqu'il était élève au lycée Condorcet. Une édition bilingue dont nous avions oublié l'existence. C'était du temps où Mark suivait un workshop à l'université avec je ne sais plus quel professeur francophile. L'ouvrage vient de rejoindre "Le Manteau de Proust" de Lorenza Foschini et mon édition originale de la Recherche. Découvert ces vers qui ne révolutionneront pas le monde de la poésie. Le jeune Marcel avait 17 ans à peine, qu'il dédia à Daniel Halévy : 

"Si j'avais un gros sac d'argent d'or ou de cuivre | Avec un peu de nerf aux reins lèvres ou mains | Laissant ma vanité — cheval, sénat ou livre, | Je m'enfuirais là-bas, hier, ce soir ou demain | Au gazon framboisé — émeraude ou carmin ! — | Sans rustiques ennuis, guêpes, rosée ou givre | Je voudrais à jamais coucher, aimer ou vivre | Avec un tiède enfant, Jacques, Pierre ou Firmin. | Arrière le mépris timide des Prud'hommes ! | Pigeons, neigez! Chantez, ormeaux ! blondissez, pommes ! | Je veux jusqu'à mourir aspirer son parfum ! | Sous l'or des soleils roux, sous la nacre des lunes | Je veux... m'évanouir et me croire défunt | Loin du funèbre glas des Vertus importunes !" 

 

Et ces vers un peu mièvres m'ont fait penser à Kline Barfield, modèle surfer et skater, qui n'a plus l'âge des Jacques, Pierre ou Firmin des rêveries adolescentes de Marcel Proust, mais personnifie bien l'éphèbe en Arcadie, le protégé des habitants du Parnasse, demi-dieu lui-même.

 


 

 






Voilà pour le plaisir des yeux et pour faire enrager ces dames et ces messieurs censeurs pourfendeurs de la beauté et de la liberté d'aimer, ceux qui ont oublié leur jeunesse avec ses désirs et ses fantasmes et qui, depuis bien longtemps, sont vieux, moches et tristes. Dénués de culture et de goût, ces fanatiques mal baisés, tout desséchés en dedans comme en dehors, qui haÏssent le bonheur, la joie et de leur impureté salissent la pureté de l'amour et de la jeunesse. Ils ne triompheront pas car la bêtise et la haine, jamais ne triomphent !

  

Écrit en écoutant Le Didon de Purcell chanter le bel aria de la scène 2 de l'acte 3  "Remembre me be when I am laid in earth" qui va bien aussi au texte cité comme aux images du lumineux Kline. Dehors, le froid se fait presque glacial mais savoir les démocrates de nouveau aux commandes nous réchauffent tous !

Le droit d'aimer

"Nous vivons une drôle d'époque" disait une dame à une autre chez Zabar's en choisissant du fromage. Je suppose qu'on peut qualifier leur échange sous le vocable "conversation de café du commerce" comme on dit en France ! Ce constat somme toute assez amer au vu de la crise actuelle est pas mal répandu dans les esprits. Même à New York... L'Amérique sort à peine du cauchemardesque règne de Donald Trum. La grotesque pantomime, espérons-le is totally over !  On reste abasourdi par les derniers évènements que la prestation de serment du nouveau président aura permis d'oublier un peu. Mais le vers est dans le fruit et en plus du Covid, il règne ici une atmosphère bizarre. Gageons que tous ces tristes moments ne seront bientôt plus que le souvenir d'un moment glauque et sale, outrageusement badigeonné par le mauvais goût de l'ex-président et la bêtise de certains de ses supporteurs. Morbleu, il y a du travail pour reconstruire !

Que cela ne nous empêche pas de vivre quand certains pensent à sur-vivre. Même le quotidien d'ici a été ébranlé et on sent bien que tout n'est plus tout à fait comme avant. A commencer par le New York Times que je vais arrêter de lire. La rédaction semble contaminée par un virus bien plus délétère que le Covid. Un virus mortifère et sans remède à ce jour : la bêtise de la déconstruction de tout ce qui fait notre civilisation depuis que nous sommes sortis de l'obscurantisme de l'après Rome. Dans les colonnes du journal on ne pense plus que racisés et racistes, suprématisme blanc ignoble et constats indignés de se voir dans la glace blancs, cultivés, forts et puissants. Quand partout dans le monde se dressent des murs et des barrières, il n'y a hélas pas de bétons et de barbelés pour empêcher la bêtise humaine de se répandre et d’empoisonner les esprits. Un choix s'impose désormais : résister quitte à devenir la proie des imbéciles et des masses enragées ou s'isoler entre soi, loin du monde et de ses errements actuels. Qu'aurait fait Hadrien ? Si Antinoüs a choisi de se sacrifier pour protéger depuis le Parnasse son empereur et son maître, son mentor et amant, Hadrien lui n'était pas du genre à se laisser cracher à la figure ! Il eut certainement réagi violemment au politiquement correct, à la stupidité des propos de ces nouveaux fanatiques. Il se serait peut-être aussi retiré des affaires dans sa chère Villa de Tivoli. C'est bien l'envie que nous en avons nous ici. prendre nos livres, le chien, le chat et les amis les plus proches et nous installer au bord d'un lac dans le Connecticut... Un seul ennui, on  croiserait dans ces lieux de ces républicains vindicatifs qui ont oublié que leurs ancêtres étaient des migrants... Mais la campagne y est si belle et tranquille !

 
Pourtant, derrière mes propos optimistes, j'ai peine à cacher un certain désarroi. En France les affaires se succèdent qui traînent dans la boue des intellectuels, de penseurs, des philosophes et des écrivains, simplement parce qu'à un moment donné de leur vie, ils ont aimé et séduit des garçons ou des filles plus jeunes qu'eux. On frissonne à l'idée qu'aujourd'hui, un André Gide, un Gauguin, un Verlaine seraient jetés en pâture à la populace vindicative des réseaux sociaux qui mettraient en charpie leur art et leur immense apport à la culture universelle. Le plus rude est de voir parmi les plus excités pourfendeurs des actes décriés qu'au nom de je ne sais quelle valeur morale ou nécessité de réalisation de soi, des militants LGBT affolés qu'on puisse les rapprocher de ceux qu'il convient d'appeler désormais des pervers, tous dangereux pédophiles,  oubliant le désir et le consentement actif de beaucoup de leurs présumées victimes. Je ne ferai jamais l'apologie d'aucune violence. Le viol, l'inceste sont des actes inacceptables mais revenir sur ce qui, de tout temps a été dans la nature même des sociétés humaines, présent dans toutes les civilisations, avec plus ou moins de licence. 
 
 
Quel garçon n'a jamais été attiré par le corps de son professeur de gym, d'un précepteur, d'un copain plus musclé, plus viril, plus fort, d'un homme plus mûr croisé dans le métro. Combien d'adultes gardent le souvenir de tentations difficiles à réfréner vis-à-vis d'adolescents très demandeurs, aguicheurs insistants, activement alliciants et qui n'avaient pas froid aux yeux ? Cela n'empêcha jamais ces garçons, petits amants fidèles et très chauds, de devenir de bons pères de famille. Tous avaient ce besoin impérieux d'assouvir leurs pulsions et de nourrir leur appétit de jeunes ogres. Combien finissaient sur le divan d'un psychanalyste ? Aucun. 
 
 
Combien vivaient tellement mal le souvenir de l'intensité de ces passions partagées ? Aucun. Seulement ceux qui à un moment donné de leur existence voulaient en faire un moyen de s'enrichir à peu de frais, par des menaces et du chantage. La société savait mais fermait les yeux. L'essentiel n'était-il pas de les savoir rentrés dans le rang, jouant le rôle qu'il leur était donné dès la naissance : reproduire les valeurs de la société, se reproduire et assurer un continuum garant de la paix sociale ? Parfois, l'hypocrisie vaut mieux que le scandale, qui jette et détruit tout sur son passage. Je ne suis même pas sur que les "victimes" qui ressentent le besoin d'étaler partout dans les réseaux sociaux ou dans des livres qui plaisent surtout aux éditeurs qui s'en frottent les mains, ne se mentent pas à elle-même, puisque c'est dans l'air de dénoncer ce que la société d'aujourd'hui rejette avec une moue écoeurée de vieille fille desséchée ! Au secours, les culs-de-plomb ont pris le pouvoir et les fondamentalistes de toutes les religions appellent à l'hallali. Triste constat que cette branche de la bien-pensance qui n'est rien qu'une forme d'hypocrisie et d'inculture... "Cancel culture" qu'ils disaient ! Plaignons-les. Dans le secret des alcôves, il y aura toujours des garçons à la nature ardente et au désir joyeux qui roucouleront comme le Ramier de Gide, accomplissant ces rites de toujours qui les font s'aimer avec ardeur et sans complexes. pas besoin de la Gay Pride pour cela, ni de théories philosophiques. Le sexe est naturel, le vivre entre garçons aussi et, n'en déplaise à beaucoup, je parle ici de faire l'amour, pas de baiser l'autre. Rien de pervers, rien de sale et de violent, juste l'amour, face à face, corps à corps comme les anciens le pratiquaient, pour leur santé physique et mentale, pour leur joie. "Que les pourfendeurs de l'amour pédérastique (qui n'a rien à voir avec la pédophilie qui est une déviance mentale, une pathologie) aillent au diable" crient ensemble Montherlant, Gide, Wilde, Peyrefitte, et tant d'autres !




21 janvier 2021

Le calendrier 2021 d'Hadrien


Amis lecteurs, le calendrier d'Animula Vagula Blandula à tirage limité est à votre disposition pour la modique somme de 10 (ou 12 $) au lieu de 15 €

Paiement sécurisé via PayPal

Dépêchez-vous de le commander, il n'y en aura pas pour tout le monde 

07 janvier 2021

A quoi ça sert ?


 
"What is the use of being a boy if you grow up to become a man, what is the use?" (À quoi sert d'être un garçon si tu grandis pour devenir un homme, à quoi ça sert ? ) écrivait Gertrude Stein à son neveu Allan Stein qu'immortalisa Picasso quand le garçon n'avait pas quatorze ans. Belle et profonde question que celle-ci.  Être un garçon, un vrai, avec tous les attributs du jeune mâle, du demi-dieu, de l'éphèbe, de l'adolescent fascinant réservé aux dieux selon les penseurs antiques, trop court passage où la perfection brille aux yeux des hommes émerveillés (et des femmes aussi) mais qui passe et dont il ne reste plus guère de trace chez la plupart quand ils perdent l'innocence et s'éloignent du rêve pour se coltiner la réalité du monde des adultes.
 
 
Heureusement quelques privilégiés conservent, pour le plus grand bonheur des poètes et des peintres, la pureté des premiers émois, la beauté immarcescible de leurs dix-sept ans, l'âge des dieux. Tel Levy Nagi, demi-dieu descendu du Parnasse pour le plaisir de nos yeux et, parfois, de nos doigts...