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24 janvier 2021

Kline Barfield pour illustrer Proust ou le contraire...

Mark vient de retrouver dans une caisse, un livre paru chez Penguin il y a quelques années. Un recueil de poésies écrites par Marcel Proust lorsqu'il était élève au lycée Condorcet. Une édition bilingue dont nous avions oublié l'existence. C'était du temps où Mark suivait un workshop à l'université avec je ne sais plus quel professeur francophile. L'ouvrage vient de rejoindre "Le Manteau de Proust" de Lorenza Foschini et mon édition originale de la Recherche. Découvert ces vers qui ne révolutionneront pas le monde de la poésie. Le jeune Marcel avait 17 ans à peine, qu'il dédia à Daniel Halévy : 

"Si j'avais un gros sac d'argent d'or ou de cuivre | Avec un peu de nerf aux reins lèvres ou mains | Laissant ma vanité — cheval, sénat ou livre, | Je m'enfuirais là-bas, hier, ce soir ou demain | Au gazon framboisé — émeraude ou carmin ! — | Sans rustiques ennuis, guêpes, rosée ou givre | Je voudrais à jamais coucher, aimer ou vivre | Avec un tiède enfant, Jacques, Pierre ou Firmin. | Arrière le mépris timide des Prud'hommes ! | Pigeons, neigez! Chantez, ormeaux ! blondissez, pommes ! | Je veux jusqu'à mourir aspirer son parfum ! | Sous l'or des soleils roux, sous la nacre des lunes | Je veux... m'évanouir et me croire défunt | Loin du funèbre glas des Vertus importunes !" 

 

Et ces vers un peu mièvres m'ont fait penser à Kline Barfield, modèle surfer et skater, qui n'a plus l'âge des Jacques, Pierre ou Firmin des rêveries adolescentes de Marcel Proust, mais personnifie bien l'éphèbe en Arcadie, le protégé des habitants du Parnasse, demi-dieu lui-même.

 


 

 






Voilà pour le plaisir des yeux et pour faire enrager ces dames et ces messieurs censeurs pourfendeurs de la beauté et de la liberté d'aimer, ceux qui ont oublié leur jeunesse avec ses désirs et ses fantasmes et qui, depuis bien longtemps, sont vieux, moches et tristes. Dénués de culture et de goût, ces fanatiques mal baisés, tout desséchés en dedans comme en dehors, qui haÏssent le bonheur, la joie et de leur impureté salissent la pureté de l'amour et de la jeunesse. Ils ne triompheront pas car la bêtise et la haine, jamais ne triomphent !

  

Écrit en écoutant Le Didon de Purcell chanter le bel aria de la scène 2 de l'acte 3  "Remembre me be when I am laid in earth" qui va bien aussi au texte cité comme aux images du lumineux Kline. Dehors, le froid se fait presque glacial mais savoir les démocrates de nouveau aux commandes nous réchauffent tous !

2 commentaires:

paul c. a dit…

Magnifique éphèbe.

ZYX a dit…

Merci Hadrianus pour ce beau poème "engagé" de Proust et les superbes photos qui l'accompagnent.