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20 février 2022

The Most Beautiful Boy in the World

 
Reconnaissez-vous ce beau jeune homme, presque trentenaire ? Il s'agit de Bjorn Andrésen, le Tadzio de Mort à Venise, ce film-culte réalisé par Luchino Visconti en 1971 avec Silvana Mangano, Marisa Berenson et Dirk Bogarde, d'après le livre de Thomas Mann.
Un fascinant documentaire vient de sortir sur Bjorn Andresen, le suédois que Visconti découvrit à Stöckholm, à la recherche de celui qui allait incarner Tadzio dans son film Mort à Venise. Diffusé en ce moment sur le BBC, David et moi l'avons découvert hier soir. Un magnifique surprise.

Poignant, édifiant et magnifique, pendant 90 minutes on se promène dans la vie de l'acteur qui a vu alors qu'il ne souhaitait même pas participer au casting organisé pour le prince cinéaste, sa vie bouleversée. Le spectateur est avec lui tout le temps, des images connues ("Searching for Tadzio", 1970) mais longtemps oubliées de la rencontre entre le jeune éphèbe timide et le maître adulé, ces images presque répugnantes, où Visconti et son équipe font défiler des dizaines de garçons comme des maquignons au foirail passent en revue le bétail. Les commentaires du réalisateur : "il est très grand", "il est très beau", "qu'il se déshabille", qu'il soit filmé de très près", "dis-lui de sourire"... Et l'adolescent s'exécute, surmontant sa gêne et son ennui et quand il lui faut sourire, son sourire est une explosion solaire, tout son visage s'éclaire, ses yeux brillent. 

Peu à peu Bjorn, aujourd'hui largement sexagénaire, parle de ce maelström qui emporta son enfance, emposiuonne sa jeunesse sans jamais le soumettre, même quand de riches intellos amateurs de garçons le firent venir à Paris, l'installant dans un superbe appartement avec 500 francs par semaine d'argent de poche, sous le prétexte de le faire tourne rdans un film dont il serait la vedette et qui ne se fit jamais, quand le Japon l'accueillit comme les Beatles quelques années plus tôt, dans une hystérie qu'il ne juge pas mais qui l'ébranla. on découvre les chansons populaires qu'on lui fit enregistrer, les publicités dans lesquelles il apparaissait. Il semble avoir traversé tout cela sans faillir. les traits marqués pourtant portent les stigmates de bien des souffrances. 

Icône du monde homosexuel, inspiration originelle des mangas dans lequel on retrouve toujours son allure dégingandée, ses longs cheveux et son visage d'ange qui rendit folles les filles japonaises et tout autant les garçons. On a beau être éffaré par tout ce que le jeune homme, puis l'homme mûr aura vécu, on ressent tout de suite beaucoup d'empathie pour lui. Rien à voir avec l'abjecte évolution d'helmut Berger, lui aussi "démoli" par ce que Visconti fit de lui. Seul Alain Delon, naturellement roué, échappa à la loi commune des garçons ayant approché le grand génie du cinéma italien...

On le voit du temps de son mariage, on apprend que sa mère, poète, artiste, dilettante, égérie de Dior disparut fut retrouvée morte quelques années après, qu'il ne sait toujours pas qui était son père, que sa grand-mère le poussait à devenir quelqu'un, à répondre présent à toutes les sollicitations qui pourraient asseoir sa célébrité et faire sa fortune. 

 

Marié, père d'une petite fille, Robin, puis d'un petit garçon, elvin qui mourut à deux mois, de la mort subite des nourrissons, juste à côté de son père qui dormait. Sa longue dépression ensuite, s'accusant de n'avoir pas été assez présent pour son fils. Il lâche très ému qu'il ne s'en est jamais remis. Devant ce flot de confessions, cette vie racontée avec simplicité, sans aucune affectation, la caméra n'est jamais intrusive évitant au spectateur de se sentir voyeur. Le montage, dynamique sait faire la part, aux lenteurs nécessaires, aux silences et reste toujours dans la pudeur. Et c'est captivant parce que tellement vrai, tellement parlant. Et poignant, vraiment.

Poignant mais rempli d'optimisme aussi. on le voit aux prises à sa propriétaire qui lui reproche l'éétat de son appartement, les dangers qu'il fait courir aux voisins avec le gaz toujours allumé, la graisse qui s'étale autour de sa cuisinière. on le voit aussi ensuite avec sa compagne venue l'aider, toute remettre en état et faire briller ce qui quelques images plus tôt était sordide... On le suit lors de ses voyages, et à la fin sur le site du tournage, dans les salons abandonnés de l'Hôtel des Bains que Visconti redécora presqu'entièrement, sur la plage aussi et les dernières images sont poignantes. les gros plans sur son visage raviné, ses yeux plein de vie et d'énergie, mais aussi ce vague à l'âme que Visconti utilisa à la perfection, traduisant avec maestria, les humeurs et les sentiments ambigus de l'adolescence, tout ce qui fit vibrer le vieux professeur Ashenbach et lui brisa le coeur, au sens propre, sur cette même plage. Le regard égaré de Bjorn Andresen semble traduite à ce moment-là, plus que de la nostalgie ou du regret, l'aveu d'une ambiguïté profonde que ses sourires depuis le premier jour dévoilaient. Comme si une part de lui-même regrettait de n'avoir pas cédé à ces garçons, à ces messieurs et d'avoir peut-être manquer toute sa vie une forme d'amour qui l'eût vraiment comblé... 

Mais ce qui est réjouissant et fait l'émotion qu'on ressent à regarder ce documentaire, c'est cette impression plus forte que tout, d'une résurrection. L'acteur-icône s'est réconcilié avec son passé et tous les deuils qu'il n'avait pas fait, en les nommant, en remettant ses pas sur les lieux de ses souffrances (il le souligne lui-même avec des mots simples et vrais, quand défilent les images de la première à Londres en présence de la reine et de la princesse Anne, ou bien à Cannes lors de la conbférence de presse ou Visconti parle à sa place et parle de lui avec la morgue du génie qui se fit Pygmalion diabolique. Il fait sagement ce qu'on lui dit, suit ou devance Visconti, le visage contris, les traits crispés : "j'étais terrifié et affolé". On le voit à un moment du film, tandis que Viconti badine deban,t la presse, seul au milieu de tous ces adultes qui le badent comme les japonais au Louvre devant la Joconde...


L'innocent jeune apprenti acteur dont "Mort à Venise" changea à tout jamais la vie, artiste naturel, un peu poète, la tête ailleurs, mais foncièrement pur et dont la beauté demeure comme celle de ces dieux qui ne vieillissent jamais qu'en apparence. Sa voix adolescente était belle et sûre. Le tabac  - on le voit tout au long du film une cigarette à la main, choses rare en Suède où il est bien difficile de pouvoir fumer quelque part - en aura eu raison. Il joue parfaitement du piano (on écoute à un moment du film un de ses enregistrements où il interprète un morceau classique plus qu'honnêtement). Ci-dessous les chansons qu'il enregistra au Japon et un extrait du documentaire. 


et enfin le trailer :

15 février 2022

Un lecteur attentif

 National gallery, Washington, DC, 1942

David et moi étions il y a peu les invités de son grand oncle, Joseph, ancien conservateur d'une des bibliothèques de Washington. il vit seul, à trois blocs de chez nous. Veuf depuis ses trente-cinq ans, et sans enfant, il considère David un peu comme son petit-fils et m'a accepté très vite, avant-même que je sois reçu par les parents de David, ses neveux. Sa femme est morte de la fièvre typhoïde dans les années 50. Ils s'étaient rencontrés à l'université et s'étaient amriés deux ans plus tôt. Un mauvais roman que son histoire personnelle, mais une carrière brillante et passionnante.

En découvrant son appartement, à peine aménagé quelques semaines avant l'arrivée du Covid, on sent chez ce vieil homme un sens esthétique qui est loin de me déplaire. Beaucoup de livres, de beaux tableaux anciens et quelques peintres modernes, dont un Fernand Léger. Dans son salon, deux très beaux dessins au crayon d'un artiste américain des années folles. Deux garçons ensemble au bord d'une rivière ou d'un lac, nus ou presque. Il nous explique que le peintre était un ami, qu'il est mort en Indochine au tout début de la guerre, dans un accident de voiture, avant de percer.  Il a dessiné Joseph et son meilleur ami. Il nous fit avoir attendu d'être parti de chez ses parents et d'avoir son premier appartement pour sortir les croquis et les faire encadrer. Seule sa mère savait la nature de leurs relations à tous les trois. A cette époque, il valait mieux taire son orientation sexuelle quand elle était "déviante". David aime beaucoup son grand-oncle, bien plus ouvert que le fut son grand-père. "Pourtant, nous dit-il pendant le dîner, il n'était pas indifférent à la beauté des garçons quand nous étions au collège. Mais il fut toute sa vie ultra-conventionnel. la preuve, il fut républicain toute sa vie quand moi je n'ai jamais été autre chose qu'un démocrate convaincu". Le vieil homme s'est tout de même marié car il voulait des enfants. Après la mort de sa femme, il a poursuivi sa carrière sans jamais retrouver quelqu'un pour partager sa vie. D'où le côté grand-oncle gâteau tellement proche de ses petits-neveux et nièces.

 

 

11 février 2022

Pensers

 

Ecrire des "pensers" plutôt que des "pensées", c'est comme "égotiste" plutôt qu'égoïste. Plus qu'une nuance. La nuance, voilà l'un des charmes de la langue française que les anglo-saxons n'ont pas ou pas de la même manière. T'aimer quand tu es perdu dans tes pensées et te dire ensuite, quand ton corps estr lové contre le mien le sens de mes pensers, ceux que je couche sur le papier. 

 

Plaisir égotiste, qui me ramène au souvenir de nos plaisirs appelant de nouveaux désirs et ces plaisirs sans cesse vécus qui nous rendent joyeux, qui nous font heureux. Nul égoïsme là-dedans n'est-ce pas. juste de l'amour, une force qui grandit en nous chaque jour. Toujours nouveau, toujours surprenant.



L'odeur de ta peau, sa douceur, ce parfum toujours un peu poivré que j'aime humer comme on le fait avec une fleur, les contours de ta bouche, tes lèvres entrouvertes et ton visage parfait, le dessin de tes oreilles que j'aime embrasser, tous les muscles de ton corps quand ils se tendent puis s'apaisent... 

Je pourrai continuer ainsi pendant des heures, pour te dire et te redire combien je t'aime. le soleil pointe son nez. la lumière se fait plus forte... Le printemps serait-il en route ?

Doux réveil

 "Breakfast is ready !" Les toats sont chauds. Le chat rôde et le chien s'impatiente. Le thé fume dans les tasses et les oeufs brouillés sont parfaits. La musique du Tord Gustavsen Trio ensoleillent l'appartement. Il fait froid dehors, le ciel peine à s'ouvrir mais le soleil n'est pas loin. Ton sourire sur ta bouille de bébé mal réveillée. Spectacle quotidien dont je ne me lasserai jamais. Nous n'autions pas dû nous coucher si tard. ou plutôt, couchés assez tôt, nous aurions dû être plus raisonnables...

 

08 février 2022

Merci Mr Levi !

Personne ne peut dire le contraire, rien de tel qu'un jean bien coupé pour mettre en valeur le corps des garçons ! Quand j'étais adolescent, porter un jean était proscrit dans ma famille. Nous en rêvions. A bouton ou à fermeture-éclair, moulant ou droit, se glisser dans cette seconde peau pour se sentir irrésistible et prêt à toutes les aventures...  Retrouvé ces portraits en jean de garçons pour ce premier jour de la semaine :











Les jeans ? "Une seconde peau qui, quand on l'enlève révèle la véritable, la toile bleue un peu rugueuse qui suit au plus près le corps, magnifie la jambe, les muscles des cuisses, la rondeur des fesses est une invitation au plaisir, un accélérateur de désir unique !"... L'attrait du jean, une variante française, la marque Loïs eut sa campagne dans les années 85... Le modèle s'appelait Olivier Grimonnet. Il deviendra photographe à son tour. Je l'ai croisé à Paris une nuit, chez un ami. Il m'avait donné la carte postale en guise de carte de visite. Il griffonna au dos son numéro de téléphone. Il habitait Boulevard Exelmans. Il était grand, beau, attirant. Solaire. Il est mort en 2019, à seulement 57 ans...
 


04 février 2022

Un garçon en train de lire c'est toujours sexy

 

When I first published that picture. pardon, lorsque j'ai publié la première fois cette image d'un lecteur du recueil Lunch Poems, de Frank O'Hara, cet excellentissime new-yorkais, journaliste, écrivain, critique d'art et joyeux compagnon de l'intelligentsia de NYC dans les années 60, mort dans des circonstances pasoliniennes (la mafia et les prostitués romains en moins) sur une plage après une soirée entre amis. Un accident idiot qui priva la poésie moderne américaine et la littérature d'un génie qui n'avait pas encore donné le meilleur de lui-même. Gay, grand lecteur, grand amateur d'art moderne, grand curieux et merveilleux ami aux dires de tous ceux qui l'ont connu, il aurait aimé cette facilité que nous donne internet en permettant de découvrir des milliers de beaux garçons dont l'image est figée dans le temps, les montrant à tout jamais dans leur flamboyante jeunesse. Ce post rempli d'images venues d'un peu partout et de toutes les époques, en hommage à O'Hara et aux garçons qui lisent de vrais livres de papier et d'encre, partout dans le monde !







18 janvier 2022

Grandma's little angel

"Qu'il est devenu grand et comme il est beau mon petit ange. Il ressemble tellement à mon pauvre Teddy qui était si beau. " Il serait nu comme un ver en train de lutiner son meilleur ami Tom, que la pauvre grand-mère trouverait encore à vanter sa force et sa joliesse. oui il est beau le bougre. Il le sait. 

Et oui, Grandma, les enfants grandissent. Ils perdent leur innocence bien que parfois elle demeure et fait d'eux des anges ou des dieux. Disons que la pureté n'est plus la même, moins diaphane, moins évaporée, moins attendue comme l'attendent les adultes. Des sentiments nouveaux, des pensées étranges, des rêves où la chair prend toute la place. L'enfant voit son corps se transformer. Surpris quand il ne sait rien, il se delmande pourquoi ses pieds s'allongent, pourquoi des poils poussent sur les jambes, les pieds, entre les jambes aussi et pourquoi son sexe de plus en plus souvent se dresse et devient rétif, refusant d'obéir et se levant sans que le garçon puisse le contrôler. Est-ce normal ? Suis-je malade ? Non grandma, il ne vous parlera pas, votre petit chéri, de cette décharge qu'il a ressenti la première fois dans sa bite, son souffle qui s'accéléra et cette sensation électrique qui se répandit dans stout son corps lorsqu'il posa son regard sur le corps et le sexe de son meilleur copain, à la piscine, dans la cabine où ils se changeaient tous les deux. Non Grandma, ce n'est plus un enfant mais dieu qu'il est beau et attirant n'est-ce pas ! Et quel appétit, vous pouvez être fière de votre petit-fils Grandma !


Il est gourmand, ila toujours faim. Pas seulement de pizzas. Il a envie, il a toujours envie, de baiser. il ne pense qu'à ça et cela le réveille la nuit. Il désire ardemment son meilleur ami, son voisin dans le métro, ce garçon aperçu à l'arrêt de bus et celui qui joue toujours au basket dans le square à côté, torse nu et en short moulant. Il a envie de tous les garçons qu'il croise. Est-ce cela être gay ? s'interroge-t-il souvent ? Pourtant il a déjà souvent embrassé des filles, il s'est collé à elles, et disent entre elles qu'il est canon, qu'il embrasse bien. Avec la langue. Il est musclé, bien foutu, la peau lisse ombrée depuis peu sur les joues et le menton d'une barbe naissante. Il se rase désormais. Il sent bon. Même sa transpiration fait tourner la tête des filles. Il n'a jamais encore eu de relations sexuelles mais il en rêve. ils en parlent avec ses amis. Il est prêt. Les filles l'attirent mais son meilleur ami l'attire aussi, et le garçon qui a plongé ses yeux dans les siens l'autre jour dans le centre commercial où il venait avec Grandma acheter des chaussures pour son anniversaire.Il en avaits oudainement envie comme on a envie d'une part d'apple pie... "ça des chaussures ?" avait dit la vieille dame, c'est juste bon pour le sport, pas pour aller à la messe. Le garçon était en face du magasin, appuyé contre un panneau publicitaire. Grand, du même âge que lui, brun, bouclé, les cheveux clairs encadrés de longs cils de fille. Vêtu d'un t-shirt blanc sous une chemise ouverte, on voyait pectoraux et abdos bien dessinés. Son jean déchiré au genou moulait joliment des cuisses longues et musclées et cet endroit mysétrieurx, attireant, interdit, entre les jambes, dessiné aussi... Grandma remarqua le regard appuyé de son petit qui rencontrait soudain celui de l'autre garçon... Elle rougit un peu mais ne dit rien. Elle venaitd e comprendre. Alors elle eut un sourire et serra fort le bras du cher petit. Non déciémdent ce n'est plus un enfant soupira-t- elle... 


 

29 novembre 2021

Depuis longtemps un film ne nous avait pas autant secoués...

Mark et moi étions ce weekend à la campagne, pas très loin de New York. Douglas et Jane sont de grands amateurs de cinéma mais c'est aussi leur métier. Elle est productrice, il est responsable juridique dans l'industrie du cinéma indépendant. Mark a connu Douglas au collège et voilà quinze ans que nous passons ensemble des tas de moments.

Comme à chaque fois, nos hôtes nous régalent d'un film qu'ils projettent dans leur salle de cinéma personnelle. car c'est bien de cela qu'il s'agit. Rien de luxueux, une grande pièce donnant sur leur jardin aménagée comme un vrai cinéma pour une dizaine de personnes avec un écran géant et un matériel de projection et de sonorisation ultra perfectionné, le tout dans un confort et un style très New England, tweed, cuir et bois cirés. 

Cette fois, la séance était consacrée à deux films très différents. Le premier comme un clin d'oeil à mon pays d'origine, le second parce qu'il s'agit d'un extraordinaire film, taïwanais ou coréen, peu importe, sorti il y a quelques mois et passé presque inaperçu bien que dépassant les critères de genre et d'époque, bien que extraordinairement filmé, monté avec deux jeunes acteurs fascinants de vérité dans leur jeu. J'étais tellement fasciné que nous l'avons regardé une seconde fois après le dîner. J'ai déjà envie de le revoir !

 


26 novembre 2021

L'Amour sanctifie ceux qui s'y adonnent

"Le motif secret de nos actes, et j'entends : des plus décisifs, nous échappe ; non seulement dans le souvenir que nous en gardons, mais bien au moment même. Sur le seuil de ce que j'appelle : péché, hésitais-je encore ? Non." 

André Gide, Si le grain ne meurt

19 novembre 2021

Je suis tombé amoureux de toi...

à David.
 
Juste réminiscence de ce qui depuis tant de temps me comble et me nourrit, ces vers du chanteur italien Luigi Tenco, dont on a fait taire la voix qui dérangeait car il était de ceux qui chantent l'amour et la liberté. Eclairant notre esprit et nous rappelant ce qui compte  vraiment : la joie, l'amour, la paix au milieu des autres et avec tous. 
 
Nous l'écoutions hier soir, seuls à la maison, dans la douce torpeur du salon, le chien et le chat paisiblement endormis sur le coussin qu'ils partagent. La bouteille d'un vieux Médoc, nos deux verres, quelques delicatessen de chez Andy's et du fromage italien de chez Zabar's. Et la voix de l'italien. Atmosphère comme toi et moi nous aimons. La rumeur de la ville que la nuit enveloppe se fait à peine sentir. Je suis bien avec toi et je te dis une fois encore, merci David pour celui que tu es et pour ce que nous avons construit ensemble...
 
  
 
Je suis tombé amoureux de toi 
parce que je n'avais rien d'autre à faire
le jour  je voulais rencontrer quelqu'un
la nuit je voulais avoir une chose à rêver

Je suis tombé amoureux de toi
parce que je ne pouvais plus rester seul
le jour, je voulais parler de mes rêves
la nuit, te parler d'amour
 
Et maintenant que j'ai mille choses à faire
Je sens que mes rêves disparaissent
mais je ne peux plus penser
à rien d'autre qu'à toi
 
Je suis tombé amoureux de toi
et maintenant je ne sais même plus quoi faire
le jour je regrette de t'avoir rencontré
mais la nuit je viens te chercher.
 
Mi sono innamorato di te
Perché non avevo niente da fare
Il giorno volevo qualcuno da incontrare
La notte volevo qualcosa da sognare
Mi sono innamorato di te
Perché non potevo più stare solo
Il giorno volevo parlare dei miei sogni
La notte parlare d'amore
Ed ora che avrei mille cose da fare
Io sento i miei sogni svanire
Ma non so più pensare
A nient'altro che a te
Mi sono innamorato di te
E adesso non so neppur io cosa fare
Il giorno mi pento d'averti incontrata
La notte ti vengo a cercare
 
 

Je suis tombé amoureux de toi

16 novembre 2021

Jeunes vies, fortes amitiés

Lu sur l'excellentissime blog Red Mug Blue Linen de Laurent ces lignes de Thomas Mann, parues en 1948 :


"Needless to say, our formal goodbye was cool and reserved. It scarcely amounted to exchanged looks or a handshake. In the course of our young lives we had parted and met again too often for handshakes to have become our usual practice."

 Thomas Mann (Docteur Faust,1948)

Quand deux garçons s'aiment, ils dorment ensemble

 à Mark et à David...

06 novembre 2021

Antinous comme en rêve


 Et si Hadrien avait laissé Antinoüs se perdre ? Quand il titillait la fidélité du jeune bythinien en installant son rival, éperdument amoureux de l'empereur, jaloux du favori, de l'Elu mais fasciné par sa beauté comme l'emperuer l'avait été, fou amoureux du maître et de son ami ? Ont-ils cédé ? Ils étaient jeunes, forts et beaux tous les deux. Ils auraient pu demeurer, pareils à Achille et Patrocle, unis dans la passion, le désir, le jeu, dans la douce affection qui accompagne les amants assouvis et continuer d'aimer, d'accompagner et servir l'empereur... Au lieu deça, Antinoüs a choisi le sacrifice. A moins que tout cela ne fut qu'une opération secrète, pour aliéner l'amour et la sérénité au maître du monde, un complot pour assurer l'avenir d'un faction jalouse. empêcher Hadrien d'adopter les deux garçons et de faire d'Antinoüs son successeur... Suicide ou meurtre déguisé en sacrifice rituel pour la gloire de l'empereur et l'avenir de l'empire ? Qui saura jamais...