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08 novembre 2023

L'appel du large

Je m’étais enivré d’espace et de ciel bleu ;
Tout ébloui, j’avais sur l’infini des ondes
Fatigué mon esprit de courses vagabondes :
Il me manquait encor l'amour d'un demi-dieu.


Il m’est apparu un jour, et j’ai fait vœu
D’aller chercher coraux et perles, tout au monde,
Pour embellir encor sa belle tête blonde —
Parce qu’il m’a semblé le voir sourire un peu...

"

07 novembre 2023

Connaissez-vous Brian Riley ?

 
Notre époque d'hypocrite pruderie, largement entretenue par la pudibonderie des ayatollahs qui répandent leur frustration et leur jalousie sur tout ce qui touche au plaisir, au sexe, à la beauté, empêche de plus en plus de montrer et de se montrer. Les moins de trente ans se douchent habillés, les scènes d'amour dans les films se terminent inexorablement par des draps pudiquement remontés sur les corps nus et quand les acteurs se lèvent, ils ont des caleçons bien sages... 
 
 
Qui après l'amour dans la vraie vie et les quatre murs de nos chambres, remet son slip après avoir baisé ? Mais c'est ainsi. Les filles se voilent quand leurs mères n'aspiraient qu'à couper leurs cheveux ou les laisser battre au vent, les garçons n'osent plus regarder l’entrejambe de leurs copains au gymnase de peur de se faire lyncher sur les réseaux sociaux. Nous, on apprenait à se connaître en connaissant le corps de l'autre. Sur Tik Tok les garçons annoncent la taille de leur pénis mais apparaissent tout habillé.
 

 
Bref, Quand ce photographe américain dont les clichés sont plein de poésie et de beauté exposait ses clichés dans des galeries ou des magazines, le public n'y voyait que la beauté et l'esthétique. Peu importait que les modèles soient très jeunes, blancs et imberbes plutôt que black ou asiatiques. Nous étions tous imbibés de la philosophie et de la poésie antiques. Et c'était bien. 
 
 
Aujourd'hui, ses photos sont presque des objets interdits, comme celles de Bruce Weber, de Hamilton ou d'autres grands photographes que le monde aimait et adulait. Parce que le monde osait encore aimer la beauté des corps.
 

Adolescent, je rêvais des modèles d'Abercrombie & Fitch, filles ou garçons splendides. Nous faisions tout pour leur ressembler. Ou plutôt non, nous savions que nous étions comme eux, peut-être un moins musclés mais c'était notre monde. Pas celui des pygmées. De nos jours, Abercrombie présente des mannequins rachitiques issus d'autres hémisphères pour ne pas frustrer ceux qui ne sont ni blonds, ni costauds ; les initiateurs de cet ordre nouveau sont à n'en pas douter, des gens mal faits, gros, velus vilains pas beaux. des "mal baisés quoi" me souffle David (en français dans le texte). Résultat, la marque n'est plus rien ou presque. Dommage. C'était brûlant, mais tonifiant. Ostracisant peut-être pour certains mais pas lénifiant ! La beauté est aujourd'hui objet de haine et l'esthétique grecque une injure pour les moches !
Wokisme imbécile qui sévit partout ici dans les universités, les médias, et surtout sur les réseaux sociaux. Une vieille dame, grande artiste qui vit à deux pas de chez nous à New York depuis toujours, me disait l'autre soir combien elle était écoeurée par ce nouveau fanatisme que reprennent les étudiants embrigadés par des fous furieux plein de haine et de colère. Sur un autre site où j'ai longtemps sévi en anglais, j'illustrais mes propos de photos élégantes de garçons très beaux.
Un jour dans un commentaire anonyme on m'injuria, me reprochant de parler de morale, de société et de politique et d'accompagner mes propos subversifs avec des nus masculins. Et il y avait cette phrase dont la bêtise me délecte encore "avec les sujets très sérieux que vous savez évoquer avec finesse quel dommage de montrer de superficielles images à la beauté malsaine"... La beauté serait donc malsaine... Mais depuis quand ?

Triomphe de la bêtise et de la laideur, inconcevable pour Hadrien. Mais lui était l'empereur. Il pouvait d'un mot arrêter tout cela et éliminer ces empêcheurs de vivre,  et d'aimer la beauté et la vie en les exilant sur une île perdue au milieu de la laideur. Avec lui, ces ayatollahs hypocrites et arriérés mentaux auraient remplacé sur les gibets les jeunes hommes qu'ils pendent à la chaîne dans certains pays retombés dans la barbarie. Et puis il y avait la cigüe... 
 
  
 


Allez, une dernière photographie - splendide et en rien pornographique - pour ce portfolio en hommage à la Beauté, à l'Amour et à la Liberté, au risque de choquer ceux qui nient le plaisir et la vie. Qu'ils s'étouffent dans leur hypocrisie et leur pudibonderie de frustrés !
 Merci à Brian Riley qui vit et travaille à Mendham, dans le New Jersey.

16 septembre 2023

Un livre peut cacher bien des choses...

 

Mais que lit donc ce garçon qui prend un air agacé. est-ce d'avoir été surpris nu comme un ver en train de lire quand tout le monde dans la maison s'affaire ? ou bien est-ce parce que le jeune hélléniste pris en flagrant délit de lire un "thriller" quand il y a la nouvelle traduction du "Panêgurikós" d'Isocrate à terminer et que c'est moins bandant que les aventures de Gabriel Allon, fameux restaurateur d'art mais aussi... agent secret israélien ? Pour savoir il faudrait le lui demander. Si vous désirez obtenir son numéro de portable..

Après, le mieux est de laisser toutes ces supputations de côté et de découvrir ce texte, "The house of spies" publié en français sous le titre "La Maison aux espions", chez Harper & Collins en 2018. C'est assez prenant pour qui aime ce genre de livre. pour ma part j'aurai eu du mal à le lire si j'avais été dans le même lit que notre lecteur surpris !


Mark qui lit par-dessus mon épaule et sait que cela m'agace, a suggéré assez finement une troisième supputation : peut-être tout simplement le pauvre garçon revenu de plusieurs mois chez les Marines ou de volontariat dans un pays impossible d'Afrique ou d'Amérique du Sud avec les Peace Corps, attendait-il avec excitation et impatience son copain avec qui n'arrivait pas... De guerre lasse, le garçon s'occupait-il les mains quand le copain est enfin arrivé... Heureusement il y avait le livre ouvert à portée pour cacher son petit jeu solitaire. Pas mal trouvé. Mark a toujours été très inventif pour un WASP élevé dans une famille guindée et plutôt traditionnelle...

Dans un autre blog aujourd'hui délaissé, j'évoquais ces volontaires que l'Amérique envoie dans les pays en voie de développement avec force colifichets, bannières étoilées miniatures pour les enfants, médailles, prospectus vantant les mérites d'Oncle Sam. Mais c'est une autre histoire.

20 janvier 1961, JFK lance son fameux "Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour lui" et ce fut l'engouement pour ce volontariat vers les pays pauvres à éduquer, à élever et... à exploiter...

 

05 septembre 2023

Un peu de séduction déguisée...


" Je ne demande rien, je n'attend rien, je ne sais pas vraiment ce que je veux sinon te sentir contre moi et trouver une fois encore, avec toi mon plaisir..." C'est ce qu'il m'écrivit de sa belle écriture ronde, avec le stylo bleu que je lui avais offert. la lettre, deux feuillets arrachés à un cahier, pliés en deux avait été glissée sous la porte de ma chambre à l'université. Sam, mon colocataire d'alors, l'avait posée sur mon bureau. je ne saurai jamais s'il avait eu l'indélicatesse de la lire. Je crois que non mais n'ai jamais osé le lui demander. Je ne l'ai découverte que tard dans la nuit, en revenant du cinéma. Je me souviens du film qui venait à peine de sortir et qui passait à Times Square. "Catch Me If You Can" de Spielberg avec Tom Hanks et Di Caprio... 
 
J'étais heureux, amoureux peut-être sans encore le savoir. Mark ne faisait pas partie de ma bande d'amis proches. Il ne logeait pas au même endroit. Notre rencontre, tout à fait fortuite, fut comme un ouragan soudain, un éclair intense. Mais je n'aime pas trop m'épancher. Juste ce soir, le besoin de rendre grâce. Et ces lignes que je sais par coeur désormais, "je n'osais pas, tu sais, et je me sentais maladroit. Tu étais si beau, si brillant, si drôle et tranquille à la fois. Je ne savais pas comment me rapprocher de toi et je me suis inventé un personnage, forgé une attitude qui n'était pas tout à fait mienne. Un peu de séduction déguisée pour que ton regard accroche le mien et que tu me fasses don de ton sourire..." 
 
La lettre aura vingt ans dans quelques mois comme notre amour !

Bientôt la barre du million de pages lues !

978.692 visiteurs à ce jour ! depuis 2005 ! Certes le compteur n'a été installé qu'un an ou deux après les débuts d'AnimulaVagulaBlandula, ce qui fausse un peu les données, mais c'est une grande joie de réaliser combien ce site a ses fidèles et que mois après mois, des visiteurs nouveaux se joignent aux abonnés (pas très nombreux d'ailleurs - qu'attendez-vous ? C'est gratuit).

 
Je ne suis pas du genre compétition, challenges et victoires mais voir parfois les statistiques enfler et le chiffre monter, monter, c'est gratifiant ! Seulement, ce qui a tendance à diminuer vertigineusement, ce sont les commentaires. I, 2 ou 4 maximum par billet. Quand il y a dix ans, certains articles du blog recevaient des avis et commentaires par dizaine, la boite mail vibrait au quotidien. 
 
 
Au début, dans les années 2005 des jeunes m'écrivaient, certains découvraient avec leur puberté leurs attirances et les difficultés à vivre cette différence qu'ils souhaitaient juste assumer sans danger et sans tambours ni trompettes, puis il y a eu les années contestation où on reprochait à Hadrianus d'être réactionnaire et snob (si, si j'ai eu ce genre de commentaire !), pas assez militant LGBTmachin, trop yankee (haha !), branché Ivy League et WASP (on est ce qu'on est, non ?) donc assimilé grand bourgeois réactionnaire conservateur (loupé, je vote démocrate). 
 
 
J'avais vingt-cinq ans quand j'ai créé ce blog, un peu pour plaisanter, à la suite d'une soirée entre amis, un peu pour évacuer la tension d'une double vie, celle que je mène à New York depuis mes études et celle dans ma famille en Europe où nous sommes regardés, observés, commentés par d'autres types de provinciaux que ceux du Massachussets, du New Jersey ou même d'ici à NYC ! 

Peu m'en chaut aujourd'hui. Je ne suis plus un jeune homme mais un homme encore jeune, le coeur toujours plein de mon amour pour le garçon avec qui je vis depuis près de vingt ans. Je défends dans ce blog la liberté d'être, d'exister et d'aimer, loin des militances outrées et ce depuis le début... Est-ce cela qui déroute, ma joie et la légèreté des sujets abordés agacerait-elle ? Ou simplement les jeunes lecteurs se font plus rares et ne restent que les gens de la génération d'avant la mienne, de la mienne parce que on ne lit plus, on ne prend plus le temps de s'arrêter ?

J'attends vos NOMBREUX commentaires et mails !



24 août 2023

La grâce, la pureté et le charme...

Comme un ange, l'image à chacune des saisons, dont parle l'écrivain Carlo Coccioli... "Quand il nous est donné de contempler la Beauté personnifiée,c'est un peu le Parnasse qui ouvre ses portes et nous avons soudain l'intuition du paradis, face à ces demi-dieux incarnés."

Je voudrais évoquer cette mémoire : mais voilà, presque rien n'en reste ; elle s'est effacée. Car elle gît très loin, au fond de mes premières années adolescentes.

Une peau, qui paraissait faite de jasmin... Août, cette soirée... Était-ce en août ? Je me souviens à peine des yeux. Ils étaient bleus, je crois. Ah oui, d'un bleu de saphir.


"Corps, souviens-toi, non seulement de l'ardeur avec laquelle tu fus aimé, non seulement des lits sur lesquels tu t'es étendu, mais de ces désirs qui brillaient pour toi dans les yeux et tremblaient sur les lèvres, et qu'un obstacle fortuit a empêchés d'être exaucés... 
 
Maintenant que tout cela appartient au passé, il semble presque que tu t'y sois abandonné... Corps, souviens-toi de ces désirs qui pour toi brillaient dans les yeux et tremblaient sur les lèvres..."
 

"... Avec ses profonds yeux bruns, son beau visage subtil (beauté des jouissances défendues), ses lèvres parfaites, dispensatrices de volupté au corps aimé, ses membres pleins d'une grâce idéale, faits pour des lits que la morale courante juge infâmes..."
 
"Tentation ou simple et naturelle invitation ? Céder à l'appel des sens ou résister au nom d'une morale hypocrite ? Se laisser prendre tout entier par le désir et la passion... Aimer de tout son corps et de toute son âme... 
 
Mon amour pour toi fut de ce bois dense et parfumé qui brûla des années sur notre couche immaculée, encens divin attisé par les dieux. 
 
Derrière les grandes portes de santal et de bronze, enveloppé de gazes et de soies flottantes autour de la couche, l'empereur jeune encore et l'adolescent au corps parfait, aux muscles tendus vers le plaisir et le coeur battant à tout rompre dans la volupté... 
 
Faibles et puissants à la fois, maîtres du monde en cet instant, l'enfant comme le roi, dieux vivants aimés des dieux, couronnés par l'Amour..."

(Poèmes de Constantin Cavafy dans la traduction de Marguerite Yourcenar et notes retrouvées présumées par Hadrien avant la mort d'Antinoüs)
 

05 juillet 2023

Tous les dormeurs sont beaux ( et sexy !)

Après avoir évoqué les mal réveillés grincheux du matin et les autres, heureux et optimistes invétérés, l'idée de montrer des garçons abandonnés à Morphée semble tout à fait opportune. Voici un florilège des plus jolis dormeurs que j'ai pu trouver.