C'est le temps des résolutions, non ? Moi j'ai décidé de faire un peu  plus de sport, de me rendre à la banque à pied, de prendre mon vélo le  week end, de remonter à cheval quand nous allons à la campagne et de  mettre moins de sucre dans mon tea ! 
Bon et puis je vais écrire plus souvent aux membres de ma famille. Certains vieillissent et je veux  maintenir avec eux des liens vivants le plus longtemps possible. Une de  mes tantes, norvégienne, a presque 90 ans. Fragile, elle est souvent  malade mais ses fils veillent sur elle. Difficile, l'un vit en Égypte,  l'autre en Autriche et le troisième est enseignant ici, à New York.  C'est elle qui m'a appris à me déterminer, à maintenir comme la devise  de sa famille qui curieusement est la même que celle de la reine de  Hollande, "je maintiendrai". Grâce à elle j'ai compris que vivre et aimer  un garçon n'était pas une tare mais que je devais accepter l'idée de ne  pas pouvoir fonder de famille si je ne me mariais pas avec une fille.  Voilà d'où vient ma foi dans la "normalité" en tout cas pou ce qui est  du couple hétérosexuel et des enfants. 
Bisexuel, je récuse avec  conviction l'homoparentalité et le mariage homo. Cela ne me fait pas que  des amis ici et à San Francisco ! Mais bon, j'assume. J'aime les  garçons, j'ai plus de plaisir aujourd'hui à coucher avec quelqu'un du  même sexe, si possible du même âge ou plus jeune mais peut-être un jour, aurai-je  envie, comme du temps de mon adolescence du corps d'une femme et que je  sentirai l'appel de la paternité... Cela ne veut pas dire que je participe de l'homophobie. Il faut accepter l'idée, sans culpabilité ni  complexe, que nos choix sexuels ne sont pas "la" norme, mais une voie  différente qui, si elle doit être acceptée, tolérée et respectée,  n'en restera jamais qu'une norme différente de ce qui est vécu par la  majorité des êtres humains. Pourtant depuis le temps, je suis intimement persuadé que cette attirance pour les autres nous-mêmes est en sommeil en chacun de nous. J'ai rarement rencontré un garçon qui ne tressaille pas au fond de lui devant un magnifique corps viril et, s'il se refuse de l'admettre, le trouble en lui est délicieusement excitant. L'éducation, le regard des autres, la peur aussi, tout contribue à ce qu'il se mente. Les plus sensibles, les plus honnêtes et souvent les plus purs, se laissent un jour aller et certains changent alors de route. d'autres reprennent le chemin commun et conservent au fond de leur cœur, dans les tréfonds de leur mémoire et sur leur peau, la douce trace d'un amour étrange dont ils n'auraient jamais soupçonné la force et la beauté. Peu de femmes après seront capables de leur faire oublier cette extase d'un instant, avec un autre soi-même...

