Difficile de se lever ce matin ! Couchés longtemps après minuit... Toutes les bonnes résolutions du retour des vacances s'étiolent et les cernes nous guettent !
Bien sûr, on se dit le samedi que puisque demain c'est dimanche, on peut se coucher un peu tard. On sort le soir, retrouvant des amis à peine rentrés comme nous, tous bronzés, détendus. Beaux. On a fait des courses le matin. Zabar's à l'ouverture n'est pas trop encombré. ils viennent juste de déposer le pain. Délicieuse odeur du ciabatta encore tiède. Le panier se remplit : vin, fromage, charcuterie, pickles, huile d'olive et des biscuits. Repas rapide en chemin. Sport l'après-midi. Pas de bateau aujourd'hui, demain peut-être. il faudra de toute façon le sortir pour réparer le bout de coque qu'on a bêtement éraflé en accostant sur le mauvais ponton l'autre jour... Plutôt aller nager, encore. Cela nous manque à tous les deux. Une partie de cricket chez le frère de Tom ? Pourquoi pas mais c'est tout une organisation. Non, finalement, plutôt aller courir dans le parc.
Le chien préfère lui aussi. Un parcours sportif, faire bondir nos muscles, sentir leur développement, la tension qui fait grimacer mais libère tellement de choses dans le corps qu'on se sent presque aussi bien qu'après l'amour... Le moment de la douche au vestiaire avec les autres. cette camaraderie fanfaronne qui mêle les plaisanteries légères aux regards inconscients, les désirs avoués et d'autres bien cachés. Moments simples et heureux. Fierté d'une peau lisse et tannée, bronzée par deux mois de soleil et de nature, fierté des muscles saillants et fermes alors que les années passent et que de nouvelles rides se sont installées. Autour des yeux, autour des lèvres... Bref, tout ça pour dire que ce dimanche est à peine entamé que déjà on a envie d'aller dormir. De toute façon, il fait lourd et gris. La journée sera pluvieuse. Un dimanche à New York à la fin de l'été...
Le petit frère grandit lui et s’épanouit comme une fleur. Son aîné et moi, le compagnon de l'aîné, nous nous approchons chaque jour davantage du déclin... Lui se dit pressé de nous ressembler. "Vous êtes beaux tous les deux" nous a-t-il dit ce matin au petit déjeuner "j'aimerai bien vous ressembler quand je serai mature"... Double sens ou innocente pensée ? Se moque-t-il de ses deux adultes, plus vieux que lui de 8 et 12 ans ? Il vit pratiquement avec nous depuis plusieurs années maintenant et ne semble pas pressé de quitter la maison. C'est à la fois le petit frère (il nous dépasse de pas mal de centimètres cela étant), un fils, un jeune compagnon, un partenaire de virées en mer, de sorties à la campagne, de piscines et de cinéma.
Comme son frère, il aime les garçons mais n'est pas fâché de sortir parfois avec de très jolies filles qu'il semble parfaitement satisfaire désormais. Il a fait du chemin, le bougre et nous sommes heureux - et fiers - de son assurance en la matière, de sa joie de vivre et de sa réussite scolaire. Si j'avais un fils, j'aimerai qu'il lui ressemble. Pas seulement physiquement, mais moralement, j'ai presque envie de dire "spirituellement". Il faut dire que les parents (mes beaux-parents peut-on dire aujourd’hui même si les lecteurs connaissent mon aversion pour le mélange des genres et la mode actuelle) sont des parents ouverts, intelligents, brillants et attentifs. pourtant, ils votent républicain !