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22 septembre 2021

Connaissez-vous Laurent, l'auteur, inventeur et rédacteur de Red Mug, Blue Linen ? Il n'écrit sur son blog qu'en anglais et ce site est le plus élégant et le plus raffiné que je connaisse. les illustrations choisies sont toujours très belles, symboliques souvent, décalées toujours par rapport au sujet traité dans les différents billets du mystérieux Laurent, brillant bretteur d'idées, doté d'une culture nourrie aux même sources que celles de mes lecteurs préférés et celles de votre dévoué. Si vous en savez davantage sur lui, des échanges peut-être, ne dites rien. La beauté de son blog n'a pas besoin d'éclairage trop vif. Le lire est un bonheur quotidien. hélas, il semblerait que depuis quelques semaines, en réalité depuis février dernier, notre discret Laurent dont j'aimerai tant qu'il soit ce garçon qu'on voit de dos à côté du titre de son blog. Chemise bleu chambray en coton (celle du titre) élégamment usée (il n'y a que les parvenus et les sans-goûts qui portent des vêtements neufs, la patine et l'usage sont tellement plus élégants, "chics" comme disent les britanniques), coupe de cheveux classique et mug rouge basque (celui du titre). Du thé (chaud et au lait de préférence ou, accordons-lui cette péripétie esthétique, café noir allongé à l'américaine). Et en exergue cette sentence, définitive, qui situe où le visiteur se trouve :"A Gentleman doesn't dine in restaurants"

Sa présentation est un résumé d'élégance et d'intelligence. Voyez plutôt :

"Writing to a colleague in the 1930s, the physicist Wolfgang Pauli confessed, “I have done a terrible thing. I’ve postulated a particle that can not be detected.” Eventually, Pauli won the Nobel Prize for his Exclusion Principle, i.e., all material particles exhibit space-occupying behaviour - and could very well fall within the province of restaurants. I wonder if red mug, blue linen will be that terrible thing, a postulate without a particle - that a gentleman is only that creature whose nourishment occupies no space. But whether that is true, is less urgent to know than where it comes from."

De quoi continuer d'espérer dans l'avenir de l'humanité, tant que des êtres penseront et écriront, liront et débattrons  avec modération, intelligence, mesure et un mug de thé. Et ci-dessous la toute première illustration publiée sur le blog, le jeudi 29 juillet 2010, avec en légende ces simples mots : "Under development" et quel développement vraiment ! Et le commentaire d'un ami lecteur : "This i going to be something amazing. I can already tell!". Il avait raison, n'est-ce pas ?




Taedium vitae...

Cette crise sanitaire que l'ineptie et la bêtise des élites au pouvoir un peu partout dans le monde nous oblige à vivre, qui aide à grignoter timidement ou à la hussarde nos libertés et notre vie sociale devient partout et en permanence, le sujet et la préoccupation de tous. Des amis se déchirent, des familles se délitent, les portes claquent, la haine parfois même surgit. Partout on sent la lassitude et l'ennui. Le "Taedium vitae" des romains n'a jamais été autant répandu. 

Pourtant, il reste des joies et des petits bonheurs que le Covid ne peut atteindre ni détruire. Il suffit de les lister lorsque le doute nous étreint, l'ennui, la peur, le stress. La méthode marche, essayez donc.

 

Pour ma part, c'est la simple idée le matin lorsque je me lève de sentir à côté de moi la  personne que j'aime, de pouvoir contempler son corps parfait, sa peau lisse et bronzée, son sourire juvénile encore.

C'est savoir qu'après avoir vaqué à nos occupation réciproques, nous nous retrouverons ce soir.

C'est l'idée de prendre un capuccino et des amaretti tout à l'heure au Caffé Roma sur Broome Street, avec mes associés où nous parlerons de tout sauf du covid (prohibé), du travail (prohibé aussi), de politique (encore davantage interdit)...

C'est penser à notre soirée, avec Mark, David et Hélène et Frédéric deux nouveaux amis arrivés de Lyon il y a un an déjà et qui s'organisent pour ne jamais repartir. Nous dînerons a la maison et regarderons "Sunshine on Leith, cette tonitruante comédie musicale anglo-écossaise géniale. 

C'est la joie de la visionner avec le nouveau video-projecteur que nous avons acheté, un engin digne d'une vraie salle de cinéma !

C'est se souvenir d'un souvenir heureux, un moment d'enfance ou d'adolescence. Un premier émoi, une première fois, un voyage, une rencontre...

 C'est contempler un beau garçon qui passe sans la rue, un gymnaste accomplissant une figure difficile avec aisance, un nageur surgissant de l'écume comme le fils de Thétis quand il veut rejoindre Achille au large de Troie avant le combat, quand l'amour irradie son corps fait pour l'amour...




C'est la beauté en général, celle qui aide à vivre et à supporter la laideur de tout les reste, la beauté magnifiée par les anciens, philosophes et poètes, celle de la Jeunesse, de sa force, sa candeur et son entrain. Propos d'homme vieillissant ?  Est-on vieux qaund la quarantaine pointe son nez ? Certes aux yeux des plus jeunes...

Je me considère pourtant toujours comme un jeune homme, et parfois dans ma tête comme l'adolescent heureux que j'ai été - longtemps - et il m'arrive, quand une vitrine dans la rue ou le miroir de la salle de bain me renvoient l'image d'un type adulte, de ne pas tout de suite me reconnaître, une fraction de seconde j'ai en surimpression l'image de celui que j'étais à 17 ou 20 ans. Narcissisme ? Regrets ? 

Qu'y faire après tout, l'âge vient où les souvenirs de jeunesse s'estompent et le chemin est le même pour tous et le terme du chemin identique. Rien de triste finalement. En attendant le souffle ultime et le mystère de l'après, il nous ets donné de vivre. Alors, vivons ! 


Tout ce fouillis poético-psycho-machin écrit ce matin en revenant de promener le chien et avec en fonds sonore dans mes oreilles extrait de l'extraordinaire CD de Roberta Mamelli, ('Round M: Monteverdi Meets jazz), Madrigals, Book 8 (Madrigali, libro ottavo), "Madrigali guerrieri, et amorosi" ... Hava a good day, dudes !