Je me promenais avec le chien, la plage était vide. L'été approche mais on se croirait en septembre, voire en novembre. Brinkley III court, pressé de rentrer au chaud. Une silhouette avance, un garçon marche. Il porte un bermuda, il marche pieds nus dans l'eau. C'est le chien qui en aboyant m'a fait le remarquer. Belle allure. Il approche, nos chemins vont se croiser. Et soudain, devant mes yeux, comme jaillissant de l'eau, je vois celui qui m'apparut pour la première fois, sur cette plage déserte, un matin d'automne, il y a vingt ans ans. Je crois le revoir. Son sourire, son allure décidée, sa silhouette comme auréolée de lumière et le silence autour de nous. Oui, la lumière était la même, le silence aussi... Si le chien n'avait pas aboyé j'aurai cru rêver, me croire ramené à travers l'espace-temps à ce premier instant... Je me souviens. C'était la fin des vacances. Nous nous étions parlé. Quelques mots insignifiants, pure courtoisie entre passants au bord de la mer, nous étions voisins (il était avec ses parents dans la belle villa aux volets gris et aux hortensias blancs que tout le monde admirait) mais je ne l'avais jamais rencontré. Nous nous étions revus deux ou trois, les dernières baignades, quelques verres, des café aussi, fois puis il est reparti pour son collège. J'ai fait de même quelques jours plus tard. Il était mon premier crush sérieux sur la terre américaine où je commençais un cursus universitaire. Nous nous sommes perdus de vue après nous être follement aimés. Puis nous nous sommes retrouvés, comme dans un film, par un hasard incroyable déjà raconté sur ce blog. Le temps a passé, nous avons mûri, nous commençons à vieillir et il demeure l'amour de ma vie, mon ami, mon frère, mon amant.
