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17 novembre 2025

Les yeux de raphaël de François Stemmer , troublant et sublime

" Le jeune homme, si beau, dont la tête penche sur un cou gracieux, avec une allure de négligence et fierté, n'est-il pas voué à une adolescence éternelle ? Son histoire est pareille à une légende. Il n'a pas connu les rides, il disparaît sans s'être fané et ses œuvres mêmes sont baignées de son intacte jeunesse."

Henri Focillon - Raphaël (1926)


Je viens de découvrir sur un blog ami, une création incroyablement esthétique et sensuelle réalisée par Benoît Duvette sur une idée  de François Stemmer qui en a créé la chorégraphie et la mise en scène, autour de cette belle citation d'Henri Foncillon.

Réalisation Benoît Duvette sur une idée originale de François Stemmer dans le cadre de la création « 1 Ado - 1 Œuvre » au Palais des Beaux-Arts de Lille 

Mise en scène et chorégraphie François Stemmer, 
images Benoît Duvette et Camille Graule, 
interprétation Émilien Szydlowski et Théo Goulbrim 
Artlist musiques : 
The Art of connexion, Beacon of lights by Ardie Son, 
Aire by Christopher Galovan & Ardie Son. 
Cie François Stemmer x Collectif des Routes – 2025 

"Ce genre de spectacle est une infime consolation pour occulter un instant les horreurs du monde. Merci aux "saltimbanques" de panser nos plaies, ne serait-ce qu'un instant." commente l'auteur du blog. Totalement en phase avec cela, cette vidéo est une pure merveille de sensualité et de candeur à la fois, parfaite illustration de la citation de l'historien d'art dont l'ouvrage consacré à Raphaël connut en son temps un énorme succès.

06 novembre 2025

Poem by Richard Siken

pour Serge L.
 
Tell me about the dream where we pull the bodies out of the lake
and dress them in warm clothes again.
How it was late, and no one could sleep, the horses running
Until they forget that they are horses.
It’s not like a tree where the roots have to end somewhere,
it’s more like a song on a policeman’s radio,
how we rolled up the carpet so we could dance, and the days
were bright red, and every time we kissed there was another apple
to slice into pieces.
Look at the light through the windowpane. That means it’s noon, that means
we’re inconsolable.
Tell me how all this, and love too, will ruin us.
These, our bodies, possessed by light.
Tell me we’ll never get used to it.
 
 
Raconte-moi le rêve où nous retirons les corps du lac 
et les rhabillons de vêtements chauds.
Comme il était tard, et que personne ne pouvait dormir, 
les chevaux galopant jusqu'à oublier qu'ils étaient des chevaux.
Ce n'est pas comme un arbre dont les racines doivent finir quelque part, 
c'est plutôt comme une chanson sur la radio de la police, 
comment nous avons enroulé le tapis pour pouvoir danser,
et les jours étaient d'un rouge éclatant,
et chaque fois que nous nous embrassions, 
il y avait une autre pomme à couper en morceaux.
Regarde la lumière à travers la vitre. 
Cela signifie qu'il est midi, 
cela signifie que nous sommes inconsolables.
Dis-moi comment tout cela, et l'amour aussi, peut nous détruire.
Nos corps, possédés par la lumière.
Dis-moi que nous ne nous en lasserons jamais.