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03 juillet 2012

La première rencontre

Te souviens-tu de la première fois ? Ce jour où nos regards se sont croisés. Tes yeux dans les miens plongèrent avec insistance. Je lisais dans ton regard une interrogation et une sorte d'ironie, comme une protection au cas où je ne saurai ou voudrai répondre à ton désir. Le jeu durait depuis presque deux heures. Nous étions assis non loin de l'autre dans la grande salle de la bibliothèque. Tu étais en bout de table, une lampe éclairant ton beau visage. J'avais aimé en un instant le dessin de ta bouche, la gourmandise de tes lèvres, ton nez, tes longs cils, tes yeux clairs et toutes ces tâches de rousseur dur les pommettes... Je devinais ton corps sous tes vêtements et j'eus très vite envie de te caresser, sentir le parfum et le grain et la douceur de ta peau. Tu vis mon regard et à ton tour, tu plongea en moi. Tes lèvres s'arquèrent dans un demi-sourire, puis tu baissa la tête vers le livre ouvert devant toi. Je replongeais dans mes notes, troublé mais enchanté par cette proximité que je devinais complice. Nous avions les mêmes désirs, les mêmes pensées. Deux heures de ce jeu, levant les yeux, les rabaissant bien vite comme deux fillettes trop prudes. Du Jane Austen interprété en catimini dans la library de notre collège à Cornell... Tu t'es levé et je t'ai regardé te diriger ver s le coin des dictionnaires. je me suis levé et, l'air de rien mais le coeur battant, je me suis placé juste en face de toi, de l'autre côté du rayonnage. Tu as levé la tête et tu m'as souri. Un sourire magnifique, lumineux. Nous nous sommes regardés un instant puis tu as ri et quelques instants plus tard nous avions échangé nos coordonnées. Tu es venu t'asseoir à côté de moi, nous avons essayé de travailler cinq ou dix minutes mais le désir de se parler, de se connaître était trop fort. Le premier café ouvert - il était assez tard je crois - nous a accueilli. Puis tu es venu chez moi et nous avons dormi ensemble pour la première fois. Belle et pétillante nuit où l'américain et le français ont réinventé l'amour, le plaisir, le bonheur. Au petit matin, tu t'es endormi tout contre moi, ta main tenant la mienne...

02 juillet 2012

Raw Love

Un petit film espagnol qui est une merveille de délicatesse et de réalisme, de pudeur et de mélancolie.

26 juin 2012

mon âme est attachée à la tienne

et rien ne les éloignera jamais, comme nos corps se fondent en un seul et même corps même loin l'un de l'autre. Je rends grâce pour cet amour unique que les dieux nous ont offert sans que ni l'un ni l'autre nous nous y attendions. Hadrien et Antinoüs pour l'éternité. New York n'est pas Rome mais mon amour vaut bien celui de l'empereur et ta fougue, ta passion égalent sans pâlir ce qu'Antinoüs donnait. Ce qu'il vivait avec et pour son ami et son roi.

25 mai 2012

Chaud !

Devant la webcam clandestine, le jeune apprenti montre à son amant tout ce qu'il est et l'autre attend avec impatience le retour de l'éphèbe...

24 mai 2012

Mon amour n'aura jamais de fin

A quoi pense l'aimé au réveil ? Le soleil est déjà haut. Depuis l'aube je le contemple et mon cœur palpite au rythme de son rêve. Il sourit en dormant puis soudain, un soupir, un battement de cils et l'aimé revient parmi nous. Il est beau. Sa nudité triomphante jaillit comme la lumière. Dieu combien je l'aime !

23 mai 2012

De face



Quand tu t'es déshabillé la première fois devant moi, t'en souviens-tu ? C'était avec Paul et Andy, à la piscine. Tu t'es retourné en me parlant et j'ai découvert ton buste lisse et musclé avec ces grains de beauté que je ne me lasse pas de compter et de recompter. Tu as plié tes bras instinctivement pour faire rouler tes muscles et gonfler ta poitrine. Ton sourire était une invitation. je ne savais pas que tu étais attiré par moi, moins musclé, moins bronzé. Nous sommes sortis ensemble deux ou trois fois avant que notre désir ne puisse plus être retenu. Nos bouches se sont rapprochées, puis nos corps n'ont plus fait qu'un... Et nous voilà aujourd'hui, heureux, paisibles. Nous partageons la vie et les jours et c'est bien.

22 mai 2012

Sommeil profond



Perfection

C'est beau des fesses de garçon quand elles sont fermes, musclées et lisses. La ligne de bronzage aussi c'est sexy vous ne trouvez pas ?

21 mai 2012

Lundi matin

Pffff, il faut se lever, quitter les draps si doux et le corps de l'autre, se laver, s'habiller puis partir et retourner dans le monde. Plus le temps passe, plus j'ai du mal. Je ne suis déjà plus un de ces golden boys toujorus speed mais je continue de participer à l'hystérie affairiste de cette ville. Nous rêvions hier David et moi d'une ferme dans le Montana, des chevaux, des vaches, des moutons. Faire son miel et ses confitures... On peut rêver, ce n'est pas pour demain. En attendant la semaine redémarre sur le chapeau des roues avec trois déplacements dont un à Chicago et l'autre à Helena justement ! Je ne connais pas encore, peut-être serai-je tenté d'y rester et de rapatrier David et toute notre vie... Mais avec moins de 50.000 habitants, la capitale du paradisaique Montana doit être aussi ennuyeuse que Lesparre, Blaye ou Libourne en France !

19 mai 2012

Sunday pleasures ou les doigts de pied en éventail...

Je n'ai jamais vraiment aimé le slogan de Nicolas Sarkozy, "travailler plus pour gagner plus" ne m'a jamais intéressé. certainement parce que je n'ai vraiment jamais eu besoin de gagner ma vie et que maintenant que je la gagne bien, j'ai toujours l'impression de gâcher le meilleur de mon temps pour des fadaises qui ne m'empêchront pas de mourir un jour et que je n'emporterai pas avec moi !Et puis tout ce temps passé à courir comme tout le monde ici me rebute de plus en plus. Comme s'il fallait prouver quelque chose à tout prix (encore une question d'argent) au lieu de savourer ce qui nous est donné et de profiter au maximum du temps qui passe. Je pensais déjà ainsi à dix ou à quinze ans. pourquoi changerai-je aujourd'hui ? Mes longues promenades sur les plages de l'océan ou dans les vignes de la propriété, puis quand j'étais étudiant, mes voyages à travers l'Europe, vaudront toujours davantage que mes réunions professionnelles et la course au profit ! Bref, c'est le week-end et j'ai bien l'intention de savourer chacund es instants que nous allons vivre à la maison avec peut-être finalement une petite virée loin de New York pour retrouver la nature véritable et un rythme plus "humain". Des tas de bouquins à lire, des envies de tarte aux pommes comme en France, des Dvd que David a ramené et une bonne bouteille de Médoc 2001 pour accompagner le rôti de boeuf et le yorkshire pudding dominical. Nous resterons chez nous aussi peut-être, heureux d'être tous les deux, tranquilles et toujours aussi bien l'un avec l'autre... Bon week end à tous !

16 mai 2012

Les deux luths (surate de l’amitié)

Il y avait, plus loin, à se représenter des chagrins ordinaires. Comme des bergers passant dans les rocailles remarquent le reste d’un campement (leurs traces vieilles d’une année ou d’autres – d’ouvriers ? de brigands ?), reconnaissent aux épines, au tassement du sable, aux pierres noircies, les circonstances, les gestes, jusqu’à ce qui fut dit, le roi croyait entendre, marchant à pas de feutre sur le pavé des salles, ou voir dans le dessein des hauts tapis, après que chaque jour ils sont brossés, lançant vers lui sa face loyale, l’ami qui n’était plus : 

Ah tourne ton visage vers les ruines. N’est-il pas vrai que l’amoureux converse avec la seule poussière des heures vivantes,ou la trace d’un feu ? 

Voyant l’ami debout dans la couleur, discourant sous les voûtes (non vraiment sous les yeux : dans le profond du cœur), il savait que jadis, pendant qu’il chevauchait, ce compagnon au regard franc demeuré au palais l’accompagnait à des milliers de lieues, au Bengale, à Malwa, par la force du souffle, sans prononcer son nom. Quel besoin, en tout cas, d’une monnaie livrant son effigie ? Il suffisait d’entrer dans sa pensée, de dire : "N'avons-nous  vu ensemble, un jour, cette même sorte de bleu ?", ou " N’avons-nous ressenti pareille douleur du dos, après des jours de selle ?" pour que l’ami soit revenu.

Comme lui aujourd’hui, dans ce passé invérifié, il s’était souvenu qu’entre maître et disciple, entre ami et ami, il suffisait que fût touchée dans une salle la seule corde d’un luth, pour que, dans une autre lointaine, un second luth vînt à vibrer.

Et de même qu’autrefois, chevauchant, quand tout était clameur, que les serre-fioles se dépensaient, il répondait à son ami de derrière ses paupières, se confiant au silence de son cœur, à sa parfaite paix, – l’empereur, aujourd’hui,  levait son âme morte sans son linceul,  simplement, sans effort, la berçant seulement comme il aurait voulu le faire de sa tête tranchée, – glissant le long des larmes jusqu’à ce temps où les atomes étaient sans nom – n’étaient encore ni toi ni moi –, lorsque, l’argile n’ayant point cuit, lumière encore était le monde. 
Patrick Guyon
La Voix haute, pages 66-68
Cheyne Editeur, 1997.


14 mai 2012

Gay Films : La vidéothèque idéale

Des goûts et des couleurs... Le cinéma a produit de très beaux films sur le thème de l'homosexualité. Drames, comédies romantiques, il y en a pour tous les goûts. je ne sais pas vous, mais moi, il y en a qui m'ont vraiment remué. Je suis bon public, mais je dois avouer que j'ai souvent pleuré. Voilà, pour sucomber à la manie actuelle des listes, mes films favoris sans aucun ordre précis, juste au fil de mes souvenirs. Les premiers étant tout de même parmi mes favoris. Prochain post : les films courts.
Latter days

Maurice réalisé par James Ivory

Another country

Shelter

Les Chansons d'amour

Trick

A single man

Prayer for Bobby

Beautiful thing

Tan Lines

For a lost soldier

Juste une question d'amour

Judas kiss

J'ai tué ma mère

Jamais sans toi

Amnesia

A cause d'un garçon

Yossi and Jagger

Happy together

Presque rien

No regret

Dream boy

Hush!

Broken sky

My own private Idaho

La Conséquence

My beautiful Laundrette

Love! Valour! Compassion!

Get real

Mysterious skin

Brokeback Moutain

Little ashes

Lan Yu

Révérence

Combien significatif est ce mot en français. Révérence, tire sa révérence, faire une révérence, être plein de révérence.. Tu es mon révéré, mon révérend, mon insatiable rêveur, mon rêvé, mon tout, mon errance et quand tu pars, laissant derrière toi ce sillage parfumé de cuir et de lavande, ton parfum que je chéris comme une odeur de toi et le souvenir de nos étreintes, je me souviens et je soupire. Tu reviens le soir, effaré par le jour, des cernes sous les yeux qui rendent ton regard sombre et perdu. Tu approches la main de mon épaule, nos corps s'effleurent et se cherchent. Il est sept heures, allons dîner d'abord. Tu me raconteras. je te raconterai. Comme ces heures ont été difficiles. Nous étions tellement loin l'un de l'autre. La couche aux draps frais bientôt accueillera nos retrouvailles. Repu et anéanti de plaisir nous nous endormirons, l'un contre l'autre lové. Dans ton sommeil tu parleras, me disant des mots d'ailleurs, serrant très fort mes doigts entre les tiens.Le chien, ému par tant d'amour se couchera un peu plus loin. La nuit dehors passera bien vite dans cette ville où jamais rien vraiment de dort. Tu es mon âme, mon double, le sang de mes veines, la sève de mon désir à ton désir mêlée. Révérence rêvée, rêverie révérée. Tu es mon tout, mon unité, mon complément, ma vie tout simplement.

13 mai 2012

Oser montrer ce que l'on cache d'habitude...

Ce qu'il y a de plus intime chez un garçon, est-ce son sexe ou bien son coeur ? Un corps jeune et bien fait, ferme, fort, lisse et vigoureux est un plaisir pour les yeux et pour ceux à qui il se donne, l'amant fidèle ou le partenaire d'un soir, un plaisir pour les doigts et les lèvres... Pas de faux-semblants, le sexe dardé est aussi le symbole de la plénitude de notre amour, le plaisir partagé, l'incroyable bonheur qui précède et qui suit l'explosion de ce plaisir que les anciens ont célébré dans des oeuvres magistrales et qui nous rend l'égal des dieux.

"La photo est littéralement une émanation du référent. D'un corps réel, qui était là, sont parties des radiations qui viennent me toucher, moi qui suis ici; peu importe la durée de la transmission; la photo de l'être disparu vient me toucher comme les rayons différés d'une étoile. Une sorte de lien ombilical relie le corps de la chose photographiée à mon regard: la lumière, quoi qu'impalpable, est bien ici un milieu charnel, une peau que je partage avec celui ou celle qui a été photographié. Il paraît qu'en latin "photographie" se dirait: "imago lucis opera expressa"; c'est-à-dire : image révélée, "sortie", "montée", "exprimée" (comme le jus d'un citron) par l'action de la lumière. Et si la Photographie appartenait à un monde qui ait encore quelque sensibilité au mythe, on ne manquerait pas d'exulter devant la richesse du symbole: le corps aimé est immortalisé par la médiation d'un métal précieux, l'argent (monument et luxe); à quoi on ajouterait l'idée que ce métal, comme tous les métaux de l'Alchimie, est vivant". (Roland Barthes, La Chambre claire. Note sur la Photographie, in-Cahiers du Cinéma, 1980.)