30 septembre 2012
Dimanche matin avec toi
Réveillé par le chien, je ne bouge pas pour ne pas te réveiller à mon tour. Tu souris un peu en dormant. Ta tête posée sur l'oreiller est couronnée par tes boucles claires. J'aime la couleur de ta peau encore bronzée par les heures passées sous le soleil. Tu respires doucement. tu es loin dans tes rêves. J'ai envie de te caresser, de t'embrasser, de sentir sous mes doigts la douceur de ta peau, le fin duvet blond qui recouvre tes joues. J'aime ta nudité, ton abandon. Toi si musclé, si fort, tu as l'air tellement vulnérable, là tout contre moi. C'est dimanche, il fait bon dans notre chambre. bientôt nous allons nous lever et nous disposerons de toutes ces longues heures pour nous seuls... Je pense au poète d'Alexandrie : "Par instants, la beauté de ses vingt-neuf ans si éprouvés par la volupté rappelait paradoxalement un adolescent qui, pour la première fois, abandonne avec quelque gaucherie son corps pur à l'amour"(*)
(*) : Constantin Cavafy
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29 septembre 2012
28 septembre 2012
Faut que ça rentre !
Il faut vraiment aimer le sport pour accepter de se faire engueuler par un coach hystérique. Moi je lui balancerai mon casque à la figure et je quitterai le terrain et l'équipe. Suis trop indépendant pour supporter la tension d'un entraînement à la mode yankee. J'aime le sport mais pas en équipe. c'est pourquoi je préfère depuis toujours le tennis, la voile, le surf et la natation. Le ski aussi me convient. on peut le pratiquer à plusieurs mais on a tout loisir aussi d'en faire seul. Quant à la compétition, dans tous les domaines le mot lui-même aussitôt prononcé me hérisse les poils !
27 septembre 2012
Jeunes hommes... chiots ou chatons ?
Les américains qui ont un petit copain plus jeune parlent de leur puppy boy. L'image du jeune chiot ébouriffé et tout fou peut en effet représenter les adolescents entre seize et vingt ans, voire un peu plus qui aiment les garçons de leur âge ou le plus souvent, les hommes jeunes mais plus âgés qu'eux. Moi, quand je vois un bel éphèbe encore à mi-chemin entre les douceurs d'une enfance qui se termine et la vigueur de l'âge viril, je pense plutôt aux chatons. Kitten boy me parle davantage. ils sont joueurs et charmeurs, languides et voluptueux, excités et parfois un peu poussifs, mal dégrossis mais déjà remplis de leur personnalité d'homme, la musculature vive et les sens toujours en éveil. Ils sont innocents et pervers, mais sans calcul ni méchanceté. ils aiment totalement dans un absolu émouvant et savent rendre toutes les joies et les voluptés qu'on leur apporte.
Nos maîtres les grecs avaient compris que pour fabriquer des hommes virils et solides, il fallait un contact fort et rude avec leurs aînés. La pédérastie n'avait rien de malsain ni de pervers, de grands chercheurs l'ont écrit mieux que moi. En dépit des tentatives de certaines idéologies d'en faire une tare et un danger moral, la découverte du plaisir, la comparaison de son corps avec celui d'un aîné, l'amour pour la beauté et pour l'exercice, bâtissaient des âmes solides dans des corps magnifiques/ Quand les poils remplaçaient le doux duvet de miel sur les jambes et les fesses des garçons, c’en était fini des amours fraternelles, des amitiés particulières encouragées par les pédagogues et par l’État. Les armées étaient souvent plus victorieuses quand les soldats se battaient aux côtés de leur amant. Le désir de se protéger mutuellement et la rage de venger ceux qui étaient tombés rendirent Sparte longtemps invaincue !
Notre époque hypocrite et prude pourchasse ces amours tenues secrètes entre de très jeunes gens pubères depuis peu, encore surpris parfois de ce plaisir qui éclate parfois la nuit à leur insu, et des hommes, faits et informés qui aiment avec passion ces êtres parfaits que la vie et le temps n'ont pas encore abimé. Cela fait peur. Bien sûr hélas, parmi ces amoureux de la beauté des garçons se faufile parfois - trop souvent - de sales pervers malsains qui ne ressentent qu'un désir vil et malpropre, des êtres malades pour qui le jeune, fille ou garçon, n'est qu'un prétexte pour assouvir fantasmes et délires? nul amour chez les pédophiles pour qui la violence et le vice sont mêlés. Trop de journaux sont remplis de terribles faits divers. On assimile ainsi à ces tordus tous ceux qui préfèrent la jeune musculature et les peaux lisses, les joues imberbes des jeunes garçons, ceux qui sont sensibles à cette vénusté dont parle Gabriel Matzneff et que de très grands poètes de l'Antiquité à nos jours, n'ont jamais cessé de célébrer. Mais remettons les choses dans leur contexte. l'amour qu'un athlète de vingt ou trente ans portait à une jeune éphèbe de quatorze ou quinze ans avait pour décor la Grèce d'il y a deux mille ans et plus. On était pubère vers onze ou douze ans, soldat à quatorze, marié et père de famille vers dix sept ou dix huit ans et à quarante ans l'homme était un sage respecté parmi les anciens. Les plus vieux dépassaient parfois la cinquantaine. Leur barbe était blanche et leurs traits acérés par l'expérience et la vie ressemblaient à ceux des vieillards centenaires d'aujourd'hui. Quand dans un célèbre texte, le poète Straton de Sardes ? - célèbre les garçons, ceux qu'il décrit auraient aujourd'hui à chaque fois deux ou trois ans de plus :
J'aime la fraîcheur de l'enfant de douze ans ;
mais celui de treize ans est beaucoup plus désirable.
Plus douce encore est la fleur d'amour
qui s'épanouit à quatorze ans,
et de plus en plus charmante celle de la quinzième année.
Seize ans, c'est l'âge divin.
Dix-sept ans, je n'oserais y prétendre : Zeus seul y a droit.
L'âge venant, ils se mariaient pour donner à la Cité des enfants pour la servir, la défendre et la gouverner. Ce sujet m'est venu en écoutant des amis bavarder hier soir, alors que nous fêtions l'anniversaire de notre ami Ernst, jeune tchèque installé à New York depuis deux ans et qui travaille dans une des galeries d'art dont je suis un (modeste) client. Il vient d'avoir vingt-neuf ans mais sa barbe blonde le vieillit un peu. C'est lui qui a parlé des puppies. Son ami est encore au collège et n'avait pas dix huit ans quand ils devinrent amants. Il fait très jeune. Je le connais un peu. Il est beau. Au début, quand Ernst est arrivé, il n'avait pas encore trouvé d'appartement. Il logea donc chez nous, et bien vite son copain vint le retrouver. Parfois ils se disputent et se quittent en colère, mais bien vite leur réconciliation est éclatante. Ces deux-là s'aiment vraiment. qui dira encore qu'un adolescent ne peut pas aimer d'amour, solide et véritable, un autre garçon, même plus âgé.
Le couple que je forme avec mon ami dure depuis presque huit ans maintenant et ni lui ni moi ne songeons à le faire éclater. Nous sommes bien ensemble et la vie se passe bien. Il y a quelque fois des tensions, des portes qui claquent mais aussi - délices - des retrouvailles et des pardons bien doux. Point besoin de matrimoine, d'union officielle. Pourquoi vouloir singer le mariage ? Mes lecteurs savent mon conservatisme à ce sujet. On peut vivre en couple, être heureux et le faire savoir sans avoir envie de se passer une alliance au doigt. Jamais nous n'avons envisagé d'avoir un enfant. Il ne serait forcément que celui de l'un d'entre nous puisque nous ne le ferions pas ensemble comme la nature a voulu qu'un homme et une femme puisse le faire. Mais ne nous aventurons pas sur ce terrain polémique. Je respecte l'opinion des autres et tiens à ce qu'on respecte la mienne. Et elle n'est pas tendre pour la gay pride et les mouvements transgenre et autres décadences de fin de civilisation. Si un jour le désir d'enfant se fait prégnant, j'épouserai une femme et nous serons père et mère. Ce n'est pas seulement sociologique ou social, c'est naturel et constitutif de l'espèce humaine. Aimer les garçons, avoir fait le choix de vivre avec l'un d'entre eux et vouloir passer le reste de ma vie avec lui ne change rien à cette certitude.
26 septembre 2012
24 septembre 2012
Un autre matin
Sortir
le chien. Aller chez Zabar's pour le repas de crémaillère. Retrouver
les verres qu'on a pourtant emballé avant hier seulement. Le chat a
trouvé son nouveau point d'observation favori. Il s'installe sur le
rebord du secrétaire dans le salon. situé près d'une fenêtre, c'est
parfait pour lui. Bonne nuit. L'appartement à pratiquement la même
configuration. La chambre d'amis et mon bureau sont un peu plus vastes.
Je vais pouvoir mettre un divan dans le bureau. Celui acheté en mai
dernier, recouvert d'un velours rouge foncé comme un fauteuil de théâtre
ira bien sous les livres, face à la cheminée. Elle est en marbre gris.
c'est assez élégant. Très european style. La salle de bain devra être repeinte, nous n'aimons pas vraiment la couleur. Un détail.
Je recommence à travailler la semaine prochaine. mercredi. En attendant, nous passons notre
temps à accrocher les tableaux, ranger les livres sur les rayonnages. Le temps passe trop vite. déjà un autre matin... C'est bien.
23 septembre 2012
Estamos de mudanza
Le déménagement est terminé. En dépit du désordre et des cartons entassés, des tas de livres, e nouvel appartement plait à la tribu : chien, chat, amis et nous deux qui sommes ravis de la terrasse qui est assez grande pour y bouquiner, y dîner, y faire pousser thym, romarin et basilic ! Lui voudrait une vigne et une pergola. Why not ? En attendant, premier verre d'un millésime 1981 sur notre (futur) jardin suspendu sous une agréable chaleur un peu lourde et orageuse.
22 septembre 2012
Trouble intérieur
Je ne m'attendais pas à cette rencontre. Elle allait vraiment bouleverser ma vie et pourtant je n'en avais encore aucune idée. J'avais dix-sept ans. Insouciant, favorisé par la Providence, grandissant au milieu d'une famille unie, faite de gens intelligents, ouverts, dont l'activité depuis toujours consistait à faire de l'argent, beaucoup d'argent. On eut dit que cela se faisait malgré eux. Malgré nous. Vieille famille, des parents dans toute l'Europe, parfois beaucoup de prétention, de belles alliances, quelques ratages et parfois des rapprochements hasardeux (la fascination un temps de l'Europe Nouvelle dont un oncle installé à Berlin vantait les mérites - ce qui coûta la vie à sa femme qui était juive et lui valut des années d'indignité nationale...). J'avais dix-sept ans, un esprit torturé, nourri de littérature ancienne et des rêves plein le cœur. Je vivais à la campagne comme un petit seigneur. Nous allions souvent au pays basque où ma grand-mère avait une belle et grande vieille maison appartenant depuis des siècles à sa lignée. J'y passais des semaines heureuses, allant par les chemins vers les sommets ou retrouvant nos cousins à Saint Jean de Luz ou à Bidart. J'ignorais qu'un jour,je quitterai la France pour m'installer en Amérique. je voulais être sculpteur ou peintre ou poète.
Ce jour-là, j'étais parti pour la journée vers une vallée perdue que j'aimais beaucoup pour la beauté de ses contours mais surtout pour la solitude et le silence que j'appréciais. Deux cousins m'accompagnaient mais au détour d'un chemin pierreux, le plus jeune se tordit le pied. Les deux frères reprirent le chemin du village, trois cent mètres plus bas. je continuais seul, appuyé sur mon bâton, la makila faite par les villageois pour mon grand-père quand il fut nommé maire du village, peu avant la guerre de 39. Le chemin traversait un ruisseau avec une jolie chute d'eau qui me ravissait à chaque fois. Juste au-dessus, sur une sorte de plateau entouré de vieux arbres, se dressait une vieille chapelle et une bergerie. J'aimais m'y installer pour rêver et dessiner. L'endroit était toujours désert. Sauf ce jour-là. Un garçon se baignait dans le ruisseau. Il avait déposé ses vêtements sur un rocher et en me rapprochant pour passer le gué, je vis qu'il était nu. Son corps mouillé brillait sous le soleil. Il avait un buste de statue grecque. Ses cheveux courts mais bouclés entouraient un visage joliment dessiné. Il se retourna et en me voyant rougit légèrement. Cachant son sexe d'une main, il me salua de l'autre. Pour la première fois le trouble que j'avais déjà parfois ressenti devant un garçon croisé en sortant des douches au collège ou sur la plage m'envahit tout entier et une chaleur inconnue se répandit dans mes veines. Je bandais. Gêné, j'essayais de penser à autre chose, je cherchais à cacher mon trouble. Le garçon s'en aperçut. Me souriant, il sauta hors de l'eau et, s'essuyant avec un drap de bain qu'il entoura autour de ses reins, il s'approcha en évitant les ronces et les cailloux pointus. Il s'appelait Ladislas. Prénom rare que je n'avais jamais entendu prononcer.
Ce jour-là, j'étais parti pour la journée vers une vallée perdue que j'aimais beaucoup pour la beauté de ses contours mais surtout pour la solitude et le silence que j'appréciais. Deux cousins m'accompagnaient mais au détour d'un chemin pierreux, le plus jeune se tordit le pied. Les deux frères reprirent le chemin du village, trois cent mètres plus bas. je continuais seul, appuyé sur mon bâton, la makila faite par les villageois pour mon grand-père quand il fut nommé maire du village, peu avant la guerre de 39. Le chemin traversait un ruisseau avec une jolie chute d'eau qui me ravissait à chaque fois. Juste au-dessus, sur une sorte de plateau entouré de vieux arbres, se dressait une vieille chapelle et une bergerie. J'aimais m'y installer pour rêver et dessiner. L'endroit était toujours désert. Sauf ce jour-là. Un garçon se baignait dans le ruisseau. Il avait déposé ses vêtements sur un rocher et en me rapprochant pour passer le gué, je vis qu'il était nu. Son corps mouillé brillait sous le soleil. Il avait un buste de statue grecque. Ses cheveux courts mais bouclés entouraient un visage joliment dessiné. Il se retourna et en me voyant rougit légèrement. Cachant son sexe d'une main, il me salua de l'autre. Pour la première fois le trouble que j'avais déjà parfois ressenti devant un garçon croisé en sortant des douches au collège ou sur la plage m'envahit tout entier et une chaleur inconnue se répandit dans mes veines. Je bandais. Gêné, j'essayais de penser à autre chose, je cherchais à cacher mon trouble. Le garçon s'en aperçut. Me souriant, il sauta hors de l'eau et, s'essuyant avec un drap de bain qu'il entoura autour de ses reins, il s'approcha en évitant les ronces et les cailloux pointus. Il s'appelait Ladislas. Prénom rare que je n'avais jamais entendu prononcer.
Nous échangèrent quelques propos sans intérêt. Mon corps s'était calmé mais demeurait en moi une sensation inconnue, comme une flamme vacillante qui brûle un peu les parois de mon cœur en bougeant. J'étais attiré et fasciné par ce type en face de moi, beau, musclé, souriant qui devait avoir mon âge ou à peine davantage. Il m'offrit une cigarette. De mots en mots, nous devenions plus proches et c'est un fou-rire qui nous rapprocha définitivement. je ne souhaitais plus continuer ma randonnée. plus pour le moment. Il se leva, enleva sa serviette et, sans aucune gêne, campé bien droit sur ses cuisses musclées, il se rhabilla. Je levais les yeux vers son sexe qu'une fine toison brune couronnait. Cette vision réveilla mon ardeur et redoubla ma gêne.
Lui aussi connaissait la petite chapelle en surplomb. Lui aussi savait comment ouvrir la vieille porte de chêne. Il régnait à l'intérieur une atmosphère paisible. Sur l'autel de pierre, un bouquet fané répandait une odeur un peu aigre que je crois sentir encore lorsque j'évoque, quinze après, cette fameuse journée. La vue depuis la petite ouverture attira nos regards. Nous rapprochant tous deux en même temps, nos têtes se touchèrent. Ce fut une sorte de décharge électrique qui passa entre nous. Nos visages proches l'un de l'autre à se toucher, il prit ma main et m'embrassa. Je me sentis rougir. Raidi, tout mon corps hésitait entre la fuite et l'abandon. Je lui rendis son baiser. Nous passèrent le reste de l'après-midi dans le foin de la bergerie puis retournèrent nous baigner pour nous laver, jouant sous l'eau du torrent en criant comme des enfants. J'étais Jim, il était Bob. Je venais de découvrir le roman de Gore Vidal, Le garçon près de la rivière dans la bibliothèque de la maison. Le roman m'avait fasciné mais je ne me doutais pas que ma découverte du plaisir se ferait presque de la même manière, près d'une rivière, avec un garçon du même âge que moi, bien fait, sportif, normal. Tout pareil à moi.
Nos corps collés l'un contre l'autre, riant des chatouilles de la paille sèche, mêlant nos bouches et nos jambes, unis dans un même élan comme deux lutteurs cherchant à vaincre l'autre tout en le ménageant, nous jouèrent ainsi longtemps. Lorsque nous nous séparèrent, Ladislas prononça la même phrase que le Bob du roman de Vidal "C'est du joli !", en allumant une cigarette. et il éclata de rire. Je me mis à rire avec lui. Le corps que je contemplais ressemblait au mien. Même musculature de nageur, même courbes douces et même absence de poils. Il avait une petit cicatrice sur le côté de l'abdomen et sa poitrine était couverte de tâches de rousseur. Comme lui, j'étais bronzé par des journées entières passées à la plage. Comme lui j'aimais le surf et la voile. Nous étions décidément bien semblables. Cette première fois m'apporta mille fois plus que les séances de plaisir solitaire sous la douche ou dans le secret de ma chambre. L'objet de mon désir et le responsable de mon plaisir avait un nom, une apparence. il était réel, je pouvais le toucher, l'embrasser, le mordre. Et notre plaisir avait éclaté au même moment, dans un extraordinaire feu d'artifice qui me donna l'impression que mon corps, ma tête éclataient.
Ladislas voulait être poète. Il vivait à Paris et passait ses vacances dans la maison de sa famille, à l'entrée du village en contre-bas. Il entrait en terminale à Henri IV, et moi à Bordeaux, dans un collège religieux que fréquenta Mauriac. Nous nous sommes écrits parfois, je l'ai revu l'été suivant, puis nous nous sommes perdus de vue. Notre rencontre changea totalement mes perspectives. Je n'avais plus besoin de m'inquiéter de mon indifférence vis à vis des filles quand j'allais à une soirée. Je trouvais les filles belles et je savais qu'un jour je me marierai pour faire comme tout le monde et que j'aurai des enfants qui reprendraient après moi les vignobles familiales.
Pourtant, contrairement à mes frères et à mes cousins, aucune de ces demoiselles ne me troublait vraiment. pas une ne m'empêchait de dormir. Pas une ne revenait me tenter dans mes rêves humides d'adolescent. J'aimais mieux les garçons et les garçons que j'aimais étaient d'autres moi-même, jeunes, virils, normaux, propres sur eux, musclés et sportifs, intellectuels et bien élevés. Narcisse ne cherchait jamais que son double, en tout point semblable à l'image qu'il avait de lui même ou mieux que lui, proche de la perfection à laquelle sa présomption de jeune seigneur lui faisait tendre. La rencontre avec Ladislas m'évita bien des errements, des doutes et des conflits intérieurs. Je savais aussi que je n'aurai jamais besoin d'en parler. Ou plutôt que je ressentirai jamais le besoin d'en parler aux miens. Amis, famille, personne n'était concerné par mes attirances, mes choix, mes désirs. Je traversai ainsi l'adolescence sans inquiétude, sans remords, sans hésitation ni doute.
Des années après, ce souvenir reste doux à mon cœur. J'ai eu de nombreux amants, quelques maîtresses et la vie que je mène à présent ici dans ce quartier de New York où je ne pensais séjourner que deux ou trois ans, me comble totalement. Le garçon avec qui je vis n'est ni ma femme ni mon mari. C'est le compagnon de mes jours, l'ami, l'amant, le frère. Il est plus jeune que moi mais que sont deux années de différence quand on s'aime. Il termine ses études qu'il a choisi longues - et aussi parce que ses compétences sportives font de lui un élément de choix pour son université - et sa famille nous accepte depuis le premier jour, tout républicaine et conservatrice soit-elle. La mienne a fait de même, avec un peu plus de difficulté. Surtout parce que notre réussite, notre allure, notre bonheur remettaient en question l'image qu'avaient les miens - pourtant habitués aux excentricités et à la différence - de l'homosexualité. Si ma mère pense encore qu'un jour je ressentirai l'impérieux besoin de créer une famille en ayant des enfants, elle est fière de son fils et aime sincèrement celui avec qui il a choisi de vivre. Tableau idyllique ou romancé ? Pas vraiment. Chance ? Absolument.
Lui aussi connaissait la petite chapelle en surplomb. Lui aussi savait comment ouvrir la vieille porte de chêne. Il régnait à l'intérieur une atmosphère paisible. Sur l'autel de pierre, un bouquet fané répandait une odeur un peu aigre que je crois sentir encore lorsque j'évoque, quinze après, cette fameuse journée. La vue depuis la petite ouverture attira nos regards. Nous rapprochant tous deux en même temps, nos têtes se touchèrent. Ce fut une sorte de décharge électrique qui passa entre nous. Nos visages proches l'un de l'autre à se toucher, il prit ma main et m'embrassa. Je me sentis rougir. Raidi, tout mon corps hésitait entre la fuite et l'abandon. Je lui rendis son baiser. Nous passèrent le reste de l'après-midi dans le foin de la bergerie puis retournèrent nous baigner pour nous laver, jouant sous l'eau du torrent en criant comme des enfants. J'étais Jim, il était Bob. Je venais de découvrir le roman de Gore Vidal, Le garçon près de la rivière dans la bibliothèque de la maison. Le roman m'avait fasciné mais je ne me doutais pas que ma découverte du plaisir se ferait presque de la même manière, près d'une rivière, avec un garçon du même âge que moi, bien fait, sportif, normal. Tout pareil à moi.
Nos corps collés l'un contre l'autre, riant des chatouilles de la paille sèche, mêlant nos bouches et nos jambes, unis dans un même élan comme deux lutteurs cherchant à vaincre l'autre tout en le ménageant, nous jouèrent ainsi longtemps. Lorsque nous nous séparèrent, Ladislas prononça la même phrase que le Bob du roman de Vidal "C'est du joli !", en allumant une cigarette. et il éclata de rire. Je me mis à rire avec lui. Le corps que je contemplais ressemblait au mien. Même musculature de nageur, même courbes douces et même absence de poils. Il avait une petit cicatrice sur le côté de l'abdomen et sa poitrine était couverte de tâches de rousseur. Comme lui, j'étais bronzé par des journées entières passées à la plage. Comme lui j'aimais le surf et la voile. Nous étions décidément bien semblables. Cette première fois m'apporta mille fois plus que les séances de plaisir solitaire sous la douche ou dans le secret de ma chambre. L'objet de mon désir et le responsable de mon plaisir avait un nom, une apparence. il était réel, je pouvais le toucher, l'embrasser, le mordre. Et notre plaisir avait éclaté au même moment, dans un extraordinaire feu d'artifice qui me donna l'impression que mon corps, ma tête éclataient.
Ladislas voulait être poète. Il vivait à Paris et passait ses vacances dans la maison de sa famille, à l'entrée du village en contre-bas. Il entrait en terminale à Henri IV, et moi à Bordeaux, dans un collège religieux que fréquenta Mauriac. Nous nous sommes écrits parfois, je l'ai revu l'été suivant, puis nous nous sommes perdus de vue. Notre rencontre changea totalement mes perspectives. Je n'avais plus besoin de m'inquiéter de mon indifférence vis à vis des filles quand j'allais à une soirée. Je trouvais les filles belles et je savais qu'un jour je me marierai pour faire comme tout le monde et que j'aurai des enfants qui reprendraient après moi les vignobles familiales.
Pourtant, contrairement à mes frères et à mes cousins, aucune de ces demoiselles ne me troublait vraiment. pas une ne m'empêchait de dormir. Pas une ne revenait me tenter dans mes rêves humides d'adolescent. J'aimais mieux les garçons et les garçons que j'aimais étaient d'autres moi-même, jeunes, virils, normaux, propres sur eux, musclés et sportifs, intellectuels et bien élevés. Narcisse ne cherchait jamais que son double, en tout point semblable à l'image qu'il avait de lui même ou mieux que lui, proche de la perfection à laquelle sa présomption de jeune seigneur lui faisait tendre. La rencontre avec Ladislas m'évita bien des errements, des doutes et des conflits intérieurs. Je savais aussi que je n'aurai jamais besoin d'en parler. Ou plutôt que je ressentirai jamais le besoin d'en parler aux miens. Amis, famille, personne n'était concerné par mes attirances, mes choix, mes désirs. Je traversai ainsi l'adolescence sans inquiétude, sans remords, sans hésitation ni doute.
Des années après, ce souvenir reste doux à mon cœur. J'ai eu de nombreux amants, quelques maîtresses et la vie que je mène à présent ici dans ce quartier de New York où je ne pensais séjourner que deux ou trois ans, me comble totalement. Le garçon avec qui je vis n'est ni ma femme ni mon mari. C'est le compagnon de mes jours, l'ami, l'amant, le frère. Il est plus jeune que moi mais que sont deux années de différence quand on s'aime. Il termine ses études qu'il a choisi longues - et aussi parce que ses compétences sportives font de lui un élément de choix pour son université - et sa famille nous accepte depuis le premier jour, tout républicaine et conservatrice soit-elle. La mienne a fait de même, avec un peu plus de difficulté. Surtout parce que notre réussite, notre allure, notre bonheur remettaient en question l'image qu'avaient les miens - pourtant habitués aux excentricités et à la différence - de l'homosexualité. Si ma mère pense encore qu'un jour je ressentirai l'impérieux besoin de créer une famille en ayant des enfants, elle est fière de son fils et aime sincèrement celui avec qui il a choisi de vivre. Tableau idyllique ou romancé ? Pas vraiment. Chance ? Absolument.
Cette rencontre dans un chemin de montagne, dans les Pyrénées il y a près de vingt ans décida finalement de ma vie en m'aidant à me déterminer. Elle me renforça dans mon désir d'indépendance et prépara le terrain de ma vie d'adulte. Je lui dois mes premiers vrais émois. Je n'oublierai jamais l'odeur de sa peau, sa douceur, ses longs cils et la puissance, la force de notre union. Notre plaisir fut simple et frustre mais tellement belle. Après, comme dans le livre de Vidal, je me souviens que nous sommes allés nous laver dans l'eau du torrent. Elle était fraîche et douce sur nos corps couverts de sueur. Ladislas était beau, sa peau lisse comme la mienne avait un goût sucré. Nous avons comparé la force de nos bras, la dureté de nos abdos et la vigueur des nos poitrines. Il était moins hâlé que moi et une fine ligne de poils bruns couraient de son sexe à son nombril.
Sur le chemin du retour, comme ce matin, les lignes du roman de l'américain me revinrent en mémoire :
Sur le chemin du retour, comme ce matin, les lignes du roman de l'américain me revinrent en mémoire :
"Nous nous sommes conduits comme des gosses.
- Oui, dit Jim. mais j'ai aimé." Il se sentait plein de courage maintenant que son rêve s'était réalisé. "Pas toi ?"
Bob fronça les sourcils en regardant le feu. "Ben... Ce n'est pas la même choses qu'avec une fille. mais il me semble que c'est mal.
- Je ne vois pas pourquoi.
- Eh bien, les garçons ne sont pas censés faire ça entre eux. ce n'est pas naturel.
- Sans doute." Jim jeta un coup d'oeil sur le corps long, musclé de Bob qu'éclairait la flamme, puis, animé d'un courage nouveau, il l'attira à lui en le prenant à la taille. Excités de nouveau, ils roulèrent sur la couverture.
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Quand l'été n'en finit pas de nous solliciter
Longue absence chers lecteurs, longue absence... Le temps des vacances, le retour aux sources sur les bords de l'Atlantique, côté européen. Un séjour en Angleterre puis le retour à la maison. Un déménagement (oh rien que deux étages plus haut mais une terrasse en plus) et les routine. Vous ai-je dit que j'ai enfin quitté l'horrible univers des traders et des banquiers stressés et stressants pour un job bien plus prenant et utile ? Je vous en dirai plus une autre fois. En attendant, laissez-moi vous présenter mes excuses. Animula Vagula Blandula reprend son rythme de croisière dès ce jour. Hadrianus et son Antinous sont revenus des rives gauloises. Il y a encore quelques beaux jours devant nous avant le retour des frimas. The fall à New York, un bonheur chaque année renouvelé. Merci de votre fidélité.
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22 juillet 2012
The first time ever I saw your face
The first time ever I saw your face
I thought the sun rose in your eyes
and the moon and the stars were the gifts you gave
to the dark and endless skies, my love
to the dark and empty skies.
the first time ever I kissed your mouth
I felt the earth move in my hands
like the trembling heart of a captive bird
that was there at my command, my love
that was there at my command
the first time ever I lay with you
and felt your heart so close to mine
and I knew our joy would fill the world
and would last till the end of time, my love
it would last till the end of time
the first time ever I saw your face
your face, your face.
Ces paroles de Ewan Mc Coll, composées en 1957 pour sa femme Peggy Seer et immortalisée par la chanteuse Roberta Fleeks, ont été merveilleusement reprises par George Michaël, sont ce que j'ai trouvé de plus beau et de plus proche de ce que je ressens quand je pense à toi. Le premier regard, sur le quai de la gare, un dimanche matin du début de l'été. Ton sourire, ta tête légèrement penchée sur le côté. Tu te demandais si l'homme qui avançait vers toi était bien celui que tu attendais. Tu voulais que ce soit lui? Je te vis de loin et je voulais tellement que ce soit toi... Cette musique résonnait dans ma tête comme ce soir. Ton absence pendant trois jours m'a montré combien j'avais besoin de toi, combien j'étais bien auprès de toi. En attendant ton retour, j'ai tourné en rond, entreprenant de ranger l'appartement, de faire la cuisine, d'écrire... Brinkley et moi sommes allés jusqu'à Brooklyn à pied. J'ai dévalisé Zabar's. Je me sentais engourdi, perdu, vidé de toute ma substance, comptant les heures avant ton retour... Et ce soir, le dernier soir sans toi, j'ai regardé le beau film de Leesong Hee-Il, No regret. La chanson de George Michaël m'est revenue devant les belles images de ce magnifique film d'amour coréen. J'ai compris combien je t'aime et combien je dois te remercier pour tout ce que tu m'apportes depuis cette toute première fois ou j'ai vu ton visage...
17 juillet 2012
14 juillet 2012
07 juillet 2012
You made something of my life
You've come up in the world
And it's all to your credit
You made something of your life
like you always said you would
But what ever happened to
The guy I used to know
And all those halcyon days of love?
You've come up in the world
And it's such a shame
You made success of a dream
but it seems so empty now
With your weak excuses and
Your condescending ways
And all too frequent nights - alone.
I've come down in the world
And it's all to your credit
You made something of my life
but you've thrown it all away
For your books and your fancy talk
Your new found friends and all
Your theories on mankind - and society.
And it's all to your credit
You made something of your life
like you always said you would
But what ever happened to
The guy I used to know
And all those halcyon days of love?
You've come up in the world
And it's such a shame
You made success of a dream
but it seems so empty now
With your weak excuses and
Your condescending ways
And all too frequent nights - alone.
I've come down in the world
And it's all to your credit
You made something of my life
but you've thrown it all away
For your books and your fancy talk
Your new found friends and all
Your theories on mankind - and society.
(Cliff Richards)
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05 juillet 2012
Son regard dans le mien
Il est arrivé dans ma vie un dimanche matin, par la gare centrale. Le train de Chicago. Je n'avais que son prénom écrit en rouge sur une pancarte. Il venait à New York pour trois semaines. Son oncle, consul général de France, l'avait invité chez lui. Comme le garçon n'était jamais venu à NYC où je venais de m'installer, et que je connaissais bien le consul, que nos familles étaient très liées (et voisines dans le bordelais), il fut décidé qu'il logerait chez moi. J'étais donc ce dimanche matin, au début de l'été, à la gare centrale avec ma pancarte. Je cherchais un type grand et très français. Je découvris un adolescent au visage d'ange, petit et habillé avec beaucoup de recherche mais sans ostentation. Un mélange de collégien d'Oxford (pour le semi-débraillé savant) et de germanopratin des années 50. Quand il vit la pancarte avec son prénom, il éclata de rire. C'est la première image que j'ai eu de lui. Dans taxi qui nous ramenait chez moi ( en ce temps-là, j'habitais Brooklyn, dans Hegeman Avenue), Victor me raconta mille choses. tout ce qu'il voyait l'enthousiasmait. Je l'observais. Un peu précieux, il avait un joli visage lisse et expressif. Une jolie bouche, des yeux et des cheveux noirs, une peau mate comme je les aime. De temps à autre, nos regards se croisaient et il plongeait ses yeux dans les miens. Ses traits se durcissaient alors un peu. Je devais avoir vingt-quatre ou vingt-cinq ans puisque je n'avais pas encore fini l'université. Lui en avait dix-huit à peine ou peut-être dix-neuf je crois. J'avais senti dès le premier instant cette alchimie qui précipite deux êtres l'un vers l'autre et les amène inexorablement aux délices de la chair. Pourtant, je restais prudent, maintenant le plus possible la distance afin de mieux jauger la situation. Etait-il attiré par les garçons ? Par les hommes ? La finesse de ses traits, ses manières un peu ampoulées pouvaient en être la confirmation mais tout est tellement difficile et compliqué à cet âge. En tout cas, cet adolescent me plaisait et je n'eus bientôt qu'une envie, le mettre dans mon lit et vivre avec lui, le temps de son séjour chez moi, une belle aventure amoureuse. Il était ravi d'être reçu chez moi. Tout lui plaisait, tout l'émerveillait.
Ce fut le quatrième jour que tout bascula. Il faisait très chaud et la climatisation de l'appartement était tellement bruyante que je lui préférai de bons vieux ventilateurs pareils à ceux des films d'avant-guerre. J'aimais bien le bruit des pales et l'ombre qu'elles projetaient au plafond. Nous revenions de Cloisters, un de mes endroits favoris où nous avions passé un long moment. Après s'être douché, Victor vint me rejoindre dans le salon. Il était presque vingt heures. j'avais commandé des pizzas qui attendaient sur la table devant le canapé. Victor n'était vêtu que d'un caleçon de coton et d'un tee-shirt un peu moulant. Il n'était pas très costaud mais son torse bien dessiné possédait une musculature naturelle que le maillot mettait en valeur. J'avais mis un DVD. Assis ensemble sur le canapé, nous ne disions pas grand chose. Parfois, Victor me regardait à la dérobée. A mon tour, je tournais les yeux vers lui, détaillant ce jeune corps. Il se rapprochait ostensiblement de moi. Au milieu du film, nous étions littéralement l'un contre l'autre. Nos cuisses se touchaient et je ne pouvais faire un mouvement sans effleurer son épaule ou son bras nu. En me levant pour aller chercher des boissons, perdant l'équilibre à cause d'un pied ankylosé, je dus m'appuyer sur sa cuisse. Ce fut comme une décharge électrique. ses yeux plongés au fond des miens, il saisit mon poignet comme pour m'aider à me redresser. Poussé par mon désir, je me suis rassis sur le canapé et, passant une main derrière sa nuque j'ai approché son visage du mien et nous nous sommes embrassés. Voluptueux comme un chat, très câlin, Victor se laissa caresser et dévêtir. Il n'y avait chez lui aucune pruderie, pas de retenue mais rien de pervers ni de vulgaire non plus. Il s'abandonna totalement à l'amour et notre étreinte fut un grand moment de bonheur. Notre premier plaisir assouvi, nous nous sommes couchés. Victor s'endormit après trois joutes toutes plus agréables et sensuelles les unes que les autres, la tête sur ma poitrine, sa main serrant la mienne, avec un sourire d'ange sur ses lèvres ardentes.
Ce fut le quatrième jour que tout bascula. Il faisait très chaud et la climatisation de l'appartement était tellement bruyante que je lui préférai de bons vieux ventilateurs pareils à ceux des films d'avant-guerre. J'aimais bien le bruit des pales et l'ombre qu'elles projetaient au plafond. Nous revenions de Cloisters, un de mes endroits favoris où nous avions passé un long moment. Après s'être douché, Victor vint me rejoindre dans le salon. Il était presque vingt heures. j'avais commandé des pizzas qui attendaient sur la table devant le canapé. Victor n'était vêtu que d'un caleçon de coton et d'un tee-shirt un peu moulant. Il n'était pas très costaud mais son torse bien dessiné possédait une musculature naturelle que le maillot mettait en valeur. J'avais mis un DVD. Assis ensemble sur le canapé, nous ne disions pas grand chose. Parfois, Victor me regardait à la dérobée. A mon tour, je tournais les yeux vers lui, détaillant ce jeune corps. Il se rapprochait ostensiblement de moi. Au milieu du film, nous étions littéralement l'un contre l'autre. Nos cuisses se touchaient et je ne pouvais faire un mouvement sans effleurer son épaule ou son bras nu. En me levant pour aller chercher des boissons, perdant l'équilibre à cause d'un pied ankylosé, je dus m'appuyer sur sa cuisse. Ce fut comme une décharge électrique. ses yeux plongés au fond des miens, il saisit mon poignet comme pour m'aider à me redresser. Poussé par mon désir, je me suis rassis sur le canapé et, passant une main derrière sa nuque j'ai approché son visage du mien et nous nous sommes embrassés. Voluptueux comme un chat, très câlin, Victor se laissa caresser et dévêtir. Il n'y avait chez lui aucune pruderie, pas de retenue mais rien de pervers ni de vulgaire non plus. Il s'abandonna totalement à l'amour et notre étreinte fut un grand moment de bonheur. Notre premier plaisir assouvi, nous nous sommes couchés. Victor s'endormit après trois joutes toutes plus agréables et sensuelles les unes que les autres, la tête sur ma poitrine, sa main serrant la mienne, avec un sourire d'ange sur ses lèvres ardentes.
04 juillet 2012
Wanted !
Wanted
Only alive
and if possible
totally excited !
BIG REWARD
1.000.000.000.000 Kisses
and a whole life of love and sex
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03 juillet 2012
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