Tel Endymion endormi...
20 décembre 2017
Sans la beauté, la vie n'est rien
"Achille / Che per amor al fine combatteo."
Ce vers chargé de sens qu'écrit Dante dans son Enfer, confirme avec une concision cathartique tout l'Iliade qui a pour unique sujet la passion d'Achille pour Patrocle.
Adolescent, je rêvais de cet amour, puissant, exigeant. La colère du héros contre Agamemnon qui d'abord le fait se retirer du combat, l'amour d'Achille pour Patrocle surpassant l'amour de la femme qui, malgré tout, le ramène sur le champ de bataille. Cest seulement cela l'Iliade. En écoutant notre professeur qui nous chercher à nous faire comprendre cela d'une manière nuancée, précautionneusement mais qui insistait sur la beauté de Patrocle et sur la pureté de l'amour grec qui faisait pousser des ailes aux héros, transformant des amis (nous étions quelques uns à traduire des amants) en guerriers pour se défendre mutuellement...
J'imagine qu'il était ainsi l'Ami chéri d'Achille après le coup qui lui ôta la vie. Les yeux clos, les traits purs d'un enfant qui dort, la bouche ouverte encore qui laissa s'exhaler un dernier cri "Achille" avec son dernier souffle. L'apparence d'un visage en pâmoison, figé dans l'instant si fugace du plaisir qui éclate.
Pour Achille la perte est immense. Il n'y a plus de lumière, plus de joie, plus de parfums. L'Aimé n'est plus. son corps gît sur un manteau de pourpre, l'éclat de sa beauté n'est pas encore terni par la mort. S'il n'y avait le sang sur son armure, on pourrait penser qu'il dort, le charmant enfant, le prince de son cœur, le maître de sa vie. sa vie justement, Achille la conserve mais à quoi bon puisque Patrocle n'est plus...
Le monde moderne a du mal à aimer vraiment la beauté et les amours rarement s'épanouissent par la contemplation seule de la beauté. L'esprit des grecs est bien loin. L'amant veut posséder la beauté de son amant. Son corps est une proie et la pénétration l'objectif recherché par les sens. Au risque de paraître ridicule et niais, j'aime quand en confiance on peut aborder ces sujets, rappeler que l'amour grec qui fait ricaner tant de gens et met souvent en colère ces militants d'une cause qui n'en est plus une pour qui l'amour de la jeunesse est une perversion quand il n'est pas éprouvé par quelqu'un encore lui aussi dans la jeunesse. Entre gosses, c'est tolérable, attendrissant même mais ensuite, cela n'est pas acceptable, cela met en question les amours homosexuelles, la drague, les relations kleenex, l'incapacité d'aimer sans y mettre les doigts ou sans passer devant un officier d'état-civil pour singer le matrimoine hétérosexuel. Billevesées devenues fondements de la pensée sexuelle contemporaine. La pensée unique en dehors de laquelle on a forcément tout faux.
Quand Gide expliquait qu'il existe trois catégories d'homosexuels, sa réflexion était le produit d'une culture philosophique et esthétique millénaire. Aujourd'hui, la masse informe est ignare.
L'amour des garçons n'était pas assimilé à un crime, le pédéraste n'était pas encore le pédophile. Il décrivait ainsi trois orientations différentes, parfois aux contours mouvants :
- le pédéraste, héritier de la culture antique est celui qui aime les jeunes hommes, les garçons.
- Le sodomite que n'attire que les hommes adultes, de son âge ou plus âgés.
- L'inverti celui est efféminé et désire être possédé.
Gide ne pouvait pas être plus clair et direct quand il écrit dans son journal (nous sommes en 1918 !) :
L'amour des garçons n'était pas assimilé à un crime, le pédéraste n'était pas encore le pédophile. Il décrivait ainsi trois orientations différentes, parfois aux contours mouvants :
- le pédéraste, héritier de la culture antique est celui qui aime les jeunes hommes, les garçons.
- Le sodomite que n'attire que les hommes adultes, de son âge ou plus âgés.
- L'inverti celui est efféminé et désire être possédé.
« J’appelle pédéraste celui qui, comme le mot l’indique, s’éprend des jeunes garçons. J’appelle sodomite [...] celui dont le désir s’adresse aux hommes faits. J’appelle inverti celui qui, dans la comédie de l’amour, assume le rôle d’une femme et désire être possédé. Ces trois sortes d’homosexuels
ne sont point toujours nettement tranchées ; il y a des glissements
possibles de l’une à l’autre ; mais le plus souvent, la différence
entre eux est telle qu’ils éprouvent un profond dégoût les uns pour
les autres ; dégoût accompagné d’une réprobation qui ne le cède
parfois en rien à celle que vous (hétérosexuels) manifestez âprement
pour les trois. Les pédérastes, dont je suis (pourquoi ne puis-je
dire cela tout simplement, sans qu’aussitôt vous prétendiez voir,
dans mon aveu, forfanterie ?) sont beaucoup plus rares, les
sodomites beaucoup plus nombreux, que je ne pouvais croire
d’abord ».
J'aime les garçons. pas les hommes. J'ai aimé des femmes mais davantage encore des filles. Garçon, je ne fantasmai pas sur les corps velus et musculeux des adultes, jeunes ou mûrs. Cela ne m'a jamais fait baver ni encore moins bander. Pareil pour le sexe féminin. J'aimais à quinze ans les jolies filles de quinze ou seize ans, à vingt ans celles du même âge. Les garçons que j'ai aimé avaient tous mon âge ou bien ils étaient plus jeunes. Quand je suis devenu un adulte fait, j'ai continué d'être attiré par les jeunes hommes, les garçons, particulièrement ceux chez qui demeure cette pureté, cette candeur de l'enfance dans un corps d'homme plein de désirs et de force. L'alchimie ne dure pas et un jour la beauté s'efface chez la plupart d'entre eux et, en devenant des hommes, je ne les vois plus comme des objets de désir, des êtres que je pourrais aimer comme j'ai aimé ces garçons qui ont peuplé ma vie et mes nuits.
Et puis ce qui m'a toujours gêné, agacé, écœuré même parfois chez les homosexuels, ceux que Gide nomme les sodomites, c'est cette pratique sexuelle que je nomme les amours kleenex. On lève un mec, si possible en abordant la chose par ce qu'elle de plus salace et vil, on ferre la proie d'une soirée, d'une heure, d'un jour et on consomme et on passe à une autre proie... On retrouve ce donjuanisme chez les hétéros qui ne cherchent aussi que le cul. Mais mes propos ne vont pas plaire à tout le monde.
Celui que j'aime et avec qui je dors a fêté son vingt quatrième anniversaire. Je pourrai être son père. Quand nous nous aimons, je suis son ami, son compagnon, son frère, son fils, son camarade, jamais son père. L'amour est là celui que nous nous portons et celui, divin, que j' voue à la beauté. A sa beauté. Cadeau des dieux.
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04 novembre 2017
Quand il est revenu, ou Antinoüs est passé me voir...
Non je ne suis pas fou à lier, ni illuminé ni un de ces excités hystériques néo-chrétiens ou un adepte de Khrisna (je les respecte cependant) mais il vient de m'arriver quelque chose d'incroyable et si je n'avais pu toucher de mes mains le phénomène je n'en aurait pas fait l'écho.
Il ne s'agit pas d'un rêve, ni d'une vision. Il est bien là, en face de moi, entré dans ma vie par hasard et allant au rythme de mes jours depuis une semaine : Antinoüs est revenu. J'ai devant moi le demi-dieu érigé en idole par l'Empereur. Comme les apôtres qui ne reconnurent pas tout d'abord Jésus qui marchait à côté d'eux et leur parlait, je n'ai pas réalisé immédiatement qui était ce garçon splendide et rayonnant qui se tenait devant moi, simplement vêtu d'un jean et d'un t-shirt blanc Skyteam. La sonnette. Paul qui venait d'actionner la gâche de la porte de l'immeuble. J'étais dans l'entrée, j'ai donc ouvert. Une vision. La perfection faite homme. En un clin d’œil, je remarquais la grand mèche bouclée couvrant un front large et derrière d'incroyables longs cils de fille, un regard bleu comme le ciel d'été. Je reçus sa beauté en pleine figure comme un coup de vent doux qui porte avec lui mille parfums comme autant de promesses. Mais qui donc était ce beau gosse qui venait de grimper les marches quatre à quatre et se présentait à moi, son sac sur le dos ?
Le prince du Nil, le héros et le demi-dieu s'est installé dans notre vie pendant quelques jours. Je l'ai regardé, admiré comme on regarde et admire un être d'exception, rare et précieux. Aucun désir charnel dans ma contemplation. Seulement de la joie et une grande satisfaction. celle d'Hadrien retrouvant enfin Antinoüs. Ses cheveux bouclés sur le front, sa bouche joliment ourlée, ses vêtements blancs et lorsqu'il m'apparaissait dévêtu, son corps parfait, ses muscles magnifiquement dessinés - Mathias est un athlète, passionné de course qui a représenté son pays dans plusieurs compétitions internationales dans sa catégorie d'âge. Très à l'aide dans ce corps bien entraîné et tendu, il n'est pas imbu de lui-même, semble même parfois embarrassé par sa beauté ou du moins par le regard que le monde jette sur celle-ci. Sur les réseaux sociaux, il a peu de photos de lui et s'il se regarde dans la glace avant de sortir c'est parce qu'il a peur qu'une poussée d'acné que son allergie aux poils d'animaux pourrait déclencher. Sa peau est parfaite cependant, lisse, blanche. Moi qui l'ai vu presque nu, j'ai vu ce qu'était la perfection chantée par l'Empereur et j'ai compris pourquoi il fit du bithynien un dieu dans tout l'Empire. Pendant quelques jours, j'étais Hadrien et de nouveau Antinoüs était à mes côtés.
Pour respecter sa pudeur et ses goûts, les illustrations, si elles montrent une réelle ressemblance, ne le représentent pas. La joliesse des garçons choisis est superbe, mais elle demeure bien en deçà de sa splendeur. Mathias est reparti depuis une semaine. Il poursuit son périple américain par le Mexique puis se rendra en Argentine avant de rentrer au Danemark pour commencer ses études de médecine. il souhaiterait être neurochirurgien ou médecin généraliste.
Le dernier soir, avec la guitare de Paul, il a chanté. Un air de Ed Sheeran. Son anglais est parfait. Les paroles étaient très belles et je me suis pris à rêver qu'elles m'étaient adressées. Seul Paul a compris pourquoi j'avais les yeux mouillés. Notre rencontre, nos premiers jours, fous, incertains, perdus et en même temps tellement heureux. Lisa et Mathias sont en train de vivre la même chose. C'est bien.La nuit venait de tomber sur un dimanche d'automne ordinaire. The Fall, ma saison préférée à New York. Le sourire et la présence, solaire, du jeune danois en ont fait un moment de grâce. Comme un rite rendu aux dieux dans la maison de l'Empereur apaisé par l'envoûtante mélodie...
Hold me close through the night
Don't let me go, we'll be alright
Touch my soul and hold it tight
I've been waiting all my life
I won't scar your young heart
Just take my hand
Cause I was made for loving you
Even though we may be hopeless hearts just passing through
Every bone screaming
I don't know what we should do
All I know is, darling, I was made for loving you
Please don't go, I've been waiting so long
Oh, you don't even know me at all
But I was made for loving you...
26 octobre 2017
10 juillet 2017
Le garçon qui dort 2
Quoi de plus beau qu'un garçon qui dort, totalement dépourvu de défense autant que de pudeur, loin très loin de la vie, cheminant sur les chemins magiques du rêve... Combien ils sont attirants et leur visage doux et vrai. Allez, manquons de pudeur nous-aussi et surprenons-les dans leur sommeil. Combien Morphée a de la chance, n'est-ce pas ?
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03 mai 2017
Mi Fu, le peintre de la sérénité retrouvée
Paul et Mark viennent de m'offrir un magnifique dessin, copie d'une estampe chinoise de l'extravagant Mi Fu, célèbre peintre du XIIe siècle. Une merveille de sérénité et de perfection. L'original est à Harvard. Kenneth White explique que l'artiste était totalement imprévisible et très libre pour l'époque (nous sommes en Chine au 12e siècle !). Un jour, pressé de peindre devant l'Empereur et sa cour, il prépara ses pinceaux, ses encres et se mit à poil. Je ne peins que nu" expliqua-t-il. Et on le laissa faire. Il était jeune. Il devait être drôlement beau pour que le puissant empereur ne le fasse pas emprisonner pour affront ! Il aimait la nature et le vent, l'orage et les bêtes sauvages. A lire sa vie, on pense vite au Caravage...
"Mi Fu adorait les faisans sauvages , mais il haïssait les poules domestiques"
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Le garçon qui dort
L'affiche du film Hunter m'a suggéré un post sur les garçons endormis, un bonheur à contempler, quand tout le corps se relâche et que l'esprit ne maîtrise plus attitudes et comportements et que nous apparaissons dans la nudité de notre être, au propre comme au figuré. C'est dans ces moments d'abandon total que la vraie nature de l'aimé nous apparait, offerte à notre adoration, laissée à notre pure contemplation...
24 janvier 2017
L'année de mes vingt ans
Longtemps je suis resté un adolescent renfrogné et timide. Grandir fils de notables dans un pays aussi arriéré que le Médoc n'avait pas que des avantages. Il fallait se tenir en se gardant de toute arrogance. Ressembler aux autres et se fondre dans la masse de la cour de récréation représentait un challenge. Je modelais et musclais mon corps dans notre propre piscine, en montant nos chevaux et en skiant dans les alpes ou à Baqueira en Espagne. Cela rendait les autres jaloux et méchants parfois. J'étais trop fin, trop doux, trop souvent plongé dans mes livres pour ne pas attirer la hargne des fils d'ouvriers agricoles du coin qui essayèrent plus d'une fois de me casser la figure. Pour rien d'autre que ce que j'étais et qu'ils ne supportaient pas, sentant d'instinct que le jeu était inégal.
J'avais cependant un véritable ami, rencontre les premier jour de notre première année d'école. Cadet d'une fratrie de cinq garçons et deux filles, il habitait la propriété à côté de la notre. Sa famille n'était pas dans le vin. Son père dirigeait la fabrique de bouteilles installée à l'entrée du bourg. Nous allions au catéchisme ensemble amenés à tour de rôle par nos mères. Les deux familles se voyaient assez souvent. Gilles fut mon premier ami. Il l'est resté même si nous ne nous voyons plus beaucoup. Ingénieur, il vit en Allemagne maintenant où il travaille pour Siemens.
Mais venons-en à mes 20 ans. Puceau ou presque jusqu'à l'université, apparemment indifférent aux choses de l'amour et peu porté sur la chose... C'est du moins, le masque que je portais. Aux yeux de tous, j'étais un pur esprit, un prétentieux qui ne trouvait jamais rien d'assez bien pour lui. Les filles et les garçons de mon entourage ne cherchaient plus depuis belle lurette à me séduire mais je sentais bien que je laissais rarement indifférent. N'évitais soigneusement les boîtes de nuits, les soirées étudiantes, les virées nocturnes dans les bars et quand je ne pouvais y échapper, je fuyais toute occasion de me retrouver seul à seul avec quelqu'un. Pourtant j'ai toujours été terriblement gourmand des plaisirs que la chair offre à notre ardeur. J'ai toujours cependant eu cette réserve liée à la peur profondément ancrée en moi de ne plus parvenir à garder la maîtrise de moi-même, de mes pulsions et de mes besoins. La puissance du désir quand il s'enclenche est difficilement contrôlable. A un certain niveau, le plaisir ne peut plus être réfréné. Ce constat suffisait pour que je m'abstienne totalement de toute relation physique complète avec un ou une autre.
J'allais parfois très loin dans mes flirts, aussi loin que mon corps pouvait le tolérer sans qu'il se laisse aller à l'explosion finale. Certains auteurs parlent de l'orgasme comme d'une petite mort. Je ne voulais pas me contenter de ces petites morts et je sentais bien qu'à trop souvent les reproduire, on devait se lasser et de mes diverses expériences, certes peu poussées au-delà d'un plaisir partagé que je laissais éclater trop vite, je gardais cette défiance qui me préserva des abus dans lesquels la plupart de mes amis d'alors noyaient leurs talents. Ni prise ni bégueule, j'étais seulement arrogant. Je voulais vivre l'Amour absolu, vivre avec l'autre,, l'unique, le plaisir le plus profond, le plus éclatant à l'égal de celui des dieux. Je voulais être un dieu. Mais toutes ces considérations volèrent en éclat quand je le rencontrais.
Appelons-le Rémi. Il débarqua dans ma vie avec la nouvelle année universitaire, la deuxième. Nous avions le même âge à quelques mois près. Plus grand que moi, brun boucle, de longs cils de fille encadrant un regard d'un vert incroyable qui tenait autant du félin que de l'améthyste ou plutôt du vert de l'eau d'une rivière quand l'orage gronde et intensifie toute chose. Je revois son sourire éclatant, ses dents blanches et ses lèvres pourpres et épaisses. Cultivé, brillant, parisien plein de gouaille, pianiste fou d Chopin, doté d'une mémoire incroyable et doté d'une voix chaude qui pouvait se faire caressante quand il désirait n'obtenir quelque chose. Nous ns sommes plu aussitôt. Ses parents lui louaient un studio en ville. Son appartement était sur mon chemin. Je pris l'habitude de faire la route avec lui. En bus, en vélo ou à pieds. Bien vite nous fûmes inséparables. Et vint la révélation.
Ce garçon très sportif, à la voix et l'allure on ne peut plus viriles s'aventura. C'était un soir de janvier où nous révisions nos partiels. Nous étions.assis côte à côte au pied de son lit. Il se pencha soudain vers moi et m'embrassa dans le cou tout en posant sa main gauche sur ma cuisse tandis que l'autre prenait mon épaule. Après une fraction de seconde ou mon corps de raidit, je lâchais prise. Tournant la tête vers lui, la bouche entrouverte par la surprise ou l'émotion, je lui rendais son baiser. Nos lèvres se joignirent pour la première fois. Je ne crois pas que nos gestes étaient dictés par notre pensée. Chacun était juste et précis, comme longtemps prémédité, alors que jamais nous n'avions envisagé cela entre nous. Et pour ma part, sans que je puisse imaginer ce que c'était que vivre réellement l'amour physique...
Ma passion pour l'amitié depuis toujours me faisait rechercher des alter ego mais le sexe, le désir n'étaient jamais entrés en ligne de compte. Le désir n'était pas un critère... Ce fut ma première véritable nuit d'amour, ardente et passionnée. Par trois fois le plaisir fit éclater nos cerveaux. Le réveil au matin, lovés dans les bras l'un de l'autre vit notre ardeur rejaillir. Cela dura dix jours. Nous fîmes l'amour souvent, sans plus penser à autre chose qu'à cet appétit vorace qui nous avait pris tous deux. Puis nous nous sommes lassés. Il y avait les examens, les vacances et pour lui, la pression familiale. On insistait beaucoup à table sur ses fréquentations. Son père le voulait viril et ne rêvait que de le savoir amoureux d'une de ses jolies cousines et leurs amies qu'il fréquentait l'été à l'île de Ré...à suivre.
23 janvier 2017
Pure beauté...
Pudique et innocent
T'en souviens-tu ? C'était il y a longtemps déjà.
Nous avions trop tardé et les autres n'avaient pu nous attendre. Nous prendrions le prochain train. On se débrouillerait pour les rejoindre au chalet. Un jour de neige en moins, que nous importait ?
Au premier regard, nous nous étions attachés l'un à l'autre. Toute la journée avait trop vite passée, pas assez d'heures pour apprendre à nous connaître après des mois passés l'un à côté de l'autre, sa,s jamais oser. sans jamais vouloir y croire. Et quand à l'heure où il aurait fallu partir, dans le renfoncement derrière le grand escalier de pierre - tant pis pour le concierge toujours aux aguets - nos cœurs avec nos corps enfin s'étaient dévoilés, tout devenait commencement.
Émus, timides, nous nous étions à peine touchés... Mais quelle intensité...
Tout le monde était parti. Ils nous avaient cherché. un peu. Puis le mot laissé avec nos deux billets et les indications pour rejoindre le groupe. LA route qui monte après la gare. Le chemin derrière l'église et le troisième chalet, celui aux volets verts, près de la fontaine.
Nous avions la maison pour nous. La nuit pour nous. Seuls et ensemble pour la première fois.
Sur le lit, tu m'attendais, pudique et innocent. Déterminé aussi. C'était notre première fois. T'en souviens-tu ?
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