Un clin d'œil de NYC pour mon retour, mon voisin et
les chiens... Je ne sais pas vous, mais moi, depuis que j'ai des yeux pour
voir, et que mon regard est relié à ma conscience et à mes cellules nerveuses,
la matière grise qui me permet de penser et de méditer, bref, depuis longtemps,
je suis sensible à tout ce qui est beau autour de moi et la laideur n’imprime
jamais ma rétine. Question de chance (et de favoritisme c'est vrai, car si
j'étais né quelque part dans un bidonville puant d'Amérique centrale, d'Asie ou
d'Afrique, je ne réagirai peut-être pas de la même manière).
Je remarque donc dans la rue, à Central Park ou
dans ce merveilleux petit jardin tranquille des bords de l'Hudson, mais partout
ailleurs aussi, la beauté des filles et des garçons. Celle des garçons me
touche bien plus souvent certes que celle des hommes et des femmes et les
contempler me fait vibrer comme s'il s'agissait d'une première fois. Non pas
que je veuille à chaque fois leur sauter dessus et consommer cette beauté
virile et tendre. C'est d'autre chose dont il s'agit. La conscience de faire encore
partie, avec eux, d'un univers privilégié, celui de la jeunesse. Et comme la
jeunesse est belle, je me sens beau à leur contact.
L'empereur Hadrien dans ses nombreux périples a
constamment mêlé la soif de la beauté aux contingences plus triviales de la
raison d'état et de la gouvernance. C'est ainsi que son chemin croisa celui du
jeune Antinoüs, et que le jeune et bel éphèbe bythinien devint pour l'empereur
tout-puissant, l’unique raison de vivre et de continuer sur le chemin de la
vie, la source de son inspiration d'homme de pouvoir, sa muse, sa vie, sa joie.
Antinoüs peupla les jours et les nuits d'Hadrien avant que d'acquérir, par la
volonté de son amant, l'immortalité. L'ensemble du monde romain célébra et
honora Antinoüs, unique individu issu de l'anonymat des humains de ce temps, dont
les traits réels nous sont connus plus de deux mille ans après sa
disparition...