15 septembre 2014
30 août 2014
My name is Desmond...
Desmond. Comment peut-on prénommer un enfant ainsi aujourd’hui. Pourtant c’est son nom et je dois dire qu’il le porte bien et fièrement. Mais qui est ce Desmond me direz-vous. C’est
un jeune garçon venu d’Outre-Manche avec ses parents, son frère et sa sœur.
Venu passer ses vacances dans notre petit village, je l’ai rencontré pour la
première fois un matin sur la plage. C'était il y a un peu plus de quinze ans, j'avais une vingtaine d'années. L’air était doux et la marée montait. Nous venions nous baigner nous aussi. Nous n’étions pas très nombreux sur la plage. Trois jeunes allemands bruns et bronzés qui nageaient comme des dieux, une famille du coin, des campeurs voisins et cette famille anglaise.
Desmond était
déjà dans l’eau quand je l’ai aperçu pour la première fois. Assez grand, bien
fichu, vêtu d’un long maillot de bain vert, il émanait de lui cette grâce
encore infantile mais déjà très virile qui vient aux jeunes adolescents dans
les premières années de leur puberté. Il était magnifique. Je l'observais quand il surgit de
l’eau. Son corps trempé luisait sous le soleil, ses cheveux collés sur son
front et le long de son cou. Le short mouillé mettait en valeur les
formes dont la nature a bien voulu le doter.
Il me sourit et plongea dans les vagues en même temps que moi. Il continua longtemps de nager et plonger à côté de moi, et lorsque le courant l’emportait, il revenait, me gratifiant à chaque fois d’un sourire radieux. Nous sortîmes ensemble de l’écume, et son rire me plut vraiment.
J’étais avec mes cousins. A chaque fois que nous allions de nouveau dans l'eau et qu'il était allongé sur sa serviette, il se redressait. Appuyé sur ses coudes, il nous regardait, se levait aussitôt et revenait vers nous. une fois dans l'eau, il nageait sans cesse à mes côtés. A un moment, nous étions restés seuls, et il me frôla. Au lieu de
s’excuser, son regard me toisa comme un défi. Qu’allais-je faire, quelle serait
ma réaction ? Je plongeais à mon tour et rejaillis par un coup de rein sur lui
ou presque. Mon corps toucha le sien et mon bras glissa le long de son flanc. Nulle provocation, rien de vicié. Une candeur
"avertie" dirai-je. Comme une invitation. Il sortit bientôt de l’eau et s’étendit
sur le sable, sans cesser de me regarder ou de regarder dans notre
direction. J’étais trop loin pour discerner vers où son regard se posait exactement. Je souhaitais vivement être la cible de ces yeux que j'avais trouvé d'un vert incroyable.
Lorsqu’un des jeunes allemands sortit de l’eau et entoura ses reins d’une grande
serviette bleue, je croisais enfin son regard, nous regardions la même chose : un autre jeune corps bien fait qui s’exposait aux regards. L'anglais se remit
à sourire et ce sourire, j’en étais certain, m'était destiné. Perturbé, décontenancé même, je me couchais sur ma serviette, pour sécher au soleil et dormir
un peu. Lorsque je me réveillais, Desmond jouait au badminton. Il avait enfilé
un polo blanc sur un bermuda de toile beige.
Il jouait bien, lançant élégamment
sa raquette contre la balle. Quand il l’envoya près de moi il vint la
rechercher en me lançant un "pardon" délicieusement accentué comme
on sait le faire dans les bonnes écoles anglaises. Cet enfant ne venait pas de
la plèbe, c’était certain. Sa mère avec qui il jouait était élégante aussi dans sa
tenue de plage, fine, racée, la quarantaine passée. Une anglaise distinguée (il
y en a). En se penchant pour ramasser la balle tombée sur ma serviette, il me
toucha l’épaule en souriant et je sentis ses doigts s’attarder sur ma peau
comme une caresse. Non, je devais rêver. Un adolescent de quinze ans n’est pas
provocateur à ce point. Pas dans ce milieu-là. Les petites frappes rouées des
bas-quartiers, rompues aux jeux sexuels et aux avantages pécuniaires immédiats
qu’ils en retirent, auraient pu avoir ce geste d’invite. Avec Desmond c’était
autre chose. Il me semblait fasciné. Mon corps, musclé, bronzé par trois
semaines de baignades et de plage l’attirait-il ? Il devait bien
imaginer que c’était avec ma famille que je venais sur cette plage comme lui
avec la sienne…
L’heure du déjeuner approchait. Nous sommes rentrés.
L’après-midi, revenant du marchand de journaux, je pris un chemin de traverse
pour éviter une rue en travaux. Il faisait orageux et le ciel resté bleu
commençait de se couvrir de nuages gris. J’aime ces ballades solitaires en vélo
dans la campagne normande, à deux pas de la mer.L'air est mêlé de senteurs
presque contradictoires, le parfum salé de l’océan et l’odeur des champs et des
prés. Au détour d’un bosquet, j’aperçus mon jeune anglais qui pédalait. Il me vit
et s’arrêta net. C’est moi qui lui fit un large sourire cette fois. Il y
répondit par un "Hello" amical. Il fit demi-tour et nous
pédalâmes ensemble. Après quelques minutes de silence, je lui demandais dans sa
langue où il allait. Il me répondit, un peu surpris de mon anglais, "I
don’t know, and what about you ?" Je lui proposais de me suivre vers
le Manoir abandonné, un lieu que j’aime beaucoup, éloigné des habitations, très
ombragé et calme où j'allais souvent avec mes cousins et mes frères. Une rivière longe la route bordée de vieux chênes. Quelques
chevaux parfois, des moutons et jamais personne.
L’orage nous surprit non loin des ruines. Ce fut magnifique. En un instant le ciel argenté devint noir comme en pleine nuit, les éclairs se répandirent au-dessus de nous et la pluie se mit à tomber avec une force incroyable. En quelques secondes, nous étions trempés. Plus un seul de nos vêtements qui fut sec. La grange abandonnée nous abrita. Elle sentait le foin et l’herbe coupée. Nos vélos rangés, regardant la pluie, nous nous sommes mis à parler de ce paysage, de la campagne, puis il raconta son collège, ses parents.La pluie continuait de tomber drue, et notre conversation se prolongeait,
abordant plein de sujets, mille riens qui lient deux personnes qui viennent de se rencontrer.
Son corps
trempé près de moi éveillait mille sensations dans mon cœur, et je ne désirais
plus que le caresser et sentir sous mes doigts ce que mes yeux avaient pu
admirer le matin sur la plage. Je lui proposais d’enlever nos vêtements pour
nous sécher un peu. Il ôta sans façon son polo blanc rendu transparent par la
pluie. J’aimais la forme joliment arrondie de sa poitrine, la pointe des tétons collés au tissu mouillé qui les moulait et ses abdominaux joliment dessinés. Il s’ébroua et tenta
d'essuyer ses cheveux avec le polo. J’enlevais ma chemise. Il me dit "tu es bronzé,
c’est beau", tentant le diable, je lui répondis :
- c’est doux aussi
veux-tu toucher ?
- Pourquoi pas, me dit-il, du défi dans la voix et sans quitter mon regard.
J’étais plus
surpris que lui et terriblement mal à l’aise. Cet enfant avait l'âge des plus jeunes de mes cousins et des scouts dont je m'occupais alors, et nous étions là tous les deux, presque nus dans
des dispositions pour le moins ambigües…
- Regardes la différence de couleur de nos peaux c’est
incroyable. Quelle chance. Es-tu bronzé partout comme cela ? Il semblait vraiment admiratif et innocent.
Je répondis sans me donner le temps de réfléchir :
- Tu
veux voir ?
Là, pour la première fois il rougit.Moi aussi. J’attendais sa
réponse, retenant ma respiration.
- Why not, dit-il.
Revenu à la raison, je lui criais un peu vivement :
Revenu à la raison, je lui criais un peu vivement :
- No, we should’nt. What will people think
if they see us ?
- True” me répondit-il et il s’approcha de la porte pour voir la pluie qui tombait de plus belle. Il revint vers moi. Je n’en pouvais plus,
j’étais seul avec un magnifique éphèbe pas vraiment effarouché qui paraissait
vouloir la même chose que moi. Après tout qu’est ce que je risquais ? Nous
étions seuls. Il ne me connaissait pas. J’avais une chance sur mille de le
croiser à nouveau dans la région et il n’irait certainement pas raconter notre
aventure à ses parents. Il était peut-être moins innocent que son apparence
semblait le laisser croire… Le mystère des collèges anglais dont j’avais fait
en mon temps la douce expérience…
Je m’approchais de lui et le prenant par l’épaule, je le pressais contre moi et j’écrasais ma bouche avec un peu de brusquerie sur la sienne. Passé le premier instant de surprise, il ne résista pas vraiment et sa bouche s’abandonna. Il ouvrit ses lèvres et sa langue rencontra la mienne. Je sus à ce moment là que je ne m’étais pas trompé. Je le poussais dans le foin ou nous sommes restés plus d’une heure. Son corps contre le mien, tantôt dessus, tantôt dessous, nous nous sommes aimés comme je n’avais pas souvent eu l’occasion d’aimer.
Je m’approchais de lui et le prenant par l’épaule, je le pressais contre moi et j’écrasais ma bouche avec un peu de brusquerie sur la sienne. Passé le premier instant de surprise, il ne résista pas vraiment et sa bouche s’abandonna. Il ouvrit ses lèvres et sa langue rencontra la mienne. Je sus à ce moment là que je ne m’étais pas trompé. Je le poussais dans le foin ou nous sommes restés plus d’une heure. Son corps contre le mien, tantôt dessus, tantôt dessous, nous nous sommes aimés comme je n’avais pas souvent eu l’occasion d’aimer.
- My name is Desmond, m’avait
il dit dans son délicieux français de Public-School, quand la pluie nous avait
obligé - cadeau du ciel - à nous abriter...
- My name is Desmond"
répétait-il pendant que mon sexe s’enfonçait délicieusement en lui,
- My
name is Desmond" répétait-il en gémissant et en serrant les dents tour à
tour.
- Really pleasd to meet you, Desmond" lui ai-je répondu quand j’arrivais à l’extase. Nous avons joui en même temps.
Quand nous nous sommes levés, le ciel était dégagé. Le soleil qui perçait, faisait briller l’herbe mouillée. Il garda longtemps ma main dans la sienne. Rhabillés, nous sommes restés un long moment à regarder le paysage, les ruines du manoir, le ciel bleu. Je l’ai embrassé une dernière fois et mon corps contre le sien, j’ai senti son sexe se dresser à nouveau. Mais il fallait partir. Il a repris sa bicyclette et nous sommes repartis vers le village. Une belle journée en vérité. Un délicieux été.
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28 août 2014
Animula vagula blandula: Quand la rentrée approche
Animula vagula blandula: Quand la rentrée approche: Quand la rentrée approche, les garçons se rhabillent et retrouvent un autre charme. Ici à New York, la lumière si particulière de l'...
C'est vrai que tu me trouves beau ?
Pourquoi Ben a-t-il posé cette question ce matin dans la cuisine ? Plus sûr de lui depuis quelques temps, il apparait régulièrement pour le petit-déjeuner en caleçon. Voir un garçon à l'aise dans son corps est un bonheur. La pratique du sport, la promiscuité des vestiaires et les protéines de la nourriture américaine (avec une part de génétique aussi) rendent ce passage plus facile ici. Bien plus facile qu'en France où on n'ose pas, où on cache longtemps son corps. Pourquoi ? Parce qu'il cherche encore à se définir et entre sa petite amie et son meilleur copain, il n'a pas de choix à faire. Nous sommes persuadés qu'il n'est plus puceau et cela aussi fait avancer les choses. après sa vie intime, tant qu'elle ne l'ébranle pas, ne regarde ni son frère ni moi. En tout cas, le voir débarquer le matin, un sourire géant aux lèvres et beau comme un demi-dieu est un régal qui plait à l'Empereur !
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Quand la rentrée approche
Quand la rentrée approche, les garçons se rhabillent et retrouvent un autre charme. Ici à New York, la lumière si particulière de l'automne, appelé en anglais, the fall, ce joli mot qui m'a toujours fait rêvé,les rend très attirants, très beaux. je passais il y a quelques minutes dans une rue voisine de notre immeuble où un chantier de rénovation bat son plein. Autour d'un camion qui déversait du sable pour la fabrication du concrete (pour le non anglophones, nom anglais du béton), se tenait un groupe d'ouvriers. Parmi eux un très jeune homme dont je n'avais aperçu, entre deux grillages obturés par des bâches, qu'une épaule et un bras joliment dessinés sous une peau hâlée. Mes sens éveillés par la promesse d'un corps splendide me poussèrent à approcher. le camion avait fini de déverser sa cargaison. Il avançait lentement, au son de ces alarmes stridentes et répétitives qui m'ont fait détester l'infâme Bip-bip des dessins-animés, montrant le devant de l'immeuble en chantier. le garçon était là, en face de moi, seulement vêtu d'un pantalon de chantier et de grosses chaussures. Son torse s'offrait à mon regard.
Admirable réussite de la nature, des épaules larges et rondes, un thorax large et une musculature naturelle, née certainement des travaux de force que le garçon devait faire dans son métier bien plus que par de la gonflette forcée dans des salles de sport pour gogos comme il y en a tant ici. Il devait avoir dix sept ou dix-huit ans. A peine. Brun, très bronzé, de type méditerranéen, davantage sémite qu'italien. Un visage d'une beauté simple, naturelle sous des cheveux bouclés. La perfection. Une statue antique. Hadrianus était comblé l'espace d'un instant. Joli cadeau de ce matin de presque fin d'été. Savait-il quand il se rendit compte que je le regardais (je n'étais pas le seul à l'avoir remarqué, le promeneur de chiens du quartier, qui n'a pas seize ans, ne m'a pas semblé insensible à son charme et à sa grâce...), il le va un peu les sourcils, comme pour marquer de l'étonnement.
Peut-être se demandait-il encore pourquoi il était ainsi souvent l'objet de regards admiratifs ou de convoitise. Non, lecteur, je ne convoitais rien. j'admirais et mes sens se repaissaient de l'admirable beauté, cadeau des dieux, présage d'une journée heureuse aurait-dit Eumolpe, le prêtre devin du temple de Cyrène qu'avec la cour, Hadrianus plusieurs fois vint consulter et qu'ils trouvèrent à chaque fois, entouré d'un ou deux jeunes éphèbes divinement beaux et tendrement virils.
Mais revenons-en à la beauté des garçons habillés ceux-là que nous évoquions plus haut. Le temps des vacances, les activités de l'été ont apaisé et endurci à la fois leur corps. Ils sont le plus souvent bronzés, les cheveux coiffés et portent des vêtements neufs, rentrée oblige dans lesquels on les sent un peu mal à l'aise après l'absence ou le peu de vêtements portés durant les grosses chaleurs. Les chaussettes commencent à réapparaître et les sandales, les tongs laissent peu à peu la place à des chaussures de ville, modernes ou classiques. A New York, on croise de tout, même des gens en slip de bain et torse nu. Cependant, l'élégance naturelle des garçons dont je vous parle est très répandue. Bien davantage qu'à Paris ou à Londres.
Il est doux alors quand on aime leur corps, leur allure, et tout ce qu'on sait de leur fougue, de leurs désirs et de leur adresse, d'imaginer ce qui se cache derrière ces jolis tissus, ces pantalons et ces chemises joliment coupées, souvent de marques preppy.
25 août 2014
24 août 2014
Achille et Patrocle, Philippe et Hervé...
"Toutes les particularités dont Achille se souvenait en pensant à Patrocle: sa
pâleur, ses épaules rigides, un rien remontées, ses mains toujours un
peu froides, le poids de son corps croulant dans le sommeil avec une
densité de pierre acquéraient enfin leur plein sens d'attributs
posthumes, comme si Patrocle n'avait été vivant qu'une ébauche de
cadavre."
(Marguerite Yourcenar, Feux)
Je lisais ce matin deux ouvrages très différents mais que j'ai associé dans mon esprit au point de vouloir en parler sur ce blog comme d'une seule et même idée : l'amour et l'attirance physique de deux garçons, jeunes adultes à peine sortis de l'enfance. D'un côté l'aventure amicale mythique du héros Achille et de son alter ego Patrocle, la mort de ce dernier et la douleur d'Achille, dans le roman "The songs of Achille" de Madeline Miller, qui a reçu en 2012 le fameux Orange Prize of Fiction ( publié en français sous le titre "Le Chant d'Achille"). De l'autre la surprenante lecture de "Deux Garçons", de Philippe Mazescaze, un auteur français qui a la particularité ainsi révélée par son livre d'avoir été le premier amant en même temps que le premier amour d'Hervé Guibert du temps de leurs aventures communes à l'école de théâtre de La Rochelle. Philippe avait 17 ans, Hervé à peine 14 ans. Deux beaux récits et l'adjectif est bien mal choisi. Guibert, disparu en 1991 du Sida est selon moi un des écrivains majeurs de la dernière partie du XXe siècle. Il parle dans "Mes parents" de cette période rochelaise où il joua Scipion avec "l'éphèbe transi", son aîné Philippe qui interprétait Caligula.
Deux émouvantes lectures quand on a soi-même vécu des relations d'une telle force, d'une densité aussi bouleversante que ce qui se dévoile au fil des pages de ces deux ouvrages. L'histoire des deux adolescents français qui ressemblent tant à ce que nous étions, ces être si semblables à ceux que nous fûmes et que nous aurions pu croiser au lycée, au théâtre ou dans un café... Le texte de l'américain transporte dans un univers mythique mais qu'elle parvient à rendre proche, familier, alors qu'on sait si peu de la vie quotidienne en Grèce... Ces deux livres (celui de Miller fait plus de 300 pages) alors que le roman-récit de Philippe Mezescaze n'en fait que 128. Il est élégant ce petit livre avec sa couverture soignée comme en concocte le Mercure de France, l'éditeur, avec un bandeau bleu plus soutenu qui présent la photo des deux protagonistes, splendides et rayonnants visages dévolus naturellement aux amours intenses et fortes. Comme Patrocle avec Achille.
Cela m'a remis en mémoire le poème "We Two Boys Together Clinging", de ce Walt Whitman qui fit vibrer mon adolescence. J'avais dix sept ans quand je découvrais "Leaves of grass", ce livre interdit que cachait un de mes amis, l'un des "prefects", dans son studio dans le collège anglais où mon indiscipline avait fini par me faire reléguer. Il le conservait, caché derrière des livres de versions grecques et latines, et nous en lisions des passages en fumant des Craven, après de doux moments. J'aimais bien le retrouver dans ce petit bureau qui donnait sur le dortoir de notre maison, quand les autres étaient à l'étude ou en promenade... Nous nous aimions comme on sait le faire à cet âge mais ce qui me plaisait avant tout, c'était ce moment magique où nous lisions Whitman à voix haute, et Verlaine et Rimbaud et les Sonnets de Shakespeare. Simon W. était beau. Un buste d'athlète, des yeux très clairs sous des cils de fille et de beaux cheveux roux qu'il ne parvenait jamais à dompter. Avec douceur et beaucoup d'humour britannique (il était gallois en vérité), il fit comme Philippe avec Hervé, m'amenant peu à peu à desserrer la garde et à vivre simplement ces moments d'ardeur juvénile en vivant nos joutes amoureuses comme autant de divins sacrifices aux dieux de la jeunesse et de la beauté.
"We two boys together clinging,One the other never leaving,Up and down the roads going, North and South excursions making,Power enjoying, elbows stretching, fingers clutching,Arm'd and fearless, eating, drinking, sleeping, loving.No law less than ourselves owning, sailing, soldiering, thieving,threatening,Misers, menials, priests alarming, air breathing, water drinking, on the turf or the sea-beach dancing,Cities wrenching, ease scorning, statutes mocking, feebleness chasing,Fulfilling our foray."
"Nous deux, garçons inséparables, Jamais ne nous quittant, Toujours sur les routes, en randonnées du Nord au Sud, Jouissant de notre vigueur, jouant des coudes, serrant les poings,Armés et sans crainte, mangeant, buvant, dormant, faisant l’amour, Sans autre loi que la nôtre, naviguant, guerroyant, dérobant, menaçant, Inquiétant l’avare, le domestique, le curé, respirant l’air, buvant l’eau, dansant dans les prés ou sur la plage, Arrachant les cités de leur fondement, méprisant la facilité, nous moquant des lois, poursuivant la médiocrité, Jusqu’au bout de notre expédition."
"Nous deux, garçons inséparables, Jamais ne nous quittant, Toujours sur les routes, en randonnées du Nord au Sud, Jouissant de notre vigueur, jouant des coudes, serrant les poings,Armés et sans crainte, mangeant, buvant, dormant, faisant l’amour, Sans autre loi que la nôtre, naviguant, guerroyant, dérobant, menaçant, Inquiétant l’avare, le domestique, le curé, respirant l’air, buvant l’eau, dansant dans les prés ou sur la plage, Arrachant les cités de leur fondement, méprisant la facilité, nous moquant des lois, poursuivant la médiocrité, Jusqu’au bout de notre expédition."
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23 août 2014
Do you know Carrie Preston ? If not yet, you should !
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