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05 juillet 2010

"Eternal Summer", l'amour impossible ou l'amitié absolue...

 
On m'accuse souvent d'être fleur bleue et d'apprécier les bluettes, surtout lorsqu'elles concernent des amitiés intenses et ambiguës, lus dans des romans d'hier ou d'aujourd'hui ou vus dans des films dont le plus souvent les scénarios remuent en moi mille réminiscences. C'est le cas de ce film surprenant du taïwanais Leste Chen que nous avons découvert il y a quelques semaines. Eternal Summer est bien plus qu'un énième film sur le coming of age, autre chose que le récit d'un triangle amoureux, thème vu et revu du cinéma. La mise en scène, les images, le décor même du film sont pour le moins inattendus. 
 
Dès le générique, en voix off le narrateur nous introduit dans l'intimité de sa rencontre avec un garçon qui est tout l'opposé de l'élève sérieux et brillant de l'école. Ils vont devenir les meilleurs amis du monde, inséparables et les différences de caractère, de milieu, de sensibilités qui auraient pu les éloigner les ont au contraire unis et ils vont grandir inséparables et très proches. Mais Jonathan est amoureux de Shan, dit Birdy (d'après le personnage du film d'Alan Parker, vous l'aurez deviné), qui semble ne pas s'en apercevoir. Le temps passe ainsi jusqu'aux dernières semaines de leurs études secondaires. les examens sont proches, bientôt l'université. 
 
 
 
Tout va changer avec l'arrivée d'une fille. Jonathan, rêveur et artiste, grand lecteur à l'âme ultra-sensible va séduire sans le vouloir la jolie et ardente  Carrie. Elle le provoque, le sort de son ordinaire fait de lectures à la bibliothèque et d'exercices en prévision des examens. Ils s'échappent vers Taïpei, ils y passent la nuit et on pourrait penser qu'ils vont passer ensemble leur première nuit d'amour. Mais Jonathan ne peut aller jusqu'au bout. Carrie comprend qu'il aime Birdy. Elle l'encourage à se déclarer... Elle est triste. Il est perdu... Jusque là rien que de très convenu, en dépit du jeu très fin des acteurs, rien de ce qu'une bluette quelconque aurait donné ne va se passer.
 
 
La dernière partie de film, avec le temps qui passe, va montrer les tensions exacerbées, un Jonathan perdu, qui ne parvient plus à étudier et fantasme ses retrouvailles avec son ami, une épiphanie qui montre l'union physique des deux amis et qu'on comprend soudain comme un simple rêve... Un Birdy étudiant devenu l'amant de Carrie qui ne parvient pas à verbaliser ce qu'il ressent tout au fond de lui et souhaite continuer de cacher à son ami la relation qu'il a avec la fille...
 

Je ne dévoilerai pas la fin mais elle a surpris beaucoup de spectateurs et de critiques. C'est là la trouvaille du réalisateur, son montage nous amène à une fin inattendue et très belle. Un horizon ouvert ou un rappel que les rêves ne sont pas forcément la réalité attendue. A chacun d'en tire sa conclusion et de lire dans les dernières images, sur les regards des trois protagonistes si l'amour l'emporte ou s'il s'agit pour eux de rentrer dans les rangs au risque de laisser mourir une part important d'eux-mêmes... Nous sommes à Taïwan, et non pas à New-York ou à Paris... Allez-voir le film et donnez-moi votre avis sur ce qu'il se passe après la dernière image. Juste un indice : le mot fin n'apparait pas, juste le noir avant que le générique nous rattrape...

Sur un blog belge ou canadien (que je ne retrouve pas), un lecteur (kiuyt) a écrit : la fin, Shane dit à Jonathan qu'il sera son meilleur ami toujours mais rien de plus... C'est bien ça ? Ils ne sortiront jamais ensemble ?"

Je pense au contraire que tout devient possible après leur double confession. Ménage à trois ? Impossible dans l'esprit des chinois (possible chez leurs voisins japonais, voir le super petit film "Hush"). Plutôt l'amour révélé des deux amis, et le retrait de la petite amie ? Non plus. Le début du film le rappelle. Ils vont vivre tous les deux leur vie mais resteront les meilleurs amis du monde, peut-être auront-ils des moments d'intimité physique mais je crois plutôt que les deux vivront leur vie d'adulte, Shane et Carrie ensemble (ou pas) et Jonathan trouvera un garçon avec qui il fera sa vie. Mais tous deux garderont à jamais leur amour-amitié. On peut imaginer que Jonathan est devenu écrivain, comme on peut imaginer que leur unique union physique a bien eu lieu mais qu'elle restera unique, comme un abandon, une expérience pour l'un, un moment douloureux pour l'autre en ce qu'il ne se reproduira jamais et qu'au moment même il le savait... 

Peu importe ce que nous souhaiterions qu'ils soient devenus. Le film est un joli moment de cinéma. Beau et émouvant.  

Eternal Summer (盛夏光年)
Taiwan, 2006 
Film de Leste Chen 
avec Bryant Chang, Joseph Chang 
et Kate Yeung

 

 https://www.blogger.com/profile/13854617151744622217

(réponse à :   a dit... a la fin, Shane dit à Jonathan qui'il sera son meilleur ami toujours mais rien de plus, c'est bien ca, ils ne sortiront jamais ensemble?

16 juin 2010 à 00:40

 

29 avril 2010

Mon New York au quotidien

Belle journée ensoleillée. Antonin vient de m'envoyer un joli cadeau : UPS m'a livré au bureau un petit paquet. Dedans : un gros Toblerone (que j'ai aussitôt entamé), un livre de Hannah Arendt, un petit carnet Moleskine dans lequel il a noté des tas de choses nous concernant, avec des croquis, des photos, des collages. Sublime. Ce garçon est génial. Il y a même quelques petits dessins érotiques censés conter nos ébats, là-bas en France. Nous avions à peine vingt ans... 
 
Il m'envoie aussi du papier d'Arménie, un CD, des coupures de journaux et un très beau chèche que sa mère lui a offert et que j'avais bien aimé lors de notre dernière rencontre à Bordeaux... Dans une enveloppe, avec une vraie lettre écrite à la main, un petit sachet de cellophane avec du sable de l'océan côté européen, et des photos de lui quand il était petit. 
 
J'ai aimé ce garçon à la folie et il me le rend bien des années sont passées pourtant depuis notre histoire... Si j'étais resté en France, peut-être aurait-il été celui qui restera à mes côtés pour la vie... Aujourd'hui, une indéfectible amitié. 
 
J'avais pensé à lui l'autre jour en découvrant le très beau film taïwanais de Chester Len, "Eternal Summer" dont je reparlerai sûrement tellement il nous a marqué David et moi.

08 septembre 2009

Pourquoi faut-il que l'été finisse ? | 08 septembre 2009


Je suis passé à Hyannis Port quelques jours après la mort de Ted Kennedy. Les gens chez qui j'étais on une belle maison et un bien joli garçon. Il sera "dans les affaires" comme moi ou sénateur comme son illustre voisin... En haut son père, très Ivy League style. en bas, le fils...

Et nous reprenons en coeur le refrain :
"A thing of beauty is a joy forever" !

20 février 2009

The Grey dog's coffee

Le rite. Nos promenades dans Chinatown et au Village le samedi matin. Fatigués de marcher, nous atterrissions immanquablement dans un de nos lieux favoris - celui de nombreux new-yorkais aussi : le fameux Grey dog's coffee créé en 1986  par deux frères. La nourriture i a toujours été franchement délicieuse, le service sympathique et avenant. J'habitais non loin de là la première année de mon installation à New York. J'adorais l'ambiance de Carmine street. Bien sur c'était toujours plein et parfois trop bruyant. Une amie du New Yorker a écrit qu'on y joue le groupe Franz Ferdinand a little too loud.
Des soucis avec un propriétaire devenu trop gourmand ont obligé les deux frères à déménager. Depuis l’établissement dispose de plusieurs succursales toutes aussi agréables que le petit café de Carmine street.

18 février 2009

A thing of beauty is a joy forever

Hier en revenant du bureau, je me suis arrêté dans un salon de thé que j'aime bien, le Harlem Tea Room, sur Madison Avenue. Un lieu de rêve où on se retrouve toujours en agréable compagnie. Il y avait un groupe de filles et de garçons d'une vingtaine d'année qui papotaient et riaient. Sympas. A un moment, j'ai vu arriver vers le groupe un jeune dieu. 17 ou 18 ans à peine. Brun, la peau claire semée de tâches de rousseur, une bouche sublime et une démarche de félin. Longues jambes bien musclées que moulait un joli jean. T-shirt immaculé sous un pull en cachemire. Un sourire à faire fonde la banquise (elle fond toute seule la pauvre). Rarement vu d'aussi belles proportions. En France, je l'aurai pris en photo sans scrupule. mais ici, on a toujours peur de voir débouler les avocats et de se retrouver avec un procès aux fesses. Le garçon n'ignorait rien de ses charmes et les accentuait par ses gestes,d es bras, des mains, sa cambrure. Ses dents très blanches et ses yeux verts ou bleus, je n'ai pas bien pu détailler, ont rendu ce moment de farniente, encore plus délicieux que je ne m'y attendais; Le garçon sur la photo - à peine plus âgé - lui ressemble d'une manière troublante. Mon jeune dieu se prénomme Pat et toute l'assistance n'avait d'yeux que pour lui. Filles et mecs. A la fin, juste avant  e s'asseoir, il a embrassé goulûment sur la bouche sa petite amie (assez jolie elle aussi) comme pour mettre fin aux hypothèses et signifier la fin du show. Je vais retourner souvent dans Madison Avenue ! 

Rêverie solitaire 1


13 février 2009

Mille excuses

L'ancien site est infesté de publicités pornographiques. j'en suis navré pour les lecteurs qui doivent se faufiler entre d'immondes vidéos qui font davantage penser à de la boucherie qu'à la beauté poétique des amours garçonnières. Berk... Le transfert est fait pour l'essentiel mais sur la planète Internet reste ce satellite infesté dont je n'ai pu faire migrer toutes les images ni tous les textes. Mille excuses donc pour autant de saletés sur l'autre blog, cela n'est pas de mon fait !

09 février 2009

Brandon assis

Le Plaisir

La première fois que je vis Antinoüs, mon sang s'échauffa. Je sentis mes joues rougir, mes lèvres devinrent sèches. L'enfant tressaillit. Il n'avait pas seize ans. Quand il fut près de moi le premier soir, quand il se dénuda et se coucha sur le lit, j'ai su que je n'aimerai jamais personne comme lui et ce qu'il me donna fut le plus merveilleux bonheur qu'aucune femme, aucun autre garçon, jamais n'ont su me donner. Son corps est un abîme de plaisir où je me perds chaque nuit et d'où il me repêche avec son sourire si doux, son ardeur chaque fois renouvelée et sa peau, sa peau au grain velouté si doux sous ma bouche...

New York, New York

08 février 2009

Gourmandises | 08 février 2009

The six pack vous connaissez ? c'est le nom usuel et familier employé ici pour désigner les abdominaux que tout un chacun possède et qui normalement, de l'enfance à l'âge mûr doivent apparaître entre le pubis et les pectoraux chez les garçons, au même titre que les trois côtes flottantes de chaque côté du thorax. Signe de finesse et signe aussi que la nature a bien fait les choses en dessinant avec brio nos bustes comme le sculpteur dans la statuaire antique. Vers la trentaine, si on n'y fait pas gaffe, de légers, puis moins légers, dépôts de graisse viennent perturber la douce et attirante harmonie, comme aussi les poils horribles qui - là aussi si on n'y fait pas gaffe - vont peu à peu recouvrir cette peau veloutée et tendue par les muscles. Ma gourmandise jusqu'à ce jour ne m'a pas joué ce mauvais tour : pas de graisse ! Et la nature m'a épargné les poils superflus et disgracieux.

Pourtant depuis quelques mois, je remarque que si mes abdos sont toujours aussi durs, ils sont moins dessinés et le six-pack, la tablette de chocolat, s'amenuise ! C'est la faute aux pâtisseries de la boutique près du bureau, la faute aux doughnuts merveilleux - vous n'avez pas idée tant que vous n'y aurez pas goûté - qu'on trouve ici et à tous les bons petits plats que nous nous concoctons. Au secours, dans dix ans j'ai un ventre rond comme un ballon de foot. Donc, depuis une semaine, salle de gym de nouveau deux fois par semaine. Pompes matin et soir et moins de douceurs (alimentaires j’entends). Cela me donne l'idée d'une nouvelle rubrique photo : les abdos et les pectoraux des minets d'ici et d'ailleurs (sans poils bien sûr). Pour les amateurs-mateurs de teddy bears, il y a des sites spécialisés hé hé !).

Morphée ou Endymion endormi ? 08-02-2009


Pour me faire pardonner ce long silence

New York I love you but you're bringing me down

 
Bon quatre mois et des poussières d'absence. Désolé les mecs (Euh ! pas de sexisme, désolé les filles aussi). ma vie a été bien compliquée pendant ces 120 jours mais je ne vasi pas vous raconter tout par le menu cela vous ferait fuir, déjà que j'ai perdu plein de lecteurs ces quelques derniers mois. et pour cause. Bon, je suis revenu. J'ai changé d'apprtement. Je suis passé par la case Londres, la case Médoc, la case Genève et me voilà de retour dans cette p..... de big apple que j'adore mais qui me rend dingue. Brinkley a passé tout ce temps avec David chez ses parents (ceux de David pas les siens) et il n'aime pas la neige le bougre. Elle l'empêche d'aller courir dans l'herbe. Les chats sont restés chez notre Phoebe à nous (une copine qui tient une boutique bio et adôôôre les chats et chante aussi mal que la Phoebe de Friends !) et vu leur embonpoint, ils ont eu du bon temps, ces gourmands. Nous avons un appartement assez sympa, plus grand car nous sommes trois maintenant (en plus du chien et des deux chats), Paul, le petit frère de David est des nôtres. Plaisir de le voir déambuler entre la salle de bains et sa chambre. Ses pectoraux (comme ses fesses) sont fort appétissants : Mais pas d'inceste dans notre famille ! David est mon mec. Pas le frérot.

J'adore Zabar's

Bon je viens de voir que le dernier post préparé n'est pas passé et a disparu dans la nature. La joie du net. je disais juste que j'étais ravi de pouvoir reprendre ce blog et que je promettais à mes lecteurs le plus possible de nouvelles photos et de textes. Selon la liberté que me laissera mon emploi du temps. J'ai constaté en passant que vous étiez plus de 100.000 par an à passer rendre une petite visite à Hadrien ! Mille mercis. Mais laissez donc des commentaires les gars, c'est comme ça que vivent les blogs !
Les photos ci-dessus c'est ZABAR's, mon épicerie super-marché favorite. On y trouve de tout et c'est à deux pâtés de maison de chez nous. Je ne sais plus dans quel film on y a tourné une scène avec Tom Hanks et Meg Ryan. C'est de la gourmandise densité 10.000 au m² !

30 octobre 2008

L'été est bien fini et bien loin

Nous parlions ce soir de l'été déjà bien loin. Le froid, l'hiver qui approche, ce ciel gris, le froid quand le matin il faut partir travailler... Tout cela nous éloigne des plaisirs de ce temps merveilleux des vacances. Quand je suis arrivé ici, il était naturel de ne jamais dételer. il fallait comme tout le monde courir, être pressé, speed. Le 11 septembre a secoué tout le monde. Et si nous étions sur une mauvaise voie ? Puis la crise et la chute du système bancaire, les subprimes, les financiers maffieux, le virtuel, l'immoral... Tout cela a définitivement ébranlé les esprits. L'argent demeure ici, comme partout en Amérique, un vecteur fondamental, le critère de base, la mesure-étalon du rang et de l'importance des idées et des hommes. Cependant, on sent une fureur de vivre, un désir très profond de prendre le temps, de vivre aussi pour soi. Le travail n'est plus le but, la fin en soi, le noyau de l'existence. Et c'est bien.

08 octobre 2008

Dieu, David, Antoine et moi

Antoine m'a dit l'autre jour qu'il ne pourrait jamais vivre sa vie sans partager avec moi ce qui en fait l'essentiel : l'émerveillement, la passion, l'art. David qui essayait de terminer un devoir sur le droit fédéral et je ne sais plus quoi, haussait les épaules en marmonnant "je compte pour quoi moi ? Le lit juste ?". Je l'ai rassuré par un baiser. Ce garçon au corps de demi-dieu a remplacé Antoine dans mes nuits, mais il n'a pas pris la place de mon petit amant fidèle dans mon cœur. Antoine a accepté peu à peu cette présence et nous vivons à trois une relation qui n'a rien de frelatée. Je ne baise pas avec l'un puis avec l'autre. Ma relation avec Antoine est aujourd'hui du domaine transcendé de l'amitié fraternelle. Il ne touchera jamais à David et je sais qu'il avance peu à peu vers une voie incroyable, surtout ici, surtout au XXIe siècle mais je suis heureux de le savoir si pur, si paisible : Antoine veut devenir moine. Il a parlé avec un religieux de notre relation depuis ses quinze ans, son attirance naturelle pour les garçons, ses rencontres mais aussi ce besoin de transcendance, cet appel qu'il entend depuis longtemps et qui se matérialise de plus en plus en se précisant depuis plusieurs mois. Il n'est pas pour autant devenu cul-béni, ni sottement prude comme une vieille fille vierge. Il est en paix et cela le rend encore plus beau. David - pur produit WASP (white anglo-saxon protestant) a du mal à intégrer tout ça, mais il est respectueux et attentionné avec mon Antoine parfois un peu déboussolé. La chasteté lui apparait désormais comme naturelle et joyeuse. La beauté qu'il aime toujours autant - peut-on s'en détacher jamais ? - est comme un cadeau du ciel à ses yeux. Je l'admire. Il est si jeune et tellement déterminé. J'ai cru un moment qu'il s'agissait d'une fuite, une réponse aux craintes naturelles face à ce monde difficile et à son entrée dans l'arène des adultes. Il n'en est rien. C'est un cheminement librement consenti, réfléchi, induit. Bravo.

Ce qui compte c'est l'amour | 08 octobre 2008

Fabien, un fidèle des débuts de ce blog, rappelait l'évolution du site vers plus d'images osées, moins de texte, moins d'intérêt donc selon lui. Selon moi aussi. Je voulais qu'Animula Vagula Blandula soit une sorte de journal relatant ma vie au quotidien, mes humeurs, mes désirs, mes colères, mes rencontres. Ma vie new yorkaise est aujourd'hui installée dans la routine. Installée est l'adjectif qui la caractérise le plus. Mais ça bouge. Tangage et roulis en vérité : Merryl-Linch, JP Morgan tirent des bords et les vagues sont hautes. Mon métier a du plomb dans l'aile et j'ai vraiment envie d'arrêter les frais. Je ne m'aime plus vraiment en jeune preppy bien sapé chez Brooks brother, sous-vêtements et casual wear de chez Abercrombie & Fitch, polos et bermudas Ralph Lauren et Lacoste et Équipage de Hermès ou Hammam Bouquet de Penhaligon's... Mes cravates, mes pompes, mes boutons de manchettes en passementerie, tout cela est superbe et je suis heureux de (bien) gagner ma vie. Mais ce n'est pas suffisant. C'est clair. Le garçon qui occupe ma vie et mon cœur se bat chaque jour auprès d'Amnisty International et pour plein d'autres causes. Petit-fils et fils d'officier supérieur proche du pouvoir fédéral, il accepte mal la situation actuelle que l'économie américaine et ses abus font vivre au monde entier. Nous nous disputons parfois quand j'essaie, une fois refermée la porte de l'appartement, d'oublier tous les soucis et toutes les interrogations de la journée. Oui chez Lehmann c'étaient des fous furieux. Oui l'Amérique est en pleine explosion morale et le système financier se désagrège en traînant dans le malheur et la misère - à retardement - des millions de gens qui n'aspirent qu'à vivre tranquillement. C'est vrai que je ne suis pas naturellement préoccupé par tout cela. L'ordre établi m'a toujours servi, depuis ma naissance et bien avant. Lui aussi mais il possède une sensibilité que je ne perçois pas en moi, ou plus beaucoup. Mea culpa ! Je me réfugie alors dans la lecture, dans le cinéma, dans la bouffe et la déco... Mais arrive un moment où il faut être totalement en accord avec soi-même. Où je continue à participer à cette aberration qui voit des hommes passer leur temps à faire du fric avec le fric, et je vais continuer d'en gagner beaucoup mais risquer d'y perdre mon âme. Où je ralentis, je réfléchis en regardant à gauche et à droite ce qui se passe et je mets mes actes, mon quotidien, mon activité professionnelle en harmonie avec mes convictions sociales et spirituelles...

La Beauté

Ce n'est qu'un moyen et non pas une fin... Se répéter cela chaque jour quand on vieillit et que les corps que nous croisons se font de plus en plus désirables et intouchables. Que sera mon désir quand j'aurai quarante ans ? Cinquante ? Et au-delà ? Comment se posera sur moi le regard de ces garçons dont je suis encore proche, comme un grand frère préservé des rigueurs du vieillissement. Mais je sais que mon tour viendra aussi où de jolis jeunes hommes se lèveront dans le bus pour me laisser leur place, respectueux peut-être de mes cheveux devenus blancs et de ma démarche qui se sera faite hésitante...

01 octobre 2008

Un autre genre de delicatessen... | 01 octobre 2008

Cela aussi c'est agréable à déguster. A consommer sans modération aucune ! Je plaisante. mais avouez que ce jeune homme est une invitation à plein de choses... Cadeau à mes fidèles lecteurs qui ne laissent plus beaucoup de commentaires. Se seraient-ils lassés du blog d'Hadrianus ? Peut-être ne suis-je pas assez actif en ne nourrissant pas suffisamment ce site de photos nouvelles et de textes ? Dites moi si vous aimez encore animula Vagula Blandula !

Bon ras le bol des ricains | 01 octobre 2008

Finalement, plus je m'avance dans la vie américaine - et pourtant je vis à New York depuis un bout de temps et cette ville n'a rien à voir avec le reste des States - plus je suis horripilé par le conformisme des américains, leur politically correct attitude en permanence et surtout cette soif de consommer, de posséder. (Surtout en mieux que ce que possède le voisin). Même les homos sont pénibles. Toujours militants, toujours outranciers, toujours prêts à faire des procès pour défendre leur communauté. Et puis ma banque va si mal que le Family Office va être restructuré et qu'on me propose de former des équipes à Chicago (!?!) je n'ai pas la moindre envie d'aller là-bas ! Je me demande si je ne vais pas tout laisser tomber. Ouvrir un restaurant ou une galerie d'art. Ou même retourner en France faire du vin, comme mes cousins et mes frères ! 
Et la gueule de Bush qui n'en finit pas de disparaitre des couvertures de magazines et de la télé. J'ai envie de calme. Et puis il est clair que le système est - enfin - en train de se casser la figure. C'est vrai que ça va assez mal ici. beaucoup de pauvres, beaucoup de laissés pour compte et de plus en plus de violence. Une violence latente, insidieuse mais prête à exploser. Obama ou Mc Cain ? A peu de choses près, j'en viens à me demander si ce n'est pas la même chose après tout ! Toujours le pouvoir aux mêmes, comme mes patrons de la banque, leurs copains du Sénat et de la Chambre des représentants, l'élite des fonctionnaires autour du Président et un système verrouillé avec toujours les super nantis et les exclus... Moi je ne me plains pas. je gagne bien ma vie, j'ai des parts dans un des meilleurs vignobles du monde, j'ai un ami que j'aime et nous n'avons jamais songé à nous marier parce que je suis trop bourge dans ma tête peut-être, mais aussi parce que ce qui se passe dans nos cœurs et dans notre lit n'a rien à voir avec ce que le mariage est censé apporter : un lien définitif pour accueillir un jour les enfants et bâtir une famille. Je ne crois pas à toutes ces folies dont on nous rabat les oreilles - notamment en Californie : les mecs devenant femmes, les femmes mecs et les enfants par procréation assistée, mère-porteuse et tout le bordel de cette fin de civilisation. Comme je le dis toujours, le combat des homos pour moi c'est contre l'homophobie, c'est simplement de faire accepter nos choix. Rien de plus. Certainement pas de changer les choses et de prétendre faire de l'homosexualité la règle "normale" et l'hétérosexualité une déviance ! Bon après ce coup de gueule je vais rejoindre mes potes et aller au cinéma. Demain je décide : où je reste à la banque ou je m'en vais !

base ball (fin) | 01 octobre 2008



base ball (suite) | 01 octobre 2008



Aimez-vous le base-ball ? | 01 octobre 2008

 

Moi avec des mecs comme ça, j'adore ! Chaud chaud le match !

Delicatessen | 01 octobre 2008

J'ai dîné l'autre soir dans un restaurant spécialisé dans les "delicatessen", cette nourriture d'origine juive venue d'Europe centrale avec les émigrants dans les années 20. C'est le nom du restaurant situé dans Prince Street, en fait une sorte de brasserie, toujours bondé et sympathique. On y mange bien pour pas très cher et la carte des vins est bien fournie. je crois que Frank Bruni, le critique du New York Times n'a pas aimé car il l'a éreinté dans un article mais moi j'ai trouvé ça très bien. Il faut dire que j'étais en compagnie des gens que j'aime, le vin était bon, servi comme il faut et l'ambiance ultra sympa ! Le chef est d'origine chinoise et l'endroit est très design. Ici, ils disent qu'il a un look européen (!). A l'étage une salle superbe dans les bleus et verts. l'escalier très fashion est recouvert de lattes de bois posées d'une manière très en vogue. C'est propre, net, efficace mais en même temps plein de fantaisie et de gaité et c'est archi plein tout le temps.
 

Delicatessen sur Prince Street | 01 octobre 2008


08 septembre 2008

C'est la grande mode | 08 septembre 2008

Vous aimez vous les barbes naissantes ? Quand au petit matin le garçon qui dort à côté de vous pique un peu. La peau en feu vous en redemandez ou vous le poussez vers la salle de bain pour qu'il se rase et revient vous faire un câlin avec la peu douce ? Moi j'aime bien quand sur la peau d'un visage, hâlée, douce et tendue poussent des poils drus à peine visibles. Mon ami et moi sommes relativement glabres. Lui est blond, je suis brun. Mais nous avons la chance de n'être pas poilus. La mode est à la fois aux corps imberbes (c'est vrai que c'est plus joli un buste musclé et des cuisses lisses) et à la barbe courte savamment sauvage. Hmmm!!!

J'avais 15 ans | 08 septembre 2008


J'avais à peine 15 ans, peut-être 16, quand j'ai découvert cette photo dans un magazine. C'était chez un de mes cousins à Bordeaux. Sous une pile de Lucky Luke et d'Astérix, il y avait une revue pour mecs appelée "Samouraï". Seul dans sa chambre (je me souviens qu'il était allé se doucher après un après-midi passé à jouer au tennis). Ce garçon qui dort du sommeil du juste avait notre âge. On devinait sa nudité sous les draps. Dormait-il vraiment ou faisait-il semblant ? 
L'ombre de son pubis qui dépassait des draps fins, la bosse de son sexe mise en valeur par le plissé des draps. Chaud. Quand David (mon cousin) sortit de sa salle de bains, torse nu, la taille entourée d'une serviette de bain, je l'aurai littéralement violé sur le champ si j'avais été moins coincé. Avant de découvrir ce magazine gay (soft- nous sommes au début des années 90), je ne savais pas qu'il s'intéressait aux garçons. c'est vrai qu'il aimait parader à moitié nu quand nous étions ensemble avec nos autres cousins, l'été au Moulleau ou à Saint Jean de Luz chez notre grand-mère. 
Une nuit, il s'était glissé contre moi en montant dans le lit que nous partagions chez nos grands-parents. En slip tous les deux, il avait longuement frotté son sexe contre le mien en rigolant et en proférant des paroles qui se voulaient vulgaire "alors ma poule, on bande ? Tu veux me la mettre". Je ricanais bêtement avant de me tourner gêné. Je bandais en effet et j'avais bien vu que lui aussi, mais cela s'arrêta là. 
Ce jour-là donc, avec cette photo et ce magazine planqué sous des BD, je compris qu'il était pédé. Pour ce qui me concerne, je ne le savais pas encore. Le sais-je vraiment aujourd'hui où le désir d'enfant me taraude de plus en plus, et où les gays new-yorkais que je croise souvent m'horripilent et me dégoûtent  ?

coquin ! | 08 septembre 2008

 

Sans commentaire... Il attend quoi ? Il pose ou bien il a trop chaud. On dirait ces photos de nouveau-né comme on en faisait dans les années 1900, nus comme un vers sur une fourrure. Une promesse... Merci à Phil qui vient de m'envoyer cette photo trouvée sur un site sympathique dont j'ai oublié le nom.

05 septembre 2008

Every time we touch I've got that feeling...

Après une longue absence | 05 septembre 2008

Me revoilà. désolé amis lecteurs j'ai été longtemps absent. je m'occupe depuis le mois d'août d'une affaire de négoce tout en continuant mes occupations de banquier fatigué. Le vin c'est tout de même mieux que la bourse. Voilà New York on the Fall. Il fait bon, il fait beau et l'effervescence des prochaines élections présidentielles gagne tout le monde. Obama ou Mc Cain ? Vous devinez ma préférence mais le vieux républicain est habile. Ce n'est pas joué. Croisons les doigts. mais Obama peut décevoir comme Mc Cain peut surprendre. il a toujours été surprenant d'ailleurs, prenant souvent à contrepied ses amis conservateurs. Mais il a 72 ans ce qui ferait de lui le plus vieux président arrivant à la Maison Blanche de l'histoire des États-Unis. Obama est parfois déplaisant. trop lisse, trop propre, trop parfait mais il est différent. Si on met de côté le fait qu'il soit métis et que sa femme est noire, il reste un pur produit de l'establishment de Washington. Pas nouveau nouveau comme profil tout de même. Mais wait and see. En tout cas chez mes amis américains qui vont tous se déplacer pour voter (cette fois-ci !), il n'y en a pas un pour hésiter : ce sera pour Obama !

22 juin 2008

Animula vagula blandula... | 22 juin 2008



La nuit tombée. La ville n'est plus qu'ombres et lumières. Les immeubles éclairés, les faisceaux jaunes, rouges et blancs qui se déplacent en bas dans les rues. Un grondement lointain qui nous parvient assourdi par les fenêtres de l'appartement. Billie Holiday chante dans le salon. Près de la cheminée, Brinkley dort sur son gros coussin. David vient de sortir de la douche. Il est nu, la taille entourée d'une grande serviette blanche. J'aime le trait un peu épais qui se détache droit, attirant, une bosse suggestive sous le tissu éponge... Ses cheveux encore mouillés lui donnent un air de pâtre de l'ancienne mythologie. La vraie. Qu'il est beau. Sa peau est hâlée, veloutée, terriblement lisse, imberbe. Ses muscles saillants, ses larges épaules pleines de tâches de rousseur attendent mes lèvres. Nous allons dormir ensemble cette nuit, pour la première fois depuis trois semaines. J'étais sans cesse en déplacement et maintenant qu'il travaille sur sa thèse, il ne peut me suivre comme nous le faisions avant. Nous nous connaissons depuis quatre ans maintenant. Quatre années merveilleuses. 



Pourtant je me suis toujours refusé à le considérer comme mon conjoint. Je suis peut-être vieux-jeu, voire hypocrite aux yeux de certains, mais je ne puis me faire à l'idée que deux garçons puissent vivre ensemble et être considérés par les autres comme un couple rangé, monsieur et madame avec le chien comme substitut de gamin... David est moi sommes amants, nous sommes liés comme Achille et Patrocle, Alexandre et Ephestion. Mais nous sommes deux hommes, deux mâles qui avons en commun mille choses, à commencer par notre plaisir, le désir du corps de l'autre, mais ce n'est pas mon homme, mon mari (encore moins "ma femme" comme disent certains homos par provocation), c'est mon ami, mon amant aussi. Point. J'ai hâte de me déshabiller, de me glisser dans notre lit et de sentir son corps contre le mien. Notre plaisir échangé, partagé, nous nous endormirons, nus, l'un contre l'autre. 

Billie Holiday chante dans le salon. Il pleut dehors. Le chien rêve en gémissant sur son gros coussin, au pied de la cheminée. David vient de me tendre la main. Sa serviette posée sur une épaule, il ressemble à une statue de Phidias... Je vais me coucher.

Love me tender


Jolies fesses, non ? | 22 juin 2008


16 mars 2007

Mystery Date



Le fameux jeu de Milton Bradley, "Mystery Date" est né au début des années 60. Des générations de filles l'ont reu en cadeau et bien des garçons ont joué avec aux États Unis. Cela a donné de nombreuses parodies et des scènes de film très drôles. Rien que la publicité originale est un monument.