Ce qui compte c'est l'amour | 08 octobre 2008
Fabien, un fidèle des débuts de ce blog, rappelait l'évolution du site vers plus d'images osées, moins de texte, moins d'intérêt donc selon lui. Selon moi aussi. Je voulais qu'Animula Vagula Blandula soit une sorte de journal relatant ma vie au quotidien, mes humeurs, mes désirs, mes colères, mes rencontres. Ma vie new yorkaise est aujourd'hui installée dans la routine. Installée est l'adjectif qui la caractérise le plus. Mais ça bouge. Tangage et roulis en vérité : Merryl-Linch, JP Morgan tirent des bords et les vagues sont hautes. Mon métier a du plomb dans l'aile et j'ai vraiment envie d'arrêter les frais. Je ne m'aime plus vraiment en jeune preppy bien sapé chez Brooks brother, sous-vêtements et casual wear de chez Abercrombie & Fitch, polos et bermudas Ralph Lauren et Lacoste et Équipage de Hermès ou Hammam Bouquet de Penhaligon's... Mes cravates, mes pompes, mes boutons de manchettes en passementerie, tout cela est superbe et je suis heureux de (bien) gagner ma vie. Mais ce n'est pas suffisant. C'est clair. Le garçon qui occupe ma vie et mon cœur se bat chaque jour auprès d'Amnisty International et pour plein d'autres causes. Petit-fils et fils d'officier supérieur proche du pouvoir fédéral, il accepte mal la situation actuelle que l'économie américaine et ses abus font vivre au monde entier. Nous nous disputons parfois quand j'essaie, une fois refermée la porte de l'appartement, d'oublier tous les soucis et toutes les interrogations de la journée. Oui chez Lehmann c'étaient des fous furieux. Oui l'Amérique est en pleine explosion morale et le système financier se désagrège en traînant dans le malheur et la misère - à retardement - des millions de gens qui n'aspirent qu'à vivre tranquillement. C'est vrai que je ne suis pas naturellement préoccupé par tout cela. L'ordre établi m'a toujours servi, depuis ma naissance et bien avant. Lui aussi mais il possède une sensibilité que je ne perçois pas en moi, ou plus beaucoup. Mea culpa ! Je me réfugie alors dans la lecture, dans le cinéma, dans la bouffe et la déco... Mais arrive un moment où il faut être totalement en accord avec soi-même. Où je continue à participer à cette aberration qui voit des hommes passer leur temps à faire du fric avec le fric, et je vais continuer d'en gagner beaucoup mais risquer d'y perdre mon âme. Où je ralentis, je réfléchis en regardant à gauche et à droite ce qui se passe et je mets mes actes, mon quotidien, mon activité professionnelle en harmonie avec mes convictions sociales et spirituelles...
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