Pages

06 novembre 2011

Mes lèvres le cherchent en vain dans la nuit...


"Tout s'est éteint. Hélas ! Il s'est échappé d'entre mes bras, commune ombre. Il était là ! Je le sens encore. Je l'appelle. Mes mains, mes lèvres le cherchent en vain dans la nuit..." (André Gide)

05 novembre 2011

Coffee in the morning

"I've got a mission, it's just a simple thing
I've only one ambition, to have the right to bring you
Your coffee in the morning
And your kisses in the night."
"It's my desire to do as I am told
To have what you require, and never have it cold, Dear
Your coffee in the morning
And your kisses in the night."

Paroles d'un air célèbre chanté par Constance Bennett dans Moulin Rouge, flamboyante comédie musicale de 1934 dont j'ai retrouvé un extrait sur Youtube :

04 novembre 2011

Enfin le week end ! La grasse-matinée, les promenades au parc avec le chien, une sortie dans le New Jersey pour arpenter les marchés, celui de Berlin qui mélange produits fermiers et brocante, Bound Book, Boonton, Blairstown... Nous reviendrons la voiture remplie de cageots et de sacs plein de délicieux fruits et légumes, des gâteaux, du pain, des fleurs... J'aime ces marchés qui n'ont que peu de choses à voir avec les marchés de mon enfance en France, mais qui apportent un peu de ruralité dans un pays tellement urbain.Le week-end, nous cuisinons, nous ouvrons de bonnes bouteilles, faisons la sieste, regardons des DVD, lisons... Un délice de temps passé à ne rien faire de sérieux ni de contraignant. Le bonheur.

Chico and Nils for Macys

Matinales

David a un frère, mes lecteurs le savent, qui a dix huit ans, n'est plus tout à fait un enfant et pas encore un homme. brillant scientifique, poète à ses heures, sportif émérite (il est champion de natation et continue de jouer dans son équipe locale junior de foot mais a aussi tâté du judo et de l'athlétisme) qui a grandi avec le reste de la fratrie dans une famille plus qu'aisée de Concord, dans le New Hampshire, républicaine de tradition (mais très progressiste pour des conservateurs !). Le père est un ami proche de l'ancien gouverneur, la mère s'occupe de nombreuses associations caritatives.Mais le petit a ressenti le besoin de sortir un peu de l'ambiance familiale et s'est installé à New York (chez nous) depuis pas mal de temps. Il poursuit ses études ici et n'ayant pas pris goût à la promiscuité du campus, il préfère dormir à la maison. J'ai parfois trop tendance à le considérer comme un enfant, et un peu comme mon fils, ce qui agace à la fois Paul et son frère. David passe son temps à le secouer car lebougre est comme tous les garçons de son âge (nous avons été pareils nous aussi, non ?) et la liste est longue : panne de réveil quand il fait un peu froid le matin et que la veille un match à la télévision l'a obligé à se coucher tard, les vêtements sales étalés sur le tapis de la chambre et souvent mélangés au linge propre, les mugs et les verres oubliés un peu partout, le chien qu'il excite pendant de longues minutes (Brinkley adore ça, cela étant) et qu'il oublie de sortir obligeant le pauvre chien à se soulager sur le sol de la cuisine (...). 
Bref, Paul est un adolescent comme beaucoup. Comme beaucoup, il est aussi très beau et son buste joliment dessiné qu'il aime bien exhiber me rappelle David au même âge. La première fois que je l'ai rencontré, j'étais Hadrien et il était Antinoüs (cela aussi les lecteurs le savent déjà). Plus jeune que l'empereur et David plus vieux qu'Antinoüs. Ils ont tous deux le même regard un peu sauvage, le visage doux et le désordre permanent de leur chevelure est attendrissant. Que les lecteurs se rassurent, je en suis pâs en train d'insinuer que Paul m'attire et que j'en ferai bien une bouchée. C'est le frère de mon amant, de mon ami, de mon compagnon. C'est mon jeune frère. Et lorsque il se glisse dans notre lit, par jeu et parce qu'il a besoin de tendresse, nos caresses sont ce qu'il y a de plus chaste. Non pas qu'il n'est pas été tenté une fois ou deux d'aller plus loin et de goûter aux plaisirs dont son frère et moi gardons l'exclusive. 

 Mais il n'avait que seize ans. En vacances quelques jours chez nous, il est un jour sorti de la douche presque nu, les hanches enveloppées de sa serviette qui laissait apparaitre de jolies formes. Il s'est faufilé dans la chambre où je lisais. David était sorti courir. Paul minauda, parla de choses et d'autres et sauta sur le lit. Il fit semblant de regarder ce que je lisais et posa une ou deux questions histoire de se rapprocher de moi. J'eus un instant comme un frisson de désir rien qu'au contact de sa peau contre la mienne. Il posa sa tête sur mon épaule comme s'il voulait lire avec moi. Puis sans rien dire, sa main glissa sous le drap et se posa sur le haut de ma cuisse puis sur mon slip. Sous sa serviette une bosse enflait. Je repoussais bien vite son bras et me levais avant que chez moi aussi le désir ne devienne trop impérieux et ne nous pousse sur un chemin interdit... "Pardon" me lança-t-il en se levant. Il en perdit sa serviette et le voir ainsi, cul nu, gêné, tout bête, sortir de la chambre me fit éclater de rire. "Je voulais juste qu'on s'amuse. je voulais voir comment c'est" me dit-il plus tard quand nous avons reparlé de l'incident. Depuis, plus aucune ambiguité d'empoisonne nos relations. Il est respectueux de ce que je vis avec son frère et nous nous entendons parfaitement bien. Quand parfois il ramène un copain dans sa chambre, David et moi échangeons un regard qui veut dire la même chose "Est-il lui aussi comme ça ou n'est ce qu'un passage ?" Ma théorie de la pansexualité et du désir polymorphe a-t-elle pervertie cet esprit innocent ? Et, n'en déplaise à la pudibonde et hypocrite morale du XXIe siècle, les jeuens hommes pubères mais encore mineurs sont-ils innocents et naturellement éloignés de tout désir polymorphe ? Personnellement, sans prôner un quelconque prosélytisme, je suis persuadé du contraire. Par expérience, je sais depuis longtemps que peu de garçons sont fondamentalement et absolument insensibles au désir des garçons, au désir de l'autre, le semblable, l'autre soi-même...

03 novembre 2011

Au lit


L'ineffable beauté des garçons


J’ai tant fixé la beauté
Que mes yeux en sont pleinement emplis.
Lignes du corps,
lèvres rouges,
membres voluptueux.

Chevelures semblant tomber des statues grecques,
toujours belles même quand échevelées
elles retombent un peu sur un front blanc.

Visages de l’amour comme le désirait mon poème…
Visages à peine entrevus, dans mes nuits,
dans les nuits de ma jeunesse…

Constantin Cavafy 

02 novembre 2011

Déjà, en 2008

Les Indignés peu à peu s'organisent, se regroupent et leurs rangs grandissent. Non seulement, il y a ceux qui sont directement touchés par la crise, cette pieuvre immonde qui fait les riches encore plus riches, les gouvernants encore plus méprisants et les pauvres encore plus pauvres et démunis. Mais il y a aussi désormais ceux que toute cette gabegie, cette immense escroquerie fomentée année après année par un système bancaire et financier digne d'une organisation maffieuse qui tire toutes les ficelles, fait et défait les carrières et les vies humaines et qui maintenant, avec un aplomb incroyable est capable de faire et de défaire les Nations. Je suis dans l’œil du cyclone, formaté et bâti par des années d'étude pour servir le système financier et je suis écœuré par tout cela. Déjà, en 2008, je sentais bien autour de moi, que derrière les chemises écarlates impeccablement repassées, les cravates Hermès ou Valentino, les costumes en alpaga, il y avait des cœurs qui battaient autrement qu'au rythme du Stock Exchange et de la guerre en Irak ou en Bosnie ! Des êtres de chair et de sentiment incapables de savourer leur hamburger ou de boire leur café Starbuck's avec sérénité quand de plus en plus de mendiants apparaissent, des vieux comme toujours mais aussi des très jeunes, presque des enfants (des enfants parfois), des femmes. Tous ces exclus sont de notre responsabilité et nous devons leur être solidaires !

Aimez-vous la musique ?

01 novembre 2011

En ce moment, consumé de désir et songeur...

En parcourant les sites et les blogs des lecteurs d'Animula vagula blandula- dont nombreux sont devenus au fil des ans des amis - je viens de retrouver (chez Case des Hommes), un texte de Walt Whitman, extrait de Feuilles d'herbe, un des livres qui a le plus marqué mon adolescence et que j'ai découvert par hasard un jour de novembre dans la grande bibliothèque du collège où mon père avait décidé de m'envoyer. Il y avait tant de choses à lire que je ne savais pas par où commencer. Le bibliothécaire m'avait suggéré avec beaucoup de sérieux de procéder méthodiquement "Commencez à l'envers, à partir des dernières lettres de l'alphabet, et prenez au hasard, un nom, un titre qui vous attirent. Vous n'aurez pas assez de votre année parmi nous pour atteindre le A, mais vous serez lancé !" Quelques années plus tard, le film de "The Dead Poets Society" (en France, "Le Cercle des Poètes Disparus"), réalisé par Peter Weir. Avec Robin Williams, Ethan Hawke, Robert Sean Leonard remettra l’œuvre de Whitman à la mode mais le film sera vite oublié, écrasé par la niaise facilité des "High School Musical" que l'Amérique réfère donner en pâture à sa jeunesse pour éviter qu'elle ne pense trop et pas assez correctement...
"En ce moment, consumé de désir et songeur, assis tout seul,
Il me semble qu'il y a d'autres hommes dans d'autres pays qui sont consumés de désir et songeurs,
Il me semble que mon regard peut porter jusque-là et que je les vois en Allemagne, en Italie, en France, en Espagne,
Ou loin, très loin, en Chine ou en Russie, ou au Japon, parlant d'autres dialectes,
Et il me semble que si je pouvais connaître ces hommes, je m'attacherais à eux comme je m'attache aux hommes de mon propre pays,
Oh, je suis sûr que nous serions frères et amants,
Je suis sûr que je serais heureux avec eux."



Walt Whitman
Feuillets d'herbe, 1860

New York, New York

Gene Kelly, Frank Sinatra et Jules Munshin en permission à New York. Une scène-culte d'un film culte. Pour Philippe, lecteur (et critique) bordelais...

31 octobre 2011

Leur beauté, une image essentielle


"Une image - c'est un soupçon de ma part - a dû être déposée en moi dès le commencement du monde, au moins dès le commencement de moi-même, dès ma conception dans le sein de ma mère, une image abstraite et éclatante, qui est à l'origine de mon plus personnel Désir. C'est elle qui détermine et dirige tous les mouvements de mon âme. C'est une image de l'Homme éternel. Un jour ou l'autre, elle s'incarne dans un être qui devient l'objet unique de ma hantise et de mes convoitises - obsession vivante -, hallucinante. Voilà le vrai ressort de la Passion."  
Marcel Jouhandeau

Du côté de Zuccotti park

La neige ? Quelle neige?

Bon on pense tous à ce film d'anticipation, "the day after tomorrow" avec Dennis Quaid, il faut une dose de cynisme pour affronter le quotidien non ? Et de l'humour aussi. Toujours est-il que je remettais chaque jour la rédaction d'un billet sur ce temps de l'année que je préfère à New York et dont nous avons soudain été privé avec la tempête de neige inattendue qui vient de nous tomber dessus. New york on the fall... Bien des poètes ont écrit de très belles choses sur la magie de la ville en octobre. Halloween a des couleurs qui n'ont pas été inventées par les spécialistes du marketing  : marron, orange, rouge grenat... Je n'aime pas cette fête ridicule qui rappelle trop à mes yeux un vague paganisme mercantile, mais elle s'inscrit dans le décor, quand les groupes d'enfant sonnent aux portes vêtus comme des sorcières ou des gnomes bien couverts par maman sorcière et papa gnome (il commence de faire drôlement frais).
Cette année, sous les fenêtres de mon bureau, défilent chaque jour les Indignés qui veulent occuper Wall Street. La bourrasque de pluie glacée bien vite transformée en neige qui s'est abattue sur la ville a bousculé les habitudes. Et il fait un froid polaire trop soudain pour qu'on ait eu le temps de s'habituer. Que restera-t-il des magnifiques couleurs des feuilles dans les arbres d'East River Park, où Brinkley et moi avons nos habitudes. Chaque année, se promener au jardin de la 91e rue ou du côté des courts de tennis près de Delancey Street, est un régal pour les yeux. mais il y a aussi l'odeur d'humus, le chant des oiseaux, les écureuils aussi espiègles que ceux des dessins animés de Walt Disney. On y oublie vite les bruits et la pollution de la ville. Mais là, avec une température hivernale, un ciel bas et gris et la neige, violente et drue, on a l'impression de faire un bon en avant de plusieurs mois. Les Indignés de Liberty Plaza (appelé aussi, surtout par les medias "Zuccottti Park") sont mouillés, glacés mais déterminés. Mais vont-ils pouvoir faire changer les choses, face à une machine de guerre tout aussi déterminée à préserver les privilèges, les usages et les boni de la société ultra-capitaliste qui pourtant se casse la figure là, sous nos yeux avec notre complicité ou au mieux notre indifférence ?
En attendant, nous finissons ce dimanche bien confortablement installés, au chaud, le chien sur le tapis, les chats sur leur coussin au-dessus du radiateur. Thé chaud à la cannelle, brownie délicieux fait par David et irish pancakes à la confiture de poires maison. Keely Smith chante "East of the sun and west of the moon". Paul est sous la douche. Bob vient d'appeler. Il ne rentrera que demain matin et ira directement au collège. Nous n'aurons pas à le loger cette nuit. Il fait bon dans la maison. J'aime ces moments de paix. Je pense toujours dans ces moments à la belle phrase d'Antonio Machado "Quelle douce paix violette sur le sentier du soir". Dehors il pleut de la neige fondue et le vent souffle. Délices. Animula vagula blandula...

30 octobre 2011

J'aime les agneaux, pas les moutons

Ce bon mot de l'écrivain Roger Peyrefitte me va comme un gant. L'époque est mauvaise pour les esprits libres qui savent combien l'amour des très jeunes, s'il est compliqué, est promesse de joies et de bonheurs ineffables qu'aucune amour mature ne peut surpasser. Avec les très jeunes, l'amour vient comme un bourrasque et ce qu'ils donnent n'est qu'absolue sincérité. Il se dégage de ces corps encore inachevés tant de grâce et de volupté. Rien encore ne vient gâcher leur spontanéité, leur innocence et leur liberté. Ils osent ce que peu d'adultes - hommes et femmes - oseraient. Puis ils grandissent. Ils apprennent. Peu demeurent investis de cette grâce digne des dieux. L'amour intense qui naquit alors qu'ils n'avaient pas encore l'âge autorisé par la société des hommes, s'est peu à peu transformé en une douce habitude faite de tendresse et de désir sans cesse renouvelé. Ceux qui aiment les très jeunes sont rebutés par les poitrines et les cuisses velues, mais le duvet qui recouvre au petit matin le visage de l'aimé, la toison qui orne le bas de son ventre, le dessous de ses bras musclés, rien de toutes ces marques de l'âge adulte n'est pour l'amant un obstacle à l'amour. Le souvenir des premiers émois, les mois de passion et les longues après-midis de volupté, tout efface les signes du temps qui passe. Le garçon que j'aime n'a plus seize ans depuis longtemps. C'est un homme, jeune certes, puisqu'il n'a pas encore vingt cinq ans mais avec lui, j'oublie que la vigueur de ses cuisses, la force de ses muscles, la largeur de sa poitrine sont la preuve que c'est un homme dont il s'agit et non plus d'un garçon... Et sur son visage, des marques confirment que l'adolescence s'éloigne un peu plus chaque jour, mais il est toujours aussi beau et je l'aime.

Melancholicus introversus

Du plus loin qu'on s'en souvienne, Tibulle était un jeune homme élégant, ténébreux, spirituel, délicat et très beau. Et l'un des poètes élégiaques les plus importants de la Rome antique. Après une brève et douloureuse carrière militaire, qui l'amena en Aquitaine mais aussi à Corfou, où il tomba malade, il se fit surtout remarquer dans le salon du célèbre condottiere Messalla, qui rassemblait les poètes bucoliques indépendants, réfractaires à la propagande du nouveau régime instauré par Auguste. On disait de Tibulle qu'il était melancolicus. Melancolicus introversus, cela va sans dire. Il écrivait des vers idylliques qui annoncent les quatuors de Schubert et Le Grand Meaulnes. Dans une époque désenchantée, il rêvait d'un âge d'or.Cet incipit d'un excellent bouquin sur le poète romain qui se languissait de Marathus, bel adolescent insensible à son amour, me rappelle l'inepte professeur de latin amateur de fillettes et qui détestait les garçons que j'ai eu pendant plusieurs années au collège. Il sautait rageusement tout ce qui traitait des amours garçonnières et s'éclairait dès que le corps féminin était évoqué par un poète. Grâce à ses dégoûts, la classe entière se plongea avec délice dans le Satyricon de Pétrone, certains textes pédérastiques que l'on pouvait trouver à la bibliothèque. Je me souviens de mon émotion - et de mon excitation bien plus physique qu'intellectuelle, à la lecture de l'histoire d'Alexandre écrite par Roger Peyrefitte. Mes parents, sans les avoir lu, m'offrirent pour mes 15 ans les deux volumes de l’œuvre. S'ils avaient su... Les pages très explicites de Peyrefitte me gardèrent éveillé des nuits entières et les draps s'en souviennent.

29 octobre 2011

Ballade dans le New Jersey dimanche ?

New York est devenu gris, insipide, hostile. Le temps est froid. Glacial même. Mais il fera peut-être beau dimanche. Pourquoi ne pas aller nous promener à la campagne ? Cette idée me fait penser aux dimanches de mon enfance, les plages de l'océan au début de l'automne, en hiver même. Cette lumière incroyable et le silence. Je me souviens aussi des grandes promenades en forêt près de la propriété de mes grands-parents en Lot et Garonne. Le parc descend vers un étang et de l'autre côté s'étend une magnifique forêt qui nous faisait très peur enfants mais où nous avons passé des heures délicieuses, rêvant d'un monde sauvage abandonné par les grandes personnes. A ces images souriantes se juxtapose les mots de ce poète disparu que j'aime particulièrement, Frank O'Hara.
En France, on ne le connait pas ou peu. Frank O'Hara est l'un des plus grands poètes américains contemporains. J'ai plusieurs fois traduit ses vers pour des amis qui ne lisent pas assez l'anglais mais à chaque fois, il ressort - je ne suis pas un traducteur émérite - que l'essentiel de sa poésie, la musique de ses phrases s'échappent et n'apparaissent plus en français. C'est dommage car son oeuvre est digne des plus grands poètes contemporains. Il est mort accidentellement sur une plage comme Pasolini. S'il était ouvertement homosexuel comme le génial italien, sa mort n'a rien à voir avec le crime crapuleux qui mit fin à la carrière de Pier Paolo. Voir mon article (cliquer ICI.)

The gulls wheeled
Several miles away
and the bridge, wich
stood on wet-barked
trees, was broad and
cold. Rio de Janeiro
is just another fishing
village, said Georges.
The sun boomed calmly
in the wind around
the monument. Texans
ans australians climbed
to the top to look
at Beacon Hill and
the Common. Later we
walked round the base
of the hill to the Navy
Yard, and the black
and white twigs stuck
in the sky above the old
hull. Outside the gate
some children jumped
higher and higher off
the highway embankment.
Cars honked. Leaves
on trees shook. And
above us the elevated
trolley trundled along.
The wind waved steadily
from the sea. Today we
have seen Bunker Hill
and the Constitution,
said Georges. Tomorrow,
probably, our country
will declare war.
"A walk on sunday afternoon" by Frank O'Hara

25 octobre 2011

Alex Gardner chante Shine

Une belle voix chaude et un physique attirant, 
Alex Gardner est très séduisant et bourré de talent.

18 octobre 2011

Inventaire





Je me souviens d'une nuit au collège. dehors la pluie tombait drue et un orage terrible illuminait les vitraux des fenêtres. Il faisait froid et le vent soufflait comme dans une film d'épouvante. Je partageais ma chambre avec Alberic de R. qui avait 15 ans comme moi. Nous n'arrivions pas à dormir. Il était minuit passé. Soudain il y eut un éclair terrible puis une coupure d'électricité. La chambre devint vite glacée. en dépit de nos couvertures, nous étions gelas dans nos lits. Alberic me demanda s'il pouvait venir dans mon lit pour qu'on ait plus chaud. Il avait mis un pull et sa robe de chambre. Nous avions tous deux nos chaussettes mais rien n'y faisait. Le froid s'était emparé de nos corps et pénétrait jusqu'aux os.  Nous nous collèrent l'un contre l'autre, enfouis sous des épaisseurs de couvertures, de duvets et de courtepointes. Ses pieds mêlés aux miens, je sentais sa cuisse contre la mienne, ses épaules contre les miennes et peu à peu la chaleur revint. Mais une autre sensation se fit jour que ni lui ni moi n'avions jamais éprouvé mais que nous reconnaissions pourtant... Alberic respirait doucement. Il s'était endormi. Je m'endormis à mon tour, rêvant que nous étions en train de courir dans la prairie qui s'étendait au fond du parc du collège. Nous étions nus dans mon rêve. Un coup de tonnerre nous fit sursauter et nous réveilla. Le rêve que je venais de faire demeurait présent dans ma mémoire et répandait une douce chaleur dans mes veines. Je réalisais soudain qu'une main tenait mon sexe durci par mon rêve. Ce n'était pas Alberic qui dormait profondément et ronflait même par moments. J'ouvris les yeux et à la faveur d'un éclair j'aperçus une silhouette au dessus de moi. J'entendais une respiration profonde et saccadée. Une odeur de cigarette et d'eau de Cologne s'exhalait de ce fantôme qui caressait mon sexe. Je ne bougeais pas, à la fois paralysé par la peur et figé par le plaisir que j'éprouvais de ce massage inédit... Je jouis en poussant un cri et le fantôme posa une main chaude et douce sur ma bouche. Puis la forme s'éloigna et la porte se referma doucement. Je m'enfonçais presque aussitôt dans un profond sommeil. Le lendemain matin, Alberic qui dormait sur ma poitrine fut le premier à recevoir le récit de cette nuit mystérieuse. Il m'avoua que lui aussi avait eu droit à ce délicieux massage... Il fallait nous lever et nous préférer pour l'office du matin dans la grande chapelle. J'étais comme étourdi par ce plaisir nouveau qui n'avait rien à voir avec les séances de masturbation sous les douches. Après le petit déjeuner, nous avions une réunions dans l'appartement de notre maître. En pénétrant dans le salon où il nous accueillait le dimanche, une odeur familière de cigarette et d'eau de Cologne vint à mes narines.