Je me souviens d'une nuit au collège. dehors la pluie tombait drue et un orage terrible illuminait les vitraux des fenêtres. Il faisait froid et le vent soufflait comme dans une film d'épouvante. Je partageais ma chambre avec Alberic de R. qui avait 15 ans comme moi. Nous n'arrivions pas à dormir. Il était minuit passé. Soudain il y eut un éclair terrible puis une coupure d'électricité. La chambre devint vite glacée. en dépit de nos couvertures, nous étions gelas dans nos lits. Alberic me demanda s'il pouvait venir dans mon lit pour qu'on ait plus chaud. Il avait mis un pull et sa robe de chambre. Nous avions tous deux nos chaussettes mais rien n'y faisait. Le froid s'était emparé de nos corps et pénétrait jusqu'aux os. Nous nous collèrent l'un contre l'autre, enfouis sous des épaisseurs de couvertures, de duvets et de courtepointes. Ses pieds mêlés aux miens, je sentais sa cuisse contre la mienne, ses épaules contre les miennes et peu à peu la chaleur revint. Mais une autre sensation se fit jour que ni lui ni moi n'avions jamais éprouvé mais que nous reconnaissions pourtant... Alberic respirait doucement. Il s'était endormi. Je m'endormis à mon tour, rêvant que nous étions en train de courir dans la prairie qui s'étendait au fond du parc du collège. Nous étions nus dans mon rêve. Un coup de tonnerre nous fit sursauter et nous réveilla. Le rêve que je venais de faire demeurait présent dans ma mémoire et répandait une douce chaleur dans mes veines. Je réalisais soudain qu'une main tenait mon sexe durci par mon rêve. Ce n'était pas Alberic qui dormait profondément et ronflait même par moments. J'ouvris les yeux et à la faveur d'un éclair j'aperçus une silhouette au dessus de moi. J'entendais une respiration profonde et saccadée. Une odeur de cigarette et d'eau de Cologne s'exhalait de ce fantôme qui caressait mon sexe. Je ne bougeais pas, à la fois paralysé par la peur et figé par le plaisir que j'éprouvais de ce massage inédit... Je jouis en poussant un cri et le fantôme posa une main chaude et douce sur ma bouche. Puis la forme s'éloigna et la porte se referma doucement. Je m'enfonçais presque aussitôt dans un profond sommeil. Le lendemain matin, Alberic qui dormait sur ma poitrine fut le premier à recevoir le récit de cette nuit mystérieuse. Il m'avoua que lui aussi avait eu droit à ce délicieux massage... Il fallait nous lever et nous préférer pour l'office du matin dans la grande chapelle. J'étais comme étourdi par ce plaisir nouveau qui n'avait rien à voir avec les séances de masturbation sous les douches. Après le petit déjeuner, nous avions une réunions dans l'appartement de notre maître. En pénétrant dans le salon où il nous accueillait le dimanche, une odeur familière de cigarette et d'eau de Cologne vint à mes narines.
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